Pourquoi ma vie ressemble à un champ de bataille ? Quand tout commence à s’améliorer, j’ai l’impression de tomber à nouveau de dix étages. Vingt-quatre heures qu’Arthur est parti, qu’il a pris son jet privé pour un endroit inconnu sur le globe. Je m’en veux d’avoir été silencieuse. J’essayais juste de retrouver ma vie et tout ce retard accumulé avec mon accident et ma perte de mémoire. Même silencieuse, sa décision était prise depuis plus d’une semaine, rien ne changerait. Il fait nuit quand je quitte ce restaurant. Je coupe court à ce repas qui m’ennuie plus qu’autre chose. Mes bonnes manières ? J’crois qu’elles sont restées chez moi pour ce soir. Ce conseiller, ce gars que mon père m’envoie peut bien attendre demain, j’ai pas la tête à l’écouter et encore moins après les messages de Quito. Il veut me voir ce soir et que je reste chez lui pour la nuit. Une simple nuit à ses côtés, dans ses bras… J’me dis que ce n’est pas une bonne chose, je ne peux pas faire ça… mais j’y arrive pas. Il hante mes pensées, son sourire, ses lèvres, son parfum me hante. Il arrive à me faire oublier tout le reste et je me sens bien quand je suis avec lui. Égoïste hein ? Mon fiancé vient juste de partir sur un champ de bataille pour risquer sa vie et moi j’vais voir Quito. C’est le taxi qui me dépose devant chez lui. Mon chauffeur est chargé de garder un œil sur mon autre invité du soir jusqu’à demain. Une chance pour moi. J’espère qu’il aime les femmes mystérieuses et rempli de secret car c’est tout ce que je suis. Il ignore toute ma vie, on s’est juste rapproché sans vraiment creuser plus loin dans nos vies. Non, on a juste profité de chaque instant. Je le sais, il va me poser des questions. Mon sixième sens est en alerte depuis que j’ai quitté le restaurant. Rendez-vous avec un homme, ma robe un peu trop chic pour un simple repas de famille… J’regrette de ne pas avoir pris un change pour me changer dans les toilettes avant de partir. Je sonne. Il est tard, les voisins vont gueuler, mais je m’en fiche. Ça va, il n’est pas encore vingt-deux heures, ils vont s’en remettre. La porte s’ouvre et il est là. Son visage. Celui que je passe en boucle dans ma tête à longueur de journée. « Il paraît que t’as commandé une Escort, la voilà. » j’croise son regard et j’oublie le reste. Ce gars, il est magique. Je vous le dit. Sans attendre une invitation, j’viens me blottir dans ses bras, humant son parfum au creux de son cou. Une étreinte de courte durée, je me recule en entrant chez lui quand il ouvre grand la porte pour me laisser entrer. « Je t’ai pas trop fait attendre j’espère. » J’ai fait au plus vite, tu sais.

@Quito Lannister

C'était mon anniversaire, j'ai eu droit à un voeux et mon voeux, c'est que je veux qu'elle vienne, que je l'embrasse et finalement, j'ai changé d'avis : je veux qu'elle passe une nuit avec moi. Je dis pas forcément qu'on va consommer le plaisir de la chaire. C'est sa présence en fait que je veux. Car, on se voit trop peu, beaucoup trop peu, ou alors nos moments me paraissent trop court. Si elle pense à moi, comme je pense à elle, autant 'aller plus loin'. On se l'est dit tous les deux, c'est dangereux, ça va surement finir mal et j'veux pas ça. Mais elle a trouvé les mots pour me convaincre. Alors plongeons, Nova, plongeons la tête la première dans ce monde inconnu qui nous fait peur. Et chamboule mon monde, je veux ressentir ce que tu éprouves pour moi. Je veux que tu soies ma tornade, de tout mon coeur. Je veux qu'il n'y ait que ton nom à ma bouche. Je veux me perdre, jusqu'à ne plus savoir qui je suis, et ce que je fais sur terre. Ma vie me semble plus palpitante quand tu souris... quand tu poses ton doux regard sur moi. Je frisonne déjà à l'avance. Tu vas venir et je suis totalement excité de te voir. Je fais les cents pas dans l'appart, j'attends, il est tard. J'ai déjà mangé, j'allais même regarder un truc à la con sur netflix jusqu'à ce que nos échanges sms en arrivent là. Elle sonne. Je m'empresse d'aller lui ouvrir et directement, elle se blottit dans mes bras. Oh Nova, comme ça me rend vivant, ta tête contre mon épaule. Je passe une main dans ses cheveux contre sa nuque mais Nova coupe court à l'étreinte. Elle entre en me dépassant. « quelle entrée fracassante ! » comme si elle se privait de faire durer ce petit moment de tendresse pendant les retrouvailles. Je la reluque, dans sa belle robe, de haut en bas puis je ferme la porte derrière moi. « tu sais que le temps ne compte pas quand je pense à toi. » et je l'attrape par la taille pour l'empêcher d'aller plus loin. Quel romantique ! Bon d'accord, je l'ai lu dans un livre, enfin sur internet. Je fais pivoter Nova face à moi comme une danseuse ballerine dans une boite à musique et j'attrape ses joues roses. Je viens chercher un baiser, puis encore un autre, je suis brusque, spontané, mais je m'en fous, ça fait du bien. « maintenant je me sens mieux. » beaucoup mieux, très bien même. Je relâche son visage et mes doigts viennent chatouiller son avant-bras, toujours à la recherche de contact, mais peur d'en faire trop. C'est frustrant, mais c'est comme ça.

