Tu contemples sa cicatrice, et tu as cette envie stupide de l'embrasser comme si ça pouvait la guérir. Mais tu ne le fais pas parce qu'il doit avoir mal. Alors tu te contentes de passer ta langue sur tes lèvres doucement pendant qu'il te raconte. Tes billes reviennent aux siennes. « ça doit te manquer. » Le piano, tu sais comme c'est important pour lui. « Je ne peux pas danser pendant un mois. » Que tu reprends à ton tour, interdiction formelle. Un petit sourire vient s'accrocher sur tes lèvres. « Autant te dire que je ne tiendrai pas jusque là. » Non, tu maltraiteras ton corps bien avant la permission. Parce que tu n'attendras pas un accord pour te relever. Il s'approche de nouveau de toi, et ses lèvres s'approchent des tiennes. Merci qu'il te dit. Et tu ne sais pas pourquoi. C'est plutôt l'inverse en fait. Mais tes lèvres viennent se sceller aux siennes, tu l'embrasses doucement puis plus langoureusement, tu viens approfondir ce baiser comme vous pouvez avoir l'habitude de le faire. C'est comme si vous ne pouviez jamais laissé longtemps l'espace entre vos deux corps. Un vide qui en appelle un autre. Tu viens te rasseoir à côté de lui, ton corps venant se blottir doucement contre le sien, du côté où son bras et sa jambe ne sont pas blessés. Et tu soupires doucement. « Je voudrais rester comme ça. » Que tu dis finalement et il comprendra peut-être pas. Mais tu t'en fous. Mais quand même tu ajoutes ; « Avec toi là. » Précision autistique nécessaire.

Le piano te manque, entièrement, tu as mal au coeur de le voir dans la salle à manger et de ne pas pouvoir en jouer parce que tu es incapable d'être à la même hauteur qu'avant. C'est stupide mais c'est ainsi. Si il faut que tu ne touches plus un piano de ta vie à cause de ça, tu le feras. Mais tu as peur aussi tout perdre, le piano te calmait, il te faisait du bien mais là, tu as l'impression d'être pris au piège dans un déni et un semblant de destruction Oui beaucoup parce que le piano est comme une drogue pour toi, tu commences à être tendu de ne plus en faire et c'est stupide mais c'est ainsi que va le monde Tu peux pas danser ? Tu danseras quand ? Elle dansera quand elle sera réparée, c'est stupide mais tu ne l'as jamais vu danser, mais elle a cette grace et cette délicatesse aussi, même si la violence et la noirceur est entière à elle, tu ne sais pas si elle voit que tu l'observes comme un ange. Stupide soit-il. Elle vient de nouveau capturer tes lèvres, encore une fois, une délicatesse, un embrassement, un supplice et tu finis par sourire doucement à ses paroles parce qu'elle veut rester avec toi ici pour toujours. C'est une imagination que tu lâches parce que tu t'améliores, tu aurais pensé à une blague mais non, c'est comme un rêve. C'était grâce aussi à Sophia que tu comprenais lentement ce que les gens voulaient dire entre les blagues, l'ironie et les rêves Parce que c'est pas possible d'être comme ça pour toujours et tu es content de le dire et de l'annoncer ..

Il te confirme que le piano lui manque. Ca ne peut être autrement, tu sais que pour lui la musique est une forme d'exutoire un peu comme l'est la danse pour toi. Alors c'est naturellement que tu lui confies l'interdiction médicale dans ton cas. « Je ne sais pas, d'ici deux semaines je pense, dès que respirer ne me fera plus mal. Je commencerai doucement.  Mais je perdrai trop sinon et ça c'est impossible. » C'est un travail de plusieurs années, une habitude que tu as ancré dans ta vie, un espace dans lequel ton corps exprime tout ce trop plein que tu peux ressentir. Alors, tu n'attendras pas un mois c'est certain. Contre lui, tu te sens bien, et après l'avoir embrassé, tu lui confies ton envie. Irréalisable, il va de soi. Et tu souris à ces mots. « Oui, une imagination, c'est tout à fait ça. » Comme ceux qu'ont les enfants, ces vœux qu'on murmure secrètement et qu'on espère devenir réalité mais on sait finalement que ça appartient à l'imaginaire. « Oui c'est impossible, mais pour le moment tu es là. » Jusqu'à demain matin a-t-il dit à Juan et c'est tout ce qui compte à tes yeux égoïstes. « Quand tu rejoueras, je danserai si tu veux, on fera un spectacle juste pour nous. » Parce que tu avais aimé l'entendre jouer et que finalement c'était votre premier rendez-vous. Tu frissonnes légèrement. Faut dire que tu es juste en sous-vêtement. « J'ai un peu froid, ça va toi ? » Vous vous êtes déshabillés comme des sauvages, mais faut être réaliste, vous êtes sans doute trop brisés pour faire quoi que ce soit.

