Ainsi ton meilleur ami ruminait. Il t'a envoyé quelques textos quelques instants plus tôt. Il s'ennuie et a besoin de toi. Lui et la promesse d'une bouteille de vodka, il ne t'en faut pas plus pour te décider à te rhabiller. Tu enfiles une robe noire, simple mais efficace, ainsi que tes escarpins. Tu ne peux envisager tes pieds autrement que perchés sur talons. Tes cheveux sont laissés lâchés et tu ne te remaquilles pas pour autant. Faut pas pousser, c'est Malaki, il t'a vu sous toutes les coutures. Tu indiques à ton chauffeur l'endroit où tu te rends et tu retrouves bientôt ton Mather préféré (si tant est qu'il puisse y en avoir) entrain de ruminer ses pensées, verre en main. Tes lèvres effleurent sa joue et tu prends place à ses côtés. « Je vois que tu m'as gardé des munitions, j'ai donc fait assez vite. » Tu n'attends pas pour te servir un verre et en prendre une gorgée. « Bon choix comme toujours. » Malaki est un homme de goût. « Tu excuseras mon visage enfariné, mais raconte moi ta soirée. » Elle était désespérante et sans intérêt apparemment mais ça c'était avant que tu sois là.

Soupire qui s’échappe de mes lèvres alors que j’avais fini par couper mon téléphone portable, suite à une conversation avec Louison et après avoir réclamé la présence de ma meilleure amie. Il faut dire que la blonde commence à me rendre cinglé, je ne sais plus sur quel pied danser avec elle. Donc, à la place, j’avais juste enfilé les verres pour laisser l’alcool prendre les rênes. Une bouteille de vodka devant moi, un verre, enfin, un énième verre, planté entre mes doigts, j’attends sagement que la belle Deirdre daigne arriver. Il faut dire qu’entre ma meilleure amie et moi, c’est compliqué, du moins, de mon côté. Depuis de nombreuses années je nourris des sentiments pour elle, la fermant parce que c’est mieux ainsi…Puis, je viens d’intégrer les Mather, c’est une Eliot, inutile de dire que notre amitié est assez…complexe. Bref, buvant mon shoot, je m’en sers un autre en frissonnant, juste au moment où je sens des lèvres se poser sur ma joue. Tournant la tête, je vois la chevelure lâchée et sombre de ma meilleure amie, ce qui m’arrache un léger sourire. « Ouai, c’est bon, t’es dans les temps. » D’ailleurs, elle ne perd pas une seconde avant de se servir un verre et de l’enfourner. Bof, ça ne me dérange pas, j’ai besoin de picoler. « Ton visage enfariné est très bien, comme toujours. » Dis-je en roulant des yeux, me servant un nouveau verre, mais lui en servant également un. Lui raconter… « Longue story…dramatique, compliquée et sérieux, qui me donne la nausée. » Grognais-je froidement, annonçant déjà la couleur sur mon humeur. Généralement, je suis un homme pétillant, drôle, emmerdeur, sur de lui et là, disons que la plupart de mes traits de caractère sont cachés sous une mauvaise humeur palpable. « Et tout ça à cause d’une fille. »

@Deirdre M. Wheelan

Tu sens la noirceur émaner de ses mots, un soupçon de mélancolie, de découragement aussi. Tu souris simplement lorsqu'il rétorque que tu es présentable. Il a cette inclination naturelle qu'ont les plus proches amis. Mais vous n'êtes pas là pour parler de ton apparence mais bien de lui. Il t'explique que son sentiment actuel provient d'une fille. Tu portes le breuvage à tes lèvres et apprécie le feu qui s'insinue dans tes veines. Cette fille n'est pas valable puisqu'elle le maltraite et puisqu'elle prend suffisamment de place dans son esprit. Tu n'ignores pas que comme toi, Malaki aime à oublier le trouble dans les draps du sexe opposé. Vous partagez ce goût des conquêtes, des histoires volages, de ce goût de trop peu également. Mieux vaut abandonner que l'être. « J'ai tout mon temps. » rétorque-tu en posant le limpide de tes prunelles sur tes traits sombres. Tu prends un air surpris et ajoute complice. « On dirait moi. » Le tortueux, la solitude, les pensées sombres, l'attrait du silence et des ruminations. C'est tout toi et non lui. Lui qui est habituellement la joie de tes heures sombres, la lumière de ta noirceur. Il semble que ce soir les rôles s'inversent.