Je suis folle de venir jusqu’à chez toi aussi tard et pour passer la nuit. J’veux pas qu’il pense que je suis une fille facile et qu’on peut mettre dans son lit aussi rapidement. Je veux prendre mon temps, profiter de chaque instant et me laisser aller sans me mettre de pression. Au fond de moi, je sais qu’il n’est pas ce genre d’homme. Si c’est le cas, pourquoi il n’a eu que deux nanas dans son lit en vingt-quatre ans ? Peut-on me l’expliquer ? Non, je connais la réponse. Il ouvre la porte, je me blottis dans ses bras. Si seulement il savait à quel point j’ai besoin de ça, de lui. Il bouleverse tout mon monde, mon train-train quotidien. C’est néfaste, mais c’est aussi très bon pour moi. Contradictoire, c’est les doux nuages du paradis et le feu de l’enfer qui me consume quand je suis près de lui. J’entre, je coupe court à notre étreinte presque à contrecœur. J’suis prête à rester contre lui durant des heures. Le temps me semble bien plus long quand je sens son cœur battre contre moi, que ses yeux se promènent dans les miens comme pour chercher à discuter sans laisser un seul son sortir de notre bouche. « Je sais, j’fais souvent cet effet quand j’arrive quelque part. » non, non, je ne me lance pas des fleurs… ou peut-être un peu. J’ai à peine le temps de poser ma veste et mon sac sur le sol que mon corps reçoit une délicieuse décharge électrique. Ses mains qui se posent sur ma taille, le font tourner pour l’affronter lui et son regard. Comment il fait ça ? Comment t’arrive à captiver toute mon intention avec si peu de moyen ? Donne-moi ton secret Quito… Tout va trop vite. Je n’ai pas le temps de goûter à tes lèvres, d’apprécier l’instant quelles me quittent pour s’éloigner. « Pas moi… » dis-je dans un souffle. Ma main vient se nicher sur sa nuque, mes lèvres font pression sur les siennes et je savoure ce baiser. Un baiser doux, agréable, long, qui me donne des papillons dans le ventre. Là j’peux te dire quelque chose : « Maintenant je vais mieux. » Ma main glisse délicatement jusqu’à ton torse, se posant sur ton t-shirt qui te recouvre d’une certaine nudité. « Je sais qu’il est tard… J’ai pas pu me libérer avant. Je sens déjà que demain, j’vais passer un sale quart d’heure. » Mon père va apprendre que j’ai planté son conseiller dans ce restaurant, il va criser. Il est rare de l’avoir au téléphone, mais quand il appelle, c’est jamais bon signe. Qu’importe, j’suis prête à recevoir une beuglante si c’est pour le revoir. Trop de jours de sont passés depuis son invitation et cette merveilleuse soirée. « Qu’est-ce que tu faisais en attendant la femme de ta vie ? » Quoi ? J’ai bien le droit de rêver et le taquiner… Quoique, il est peut-être l’homme de ma vie et j’le sais pas encore. Mes doigts se promènent sur son torse, s’amusant à faire des petits cercles sur ce dernier. C’est spontanée, irréfléchi, ce que j’aime.

