La phrase de Céleste me fait automatiquement penser à Titanic. Et tout d'un coup, j'ai envie de regarder ce film. Peut-être pas là tout de suite mais une autre soirée. Avec du pop-corn et du chocolat chaud avec des petites guimauves dedans. Soirée film dans leur chambre. "Faut qu'on se fasse une soirée film un de ces jours. Pour regarder Titanic." Je suis presque prête à sortir mon agenda pour qu'on fixe une date et que je sache pour quand faire les courses. Je me dis même qu'on pourrait inviter des gens en fait. La sœur de Céleste, les gens dans les chambres à coté. Soirée film de rentrée, c'est une bonne idée ça non ? Puis mon amie me casse dans mon élan en parlant de temps pour trouver ses marques. C'est vrai que pour le moment, ce n'est peut-être pas l'idée du siècle de faire ça maintenant. Quoique. A garder en tête pour plus tard. "Ah oui tu as le travail en plus des cours. Je dois regarder pour me trouver un job aussi." Angoisse totale pour moi mais je n'ai pas vraiment le choix si je veux parvenir à mettre un peu de coté pour les billets d'avion si éventuellement je décidais de retourner à Nauru. Ou juste pour pouvoir me dire que j'ai quelque chose en cas de pépins. Je souris à Céleste qui me réconfortait au sujet de mes grands-parents. Pour moi, ils avaient vraiment très mal pris mon départ. Mais peut-être qu'au fond, ils sont fiers de moi. "Je ne sais pas trop. J'attends de réussir les premiers examens pour leur envoyer les résultats, qu'ils voient que j'ai bien fait de venir ici." Ils verraient ainsi que je pouvais faire beaucoup et qu'un jour, je pourrais rentrer à la maison et aider de manière efficace. "Merci. Mais le jour où je retourne à Nauru, je t'embarque dans mes valises que tu vienne un peu au soleil." Idée loufoque mais qui me plaisait bien. Ce serait tellement génial de faire visiter mon île à Céleste. On pourrait se dorer au soleil à deux, se baigner dans le Pacifique. Plus j'y pense, plus je me dis que c'est une bonne idée en fait. Ou alors je n'ai vraiment pas assez dormi aujourd'hui. Toujours en étoile de mer sur mon lit, j'attends que Céleste me balance les potins du campus. Au lieu de quoi, j'apprends qu'elle n'a pas eut une première journée terrible. Je me relève directement et vais m'asseoir près d'elle. "Oh qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu veux me raconter ?" Je suis là, prête à lui faire un câlin au moindre signe de blues de sa part. Elle pouvait tout me dire, je ne la laisserais pas tomber

« Tu penses qu’il est sur netflix ? » Cette application était devenue l’une de mes préférées en peu de temps car cela me permettait de regarder des séries ou des films avant de dormir et j’appréciais vraiment ceci. Pouvoir passer du temps avec ma meilleure amie car même si on ne s’était pas encore vus avant aujourd’hui je la considérais comme ma plus grande amie….elle savait tout de moi et je n’avais pas peur de lui parler. « Si tu veux servir des boissons ou les préparer je peux parler de toi à mon employeur ou alors tu trouveras certainement ton bonheur sur le panneau d’affichage du campus. » On pouvait voir beaucoup de recherches concernant des demandes de coloc ou même de job alors autant qu’elle aille jeter un coup d’œil si elle le souhaitait. J’avais pu voir toutes les demandes mais j’avais trouvé mon job sans même passer par ces dernières car Floyd m’avait grandement aidé sur ce point. Puis on parlait de ses grands-parents mais surtout de leur non soutiens lorsqu’elle a quitté sa ville. « Tu as raison mais je sais que tu vas arriver à décrocher tous tes examens. Je crois en toi. » Si elle avait besoin de confiance alors elle pouvait compter sur moi pour la rassurer et lui donner confiance. « Tu es au courant que je n’ai jamais pris l’avion et que je risque de me faire dessus comme les personnes âgées ? » Je riais car me connaissant j’allais avoir plus que peur lors du voyage mais je ne pouvais pas refuser sa demande car j’adorerai ça. « Ma peau de vampire accepte volontiers de venir au soleil. » Tout comme ma sœur j’avais la peau blanche encore plus que MJ après toutes ses opérations de blanchissement de peau.