Elle a tout son temps…Ouai, sauf que je ne suis pas sûr de vouloir en parler avec elle, pas avec ce que j’éprouve. Néanmoins, je ne dois pas oublier que c’est ma meilleure amie avant toute chose, donc, je souris quand elle m’annonce qu’on dirait elle. « Qui se ressemble s’assemble on dit ! » Ouai bon, je pense que la tournure aurait pu être dite autrement, mais qu’importe, j’ai pas mal bu donc je peux me permettre ce genre de connerie. Buvant mon shoot d’une traite, je dépose bruyamment le verre avant de pousser un soupir exaspérer. « J’a retrouvé une fille…enfin, on va dire, mon premier amour de jeunesse. Je l’ai jamais oubliée, on a pas mal parlé et tout ça. J’ai voulu l’inviter en France dans le ranch de mes parents, là où ont c’est rencontré tu vois ? » Je me sers un nouveau verre au passage, fronçant les sourcils. « Sauf qu’elle a refusé, parce que elle a un mec mais elle m’a aussi dit que ça lui ferait bizarre de partir avec moi, que c’était trop risqué pour elle de retomber dans notre passé…Puis, elle m’agresse dans la Mather House parce que j’ai couché avec une fille trop bruyamment, y’a une dispute, elle se rapproche de moi…et moi, je sais plus sur quel pied danser, j’ai même pas envie d’y penser ! » Grognais-je froidement

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Le voir si mélancolique ne te fait pas plaisir mais sa remarque t'arrache un sourire. La force de votre amitié c'est justement que vous ne vous ressemblez pas. « Je t'ai connu plus joyeux tout de même. » Tu te sers également un nouveau shot et le porte à tes lèvres. Le feu se répand à l'intérieur de ta gorge et tu sens une chaleur bienvenue s'emparer de ton corps. Tu te sens bien. Tu sais que tu peux te laisser aller à l'alcool, tu es en sécurité avec Malaki. Il se décide finalement à expliquer sa mésaventure et tu te surprends à grimacer légèrement. Tu sais que comme toi il est volage, mais c'est toujours plus compliqué quand il parle de sentiments. Et son premier amour te rappelle le tien. Toute la culpabilité que tu portes dans tes mains depuis sa mort, tu avais presque réparé les choses avec lui et puis il y a eu cet accident. « Je pense qu'elle ressent toujours quelque chose pour toi. Un premier amour, ça ne s'oublie pas. Mais est-ce que c'est bon d'y revenir, je ne sais pas. » Cela correspondait à un temps ancien, un temps qui n'était plus. Mais sa petite crise signifiait qu'elle ne supportait pas qu'il prenne du bon temps avec une autre. « Tu as trop de succès Malaki. » t'amuses-tu à ajouter avec un petit sourire.

Elle m’a connu plus joyeux, ouai, c’est clair. « Y’a des jours avec et des rares jours sans. Ce soir, c’est clairement un jour sans, sorry not sorry. » Dis-je simplement en haussant les épaules d’un air épuisé, lessivé. J’en ai marre de toute cette merde, de Lou qui joue avec mes nerfs. D’ailleurs, les paroles de ma meilleure amie ne m’aident absolument pas. Je passe une main dans mes cheveux en secouant la tête. « Y’a jamais rien eu de concret entre nous…je veux dire, on avait dix ans et ouai, te fou pas de ma gueule…mais j’ai eu mon premier baiser avec elle, mes premiers papillons dans le ventre des trucs comme ça. » Je sais qu’elle va sûrement se foutre de ma gueule, mais au final, cette période avait été l’une des plus belles de mon existence. Après, les choses s’étaient empirées, étaient devenues plus sombres. « Puis, elle a un mec et c’est très bien comme ça vu comment elle réagit. Elle m’annonce qu’elle a super mal au ventre, je lui propose de venir la conduire à l’hosto…elle accepte, puis refuse, puis dit de la merde. Elle n’arrête pas de se plaindre de son couple…bref, elle me soule, je suis pas son toutou. » Dis-je en grognant en avalant un autre verre d’une seule traite avant de poser mes yeux sur mon amie. « Et toi ? Raconte-moi ta vie que je me sente moins con. »

