Tu vois son visage qui s'adoucit, qui redevient celui que tu as l'habitude de voir. Et t'es accro à ça c'est pathétique. T'en veux toujours plus de Valentin. D'habitude, lorsque tu possèdes un homme tu t'en détournes aussitôt et là tu t'accroches à celui qui réalise même pas. Que tu le détestes ? Mais tu l'as jamais détesté. « Non. » que tu rétorques. Non évidemment. « Je... » et tu peux rien dire de plus. Tu restes bloquée comme une sotte alors que tes yeux se baissent au sol et qu'il t'explique que c'est lui le méchant de l'histoire. Vous êtes juste trop abîmés et maladroits tous les deux, c'est ça la réalité. Il vient caresser ta joue et tu relèves ton regard sur lui. Tu te mords la lèvre. «  On est désolés tous les deux alors. » Que tu dis avec un mince sourire te laissant aller à la contemplation familière de son visage. C'est toujours la tempête à l'intérieur de toi et t'es interrompu par une voix derrière toi. Tu sursautes. Purée, faut toujours qu'il débarque comme ça. Tu observes Valentin puis Juan, muette face à cet échange. Tu ne sais plus trop où te mettre en fait, mais tu perds pas une once de dignité devant le compagnon de ton Altesse. Et puis il s'adresse à toi et tu sais pas trop ce que tu dois penser de tout ça. C'est un allié ce Juan ou non. « Naturellement. » Tu as une certaine façon de prendre soin de lui, certes mais il ne peut pas savoir. T'espère juste qu'il avait pas vu les rougeurs sur ses poignets la fois passée. Il vous quitte maintenant et vous êtes à nouveau seuls. Tu prends son bras valide après un dernier regard vers la tombe. « Prêt à rentrer ? » que tu dis en venant embrasser sa joue doucement. « Alejandro. » que tu répètes avec un sourire doux. C'est beau ça, c'est un prénom du soleil. C'est toujours plus doux que le rugueux du tien.

Tu as du t'excuser des dizaines de fois et tu ne peux pas t'empêcher de continuer de le faire finalement, enfin jusqu'à ce qu'elle le dise. Tu souris faiblement, tes lèvres venant chercher légèrement les siennes, alors que Juan apparaît dans le paysage. Tu penses d'abord qu'il t’emmènera de force mais non, il te regarde, te comprend et même te laisse tranquille. Il a confiance en toi, mais peut-être pas en Deirdre mais il sait que tu fais les choses biens. Et voilà qu'elle répond à Juan alors qu'il disparait. Tu la regardes, petit sourire, tout petit pour commencer à marcher lentement. Elle t'aide d'une certains façon même si elle reste près de ton bras pour t'aider à marcher. Tu ne sais pas quoi dire, tu vas tellement lentement c'est horrible mais t'as pas d'autre choix, tu as refusé le fauteuil roulant. Oui dis-tu en regardant une dernière fois la tombe de ton meilleur ami. Tu observes la jeune femme, en descendant petit à petit vers la porte du cimetière mais tu fronces les sourcils Pourquoi tu m'appelles comme ça ? C'est Valentin mon prénom Ouais mais bon en Espagne c'est Alejandro et en France c'est plus Ethan Allez savoir pourquoi en Italie, il préfère le petit Cesar bref la complexitude de la vie quoi ..