Tu observes la jeune femme. Elle doit pouvoir danser dans pas longtemps, elle a de la chance, une chance que tu n'as pas et que tu n'auras jamais malheureusement. Tu pinces tes lèvres, tu viens même prendre le temps de soupirer doucement alors que tu l'envies finaelment d'être à cette place qu'elle aura prochainement. Toi tu n'auras pas cette chance, tu ne pourras pas jouer avant longtemps. Mais voilà qu'elle laisse place à de l'imagination, d'ailleurs elle a l'air contente que tu comprennes réellement ce que c'est, mais tu as l'air stupide aussi parce que tu as encore du mmal à distinguer tout ça non ? Tu humectes tes lèvres doucement avant de sourire faiblement Oui. Jusqu'à demain matin. Je dois être à l'université à 10h Oui parce que tu as cours quand même. Tu ne peux pas prendre des jours de congés alors tu es obligé d'assumer comme un grand toutes ses responsabilités et c'est compliqué .. Tu notes néanmoins cette légère envie de connaitre ta musique mais tu baisses les yeux parce que c'est nostalgique tout ça. Tu ne joues toujours pas, tu ne joueras peut-être plus jamais à cause de la faiblesse de tes doigts et tu as mal au coeur rien que d'y penser. mais tu la sens frisonner, elle a froid. Tu te relèves doucement pour lui mettre ta chemise dessus rapidement. Tu la regardes dans les yeux Tu veux que je te réchauffe ? Tu veux ma veste ? Tu veux une couverture ? Une couverture c'est bien ? ou juste ça tu désignes ta chemise comme un idiot que tu as posé sur son corps comme si elle avait avoir moins froid maintenant .. Oui grande stupidité finalement ..

Tu espères qu'il pourra reprendre le piano et tu vois son visage qui se teinte d'une certaine tristesse. Tu l'encourageras comme il faut pour que ce soit le cas. T'es la maîtresse dans l'art de pousser toujours le corps aux prouesses. La danse est une discipline exigeante, tout comme la musique. Il doit être à l'université demain matin et tu souris. « Moi aussi, j'ai cours demain matin. » Parce que Harvard n'a pas prononcé la trêve très longtemps après les événements, il a fallu reprendre le quotidien. Tu te prends à frissonner sur le canapé et d'ailleurs tu reprends une gorgée de ton thé qui a un peu refroidi. «J'ai un peu cassé ta chemise...  Je vais chercher une couverture. » que tu dis finalement. Tu finis d'ailleurs d'éponger le chocolat éparpillé un peu partout et tu reviens bientôt avec une couverture grise dans laquelle tu es emmitouflée. « On a connu plus glamour. » que tu dis avec un sourire en revenant t'asseoir près de lui. « Passe ton bras autour de moi. » que tu dis doucement, parce que tu sais qu'il ne pensera pas forcément à faire ces choses là. Tu viens embrasser sa joue doucement, avec malice presque. « Tu veux faire quoi ? » tu sais pas ce que ça fait les gens comme vous et t'as même pas la télévision. C'est toi le cas désespéré là Deirdre. Les hommes t'es habituée à les pervertir, à profiter de leurs corps, à les attacher un peu partout. Pas à être lovée contre eux avec une couverture douce. T'es pas comme les autres normalement. Et là tu peux même sentir la naissance d'une angoisse. Y'a pas que lui qui a des problèmes finalement.