On en vient à parler de ma rentrée à Harvard et j’évoque le moment de harcèlement que j’avais vécu. Je soufflais avant de mettre mon coussin sur le visage pour éviter de la regarder mais surtout pour me donner du courage. Quelques instants après je le retirai avant de regarder le plafond afin d’éviter son regard. « Disons que ma première journée s’est fait remarquer par un groupe d’étudiants qui ont décidé de se moquer de moi, de rire…..et ils m’ont encerclé lorsque j’ai fais tomber mes livres en continuant de ricaner. » Pour moi c’était un sorte de harcèlement moral et heureusement pour moi Loghan était arrivé à temps.



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"Je pense oui. Ce serait bizarre qu'un film aussi culte n'y soit pas." Du peu que j'en savais, on pouvait trouver tout ou presque sur Netflix. Après je n'ai jamais regardé le catalogue par moi-même. Les sites de streamings quand la connexion internet est incertaine, ce n'est même pas la peine d'y penser. C'est comme vivre au Moyen-Age habiter sur Nauru. Avec des personnes obèses en plus et moins de viandes au menu. Mais malgré ça, cette île me manque. "Merci de proposer. Je vais essayer de regarder les possibilités pour un travail, voir ce qui serait le mieux niveau horaire." C'est clairement ce qui m'inquiétait le plus, les horaires de travail. Je veux avoir du temps pour moi, pour visiter le campus et pour travailler aussi. Je n'ai pas envie de me contenter de cours étude travail. Je sais très bien que c'est mes études d'abord mais je me dis que quitte à venir jusqu'ici, autant en profiter un maximum. On n'est jeune qu'une fois, on est aux études qu'une fois. Je ne veux pas regretter plus tard de ne pas avoir saisit toutes les opportunités qui s'offraient à moi. "On va réussir nos examens toutes les deux. On s'aidera à réviser au besoin." Céleste, c'était mon soutient pour toute la période d'admition à Harvard. Sans elle, je ne sais pas si j'aurais eu le courage d'aller jusqu'au bout. Aujourd'hui, j'ai la chance de l'avoir de nouveau comme soutient indéfectible. "Il faut une première fois à tout et tu n'auras qu'à te mettre des couches. Il en existe pour adulte tu sais. Une amie de ma grand-mère en met parce que quand elle éternue, elle a des fuites." Je vois bien Céleste dans l'avion, un pampers géant autour des fesses pour éviter de s'en mettre partout. Ce serait l'occasion d'utiliser les toilettes pour mère avec enfant des aéroports, qui sont toujours plus grandes et plus propres. "Faudra juste faire attention à ce que tu ne crame pas. On tourne autour des 30 degrés toute l'année à Nauru." Chaleur permanente, de quoi sortir les maillots de bain toute l'année. Céleste me parle de sa première journée de cours et je suis scandalisée. Qui a osé s'en prendre à elle ? Elle est toute mimi, le genre qu'on veut protéger, pas ridiculiser. "Tu connais leur nom ? Qu'on trouve un moyen de les remettre à leur place ? Personne ne se moque de toi sans que j'intervienne. Je vais aller leur dire ma façon de penser." Je n'ai pas de filtres, je dis ce que je pense, même si ça peut m'attirer des ennuis. Alors là je suis prête à retrouver ces personnes et leur balancer leur quatre vérités. On touche pas à ma Céleste.

Elle m’invitait à regarder Titanic à ses côtés et je ne peux pas refuser car cela nous permettrait de passer du temps ensemble mais surtout de partager à deux. « Oui et je ne pense pas que tu mettras bien longtemps avant de trouver le job qui te plaira le plus. » Je ne connaissais pas ses goûts concernant le travail mais personnellement je n’avais jamais rêvé de servir des boissons à des personnes et pourtant j’étais devenue serveuse dans un Starbucks. Je le faisais car j’avais besoin d’argent et que je voulais me sociabiliser afin de ne pas rester seule à Harvard. On m’avait conseillé de prendre ma vie en main et d’aller de l’avant...c’était totalement ce qui se passait. « Sur les matières générales oui mais le reste risque d’être compliqué. » riais-je alors que je posais mon regard sur toi. Nos études étaient très différents mais cela n’allait pas m’empêcher de t’aider pour les révisions et si tu avais besoin de moi alors je serai là. Puis on parlait d’un futur (potentiel) voyage qu’on ferait ensemble et j’étais partante pour le faire même si j’appréhendais énormément l’avion. « Je te serai reconnaissante d’oublier cette merveilleuse idée. » riais-je alors que je m’imaginais très mal avec une couche. « Tu me conseil donc d’aller faire quelques séances d’uv avant de partir ? » Est-ce que cela me permettrait de préparer ma peau au soleil ? Je ne savais pas mais peut-être que mon amie pourrait m’aider sur cette question….bon je me devais d’avouer que je me voyais très mal faire des séances pour bronzer ma peau.

