Qu'avais-tu fais Marla Witherspoon ? Qu'avais-tu engendré ? Inutile de préciser à quel point j'étais dans un état de stress hors-norme. J'avais reposé mon téléphone aussitôt mon dernier message et... qu'est-ce que j'avais fais putain ? Au moins, elle était prévenue ; c'était mille fois plus facile derrière un téléphone qu'en face à face pour moi. Je comptais donc sur elle pour me mettre à l'aise. Et... Je me trainais du lit, grimaçant en bougeant de manière robotique. Putain Marla, tu n'es pas en état de sortir, tu le sais ? Je taisais la douleur avec des médicaments que je fourrais aussitôt après dans mon sac. J'avais donc une heure pour ressembler à quelque chose. Est-ce que c'était un date ? Merde merde merde. Calme-toi Marla, t'es ridicule. Je "fonce" aussi vite qu'une tortue en direction de la salle de bain. Hop à la douche. J'allais rester au naturel parce qu'en vrai, j'étais tellement paniquée que je n'arrivais plus à réfléchir. Le plus important, c'était quand même que je cache mes hématomes et que je mette des manches longues qui ne risquent pas de glisser pour masquer la cicatrisation de mes scarifications sur mes bras. Je regardais sur mon portable au cas où que j'aurais reçu une annulation par message. Rien. J'essaie de respirer, mais c'est difficile. Même en ayant fini de me préparer, j'avais l'impression de ressemblait à rien. J'étais une fille banale qui portait encore les stigmates de sa tentative de suicide. Mais, je me disais aussi que je n'avais rien à perdre. Courage. Je souffle et j'attends la dernière minute pour descendre en bas de l'immeuble. C'est au même moment qu'une voiture arrive. J'en ai une crampe à l'estomac tellement je suis nerveuse.

@Bleach Hansen

Ces derniers temps, j'enchaînais les prises de décision sur un coup de tête. Entre Bonaparte que j'ai accepté de voir en rendez-vous dans un restaurant, Ryu que j'ai dragué sans gêne après avoir glissé mon numéro dans son sac, la petite nouveauté : Marla, jolie rousse apparemment timide avec laquelle j'ai commencé à converser sur Tinder. Cette fille, elle avait l'air cool, mais il lui manquait une étincelle, et j'ai toujours été douée pour allumer le feu comme dirait jojo réveiller les gens autour de moi. Alors ouais, elle réfléchit trop, et de fil en aiguille, je parviens à obtenir d'elle qu'elle me demande de l'entraîner ailleurs. Elle avait besoin d'air et voulait pas déranger ses amis ? Ca tombe bien, je suis pas une amie. C'est comme ça qu'une heure plus tard, je quitte chez moi, lunettes de soleil sur le nez pour aller prendre ma voiture et filer jusque l'adresse qu'elle m'a donnée dans nos derniers message. Veste en cuir et jean, col roulé pour me protéger du froid hivernal implanté à Boston depuis quelques semaines déjà, dernier virage avant d'arriver à destination et déjà, je repère une jolie rousse qui quitte le bâtiment. Je ralentis devant elle et baisse la vitre passager, histoire de vérifier que je n'embarque pas la mauvaise personne. Mais non, c'est bien elle. Elle a l'air si angoissée que j'attends pas une seconde pour déverrouiller la voiture. Si elle s'asseoit pas, elle va me faire un malaise sur le trottoir. « Monte, j'vais pas te manger. » Je lève mes lunettes au dessus de ma tete pour lui faire un sourire, et j'attends simplement qu'elle se décide à monter et à s'attacher. « Enchantée officiellement, Marla. » Une oeillade dans sa direction, et je baisse à nouveau les lunettes sur mes yeux verts. « Tu m'as dit que t'aimais l'adrénaline, hm ? » Devant son air paniqué, je ris et regarde devant moi pour démarrer à nouveau la voiture. « Rassure toi, je t'emmène pas faire du parapente dans ta condition. On va à l'aquarium... » C'est pas loin d'ici, et j'y ai pas été depuis un moment. Mais dès que je démarre, j'accélère rapidement tout en refermant sa vitre. « ... mais j'ai pas dit qu'on irait tranquillement. » Et déjà je slalome entre les voitures pour filer vers l'autoroute à toute allure, direction l'aquarium de Boston. « Ca va aller, t'es sûre que tu peux marcher ? » Pas envie qu'elle se retrouve allitée de force parce que je l'ai incitée à sortir.