Elle a court demain matin ? Comme toi finalement et c'est mieux, c'est cool aussi. Tu finis par te relever légèrement quand elle te dit qu'elle a froid et tu paniques à l'idée de la voir se refroidir. Comme si elle lisait dans tes pensées, elle va chercher un gros plaid qui lui va bien et tu souris faiblement quand elle revient. Elle est magnifique et c'est stupide de fixer une femme comme ça, autant dire que tu l'apprécies, tu l'aimes bien Deirdre mais impossible de savoir plus ou moins. Tu la vois venir contre toi, tu restes statique face à ses mouvements avant d'entendre son conseil ou son ordre. Tu tends ton bras difficilement, venant réfléchir à comme le passer correctement autour d'elle. Et tu ne sais pas, tu n'arrives pas à réfléchir réellement sur le comment du pourquoi. Mais tu te laisses guider. Tu finis par la regarder et l'observer alors qu'elle te demande ce que tu veux faire, mais tu pinces tes lèvres doucement Je sais pas prononces-tu alors que tu réfléchis à ce que tu veux faire Du piano lâches-tu finalement. Mais elle n'a pas de piano ici et c'est ce qui est le plus triste finalement ..

Habituellement lorsque le tissu s'ôte de ta peau, ce n'est pas pour échouer sur un canapé et faire l'innocente. Sauf que pour cette fois, tu n'es pas franchement en état de davantage. Alors tu viens reposer contre lui, et son bras parvient à t'entourer finalement. Tu lui demandes ce qu'il souhaite faire et il te rétorque du piano. Ce n'est pas possible car tu n'en as pas et de toute manière, ses blessures l'empêchent de jouer. Tu aurais pu jouer toi, mais ça aurait été ridicule comparé à lui. « On peut en écouter si tu veux. » Car tu ne manques pas de musique par contre. Mais tu ne sais pas si cela lui fera plaisir de seulement écouter. Tu l'observes en silence, parce que finalement vous avez tous les deux cette absence de besoin de parler. Quelques instants passent ainsi, puis tu reprends, un peu curieuse, il est vrai. « ça te fait quoi d'être avec moi ? » Puisqu'il a eu des jours pour réfléchir à ton absence et lui aussi. Tu n'aimes pas vraiment la sensation que cela te procure, c'est comme si tu ne pouvais pas rester bien longtemps sans lui bien que tu sois obstinée à te passer d'une compagnie qu'importe laquelle. C'est nouveau il faut l'avouer et tu n'aimes pas vraiment ça.

Elle n’a pas de piano, tu ne peux pas jouer au piano et tu ne peux rien faire d’autre que d’attendre que le temps passe. Lentement, tu t’habitues à sa présence à tes côtés en silence et c’est agréable finalement. Parce que c’est bien et c’est calme. Tu viens froncer les sourcils lentement Comment on fait pour écouter ? Parce que tu n’as pas de piano et je peux pas jouer C’est une demande importante pour toi, tu ne sais pas comment elle va faire, ou comment elle va t’aider à pouvoir jouer. Sauf si elle est ta main droite finalement. Impossible soit-il. Un silence s’installe, c’est bien, ça fait du bien et ça te calme. Mais elle brise ce silence et c’est bizarre. Comme un soulagement soudain ou le plaisir qu’elle ose le faire. Ca doit me faire quoi ? Je comprends pas Non, tu ne comprends pas la question, tu ne comprends pas ce qu’elle veut. Tu ne sais pas ce qu’elle veut. Tu n’oses pas lui dire, lui demander ou lui parler. C’est stupide mais c’est flippant aussi de ne pas savoir ce qu’elle souhaite. Tu tournes les yeux vers elle, venant sourire faiblement, juste faiblement Tu sais Callum est toujours gentil avec moi lâches-tu comme ça avant d’ajouter Et il prend toujours ma défense devant les autres. Mais tu parles au présent, tu parles comme si il était toujours là mais il ne reviendra pas, il ne reviendra malheureusement pas et ça risque de te briser encore plus quand tu l’admettras Tu penses qu’il me voit de là où il est ? Comme si te voir pouvait te faire du bien ? Cela pourrait t’aider ? Peut-être pas finalement ..