Pour la première fois je me livrais sur la mauvaise expérience que j’avais vécu en arrivant à Harvard et je me sentais honteuse de le faire. J’avais réussi à me taire et à garder ça pour moi durant 2 mois et je lâchais la bombe comme ça sans réfléchir. Je regardais le plafond avant de souffler tout en l’écoutant me répondre. « Non je ne connais pas leur nom ni même en quelle année ils sont. Tu sais c’était une situation très compliquée mais on m’a aidé et...je ne veux pas que cette histoire s’ébruite. » Je fais partie des nouvelles et on arrête pas de me parler de mon âge alors j’aimerai qu’on arrête de me voir comme une petite fille mais telle une adulte. J’ai ma place à faire à Harvard et je veux arriver à le faire sans créer d’autres histoires. « Tu devrais oublier ce que je viens de te dire mais fais juste attention à toi. D’accord ? »



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Trouver un travail ne devrait pas être trop compliqué. De nombreux étudiants travaillaient sur le campus, je pourrais bien faire comme eux. Le plus dur était de trouver quelque chose d'intéressant et où je ne serais pas trop mauvaise. Parce que bon, je bouge partout, tout le temps. Si je dois faire caissière, je ne m'en sortirais jamais. "Oui je pense que je devrais trouver sans trop de soucis. Puis même si ça ne me plaît pas vraiment, le plus important, c'est de travailler." Et qui sait, je me trouverais peut-être une vocation pour la vente de tickets de cinéma où la préparation de commandes dans un fastfood.  Tant que je n'ai pas testé, je ne peux pas savoir ce qui va me plaire. Alors je compte juste prendre un job qui a l'air sympa et voir où ça me mène. "Non mais la médecine et les relations internationales c'est pareil. Il y a juste le domaine d'étude qui change, les matières principales, les stages, ... qui changent." Je plaisante bien entendu. On a choisit deux domaines totalement différent avec Céleste. Mais on pourrait quand-même trouver le moyen de s'aider. On trouvait toujours le moyen de s'aider. On parlait d'un hypothétique voyage sur mon île et plus on en parlais, plus l'idée me plaisait. Qu'elle se prépare, quand j'irais à Nauru, je l'embarque dans ma valise, pas d'autres possibilités. Elle parle de séance d'UV et je ne peux m'empêcher de rigoler. Je la vois ressortir de là toute cramée. "Non pas besoin. Si tu es toute pâlichonne, tu seras l'attraction de l'île. Tu auras tout le monde qui sera intrigué par toi." J'étais déjà dans les plus blanche à Nauru alors Céleste, elle serait comme une licorne au milieu d'une réserve de poneys, ultra rare.

Elle me parle de ce qu'il lui ai arrivé le premier jour et je vois rouge. Parce que personne ne s'en prend à mon amie. C'est juste pas possible quoi. Et Céleste ose me dire de lâcher l'affaire parce qu'elle ne veut pas que ça s'ébruite. Pas question. "Tu te souviens de leur tête ? Si tu les vois en photo, tu pourrais les reconnaître ?" Non, je n'étais pas du tout en train de prévoir de prendre le répertoire étudiant et de le consulter jusqu'à tomber sur eux pour ensuite aller leur dire ma façon de penser. "Ils ont fait quoi exactement ?" Je veux qu'elle m'en parle, qu'elle me dise exactement ce qu'il lui ai arrivé pour pouvoir l'aider au mieux. "T'inquiète pas, je ferais attention à moi. Mais je ne peux pas oublier un truc pareil. On ne s'en prend pas à toi."