Le stress me gagne à une vitesse folle. Je ne suis pas habituée à ce genre de rendez-vous. Autrefois, c'était bien plus simple. C'était toujours avec la même personne et surtout, c'était lui qui gérait absolument tout. Aujourd'hui, je n'avais d'autres choix que de sortir de ma coquille et d'aller vers les autres. Est-ce que j'étais prête ? Non, loin de là. J'étais terrifiée pour les jours à venir, je ne savais pas comment j'allais faire pour survivre. Tinder, ça avait été simplement pour calmer mon ennuie dans ces journée entière passées au lit. Je pensais discuter tranquillement et je ne m'attendais surtout pas à me retrouver si vite enivrée par une jeune femme au point de ne pas résister à l'appel du rendez-vous. Encore une fois, je n'étais définitivement prête. Suffisait de voir comment j'avais du mal à me déplacer et aussi, comment j'étais paniquée en voyant la voiture se garer. La fenêtre se baisse et dévoile une jeune femme plaine d’assurance. Ça se remarque à sa façon de se comporter. Je déglutie et je m'approche, lui rendant son sourire au mieux. « Monte, j'vais pas te manger. » Respire Marla. Oui, n'oublie pas de vivre aujourd'hui. Je prends place sur le siège passager, non sans grimacer un peu et je m'attache dans la foulée. « Enchantée officiellement, Marla. » - « Enchantée Bleach » que je réponds d'une voix timide, les joues rouges, complètement envoutée par l'assurance sui se dégageait de la jeune femme à mes côtés. « Tu m'as dit que t'aimais l'adrénaline, hm ? » Oui, mais non... Pas dans mon état. Je commence à paniquer à nouveau. Faut pas grand chose pour faire monter le stress. « Rassure toi, je t'emmène pas faire du parapente dans ta condition. On va à l'aquarium... » Je suis rassurée dans la seconde suivante. J'y suis déjà allée, c'est un endroit sympa - malgré le nombre incalculable de gosses qu'on peu y trouver. « Oh.. okay » Est-ce qu'elle le voyait là, le jour et la nuit entre tinder et maintenant. C'était bien moins rassurée. Elle démarre et nous voilà lancés sur la route en direction de l'aquarium de la ville. « ... mais j'ai pas dit qu'on irait tranquillement. » Je souris. « J'étais justement en train de me demander où était l'adrénaline à l'aquarium... » Ce n'était pas là-bas mais bien sur le chemin pour s'y rendre. Je n'avais pas peur en voiture. Je regardais la route en me disant qu'elle savait ce qu'elle faisait. Tant que ça conduite restait souple et que je me prenais pas la ceinture dans les côtes. « Ca va aller, t'es sûre que tu peux marcher ? » J'haussais les épaules. J'en savais trop rien à vrai dire. « J'ai pris des médicaments... Mais sinon, on ferra des pauses dans le circuit » Si elle le veut bien.

Elle a cet air candide, cet air timide qu'elle avait clairement sous entendu déjà lors de notre conversation. Mais ça me fait pas peur, au contraire, ça m'intrigue. Marla, elle me salue en retour, les joues rougies, et j'me retiens de caler un "adorable", préférant démarrer la voiture et laisser couler, dans l'attente de voir si la gêne de la rouquine allait s'estomper. Mais évidemment, j'compte pas la traîner pour faire du saut à l'elastique ou un tour de parapente. Mais Marla, elle a l'air éteinte, probablement parce qu'elle bouge pas suffisamment. Et moi, c'est plus fort que moi, quand j'vois des gens qui manquent de vivacité, faut que je rallume la lumière là où il semble faire tout noir. Dès que j'appuie sur l'accélérateur, elle sourit. Victoire. « Clairement pas dans un bocal avec quelques poissons rouges. » Je réponds avec un sourire en coin, alors que j'appuie sur l'accélérateur sur l'autoroute, filant avec fluidité à travers la ville. Mais avant qu'on soit là bas, j'ai besoin de savoir si elle se sent de marcher autant. J'suis pas venue pour la casser un peu plus, mais plutôt pour aider à ce que la réparation soit pas un calvaire, m'voyez. « On fera des pauses quand ça sera nécessaire. » J'ai tout mon temps, et je suppose qu'elle aussi, sinon elle m'aurait pas proposé de venir la chercher aussi vite. Arrivée à la sortie qui mène vers l'aquarium, je ralentis et quitte l'autoroute avec soin. A trop traîner avec Hardin, j'ai appris à aimer la vitesse, mais aussi à faire attention à ma conduite, même si la plupart du temps je préfère de loin être sur la banquette arrière avec un chauffeur pour m'emmener ou je veux. Arrivée sur le parking du New England Aquarium, je cherche la place la plus proche de l'entrée, et me gare du premier coup avant de me détacher. « C'est parti ? » Je tourne les yeux vers la jeune fille, lui adresse un sourire rassurant, avant de tirer la poignée de ma portière et de m'extirper du véhicule, rangeant mes lunettes dans mon sac à main. « Je t'ai pas demandé, ça te va l'aquarium au moins ? » Après avoir fait le tour de la voiture pour la rejoindre, je tend mon bras, jaugeant sa réaction du regard avec un petit sourire. « Ca sera pas plus facile pour toi avec un appui ? » A moins que tu ne préfères prendre un fauteuil roulant à l'accueil de l'aquarium ?