Juan s'éloigne finalement et tu ne comprends pas vraiment sa conduite après cet interdit tombé comme une sentence. Cette honte qui se répand autour de ton nom, mais t'es bien trop égoïste Deirdre. Et tu profites simplement de cette libération provisoire, de ne le retrouver que pour toi. Lui et toi. Tout simplement. Alors tu glisses ce regard de côté sur cette pierre trop nouvelle au milieu des Damnés, condamnés à cet autre monde, ce silence. Curieux paradoxe que celui que tu ressens à cette contemplation, mais le bonheur que tu ressens à observer encore et encore ces traits familiers se répand malgré toi. Et tu es bien trop faible pour ne pas en profiter. Tu redoutes cette faiblesse autant que tu la cherches finalement. C'est toi la Damnée pauvre enfant, pas ces gisants six pieds sous terre. Tu offres ton bras à sa démarche précaire. Il n'y a pas que toi que ça a abîmé ces attentats et t'es bien plus en colère pour lui que pour toi. Egoïste mais pas pour lui faut croire. Vous arrivez finalement à la porte et il t'interpelle sur ce prénom que tu as utilisé quelques secondes plus tôt. Tu tournes ton regard vers le sien, un sourire naissant sur tes lèvres trop faibles. « C'est Juan qui t'a appelé Alejandro. Pourquoi ? » Tu es curieuse. Pour toi, il est Valentin. Valentin ce Winthrop sportif et musicien, un peu étrange et maladroit, trop honnête et trop innocent, ta bénie malédiction. Vous arrivez à ta voiture que tu déverrouilles avant de t'avancer côté passager. « Besoin d'aide ? » Tu voudrais pas qu'il se gamelle par ta faute.

Tu regardes attentivement la jeune femme alors qu'elle t'avoue que Juan t'a appelé Alejandro. Tu pinces tes lèvres en descendant avant de lui dire Parce qu'en Espagne c'est Alejandro 1er du nom.. Mais j'aime pas. Parce qu'en France c'est Ethan et j'aime pas.. Parce que en Italie c'est Cesar et j'aime pas non plus. Donc je garde le Valentin. prononces-tu honnêtement, trop honnêtement ? T'en sais rien, t'es bien trop honnête pour savoir si c'est bon ou pas pour elle. Elle déverrouilles la voiture et tu attends sur le trottoir pour marcher avec elle et tu la vois ouvrir la porte, tu hoches la tête doucement Oui s'il te plait demandes-tu alors que tu te mets dans la voiture lentement, bien trop lentement et tu souffles une fois assis. Tu mets ta jambe avec l'aide de Deirdre dans la voiture et tu t'attaches difficilement pour fermer la porte. Tu attends réellement qu'elle fasse le tour de la voiture et tu la regardes Tu veux qu'on rentre ? Ou tu veux qu'on reste ensemble ? Prononces-tu simplement avant de la regarder. Tu as du mal à choisir parce que toi tu veux rester avec elle, peut importe si tu es avec elle dans ton appartement ou le sien ou dehors. Même si tu es un peu fatigué, faut être honnête que tu vas mieux avec elle, toujours et beaucoup mieux avec elle..

Tu écoutes Valentin t'expliquer toutes ses identités et tu restes songeuse. Il y a de quoi ne plus savoir qui on est avec autant de prénoms. Tu souris doucement. « C'est Valentin que tu préfères ? » Que tu demandes finalement. Alejandro, tu aimes bien aussi, même si pour toi ce n'est pas lui. Pour toi, il restera toujours Valentin. Tu ouvres finalement la portière et l'aide à glisser à l'intérieur de la voiture, sans prêter réellement d'attention à tes côtes qui te lacèrent. Tu fais le tour pour finalement t'installer derrière le volant, tu te tournes vers lui alors qu'il te demande ce que tu préfères. « Tu as dit à Juan que tu venais chez moi non ? » Tu lui lances un regard complice. C'est certain, ce sera pas incendiaire comme la fois passée. Mais la vision de son corps dans ton espace est une chose à laquelle tu pourrais t'habituer. « tu veux ? » Tu démarres le moteur et commence à te mettre en route, la musique classique venant discrètement bercer l'habitacle. En ce qui te concerne, ton choix est déjà fait.