@Quito Lannister

Voilà, je suis déjà fichu. A peine son parfum s'est répandu dans la pièce que je succombe à ses lèvres. C'est... plus fort que moi. Cette saveur me rend dingo, j'en veux plus, toujours plus. Mais je ne sais pas encore où sont ses limites. A chaque fois que j'ai eu un contact quelconque avec elle, elle ne m'a pas repoussé, au contraire, elle a même rajouté sa touche personnelle. Je n'ai rien à voir avec le serveur maladroit du bar qui a malencontreusement renversé un verre dans son décolleté. Tiens, son décolleté, on en parle ? Elle est... sublime, et encore, le mot est banal. Elle me coupe le souffle dès qu'elle bat des cils. Oh Nova, te rends-tu compte tout le pouvoir que tu as sur moi ? Je me pince les lèvres pour ne pas perdre une seule goûte de ses lèvres sucrées. Son visage m'illumine, et quand elle pose ses doigts sur mon torse, mon coeur s'emballe de mile feux. Faut arrêter cette torture, sinon je vais vraiment clamser. Après deux baisers, nous retrouvons la parole et elle me dit qu'elle va se faire engueuler au petit matin. Je fronce un sourcil et je lève le deuxième. « pourquoi ? ton petit-copain ne sait pas que tu es chez ton amant ? » je plaisante là-dessus car d'après ses dires, elle est célibataire et bien dans ses chaussettes. Je pense. Mais mon coco, tu es loin de t'imaginer la triste vérité. Je prends ses mains sur mon torse pour serrer ses doigts tendrement aux miens. Je plonge mon regard au plus profond de ses iris et un sourire se dessine sur mes lèvres. « rien, je tournais en rond en me demandant si tu allais vraiment venir... si tout cela était bien réel... parfois, j'ai encore l'impression de rêver. c'est vrai je... je rencontre une fille si vite, le courant passe si vite et... j'ai pas envie de te perdre si vite. » petite moue. Oui, ça me fait peur Nova ça. Je lâche ses mains et je la guide jusqu'à ma chambre, pièce dont elle découvre la décoration vu qu'elle n'y a jamais mis les pieds, jusqu'à ce soir... Je ferme la porte, je m'assieds au bord du lit, suivi par Nova. Je reste un moment silencieux. Je me penche pour déposer un baiser sur son épaule puis je rapproche mon visage du sien. « je veux tout savoir de toi Nova, de A à Z. parle-moi de cette fille qui me rend faible et qui me déstabilise. » je pose mon menton contre son épaule et je ferme un instant les yeux, j'humecte, son parfum, ma coke, mon oxygène.