De l'adrénaline donc ? Non, pas à l'aquarium, ça c'est certain. Cependant, dans la conduite de la jeune femme, on sentait qu'elle aimait quand ça allait vite. Il lui fallait du mouvement, des sensations et malheureusement, avec mon état actuel, je ne pouvait pas tellement l'aider. Néanmoins, ça ne m'empêchait pas de sourire, amusée par la situation bien que d'être dans la voiture d'une inconnue folle du volant, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus rassurant non plus. Toujours est-il que je n'avais aucun problèmes avec les sensations fortes et d'ailleurs, ça me faisait plaisir de pouvoir ressentir des choses à nouveau. « Clairement pas dans un bocal avec quelques poissons rouges. » Elle avait raison et je riais de la façon dont elle amenait les choses. Bien que je me demandais si les lieux accueillaient des genres de serres tropicales truffées de papillons auquel cas où il était hors de question que j'y mette les pieds tellement j'étais phobique de ces petites bêtes colorées. Question santé, je ne savais pas tellement jusqu'où mon corps allait accepter de suivre. J'avais pris des médicaments, mais la douleur était telle que je n'étais pas certaine que ça puisse réellement la calmer. J'allais certainement vouloir faire des pauses, m'asseoir pour soulager un peu mon dos, mes côtes. « On fera des pauses quand ça sera nécessaire. » - « Sinon tu auras ma mort sur ta conscience » que j'lui lâche en riant. J'étais toute rouge, mais elle était si confiante que ça me détendait. C'était comme si elle était en train de m'envoyer des bonnes ondes.

« C'est parti ? » C'est stupide, il n'en faut pas plus pour raviver le stress. Une fois sur le parking de l'aquarium géant, je souris en remarquant qu'elle prend soin de se garer au plus près. Elle a tout l'air d'une bonne personne quand même. Je sors tant bien que mal et de manière très robotique de sa voiture alors qu'elle m'attend déjà auprès de la portière que je referme. « Je t'ai pas demandé, ça te va l'aquarium au moins ? » - « Oui, c'est parfait. Mais... Maintenant qu'on est à deux doigts d'y entrer, ça serait dommage de vouloir changer d'avis » Et je ris à nouveau, parce que oui Bleach, demander maintenant, ce n'était peut-être pas utile bien que je notais l'effort. Elle me présente finalement son bras et je fronce les sourcils en la regardant, sans vraiment comprendre ce qu'elle attendait de moi. « Ça sera pas plus facile pour toi avec un appui ? » True. Je rougis again. Elle allait s'habituer rapidement à cette couleur qui oscille entre le rose et le rouge. Je passais mon bras dans les siens quelque peu perturbée par cette proximité. Bleach était une jeune femme superbe et je me sentais chanceuse à cet instant. « Merci » que je réponds timidement. On entrait, on prenait nos tickets et on commençait à s’aventurer dans le circuit de l'aquarium. Décoince-toi Marla sinon elle va t'abandonner en tête à tête avec les requins. « On devrait aller voir les méduses » que je m'exclame un peu plus enjouée en la tirant dans une autre direction. « C'est ce que je préfère et j'ai peur de les louper avec la fatigue tout ça » Puis, elle était tellement belle que j'étais certaine que les reflets électriques allaient lui sied à ravir.

