Tu m'étonnes qu'elle puisse trouver ça excellent comme idée, surtout après avoir confié à quel point tu serais ton addiction première avant le shopping. Tu n'irais pas jusqu'à faire concurrence avec une activité du genre ce serait ridicule. Par contre l'entendre te confier ses sentiments par cette jolie métaphore, ça te faisait plaisir. Oui, toi tu connaissais Colombe, et surtout tu connaissais les failles de votre couple. C'était comme si deuxième chance à bon rythme rimait avec atmosphère paisible et saine. Difficile de ne pas avoir dans l'intention d'en profiter. « Ça ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd mais falloir qu'on soit... organisés alors.. » As-tu dit le sourire taquin aux lèvres même si finalement beaucoup qui lui ferait plaisir te feront plaisir aussi, n'est-ce pas ? Le contraire ne serait pas nécessairement vrai. Mais pour ce week-end, ce n'était que vous deux en tête à tête. Vous deux, loin de tout. Et enfin vous deux, plus forts. Tu voulais y croire. Tes lèvres flirtaient avec les siennes, et peu à peu tu retrouvais cette intimité ou sans un mot vous étiez en phases. Les mots au quotidien n'avaient peut-être jamais été votre point fort.

Toi tu n’aimes pas a dire « je t’aime » facilement. Sans doute parce que ce sont des mots que tu n’as pas vraiment eu l’habitude d’entendre dans ton enfance. Tes parents n’étaient que rarement ensemble. Papa était froid et distant. Tu as hérité de lui. Maman était plus démonstrative mais, elle a toujours été plus proche des autres. Toi t’es une fille à papa. C’est comme ça. Bref, tu tentes donc de trouver des trouver d’autres stratégies et ça a l’air de marcher jusqu’à maintenant. On peut toujours prolonger un peu... Je crois que je vais me sentir bien ici, avec toi. Tu souris contre ses lèvres. Lèvres que tu as du mal à quitter juste pour reprendre ton souffle. T’es bien avec lui, vraiment. T’as pas envie que ça se termine. C’est trop beau comme ça. Joyeuse Saint Valentin. Que tu murmures en souriant. Bon évidemment t’as un cadeau pour lui mais tu le gardes pour toi pour le moment.

Tu échangerais ta place pour rien au monde hun ? Tu étais bien là. Loin de Boston, dans un bon bain, avec une nana dont tu n'avais jamais su te lasser. Puis vous étiez loin de tout le monde, un peu comme dans un cocon intime rien qu'à deux. Comme de vrais retrouvailles paisibles après les attentats alors tu en profitais pleinement. « Um, pourquoi pas.. mais faudrait pas que je cesse de te manquer.. » Oui le fameux facteur manque. Celui qui rejoignait le fait de prendre son temps aussi peut-être. Cela dit c'est vrai que depuis votre seconde chance déclarée tu n'avais jamais eu le sentiment d'être étouffé. Non pas avec elle. Pff, piqué, tu l'étais, véritablement. Tes lèvres ne quittaient nullement les siennes, frôlaient leurs contours mais ne s'en éloignait jamais. Souriant tout contre sa bouche, tu répliquais. « Joyeuse Saint-Valentin babe. »

Vous avez besoin de prendre votre temps et c’est peut-être pour ça que ça marche aussi bien entre vous. Vous vous éloigniez. Vous prenez un moment pour vous, vos activités, vos amis et alors, les retrouvailles sont encore plus belles. Là c’est un instant à vous deux et personne d’autre. Il te parle de manque et tu secoues la tête en souriant tandis que ton bout du nez frôle le sien aux vues de votre proximité. Je pense pas que ça soit possible ça. Au pire tiras à l’autre bout du chalet et alors, tu me manqueras. Tu rigoles parce que c’est ridicule. Peut-être un peu trop fleur bleue pour toi. Mais t’as raison faut pas que vous vous étouffiez. Faut prendre son temps. Aller, faut que tu t’éloignes un peu maintenant parce que j’ai envie de sortir de ce bain et te sauter dessus. Foutues hormones je te jure !