Il me demande de venir et je craque. Je suis faible au point de dire oui et de planter une personne très importante. Un homme qui a fait un long voyage pour venir jusqu’à moi. C’est officiel, j’suis la pire princesse que le monde connait. Nos retrouvailles sont dignes d’un film à l’eau de rose. Deux personnes qui sont irrévocablement attiré l’un à l’autre et qui se retrouve après plusieurs jours de séparations. Des jours ? Oh non… J’ai l’impression que ça fait des semaines qu’on ne s’est pas vu… « Non, mais il s’en doute… » J’sais pas comment il va prendre ça. Est-ce qu’il va penser que je plaisante ou alors que j’suis sérieuse. Au fond de lui, il sait que je cache beaucoup de choses. Il l’a dit lui-même. Il n’aime pas les filles « ordinaires ». S’il savait… J’crois qu’avec moi il n’est pas au bout de ses peines, le pauvre. « Je suis bien réel Quito. » j’attire ta main jusqu’à ma joue pour te le montrer et la seconde que je fais glisser sur ma hanche. Je suis devant toi et rien ne m’aurait empêché de venir jusqu’à toi ce soir. « Ma mère m’a toujours dit que deux âmes brisées finissent toujours par se trouver. » J’y ai jamais cru… jusqu’à ce que je le rencontre. Il rompt tout contact, marchant jusqu’à cette pièce que je ne connais pas. J’entre à l’intérieur, retire mes talons et je soupir de soulagement. Ça fait un bien fou d’être à plat. Je prends place à ses côtés, fin sourire au coin de mes lèvres quand il pose un baiser sur mon épaule dénudée. « J’sais pas si c’est une bonne chose que tu sache tout sur moi… J’aime garder un peu de mystère et de toute façon, tu vas me mettre à la porte une fois que tu vas savoir qui je suis. » au plus profond de moi, j’peux le sentir. Doucement, je me laisse tomber sur ton lit, fixant le plafond, silencieuse. J’ai peur. Pour le première fois, j’ai peur de parler de moi, de ma vie. C’est si facile de tout te dire, mais je sais l’effet que ça peut faire. J’connais déjà cette histoire et j’veux pas souffrir une deuxième fois. « J’ai grandi à Londres avec ma mère jusqu’à… ce que son meilleur ami n’abuse de moi… » Je m’arrête, attrape une mèche de mes cheveux que j’enroule autour de mon doigt. Mes yeux quittent le plafond pour se poser sur toi. « J’suis partie vivre en Norvège avec elle après ça. Ça a toujours été elle et moi, on était que toutes les deux. On était pas riche, j’ai même mis mes études de côtés pour l’aider, mais être là l’une pour l’autre était notre richesse. » Ma mère, c’est mon plus grand amour. « Un soir, quand j’suis rentrée chez moi, il y avait tout un tas de garde devant chez moi et ce jeune homme du même âge que moi. Quand je l’ai vu, j’ai su. C’était mon frère, mon jumeau. Tu sais, on dit qu’il y a un lien qui uni les jumeaux et bien c’est vrai. Seize ans où j’avais ce trou béant dans ma poitrine jusqu’à ce que je le vois. » Je prends une grande respiration. J’ai l’impression d’être vulnérable, de lui conter ma vie. C’est facile, mais j’ai peur. J’ai cette boule au ventre là qui ne veut pas partir et c’est horrible. « C’est ce jour-là que j’ai rencontré pour la première fois le roi de Norvège… » J’sais pas pourquoi ça me fait autant d’effet quand je lui raconte ça. C’est ma vie, mon histoire et j’me sens vulnérable. « Je comprenais pas pourquoi le roi en personne se trouvait chez moi. J’veux dire dans cette petite maison alors qu’on a rien fait de spécial, rien on est personne…J’me souviens encore de son visage fermé, de le voir reculé au fond du salon et sa femme juste à côté en larme. » C’est douloureux car toute ma vie, tout ce que je pensais être a été balayé en une fraction de seconde. « C’est l’histoire de ma vie, faut croire. » je viens de lui sortir ça comme si je contais une histoire… T’es pas dans ma tête Quito. J’peux te dire que c’est un bordel sans nom. Alors, tu vas me mettre dehors maintenant que tu sais que j’suis pas si ordinaire et « simple » que ça ? Tu vas m’en vouloir de ne pas t’avoir dit qui j’étais ? J’peux t’en vouloir aussi de ne pas avoir lu mon profil Tinder : c’est écrit dessus.

@Quito Lannister

Est-ce vrai ? Deux faiblesses ensemble deviennent une force ? Toi et moi, arrêtons d'être ordinaire et soyons extraordinaire ensemble. L'idée me plait. J'en rougis presque. Surtout après avoir reçu tes lèvres sur les miennes. Je t'emmène dans ma chambre, un endroit plus chaleureux et plus intime aussi. Et puis, on ne sait jamais qui peut débarquer d'une minute à l'autre. Faut pas oublier que je vis avec mes frères et soeurs dans cet appart minable. A la dernière soirée, j'ai insisté fortement pour foutre tout le monde dehors. Là, disons que c'est assez à l'improviste donc j'espère que personne ne viendra nous emmerder. Surtout Phoenix qui a l'habitude de venir squatter mon lit pour ne pas dormir toute seule. Je demande à Nova de bien vouloir me conter sa vie. Je veux tout savoir d'elle, que rien ne m'échappe. Et à mon tour, peut-être, je lui parlerai de l'histoire de mon adoption. Réellement. J'avais fuis le sujet avant, car c'est quelque chose de très personnel pour moi. Quelque chose que je ne raconte pas à la première personne croisée dans la rue. Je me mords la joue, et je l'écoute, attentivement. « dis pas de connerie, rien ne pourra me faire partir. » m'éloigner de toi, même si je découvre que tu as un pénis entre les cuisses. Quoi que... non, j'suis sérieux. Aie, évidemment, elle reparle du passage de son agression sexuelle et ça me fait froid dans le dos. Par réflexe, je détache mon visage de son épaule et je prends une certaine distance. Savoir que quelqu'un a osé poser ses sales pâtes de force sur son corps, ça me répugne et ça me rend fou. J'ai juste envie de faire un bon dans le passé de massacrer ce pauvre connard de mes deux. C'est beau, qu'elle compare sa relation avec sa mère comme une 'richesse'. Hélas, je n'ai pas pu connaitre cela... Je fronce les sourcils, un peu plus à chaque seconde qui coule quand elle me parle de la Norvège, du roi de je ne sais pas trop quoi et de la tristesse de sa mère. Et... elle a un jumeau. C'est ça qu'il la protège tant. Oh mon dieu, je suis désolé mais... j'ai strictement rien compris. « attends... j'ai du mal à saisir... tu. qu'est-ce que tu as comme lien avec le roi ? et ta mère, pourquoi... ? » je suis con Nova. Trèèèès con et lent à la détente alors essayer de m'expliquer que tu es une princesse comme ça, ça va pas le faire nope. Try again. Mais je la sens triste, je ne veux pas la vexer à ne pas comprendre de quoi elle me parle. « enfin, tu pourrais synthétiser ? m'expliquer avec des mots plus simples ? » je fais une petite grimace désolé. Et je tiens ses doigts dans ma main, comme pour lui dire que je m'excuse d'être un guignol qui utilise rarement son cerveau.

