Je te dis surtout que t'avais pas à être avec lui. Ou un autre. Puis de tout les mecs sur Terre, il a fallu que tu choisisses celui avec qui je m'entends le mieux quand même, alors je suis déçu fois mille, je le suis encore ouais. Sauf que je ne veux pas que tu te pourrisses la vie à cause d'un con comme lui, c'est tout. Tu me fais rire, parce que je te connais et tu n'as jamais été heureuse que je sois avec une autre, bien sûr j'en ai profité pour te rendre jalouse mais ça n'a jamais été plus loin contrairement à toi avec Magnus. Tu ne fais pas ça pour m'énerver, c'est sérieux là. Arrête de mentir ! C'est tout ce que j'ai à dire, haussant le ton également par la même occasion. Peu importe des regards, j'en ai rien à faire de m'afficher. Quoi ? C'est quoi le rapport ?! Genre, que t'aurais pas niqué avec lui si je t'avais pas mis à la porte ? Tu me prends pour le dernier des cons. Je m'approche de toi, je te fais face et j'approche mon visage. Rien à faire qu'on me voit, je t'embrasse. Je t'embrasse pour te montrer que tu me manques, ça me manque et je sais que c'est réciproque.

C’est bien ce que tu pensais. Lui ou un autre, ça aurait rien changé. C’est pas Magnus le problème dans l’histoire, c’est ton frère le problème. C’est lui qui supporte pas que t’avances sans lui et pourtant, il aurait dû s’en douter. Que vous, ça mènerait à rien. Ca peut pas mener à quelque chose de bon de toute façon. Et à son tour, Alec hausse le ton. Il t’accuse de mentir et ta mâchoire se serre de plus belle. Mais t’as pas l’occasion d’en placer une puisqu’il reprend immédiatement la parole, t’accusant encore de le prendre pour un con. Sauf qu’il semble pas comprendre, Alec. Il semble pas comprendre que si t’avais toujours vécu dans VOTRE appartement, à ses côtés, t’aurais peut-être pas pris la décision d’avoir un enfant dès maintenant. « Tu comprends définitivement rien. Et si tu crois qu… » Pas le temps de terminer ta phrase. Ton frère qui s’approche dangereusement, mais tu bouges pas d’un pouce. Tu restes droite devant lui, tu te dresses telle une lionne. Sauf qu’il t’embrasse, ton cœur loupe un battement avant que ceux-ci ne s’accélèrent. Et deux secondes. Il réussit à te mettre le doute deux secondes. Deux secondes durant lesquelles tu prolonges ce baiser. Putain, qu’est-ce que tu fous au juste ? Tes mains viennent se poser brusquement sur son torse pour le repousser, loin de toi. Du dos de ta main, t’essuies tes lèvres comme si ce qui venait de se passer te dégoûter. Comme si. « A quoi tu joues putain ?! » Tes sourcils sont froncés, ta voix probablement trop aigue, perturbée par ce qu’il vient de faire.

Pourquoi parler quand des actes sont plus représentatifs ? Tu m'as manqué, je te le montres. Je te le montres en posant mes lèvres sur les tiennes, parce que je ne peux plus m'en empêcher. J'en ai envie depuis le moment où je t'ai vu, je me demande encore comment j'ai fait pour vivre loin de toi tout ce temps là. Tu m'as manqué, je t'aime et ça, ça tu le sais très bien. Le baiser est tendre de ma part, tu ne me repousses pas immédiatement, non, je te sens même le prolonger le temps d'un très court instant. Tu me repousses, j'ai ce sourire aux lèvres. Arrête, c'est inutile de faire semblant que ça te dégoûte. Mon regard se pose sur toi, je m'approche de nouveau. Tu crois que je n'ai pas vu que tu as prolongé ce baiser ? Tu me penses vraiment idiot ? Encore, je continue de m'approcher.

Peut-être qu’au fond, t’as pas oublié ce qu’il est pour toi. Certainement, même. Peu importe ce qu’il s’est passé, il a toujours été spécial pour toi et ce baiser qu’il te vole te trahit malgré toi. Tu le pousses tant bien que mal, ça t’agace. Et le voilà qui te remet sous le nez le fait que t’aies prolongé ce putain de baiser. Pourquoi t’as fait ça ? Tu comprends pas toi-même. Tu vas te marier avec Magnus, vous attendez un enfant et vous comptez prochainement acheter votre maison. « Arrête de jouer au con Alec, on a passé l’âge de ces enfantillages. » reprends-tu alors qu’il se rapproche encore de toi. Tu fais un pas en arrière, puis deux. Ton regard demeure plongé dans le sien, aux aguets. « Ca te sert à quoi de faire tout ça ? Tu vas aller dire à Magnus que tu m’as embrassée ? Tu vas lui conseiller de me lâcher alors que ça fait des mois que ni lui, ni moi n’avons de tes nouvelles ? T’as perdu d’avance et il serait temps que tu te le mettes en tête. » Est-ce que tu fais vraiment bien de rester là, face à lui ? Tu ferais pas mieux de tourner les talons et de partir à toute vitesse ? Tu sais qu’il te rattraperait et c’est probablement la seule raison pour laquelle t’es encore là présentement.