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Oui il est plus joyeux d'habitude, oui c'est lui qui te remonte en général mais là c'est l'inverse et il s'en excuse pas. Tu le blâmes en même temps. Tu souris juste un peu plus tendrement parce que finalement t'aimes pas le voir mal. « Je te prends tout entier, t'en fais pas pour ça. » Parce que les amis tu estimes que c'est là pour ça, dans les moments pleins et dans les failles. Vous êtes différents mais semblables en même temps, un peu comme le ying et le yang qui partageraient du même tourment. Tu l'écoutes quand il t'explique que cette Lou c'est son premier amour, celle qui lui a procuré ses premières sensations. T'es un peu égoïste et un peu jalouse de cette fille aussi faut l'avouer mais tu comprends carrément ce qu'il veut dire.  « C'est mignon. » ne peux-tu t'empêcher de commenter en arborant une moue moqueuse. Parce que Deirdre reste Deirdre tout de même.  « Tu penses qu'elle voudra tenter quelque chose avec toi ? Pourquoi ça te perturbe autant ? Tu ressens toujours quelque chose pour elle ? » Sans doute parce qu'autrement ça le mettrait pas dans des états pareils. Tu sais pas comment tu réagirais si Ilhan débarquerait de nouveau dans ta vie. L'avantage, le seul c'est que ça ne risque pas d'arriver. Il te questionne ensuite sur ta vie. Tu hausses les épaules, t'as rien de très intéressant à raconter. « Tu sais bien que j'ai une vie studieuse et rangée moi. » Oui tu te moques un peu mais en même temps rien de trop sombre à signaler ces derniers temps.

Elle me prend tout entier, avec mes défauts et mes qualités et son sourire plus tendre me rappelle pourquoi j’ai commencé à éprouver des sentiments pour elle, ce qui me fait soupire, détourner les yeux. Non, je dois refermer cette porte, la fermer à double tour et cesser de l’ouvrir, ça ne fait que faire revenir de vieilles souffrances. « T’es adorable quand tu t’y mets. » Dis-je en souriant simplement, cherchant à étouffer toutes mes pensées, tout ce que je pourrais éprouver. Alors, à la place, je lui explique ce qu’il se passe, du moins, en surface. Les choses sont plus compliquées et face à sa question, je pouffe de rire maladroitement, quoi que…je bois rapidement mon verre, comme pour essayer de cacher quoi que ce soit. Peut-être mes propres questionnements ? Peut-être qu’elle a foutu le doigt sur quelque chose ? Sérieusement, vu mon état avancé d’alcoolémie, je ne suis pas sûr de pouvoir faire le tri dans toute cette merde. Redéposant un peu trop brutalement mon verre, je secoue la tête négativement. « Non, elle a un mec, elle en est amoureuse. Apparemment, ça fait trois fois qu’ils tentent le coup, mais vu ce qu’elle m’en dit, le mec est pas fait pour elle. Puis, elle éprouve rien pour moi je suis juste…un fantôme de son passé quoi, rien de plus. Et je n’éprouve rien pour elle, je pense que c’est plus de la nostalgie un truc comme ça…elle me fait repenser à mon passé, aux bons comme aux mauvais moments. A la mort de ma sœur, à ce qu’elle était, ce qu’elle représentait. Puis, elle est pas faite pour moi, elle me rendrait fou rapidement. » Ok, j’essaye de tromper qui ? Quoi que, c’est peut-être la vérité, je n’en sais rien. Mais quand ma meilleure amie m’annonce qu’elle a une vie bien rangée je ris de bon cœur. « Ouai et mon cul c’est du poulet c’est ça ? Allez, balance les infos ! »