Il dit ça maintenant, mais je sais qu’il va changer d’avis. Ils le font tous. J’veux pas le mettre dans le même panier, mais tout me pousse à le faire. C’est un peu un moyen de me protéger. Il est différent, on se ressemble bien plus que je ne veux bien l’admettre. Je le suis en gagnant sa chambre. J’aime bien l’endroit, c’est apaisant. Tout l’appartement est agréable, mais cette pièce c’est son cocon. L’endroit où il passe le plus de temps, son univers, son exutoire. Je parle, je parle encore et encore pour rien… Ses sourcils se froncent et je grimace. Oups… J’crois que je me suis un peu égaré en lui racontant ma vie. C’est con, mais j’ai besoin de détailler, c’est important pour moi. J’ai pas envie qu’il me juge juste en lui disant : salut, j’suis princesse mais t’inquiète, je le vis plutôt bien. C’est bien plus complexe que l’image qu’on peut renvoyer à la société. De ma main libre, je viens ébouriffer ses cheveux, laissant un faible sourire se dessiner sur mes lèvres. « Hm… T’es sûr que t’es pas un peu blond ? » je me redresse, regardant quelques mèches de ses cheveux au passage de mes doigts. Ouais, non pas vraiment. « Le roi, c’est mon père. » Je retire mes doigts de sa chevelure et je quitte le bord de son lit. J’ai besoin d’espace pour appréhender ta réaction. « Me demande pas de faire plus simple, là j’ai tout donné. » je grimace, haussant mes épaules. Désolé Quito, tu veux du simple, j’peux pas faire mieux. « Tu te souviens au bar, quand je t’ai dis que je suis aussi adoptée, enfin en quelque sorte ? Je t’ai parlé d’être échangé à la naissance… C’est ce qui s’est passé pour moi. Mon berceau a été switché avec un autre. J’ai pas grandi avec ma « famille biologique ». » dis-moi que ça tu le comprends sinon passe-moi une feuille et un crayon, mais j’suis nulle en dessin.

