Tu étais ouvert à toute proposition pour l'instant n'est-ce pas ? Pour autant tu n'avais pas vu venir l'idée de la patinoire. En plein hiver, ça restait tendance après tout. Puis quitte à avoir un vrai date, c'était aussi important pour toi de ne pas vous priver d'être en extérieur, à deux, en couple. C'était même important. Vous aviez assez passé de temps à deux en clandestin à coucher ensemble et à fuir les questions importantes n'est-ce pas ? « Tu tiens à ce que je me rende ridicule ? » As-tu demandé l'air suspicieux. « Cela dit je suis bon sur des rollers.. ça ne devrait pas être bien différent. » Préjugé ou bonne intuition. Tu craignais que cela soit plus compliqué que ça. Enfant, tu en avais certainement fait, mais autant dire que ça ne faisait pas partie de ces activités qui t'ont le plus marquées. En attendant elle s'en réjouissait, tu le voyais. Elle avait cette hâte que tu décelais et tu la trouvais juste atrocement belle. Tellement que oui tu la bouffais du regard. Peut-être que ça t'avait manqué, cette proximité.

Il te demande de choisir quelque chose. Quelque chose que tu n’as jamais fait ou que tu aimerais faire. Sourire aux lèvres, tu te mets à chercher et tu balances le premier truc qui te passe par la tête. Ça fait un bail que t’as pas grimpé sur des patins et t’as envie de le faire avec lui. Passer du temps en compagnie de ton petit ami, avoir un véritable rencard, faire les choses dans le bon ordre, t’as envie. Tu secoues la tête en esquivant un petit sourire. Je suis sure que tu vas assurer! Tu attends qu’il confirme que c’est ok. T’as envie qu’il te dise qu’il a aussi envie de faire un truc nouveau avec toi. Il te regarde et t’en fais de même avant de te rapprocher pour l’embrasser de nouveau. La sensation est tout de même différente. T’as pas l’impression que ça soit comme avant. Tu fais pas ça clandestinement. Vous êtes ensemble cette fois-ci. En plus, c’est quelque chose à faire en hiver de préférence sinon, y a plus tout le charme des fêtes et tout ça.

Tu allais te débrouiller, de toute façon tu n'avais pas vraiment le choix. Tu te leurrais peut-être sur cette comparaison entre le patin sur glace et le roller, mais tu osais te dire que tu avais au moins cette habilité-là. A croire que tu tenais à quand même assurer un minimum pour ne pas faire de ce premier rencart un désastre. Tu avais l'air d'y tenir véritablement, même avec Colombe. Surtout avec Colombe. Sans retenue tu accueillais ce baiser et même si tu avais toujours adoré le goût de ses lèvres, tu reconnaissais que ce nouvel an vous faisait du bien. Tu le ressentais, c'était chimique. « Patinoire, ce sera alors. Tu me tiendras par la main. » Ah tu dis, sans te prendre au sérieux. Oui on savait tous que c'était un peu ta marque de fabrique. « Alors, à quand cette soirée holiday on ice slash premier rencart ? » Oui parce que si tu n'étais pas sûr d'être dans ta zone de confort pour cette activité, tu avais tout de même drôlement hâte. Puis toi qui était branché musique, les références artistiques, ça te connaissait.

Il approuve ton idée de patinoire. Faut dire que c’est la période et c’est original. Qui plus est, ça a un côté romantique à tes yeux. Soit, il explique que tu devra lui donner la main et tu esquives un sourire. C’est déjà ce que je comptais faire. Comme un vrai couple. Et puis, si je tombe tu tomberas avec moi. Bah ouais, c’est pas non plus une pro du patin. T’as jamais pris de cours avec Philippe C. Tu en as fait quand t’étais gosse et ça s’arrête là. Malgré tout, tu vas mettre tous les atouts de ton côté pour que ça fonctionne. Pas de blessé, c’est tout ce qui compte. Je comptais passer souhaiter une bonne année à mon père ce soir et, comme on a dit qu’on ne faisait pas les choses trop vite cette fois-ci... qu’est-ce que tu dirais de vendredi soir ?