@Deirdre M. Wheelan

Malaki t'a demandé de venir parce qu'il déprimait, s'ennuyait et tu as accouru aussi vite que tu pouvais. Il y a peu de personnes pour lesquelles tu t'abaisses à pareil exercice mais pour lui tu n'as jamais hésité. Parce qu'il est ton meilleur ami, un des premiers hommes à avoir compter là où tu n'avais presque jamais donné ta confiance. Il te complimente et tu souris d'un air plus léger en sirotant ton verre. C'est que tu tentes de suivre son rythme mais tu vas pas y arriver très longtemps. « Je suis toujours adorable avec mes amis alors tu imagines avec le meilleur. » Tu poses ton regard clair sur le sien et tu l'écoutes te parler de cette fille. Leur histoire semble compliquée et l'un comme l'autre, ils ne savent pas ce qu'ils veulent. « Mais vous êtes attirés l'un par l'autre, c'est un fait. Le passé peut avoir quelque chose d'alléchant mais il est rarement bon d'y retourner. » Tu en savais quelque chose et pourtant tu avais pas pu t'en empêcher non plus alors tu n'allais pas lui faire la morale. Il ne te croit d'ailleurs pas le moins du monde quand tu lui expliques avoir une vie calme et rangée. Tu souris davantage avant de terminer ton verre. « Il va me falloir plus d'alcool. » On remplit ton verre et tu le regardes un peu complice. « Figure-toi que j'ai rencontré un mec avec qui je n'ai encore pas couché. » En général toi c'était l'inverse, on couche et on sympathise ensuite, là c'était plutôt l'inverse. « C'est un innocent et tu sais comme j'aime ce type là. » Les mecs candides et irréprochables, ça t'attirait parce que c'était tout ce que tu n'étais pas. Sauf que là, tu ne savais même plus si c'est toi qui avait de l'emprise sur lui ou si c'était l'inverse.

EJe ne peux pas m’empêcher de sourire légèrement quand elle me dit qu’elle est adorable avec ses amis, davantage avec le meilleur. « Le meilleur ? Ah ouai ? ça voudrait dire que je suis unique ça ! » Parce que j’aime bien l’idée d’être unique aux yeux de la demoiselle, aussi égoïste que cela puisse paraître, aussi con que cela soit. Je ne sais pas trop, c’est juste que dans un sens, c’est rassurant de savoir que personne ne peut partager cette place que j’ai prise, même si ce n’était pas celle que j’avais désiré durant bien des années. Non, aujourd’hui, je m’en contente et j’arrive même à lui parler de Louison sans pour autant dire son prénom, préférant garder l’anonymat. Il faut dire que la blonde est la vice-présidente des Mather et donc, pas mal de personnes savent qui elle est et surtout, qu’elle est en couple avec Pluton. « Je sais je sais, le passé reste le passé ce n’est pas pour rien que ce n’est pas le présent… » Dis-je en soupirant simplement, bien que je ne nie pas être attiré par Louison. Parce que ça serait un mensonge, Lou a tout d’une fille attirante, comme ma meilleure amie. Comme quoi, je dois me résoudre à finir enticher des femmes que je ne pourrais jamais avoir. La poisse non ? Quand elle rempli de nouveau mon verre, je dis simplement. « Zdorov’ye » En gros, santé en russe, avant d’avaler la vodka sans plus de cérémonie. Je grimace quand elle me parle d’un mec avec qui elle n’a pas encore couché, le mec innocent, le style qui l’attire. Ouai, c’est sûrement pour ça que moi, je n’ai jamais eu ma chance…je suis loin d’être rangé, responsable, sans soucis. Bien au contraire, j’accumule les conquêtes, je m’amuse, je fuis quand ça devient sérieux. Je n’ai rien de quelqu’un de saint. « Je vois…Et tu comptes coucher avec ? » Curiosité mal placée, jalousie qui pique un peu mon être sans pour autant que je ne le montre, fixant simplement mon verre pour éviter de la regarder elle.

@Deirdre M. Wheelan