Et dire que tu viens d'enterrer ton meilleur ami, c'est pas possible et tu n'arrives pas à le croire non plus. Juan décide de t'appeler Alejandro, sans doute dans un moment de faiblesse et tu le connais bien, ça doit être pour ça. Autant dire que tu ne vas pas lui en vouloir mais maintenant elle sait comment tu t'appelles réellement et tu trouves ça bizarre Oui. Parce que c'est plus joli. Et c'est mieux beaucoup mieux pour écrire aux autres que tous tes autres prénoms. Autant être honnête, Valentin c'est bien plus vendeur que le reste de la communauté. Tu finis par t'installer dans sa voiture, elle à côté et elle te sourit quand elle te raconte le petit mensonge que tu as donné à Juan pour rester encore avec elle Je .. Oui. Oui je veux aller chez toi et faire comme la dernière fois ? No way t'es pas en état, on se calme. Tu finis par écouter la musique qu'émet la radio et cela te transporte aussi. Ton regard se pose sur le paysage, en silence, pensant réellement à ton meilleur ami qui te manque déjà. Tu serres tes paupières pour ne pas pleurer ou ressentir une once de colère dans ton abandon, tu aurais du rester plus longtemps peut-être ? Tu ne sais même pas si c'est possible d'être abandonner par un mort ou d'abandonner un mort .. C'est horrible ..

Tu acquiesces à sa réponse. Ainsi, il préfère Valentin. Même si dans son enfance, on a du l'appeler davantage Alejandro. C'est étrange quand même de se voir changer d'identité selon les personnes et les moments. Tu ne comprends pas toi. Tu n'as que deux prénoms et l'autre ne te sert jamais. Il vient juste trahir un peu plus tes origines.« Alejandro, c'est très beau aussi. » Tu lui souris en le regardant rapidement avant de te reporter sur la route. « Mais Valentin c'est toi. » Enfin, c'est toi pour moi, cela va sans dire. La route défile au rythme de la musique et il accepte finalement de venir chez toi. De toute manière, c'était l'excuse officielle. « Je pourrais t'appeler Ethan quand je suis en colère. » Oui tu es encore sur cette histoire de prénom, tu souris bêtement, lui glissant un regard mais tu vois son visage. Tu vois qu'il lutte et qu'il est triste, et ça te rappelle la perte qu'il vit. Ta gorge se serre, parce que tu serais terriblement mal à sa place. Tes phalanges passent sur sa joue doucement. « Pardon. » que tu murmures en le caressant doucement avant de remettre ta main sur le volant. Tu effectues le reste de la route et vous arrivez finalement. De la même manière, tu l'aides à sortir de la voiture, et vous montez rapidement à l'intérieur de ton appartement. « Installe-toi où tu préfères. » que tu lui dis. Salon, chambre, cuisine, comme il préfère. C'est lui qui souffre le plus. Tu retires tes chaussures à talons parce qu'elles sont une véritable torture à l'heure actuelle, mais tu as cette exigence froide de maintenir les apparences. Tu relâches ta chevelure avant de mettre de l'eau à chauffer pour un thé. « Tu veux un chocolat ? » que tu demandes en lui jetant un regard. Coupable. Tu en as maintenant.

Tu observes la jeune femme quand elle te dit que c'est beau mais pas réellement. Tu humectes tes lèvres avant de hausser les épaules Ca va ta voix est faible et tu souris faiblement à la prononciation de ton prénom. Oui toi c'est Valentin et rien d'autre, c'est ainsi et c'est comme ça. Mais ton prénom Ethan, c'était pas toi ça par contre, tu baisses les yeux légèrement Non. Valentin ou Alejandro Parce que c'était le prénom que ta mère avait choisit pour toi. Et ta mère est morte en fait, enfin vivante mais morte à la fois. Tu t'installes néanmoins sur le siège, regardant le paysage défilé alors que tu soupires légèrement et en silence, t'es obligé de rester fort parce que tu as l'impression de l'abandonner à chaque seconde qui s'éloigne de lui. Mais c'est trop tard, il est déjà bien trop loin finalement. Tu viens sentir sa main et cela te fait sursauter légèrement, tu l'observes, tu la regardes et elle s'excuse. Ouais ça t'a fait peur quand même. Tu regardes alors tes pieds tout le long du trajet et en silence. Tu n'oses même pas parler et quand elle arrive, tu essayes de sortir seul de la voiture mais sans succès. Tu finis par arriver dans son appartement, silence chrono avant qu'elle ne te demandes de t'installer ou tu veux. Tu la fixes, tu la regardes, tu ne sais même pas quoi faire en fait. Sans doute parce que la dernière fois tu as fini dans son lit et que tu ne ne connais rien d'autre ici que le chemin de la chambre. Tu l'observes alors qu'elle s'approche de la cuisine et tu hoches la tête doucement Oui.. S'il te plait dis-tu petit sourire. Tu ne sais pas quoi en penser de toute cette merde, c'est compliqué, c'est impossible pour toi et pourtant tu es bien là. Tu avances vers le canapé pour t'y asseoir, regardant ton téléphone par la même ocassion, Juan a envoyé un message et a promis de te couvrir face à ton père. Tu déposes le téléphone sur la table basse en silence. Oui tu es trop silencieux et c'est habituel pour toi.. Pas pour elle