J'suis pas une hyperactive incapable de tenir en place, ni un monstre dénué de coeur. Si Marla éprouvait le besoin de se reposer au cours de notre sortie, eh bien on ferait autant de pauses qu'il en serait nécessaire. Et à sa réponse, je reste bouche bée quelques secondes avant de l'accompagner dans son rire. « D'habitude, c'est moi la drama queen ! » Mais il faut croire que cette fois, je ne suis pas la seule. Et c'est avec une ambiance déjà plus légère qu'on arrive enfin sur les lieux, quittant ma voiture après avoir garé celle-ci sur le parking de l'aquarium de Boston. Bon, peut-être que je me réveille un peu tard, mais je lui demande quand même si ça lui va. Timide comme elle est, elle serait bien capable d'avoir la phobie des poissons, et ne pas oser me le dire. A son observation, j'esquisse une moue et hausse les épaules en baissant les yeux vers ma voiture. « Boh, en soi, ça me dérange pas plus que ça de reprendre la voiture et d'aller peu importe où. » C'est pas comme si j'avais une urgence ou comme si je comptais mes sous pour l'essence. Après quoi, je tend le bras à la rouquine, ce qui semble la surprendre sur le moment. Quoi, je lui demande pas de me donner la main, je propose juste un appui pour alléger la douleur. Alors je précise le fond de ma pensée, mais déjà, la jolie Marla s'est empourprée. Vraiment trop mignonne. Après un instant de réflexion, elle se décide finalement à obtempérer, et je fais un léger sourire, secouant la tête quand elle me dit merci. « C'est rien. » Et tout en m'adaptant tranquillement à son rythme, on allait récupérer nos tickets et entamer la visite. Les premières minutes, on se contente d'observer silencieusement les aquariums et les différentes créatures sous marines qui s'y trouvent, jusqu'à ce que Marla semble avoir une illumination. Les méduses ? Je tourne les yeux vers elle, surprise un court instant, jusqu'à ce qu'elle entreprenne d'elle-même de me tirer en direction des dites méduses, expliquant qu'elle redoutait de les manquer à cause de la fatigue. « Eh bien autant commencer par là alors. » Je lui souris et accélère le pas pour la suivre jusqu'a la salle aux portes closes, probablement pour les garder dans une certaine obscurité en comparaison des autres poissons. Et à peine les portes poussées, j'avoue que je reste bouche bée. J'avais déjà vu des méduses, mais j'étais gamine. Le regard rivé sur les animaux, je m'avançais vers l'une des vitres, suivant du regard une des méduses qui nageait de bas en haut. « Ca fait moins peur... quand c'est derrière une vitre. Je dirais même que c'est presque beau. » Je détourne mon regard de la vitre pour le poser vers Marla, avec un sourire amusé, expliquant : « Je me suis déjà fait piquer, quand j'étais petite. Après ça, j'ai refusé d'approcher d'une plage pendant des années. » Du moins jusqu'à ce que Zayn, Freya et Hardin me convainquent de retourner dans l'eau, en vacances avec eux.

« D'habitude, c'est moi la drama queen ! » Je ne peux m'empêcher de rire de plus belle. Et bien, il semblerait qu'aujourd'hui, ça soit moi la drama queen bien que je ne me sentais pas vraiment légitime pour l'ouvrir ces derniers temps. C'était plutôt gonflé de ma part de mettre ma mort sur la conscience de quelqu'un quand on sait qu'il y a à peine une semaine de ça, j'avais tenté de mettre fin à mes jours et ce de mon plein gré, sans personne pour me motiver. On arrivait finalement sur le parking du New England Aquarium et j'étais amusée de voir Bleach se préoccuper, une fois à l’extérieur de la voiture, de savoir si l'endroit me plaisait. À en juger la situation et le timing, c'était peut-être trop tard pour s'inquiéter ? Non ? « Boh, en soi, ça me dérange pas plus que ça de reprendre la voiture et d'aller peu importe où. » J'haussais les épaules, sans trop savoir quoi lui dire. « Ici, c'est très bien » J'crois même que ça sera dépaysant, assez pour me changer les idées durant une bonne heure. Non, c'était définitivement un bon choix et je ne voulais pas partir ailleurs. Après quelques hésitations, j'attrapais même son bras pour "me servir d'elle comme d'une béquille". Ce que je retenais surtout, c'était la proximité qui c'était complétement réduite entre nous, me laissant le loisir de l'observer de plus près. L'observation des poissons commença dans le silence. C'était beau, mais je repensais à sa phrase dans la voiture quand elle est venue me chercher. Ça restait des simples poissons dans un bocal et moi, j'avais mieux à lui montrer ici, c'est pourquoi je décidais de changer le circuit habituel pour commencer par les méduses. C'était le plus beau spectacle de l'aquarium et je voulais lui partager la beauté de ces êtres si... étranges. « Eh bien autant commencer par là alors. » J'étais certaine qu'elle allait se faire prendre au jeu. Tout le monde peu aisément se laisser submerger par un tel spectacle. Et aussitôt on passait les doubles portes que je souriais en regardant sa réaction. La magie opérait évidemment. Je resserrais mon emprise sur elle, heureuse de mon coup alors qu'on s'approche de l'une des vitres. « Ca fait moins peur... quand c'est derrière une vitre. Je dirais même que c'est presque beau. » Je riais à sa remarque, c'est vrai que ça fait moins peur en un sens. « C'est magnifique, tu veux dire ? » Très poétique même. « Je me suis déjà fait piquer, quand j'étais petite. Après ça, j'ai refusé d'approcher d'une plage pendant des années. » - « Vraiment ? » que je lui demande surprise, absorbée par ses mots. « Il y a une phrase que je me répète toujours ; la peur n'évite pas le danger » Et c'était bien pour cette raison que j'avais peur de très peu de choses, au point d'avoir l'impression de ne rien pouvoir ressentir parfois. « En réalité, ce sont des créatures très sensibles, on les garde dans l'obscurité et on exerce toujours une certaine pression sur elle pour recréer les conditions de l'océan, sinon elles ne pourraient pas vivre.. » C'était à la fois poétique et mélancolique quand on y pense.