Tu n'étais pas vraiment le genre de mecs à chercher le romantisme partout. Par contre, il est vrai que quand tu ressentais des choses, tu assumais pleinement, et tu suivais ton instinct sans trop fierté. Mais entendre Colombe affirmer encore et encore sa volonté de former un couple, ça te faisait du bien. Ça te laissait penser que oui vous faisiez le bon choix en vous donnant une nouvelle chance. « C'est plutôt... : si tu tombes, tu me feras tomber avec toi ! » Taquin tu l'étais, toujours. Pourtant tu étais aussi assez lucide pour savoir qu'elle risquait d'être celle qui tombe à cause d'une de tes chutes. Quoiqu'il en soit vous montiez des plans et c'était plaisant. « Oui disons vendredi soir. » Tu voulais comme elle faire attention, prendre le temps. « Tu vas m'échapper et me laisser seul alors.. ? » Nul reproche, simple constat. Vous n'aviez pas été habitués à ça ces derniers temps hein ? Tu allais devoir être patient. « Maintenant que je sais que tu dois aller voir ton père, y'a plus qu'à être raisonnable.. c'est plutôt bien joué de ta part. » As-tu dit amusé. Peut-être que si elle avait été voir son père avant de venir te voir, vous quitter aurait été plus compliqué. Mais rappelle toi, vous vouliez faire les choses bien et vous aviez bien raison.

Tu fronces les sourcils avant de lui donner un léger coup dans les côtes, sourire aux lèvres forcément parce qu’il se fout clairement de toi. Hey, je suis sure que je serais moins nulle que toi! Tu lèves les yeux au ciel et réfléchis à la date qui pourrait correspondre. Avec les gardes de Giacobe, tu te dis que ça serait plus à lui de décider mais, le vendredi lui va très bien. Il précise aussi que tu vas désormais le laisser seul et tu te mordilles la lèvre inférieure en avouant : En vrai, je pouvais très bien y aller demain mais, comme tu l’as déjà remarqué, je suis maligne et c’est ma technique pour ne pas aller trop vite. Tu t’approches et déposés malgré tout tes lèvres contre les siennes, un peu plus longtemps que prévu, un peu plus passionnément que ce que tu ne le voulais. T’es juste heureuse que vous vous accordiez une nouvelle chance.

Aha tu avais piqué ses airs de princesse pour l'enquiquiner gentiment, et elle répliquait, ce qui finalement ne t'étonnait pas. Amusé, tu finissais par dire. « Ah ouais ? Qu'est-ce qui est arriver au : "je suis sure que tu vas assurer, bébé, t'es le meilleur ?!" » Crétin ! Tu en avais rajouté forcément. Elle avais cherché à te rassurer, te flattant et toi tu reprenais ces mots pour en faire des caisses. Mais si c'était pour la voir s'offusquer de ta connerie, ou mieux en rire, c'était tout benef' pour toi, monsieur je ne me prends jamais au sérieux. « Maligne et ingénieuse.. » As-tu eu le temps de prononcer avant qu'elle ne vous gratifie d'un baiser délicieux. Le genre de baiser qui allait te laisser en haleine jusqu'à la prochaine mais aussi le genre même qui rendrait les séparations difficiles.

Tu fronces les sourcils, tu fais semblant d'être vexée. T'as envie de lui expliquer que c'est du grand n'importe quoi. Tu ne vas pas tomber du moins, tu ne vas pas le faire tomber. Non, t'es une princesse, tu réussis tout ce que tu entreprends aha. Du moins, c'est ce que tu aimes penser. Tu lui tires la langue en guise de réponse, tandis qu'il t'imite exagérément. T'es un petit con, tu le sais ça au moins ?! T'as toujours été le genre de nanas qui apprécie les connards d'ailleurs. C'est put-être une bonne chose du coup. Tu hausses les épaules avant de l'embrasser tandis qu'il précise que t'es aussi ingénieuse. T'as pas envie d'aller trop vite avec lui alors, tu trouves des stratégies. Sourire aux lèvres, tu te redresses. Tu fais comme si de rien était, tu prends tes distances. Je sais et ça me brise le coeur de te laisser tout seul mais... Je dois le faire. Tu lui adresses un clin d'oeil, lui voles un dernier baiser et glisses un : On se voit très vite. Et c'est le sourire aux lèvres que tu le quittes - pour de bonnes raisons.

Va savoir pourquoi ça te plaisait qu'elle te dise que tu étais un petit con, sur ton-là. Ce sourire fier, presque insolent aux lèvres alors qu'elle te tirait la langue telle une princesse gracieuse. Pour autant, ce détail faisait partie des choses qui marquaient ce faible que tu avait toujours pour elle, c'est un fait. Fatalement tu cédais, la laissant se redresser, non sans regrets. Mais tu savais tout comme elle que c'était peut-être la meilleure chose à faire : prendre son temps, faire les choses bien. Accueillant son dernier baiser, tu finissais par murmurer. « Foutue raison ! » Il en fallait bien un peu n'est-ce pas ? De la raison. Après quelques mois de passions clandestines, il fallait faire les bons choix. Tu la laissais donc partir avec regret en te relevant. Tu ne l'avais pas quitté du regard jusqu'à ce qu'elle ait quitté ce loft. Te voilà fixé, vous étiez partis pour une seconde chance.