@Quito Lannister

Elle chipote dans mes cheveux et je grimace. « non, mais en été avec le soleil, j'ai des reflets roux. » comme toi, mais ne moins beau évidemment. Bref, le sujet n'est pas ma couleur capillaire. Je sais que je ne suis pas une lumière, mais je fais vraiment l'effort d'essayer de faire les connexions avec toutes les infos qu'elle me donne. Je la regarde, debout, à quelques pas de moi et là, elle me lâche la bombe. J'ouvre la bouche, tellement grande que je pourrais gober une mouche. Et j'avale de travers mon air. Je tousse. Attendez, elle est la fille du roi. Un roi. Royaume, château, gardes du corps, belles robes, bonnes manières, personne importante et vieille en rendez-vous secrets. Mais... oui. Les liens se créent. Nova est une princesse putain, une princesse. Là, je ne sais plus où le mettre. Certes, je suis assis sur mon lit mais je ne sais pas quoi dire. D'ailleurs, un long silence s'installe et me glace le sang. Je déglutis et je baisse le regard. « alors, t'es une princesse. » j'ai besoin de l'entendre de sa bouche, ça ne veut pas rester dans ma tête. « et moi, un gars... simple. » déçu ? Oui, mon visage le montre assez. C'est bizarre, elle a gardé le secret depuis et ça me met pas plus en colère que ça. Je peux comprendre qu'elle garde sa vie privée. Mais si je n'avais pas abordé le sujet, est-ce qu'elle me l'aurait dit un jour ? L'aurais-je appris seul ? ça me fait peur, ouaip, j'ai peur maintenant. J'ai peur d'en entendre davantage. Je lève la tête vers elle et je pose mes coudes sur mes genoux, en joignant mes mains. « désolé je suis... j'sais pas. ça me fait chier que toi et moi ça pourra pas marcher dans le meilleur des mondes. » impossible. Et puis quoi ? Je vais tomber amoureux d'une princesse qui fait sa vie avec un autre ? Qui enfante ses enfants ? Non, faut tout cesser. Faut surtout pas que je m'attache mais je suis déjà attaché bordel. Je suis ému. Je déglutis et je me redresse. Je m'approche d'elle et je pose mes doigts sur son menton pour qu'elle relève les yeux vers les miens. « parce que... j'avais un espoir qu'un jour tu veuilles de moi, tout entier. » je soupire et je dépose un chaste baiser sur son front. Un baiser d'adieu ? Qui sait ? Non, je veux pas. Je regarde Nova, complètement désespéré mais avec un sourire tendre sur les lèvres. Je lui en veux pas, c'est la vie, cette putain de vie qui me fout trop la poisse.

Tu vois Quito, on a plus de choses en commun qu’on veut le croire. Notre « adoption », notre rupture douloureuse, cette engouement pour les chocolats et tes reflets roux. Ouais, pour moi, c’est tout un tas de signe que je ne veux pas ignorer. C’est con, stupide ou tout ce que vous voulez, mais j’y crois. Le voir ouvrir grande la bouche et être à ce point surpris, ça me stress. J’ai la boule au ventre là, j’vous jure… Je mordille ma lèvre nerveusement. « Bonne déduction Sherlock. » T’es sérieuse Nova là ? T’es en train de faire de l’humour alors que tout son visage se décompose sous tes yeux ? Y’a quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi. « C’est qu’un titre… J’suis toujours la même… » Je m’en veux de lui avoir dit. Je sens déjà son regard changer, son attitude changer à mon égard. Il n’a pas le droit de faire ça. Me dire qu’il pense à moi du matin jusqu’au soir, que je le rends faible et le déstabilise pour m’avouer que ça ne marchera jamais. Ok, j’me fais pas des plans sur la comète, mais s’il savait. Je m’attache à lui depuis nos premiers messages. Il met mon monde à l’envers. « Voilà pourquoi je ne voulais rien dire… J’veux pas être brisée une seconde fois. » s’il te plait Quito, ne me brise pas le cœur comme Nathan l’a fait… J’veux pas croiser son regard et voir la déception dans ses yeux. Trop tard. Il vient attraper mon menton et j’ai pas le choix. Pourquoi il s’approche de moi si c’est pour me montrer tout le contraire ? On dit que les nanas sont compliquées, les hommes aussi. « Qui te dis que je ne te veux pas toi, tout entier… » et personne d’autre ? Il me regarde différemment, me traite différemment depuis le début. J’ai des frissons dès qu’il touche ma peau, qu’il prononce mon prénom. Son souffle, ses murmures font battre mon cœur à un rythme démesuré. Ose me dire que j’suis comme toutes les autres princesses qu’on peut croiser sur le campus, peut-être que là, je quitterais ta vie pour toujours… « Je t’ai pas tout dit… » Oh que non, je n’ai pas fini l’histoire de ma vie Quito, le reste va t’achever… « Je suis fiancée… » C’est clair, net et précis. J’ai du mal à respirer, ma poitrine se contracte, j’étouffe… Pourquoi ça me fait ça ? J’comprends pas… T’es bien plus accro à lui cocotte, c’est juste ça. Le Quito, tu l’aimes bien, plus que bien même. « Un mariage arrangé, une alliance pour mon père. C’était soit j’acceptais, soit mon frère se retrouvait privé de sa liberté pour se marier. Cette liberté, c’est tout ce qui le fait vivre, j’pouvais pas dire non… » Dire non au roi, vous imaginez ? Gabriel, il me rends dingue, mais pour lui j’suis prête à faire tout et n’importe quoi. Même à sacrifier ma vie pour qu’il soit heureux. Je peux voir la déception dans les yeux de Quito et c’est ce qui me brise le plus le cœur. Ok, j’ai des secrets… C’est pas lui qui m’a dit qu’il préférait ce genre de femme plutôt qu’une sans blessure, sans secret, sans cicatrice ? J’suis toutes ces femmes en même temps. « T’inquiète, tes yeux parlent pour toi… Aucun homme ne veut de ça dans sa vie. Je connais la sortie. » Je me recule, m’approche de la porte pour prendre mes chaussures « Je regrette de m’être autant attaché à toi, c’est encore plus douloureux. » Je ne suis pas aveugle et débile. Je veux y croire sauf que la bombe vient de faire trop de dégât et je ne peux pas lui en vouloir. J’ouvre la porte et je quitte sa chambre, c’est pas grand mais j’arrive à me perdre. J’ai les émotions sans dessus-dessous là, c’est compliqué. Sans savoir comment, j’me retrouve dans le salon, l’endroit où il m’a embrassé pour la première fois. Aller Nova, retrouve ton chemin et rentre chez toi.