Pourquoi l'aquarium... et pourquoi pas ? Elle avait envie de changer d'air, et j'doute que le temps soit forcément favorable à une balade en bord de plage. Ni même que galérer à marcher dans le sable soit la plus brillante des idées. Et finir sous la pluie... merci mais non merci. Puis Marla, elle dit que c'est très bien, alors sans attendre plus longtemps, je la laisse prendre appui sur moi en enroulant son bras autour du mien, et commencer notre balade à travers les poissons... et les méduses. J'avoue qu'autant les poissons me laissent plus ou moins indifférente, les méduses, elles m'intriguent, et sans doute la rouquine le voit-elle à mon air béat, tandis que je m'approche de la vitre. Je sentais son sourire et son regard qui me pesaient dessus, et ça me faisait juste sourire un peu plus encore. « Fascinant, c'est plus le mot. » J'arrive pas à trouver ça magnifique quand je me rappelle la brûlure que j'ai eu quand une méduse m'a piqué la jambe. Je tourne les yeux vers Marla quand j'entends ses sages paroles. « C'est vrai. » Même si en l'occurence, ne plus aller dans l'eau, ça supprimait totalement le danger. Prévenez moi quand les méduses pourront marcher sur terre et lever une armée pour tous nous piquer et nous tuer dans notre sommeil. Ca pourrait faire un super synopsis de film d'horreur. Puis, Marla, elle fait ce que j'appelle "la dunster typique" : sortir des informations que tu sais pas, à moins de passer tes journées à lire "Science et vie" avec un abonnement mensuel. Je me détourne légèrement des méduses, appuyant une épaule contre la vitre avec un sourire au coin des lèvres. « T'as l'air d'être une mordue des méduses. » le sourire qui s'agrandit, se fait plus espiègle, j'ajoute « Je les jalouserais presque. » Je me décolle de la vitre, relâchant doucement son bras le temps de prendre plusieurs photos des méduses avec mon téléphone, comme si de rien n'était. Puis je revenais en face d'elle, tendant à nouveau mon bras naturellement. « Autre chose que tu veux voir avant de fatiguer ? » Elle est vraiment trop jolie, éclairée par la simple lumière émanant des aquariums. Et j'me demande si sans ça, elle aurait cette teinte rosie qu'elle a si souvent pris avant notre entrée dans le bâtiment. « Les requins peut-être ? » que j'ajoute, attendant sa réponse.