« Je suis d’accord et puis ce n’est un emploi que tu garderas à vie. » On pouvait le changer aussi souvent qu’on le souhaitait et ça je le gardais bien dans un coin de ma tête car je n’étais pas contre le fait de découvrir d’autres missions à accomplir. « Tu as raison et c’est pour ça qu’on révisera tout ensemble. » riais-je en haussant les épaules. J’avais déjà un peu parler avec elle de ses études ainsi que de ses envies d’avenir mais je ne serai pas contre quelques piqûres de rappel par la suite car je n’étais pas certaine qu’elle garde son envie jusqu’à la fin de ses études. Si nous étions à Harvard c’était pour travailler mais aussi pour découvrir plusieurs métiers qui pourraient également nous plaire. « Justement j’aimerai pouvoir passer inaperçu si je t’accompagne. » riais-je doucement alors que nous évoquions l’idée d’aller sur son île natale. J’étais plus qu’heureuse qu’elle me le propose car je ne serai pas contre de découvrir d’où elle venait et j’étais persuadée que ce voyage nous rapprocherait encore plus.

Je m’étais confiée à Brooklyn et c’était la seule à connaître ce petit secret que je gardais en moi depuis mon arrivée à Harvard. Je n’avais pas envie que cela s’ébruite car je voulais continuer de vivre sans trop y penser. « Je ne pense pas pouvoir les reconnaître. » ajoutais-je très sincèrement. « J’ai été à mon casier et un groupe d’étudiant s’est mit à me regarder avec insistance puis ils m’ont encerclé avant de me bousculer...» Je détestais en parler car je n’aimais pas l’intimidation et c’était clairement ce que j’avais vécu et j’avais presque honte de ça. « Mais un jeune homme est venu me voir et il m’a aidé à sortir de cette situation. » lui confiais-je avant de lui sourire très légèrement alors qu’en réalité j’avais juste enfin d’arrêter d’en parler de peur de laisser couler une larme sur ma joue.


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"Exactement. C'est juste en attendant d'avoir fini l'université et d'avoir trouvé un travail dans nos domaines respectifs." Parce que Céleste allait devenir un médecin brillant et moi je serais en mesure d'aider mon île. Pas d'autres possibilités. On allait réussir et tout déchiré toutes les deux. Et ensemble parce qu'à deux, on est plus forte. C'est pour ça qu'on va étudier toutes les deux. Parce que c'est bien plus pratique et qu'il y a plus dans deux têtes que dans une. Qu'on n'étudie absolument pas la même chose n'est qu'un détail. On trouvera bien le moyen de contourner ça. "Tu vois, même toi tu es convaincue par l'idée maintenant." Je rigole parce que je sais bien que c'est impossible qu'on étudie ensemble. On pourrait à la rigueur se poser des questions mutuellement mais ça s'arrête là. On parle encore de cet hypothétique voyage à Nauru et c'est décidé, je l'embarque avec moi la prochaine fois. Mes grands-parents seraient ravis de la rencontrer vu que je n'ai pas arrêter de leur parler d'elle quand on se parlait sur internet. "Si tu veux vraiment passer inaperçue à Nauru, il va falloir prendre une bonne cinquantaine de kilo." Voir plus. Il y a une sacré population d'obèses sur mon île. Une grosse majorité de la population d'ailleurs. Mais avec Céleste on allait se la jouer pâlichonne sous le soleil. C'était beaucoup plus original.

Elle me parle de son accident de début d'année et j'ai juste envie d'aller casser la figure des personnes qui s'en sont pris à elle. Merde quoi, elle est beaucoup trop sympa pour qu'on la touche. Et elle ne voulait pas en parler. A sa place, j'aurais déjà foncé dans le bureau de la doyenne pour exiger une sanction. "T'es sure ? Et le gars qui t'a aidé, il pourrait les reconnaître à ton avis ?" Je suis d'avis de ne pas laisser passer mais ce n'est pas ce que Céleste veut alors je finis par me taire. A la place, je prends son ordi et m'installe sur son lit. "Ok, on ne parle plus de ça. On va se regarder Titanic et pleurer comme des madeleines à la mord de Jack puis on fera un gros dodo. Et demain, on aura oublié cet accident et on profitera juste à fond d'être à Harvard."