@Quito Lannister

Fais chier, vraiment. Une princesse. il a fallut que je m'entiche d'une princesse ! Non mais alors là Quito, tu peux pas faire mieux. Tinder, c'est traitre. Quoi que, non, j'avais qu'à lire sa description mais j'ai été trop captivé par ses yeux, c'est de ma faute alors ? Je reste sur ce lit, comme un con. J'ai le coeur qui s'ouvre, qui me fait mal. Comme si tout mon petit bonheur s'était évaporé petit à petit. Je me vide de mon énergie et je porte mes mains jointes à mon nez en fermant les yeux très fort. Réveille-toi de ce cauchemar, je t'en supplie. Pincez-moi. Je rouvre les yeux, Nova est toujours là, avec ce même regard désolé sur le visage. Je l'écoute me donner plus d'informations. Je me lève, je la retrouve, un petit contact physique léger et je sens mon ventre se retourner. « tu le veux peut-être mais ton titre ne peut pas l'accepter. » personne ne m'acceptera. C'est peut-être tôt de penser à l'avenir maintenant, mais quand on fréquente une princesse d'Europe, il faut savoir à quoi s'attendre. Après ses études, elle devra surement retourner dans son pays, épouser son prince, passer dans les magasines people pendant que moi, je resterai un vieux con, le coeur légèrement brisé en train de monter des voitures en tout genre aux Etats-Unis. Mais... je me dis aussi que je passe peut-être à côté de la chance de ma vie, de la fille de ma vie. La future mère de mes enfants, celle avec qui je viellerai jusqu'à mon dernier souffle. Pour l'instant, mon inconscient me pousse vers elle et mon conscient m'éloigne d'elle. Un gros bordel. « fian-... » j'avale la fin du mot. Alors là, je m'écroule encore plus. Je tangue et je retrouve le bord de mon lit pour ne pas tomber. Putain... je suis jaloux, ultra jaloux, en colère. Comme une envie de supprimer cette personne, et son père d'avoir choisi cet arrangement. Mais bon, tuer un roi, je préfère ne pas risquer d'être pendu à l'autre bout du continent. Je me sens horriblement mal, je vous jure. Si j'étais une fille, je serais en train de verser une petite larme je pense. Nova, elle me tourne le dos, se vexe de mon comportement et quitte ma chambre. Elle m'avoue s'être attachée à ma petite personne, et ça lui fait mal. Non, je ne peux pas la laisser partir comme ça. Je suis fou, totalement fou. Je la rejoins dans le salon et elle pivote vers moi. Je me mords la joue, je fourre mes mains dans mes poches et je m'appuie contre le extérieur de ma chambre. « tu m'as promis une nuit. » j'avance de quelques pas, je m'arrête tout près d'elle, je peux sentir souffle qui me fait frissonner. « monte-moi, que tu me veux tout entier... je suis juste devant toi nova, personne peut t'interdire de quoi que ce soit ici. t'es juste nova, la petite fille ordinaire... personne ne te connait, tu ne portes rien sur toi, tu n'as pas de fiancé, tu viens de nulle part... » je l'hypnotise de mes yeux en attrapant ses joues roses. « et je t'appartiens. l'instant d'une nuit, je suis ta liberté. » que je murmure contre ses lèvres. Je viens jouer avec sa lèvre inférieure, mon nez glisse contre sa joue et mes mains descendent jusqu'à ses hanches que je presse doucement.