« Fascinant, c'est plus le mot. » Bon, c'est certain que si elle en avait peur, elle n'allait pas trouver ça magnifique. En tout cas, je trouvais que ces créatures translucides étaient plus jolies les unes que les autres. Et d'un autre côté, oui, fascinant était aussi le mot qui les définissait à merveille. En tout cas, j'étais heureuse de l'effet que cela faisait à Bleach. Nous n'étions pas obligés de suivre le circuit habituel, surtout s'il y avait des petites choses par-ci, par-là qui pouvait nous procurer un peu plus d’intérêt. Dans tous les cas, j'étais heureuse de sortir de ma nouvelle chambre, tout autant que j'étais heureuse de rencontrer cette superbe jeune femme. J'en profitais pour sortir ma science un peu. Non pas que j'étais une pro sur le sujet, je savais seulement deux, trois petites choses qu'on pouvait apprendre en lisant simplement les cartels d'accompagnement. Rusée. Je ne voulais pas faire ma lourdingue je sais tout, alors je ne m'attardais pas non plus. La brune se tourna vers moi et je fus aussitôt happée par sa présence, son regard. « T'as l'air d'être une mordue des méduses. » Je haussais les épaules l'air de rien, rougissant un peu. « Je les jalouserais presque. » Et maintenant, je rougie complètement, mes sourcils se dressant avec lenteur, prise par surprise. Est-ce que j'allais me démonter pour autant et rester muette ? Non. « Tu veux que je sois mordue de toi ? » que je lui demande les joues encore bien vive, mais le regard rieur. En sachant bien que tout cela n'était qu'une vaste plaisanterie - du moins, ça y ressemblait -, en y réfléchissant bien, je me demandais si je pourrais être mordue d'une personne nouvelle alors que mes pensées étaient encore toutes tournée vers mon ex-petit ami. Je la laissais prendre des photos et je faisais de même, du mieux que je le pouvais avec mon portable en fin de vie. Un sourire réapparut sur mes lèvres quand la brune vint me présenter à nouveau son bras. « Autre chose que tu veux voir avant de fatiguer ? Les requins peut-être ? » - « Oui, pourquoi pas, allons-y » Il y avait tellement de chose à voir ici. On commençait alors à s'élancer sur l'énorme rampe en colimaçon pour observer l'énorme aquarium cylindrique des requins. « C'est quand même super moche... » que je glisse en riant. Entre les yeux et les dents... Je comprenais que ce soit ce qui fasse le plus peur dans les fonds marins. « Bon.. et sinon... tu as réussi à décrocher d'autres rendez-vous via tinder ? » Parlons de choses sérieuses un peu.

Est-ce que c'est du jeu quand j'lui dis ça. Peut-être un peu. Mais pas que. Peut-être que j'avais envie de voir son visage s'empourprer, de tester ses réactions, rien qu'un peu. Ah jolie Marla, si tu savais qu'en allant sur Tinder, d'autres seraient bien plus dangereux que moi. Ceci étant, l'effet est concluant : à peine mes quelques mots prononcés, la rouquine affichait un visage aux traits visiblement surpris face à mes mots, soudain muette. Du moins... pour quelques secondes à peine, puisque loin de se débiner, elle reprend la parole pour m'interroger. Moi, j'avais commencé à m'éloigner pour ne pas trop l'incommoder non plus, alors c'est avec un sourire en coin que je tourne la tête vers elle, agréablement surprise de ne pas la voir se laisser démonter face à quelqu'un d'audacieux comme moi. « Et si j'dis que j'veux que tu sois au moins intéressée ? » Peut-être pas mordue, non plus. Mais je sais pas, j'suis convaincue que Marla, elle pourrait être amusante. Qu'on pourrait très bien s'entendre toutes les deux. Un rire, un haussement d'épaules, et je finis par dire « Je te taquine. » avant de reprendre notre route. Je propose les requins, histoire de changer des poissons qui étaient à 80% présents dans cet aquarium, et elle acquiesce. Après un peu de marche, à son rythme, nous voilà finalement en face des gros prédateurs qui font si peur aux enfants depuis Les dents de la mer. La remarque de Marla m'arrache un rire. « A ton avis pourquoi il font si peur ? » On ne dit rien des orques parce qu'elles sont belles, mais elles sont bien plus dangereuses que les requins, et fourbes. Wow, on dirait presque une Dunster, j'aurai pas du me perdre sur National Geographic à la télévision un soir. La question de Marla tombe, inattendue. Je tourne les yeux vers elle, tout en mettant une main dans ma poche de jean. « Non. En fait.. je crois que t'es la seule avec qui j'ai matché. » Les autres m'intéressaient peut-être pas assez. Moi faut que la bio, elle aille avec la photo. Et j'sais pas, Marla, elle a su m'attirer avec sa simplicité. Curieuse, je l'interroge en retour « Et toi ? D'autres rendez-vous hors que celui que je nous ai improvisé ? »