Tu plaisantes au sujet de ses prénoms mais il veut que tu n'en utilises qu'un seul. Tu oublies parfois que l'humour pour lui, c'est pas trop ça. Et puis tu le vois pensif aussi, alors tes phalanges viennent caresser sa joue doucement, mais il a ce léger sursaut et ça te brise. Tu t'excuses parce qu'il n'aime pas ça. Et tu avais voulu croire l'inverse l'espace d'un instant. Tu l'aides finalement à gagner ton appartement et tu vois qu'il n'est pas très à l'aise, ne sachant finalement pas trop où s'installer. Tu lui proposes un chocolat qu'il accepte, tu souris doucement. « Je ne suis pas très douée pour le préparer par contre. » Qu'il soit prévenue, tu es loin d'être experte. Tu commences tout de même la préparation alors que ton eau continue de chauffer. Cela te prend un certain temps et Valentin reste silencieux. Tu lui jettes quelques regards, mais son silence ne te gêne pas. Tu en es adepte toi aussi. Tu verse le chocolat que tu as bien sucré et tu prends soin de mettre des guimauves et la paille c'est important. Ton thé infuse et tu le rejoins avec un plateau. « Voilà. » que tu dis en déposant le plateau sur ta table basse. Tu t'assieds à côté de lui et soupire de soulagement. Les mouvements et les efforts sont encore pénibles mais tu vas pas te ménager franchement. Tu prends la tasse entre tes mains et souffle avec précaution. « Tu as fait quoi ces derniers jours ? » Avec son père et sa sœur s'entend. Tu te demandes, faible comme tu es, la place que tu peux avoir en ton absence. Tout ce que tu sais c'est qu'il n'a pas cherché à te retrouver.

Tu restes assis sur le canapé, fixant ton téléphone alors qu'elle revient Tu n'as strictement rien entendu de toutes ses paroles. Mais tu souris un peu puis beaucoup en voyant la grande tasse qu'elle a préparé avec pleins de guimauves et une paille. Un sourire rare d'être aussi grand mais tu es heureux comme ça C'est joli. C'est gentil aussi. Merci beaucoup tu le portes à tes mains mais tu te brûles légèrement, idiot que tu es. Tu souffles sur tes mains pour prendre la tasse de nouveau avant de la regarder. Qu'est que tu as fait ces derniers jours ? Toi ? Tu tournes les yeux vers elle pui stu hausses les épaules Rien. Papa n'est pas venu à cause des attentats. Et Emilia est avec son copain. Je suis resté tout seul toute la journée dis-tu alors que tu ajoutes Et j'ai nagé. Je suis allé à l'hôpital aussi. J'ai regardé une série sur Netflix, y'a pleins de séries et y'a pleins de films, c'est très bien, je trouve ça bien. Et j'ai eu peur de t'envoyer un message. Alors j'ai rien fait d'autres dis-tu comme si de rien était. Hop, c'est passé comme une lettre à la poste non ?