Le manque c'était ce qui avait de plus stimulant n'est-ce pas ? Puis les retrouvailles c'était toujours plaisant! Cela tu as rit avec elle, sans trop pouvoir t'en empêcher. « Ouh.. c'était beau ça ! C'est tiré d'un Shakespeare ? » Oui c'est vrai quoi ! Puis c'était tellement bien énoncé. Mais cela dit dans la bouche de Colombe, c'était autant surprenant que beau. Puis bien sûr c'était apprécié. « Je m'éloigne si on sort tout de suite, oui.. autrement on est bien là. » Oui, mais comme elle le disait à force de proximité ça déraperait forcément. D'ailleurs tes mains se voulaient conquérantes, un peu plus baladeuses au même titre que tes lèvres à son cou, tentant de conquérir l'espace non envahi par la mousse.

T’en fais des tonnes et forcément ça te fait rire. C’est beaucoup plus simple que d’être sérieuse et de dire haut et fort ce que tu penses, ce que tu ressens. Il te demande si c’est tiré de Shakespeare et tu fais semblant de réfléchir en prenant un air sérieux. Ça se pourrait bien! Ou alors je suis la nouvelle shakespearienne, qui sait! Tu lui voles un furtif baiser avant de lui expliquer qu’il faut prendre ses distances sans quoi, tu vas vite vouloir mettre un terme à ce moment de détente pour commencer les choses sérieuses plus vite que prévu. Au lieu de te donner raison et de s’écarter, tu sens ses mains contre ta peau et ses lèvres à ton cou te font frissonner. Faut que t’arrêtes de me retourner le crâne comme ça. Tu me rends dingue! Tu lèves les yeux au ciel d’un air faussement désespéré alors que tes mains glissent dans son dos. C’est fou comme une seule et unique personne peut avoir de l’importance et de l’influence sur une autre.

Okay, elle te fit rire à cet instant. La nouvelle shakespirienne avait-elle dit. C'était un concept, n'est-ce pas ? « C'est que t'es encore pleine surprise.. » Tu avais connu et tu connaissais plutôt bien Colombe. Tu en avais été amoureux, et tu en étais amoureux encore. C'était un fait. Mais tu étais bien là et pour rien au monde tu ne renoncerais à ce week-end, à ce bain, ou même à cette proximité que vous reprochiez gentiment. « Peut-être que si tu t'appliquais un peu moins à me faire autant d'effet.. j'y arriverai. » Si vraiment tu étais coupable de lui retourner le crâne, elle était tout autant coupable d'avoir investi ta tête, ton cœur, tes pulsions. Le truc c'est que tu étais coquin dans ton genre alors forcément tu te laissais aller à l'enquiquiner de tes mains à endroits sensibles.

T'en fais tout un speech mais en réalité, t'es loin d'être Shakespeare. Tu l'as beaucoup lu mais tu n'as pas son talent. T'es plus douée pour écrire des posts sur Instagram qu'écrire de beaux vers, des pièces toutes entières même. Non non, t'es pas douée pour ça mais tu fais rire ton copain et c'est tout ce qui t'importe. Tu secoues la tête. Evidemment que t'es pleine de surprises. Et là par exemple, tu lui avoues qu'il te fait de l'effet. Beaucoup trop. Et qu'il vaudrait mieux qu'il arrête de te retourner le crâne de cette façon. Ouais, il a un pouvoir sur toi dont t'ignores encore les limites. Tu te bouffes la lèvre alors que ses doigts se baladent sur ton corps. Tu le quittes pas des yeux, tu le regardes amoureusement. Parce que parfois, y a pas besoin d'un tas de mots. Je sais pas si j'ai envie de faire une telle chose... Tu sais, j'aime bien avoir le contrôle sur tout et tout le monde. Tu hausses les sourcils d'un air provocateur avant de rire de te rapprocher de lui. Ouais, t'es trop faible pour lui résister.

Okay c'était la saint-valentin mais là, tout les deux... ça sentait l'amour à plein, de quoi filer la nausées aux célibataires refoulés. Souriant à la réplique de la demoiselle, apparemment pas décidée à couper court à ce doux moment presque torride, tu ne semblais pas vouloir battre en retraite. « Dans ce cas use et abuse de moi, Colombe Perol .. » As-tu réclamé presque amusé mais bien plus porté par le moment. Quitter ce bain pour profiter d'elle, de vous encore plus c'est ce qui te faisait envie là-maintenant. D'ailleurs tes lèvres agrippant les siennes le démontrait plutôt. Ce baiser langoureux et intense qui témoignait de tes intentions.