Ça va, c’était juste un petit smack, on va tous s’en remettre. J’ai tellement bu que je peine à me souvenir de mon prénom. Alors de ce baiser, je pense qu’il ne restera plus rien dès l’aube. Je déconne. C’était un de mes fantasmes de toucher aux lèvres du frère de ma meilleure amie et je l’ai fait. J’ai attendu des années avant de me jeter à l’eau, c’est juste ridicule. On se met de ces barrières débiles parfois. Le truc, c’est que je ne voudrais pas aller plus loin non plus. Je redoute ce que ça pourrait faire comme vague si nous deux on copulait. Alors je m’éloigne. Je m’en vais ivre morte sans penser qu’Elijah Parris est le mec le plus protecteur au monde. Frigorifiée sur le bout de trottoir, je te fais part de mes doutes sur le fait que tu me raccompagnes chez moi. Je suis franche au moins. Je suis une femme libérée sur le plan sexuel et tu corresponds amplement au type de mec que j’aime me faire, enfin, le type de mec qui me farcit volontiers sans que je ne rechigne. Et finalement, dans tout ce flou artistique qui m’encercle, je grimpe dans ta caisse. J’oublie de m’attacher, mais je te fais confiance mon beau pilote. Je relève mes jambes sur le siège et me recroqueville en boule. Mon visage posé dans une de mes mains, j’ai l’impression que le monde tourne autour de moi, mais trop vite. « Ça va. Je vomis rarement, j’ai juste la migraine qui monte assez vite » Et quelques nausées certes, mais ça sort jamais. Ça reste en haut de l’œsophage, comme si j’avais un portillon magique qui empêchait tous mes reflux de se déverser à l’extérieur. Miam. « T’es vraiment un mec bien, la nana que t’épouseras sera chanceuse » Je rigole comme une demeurée en bougeant ma tête d’avant en arrière. Les kilomètres tournent au compteur. On s’approche de mon quartier aka de la solitude. « Il faut pas que tu rentres ok ? » La voiture ralentit en arrivant près de mon manoir. J’oscille alors entre ton profil atypique et ma baraque qui l’est tout autant. « Je suis désolée d’avance pour mes prochaines frasques, attends-toi à ce que je fasse des dégâts » Ma main sur la poignée, je suis prête à m’jeter sans que tu sois complètement à l’arrêt. Je me sens si mal, coupable et sale.