tu sais, j'ai jamais été si compliqué ça. malgré la famille d'où je viens, le mode de vie luxueux qui m'a bercé.. j'ai jamais été une de ses garces que l'on peut voir à la télé. à croire que tout m'était dû sous prétexte que j'avais le compte en banque qui suivait ou à sympathiser qu'avec des gens renommés pour me parfaire un bon milieu social. je m'en fiche de tout ça, j'ai jamais été matériel. j'ai toujours préféré les rires autour d'un jeu de société qu'une soirée mondaine, les nuggets à trois heures du matin chez mcdo que les couverts en argent et le caviar. j'ai jamais eu la prétention de dire que parce que j'étais camila wildingham j'avais le droit à un traitement de faveur particulier. et malgré tout ça, c'est toujours sur moi que les mauvaises choses tombent. tout le temps. et ça me fait mal de vivre ça au quotidien. j'étais.. amoureuse de l'amour. avec l'envie tordante de le vivre et de sentir les papillons dans mon estomac. regarde où ça m'a mené. aimer ça rime à rien, ça fait juste mal. « tu m'aimes bien.. » même ça je ne comprends pas. pourquoi tu m'aimerais bien alors que tu sais tout ? alors que je suis une putain de toxico dépressive ? quel est l'intérêt ? « ouais.. » des comme moi y en a pas deux et heureusement. j'souhaite à personne d'être ce que je suis de toute façon. et j'crois même que le monde se porterait bien mieux sans moi et ma couche de drama. « trop aimable » que je souffle finalement. mais je ne veux pas qu'on m'assomme, je veux qu'on m'achève. littéralement. pas qu'on me laisse agoniser. et j'sais pas trop pourquoi mais j'écrase mes lèvres sur les tiennes. juste comme ça. juste pour voir si tu serais capable de tout me faire oublier encore une fois.

peut-être que j'me trompe, peut-être que tu vas me rendre fou, qu'au final tu es détestable mais... pour l'instant? ce que j'ai vu de ta personnalité je l'aime bien. pas la fille froide, pas celle qui envoie son téléphone dans le mur ou qui veut se faire toujours plus de mal avec ces médicaments. non... moi je parle de celle qu'il y a derrière tout ça, de celle qui est enfouie sous ce mal, de celle... qui mériterait de vivre pleinement sa vie, heureuse et avec le sourire. comme lors de notre baston de gâteaux, comme lors de notre karaoké disney. celle qui s'amuse et vit le moment présent. moi... c'est cette fille que j'veux sauver, que j'veux aider et ramener. celle qui m'fait être là. parce que j'le sais, du moins j'le sens, elle est toujours là. malgré qu'elle ne vienne que par épisode, moi j'aimerais la faire rester tout le temps. elle répète machinalement « tu m'aimes bien.. » et je hoche la tête d'un sourire en coin "oui je t'aime bien." c'est pas dit à la vite ni simplement comme ça, j'le pense. et je dis qu'elle était spéciale « ouais.. » et je propose qu'on aille se crémer la gueule comme on dit, car je l'ai vu, ce gros pot de glace dans son congélo'. et elle souffle « trop aimable » et doucement je lâche son visage, la libérant enfin entièrement et c'est ce moment précis qu'elle choisi pour venir poser ses lèvres sur les miennes. et j'ferme les yeux et je réponds à ce baiser et... ouais j'aime ça. ça me rassure aussi bizarre que ça soit. j'veux dire, on est pas dehors là hein... pas besoin de faire genre. et pourtant elle le fait. je continu de l'embrasser avant de relâcher doucement ses lèvres pour la regarder de nouveau "j'espère que ça te fait un peu de bien." j'ose espérer ouais, tant pis pour moi si c'est pas le cas. me léchant les lèvres je lui dis "on retourne au salon..?" glissant mes doigts sur sa joue.

et je sais que j'ai pas spécialement à le faire. que notre "contrat" il s'applique à l'extérieur. que c'est seulement pour quelques temps et pour faire croire à cette relation que l'on invente de toute pièce. ici, j'ai rien à prouvé à personne, j'ai pas besoin de te toucher, de te parler ni même de m'intéresser à toi et pourtant, c'est contre tes lèvres que je m'échoue finalement. un baiser que t'hésites pas à rendre et qui gagne petit à petit en intensité jusqu'à ce que nos souffles viennent à manquer. pourtant, je garde les yeux fermés encore quelques secondes inspirant profondément. j'sais pas pourquoi t'arrives à m'apaiser comme ça. j'sais pas pourquoi les choses sont si différente quand toi t'es là. et j'crois que quelque part ça me fait peur parce que je veux pas que tu sois quelqu'un à qui je porte de l'importance. « beaucoup » que je murmure alors que tes doigts glissent doucement sur ma joue. et j'hoche la tête comme simple réponse me redressant avant de glisser ma main dans la tienne. « je suis désolée que tu ais assisté à ça.. » vraiment. j'me sens pas glorieuse ni quoi que ce soit après le coup d'éclat que je viens de faire. c'était du spectacle pourtant, du grand moi mais j'en tire aucune fierté. j'préfèrerais sincèrement avoir le contrôle sur tout ça. « tu restes cette nuit ? » que je finis par demander regardant le désastre que j'avais pu causer dans la salle de bain. t'es pas obligé, ce que t'as dis tout à l'heure je me dis que c'était peut être juste pour me calmer mais ouais.. c'est pas une obligation. disons juste que je crois que je préfèrerais que tu restes cette fois.

j'sais pas ce qu'il se passe encore... mais elle vient m'embrasser et j'y réponds, un baiser tout simple qui prend un peu d'ampleur à chaque seconde et j'sens que ouais, il se passe quelque chose là. d'un, je la sens qui se calme pour de vrai... et ensuite? j'sens qu'on y prend l'un comme l'autre du plaisir, fin je crois. moi en tout cas? ouais j'vais pas le nier. j'aime le contact de ses lèvres... alors j'me risque à lui demander si ça lui fait du bien et à ça elle me répond d'un murmure « beaucoup », le visage encore tout proche du miens, nos souffles qui se mêlent l'un à l'autre. même cette proximité me plait, je m'y habitue et elle me convient. quand je lui demande de retourner au salon, elle hoche la tête, prenant ma main alors qu'on se relève et qu'elle me dise « je suis désolée que tu ais assisté à ça.. », et je secoue légèrement la tête négativement d'une légère moue "c'est rien, je préfère y avoir assisté plutôt que d'être resté au salon ou encore chez moi." clairement ouais, j'suis bien content d'être là ce soir en fait. regardant les médocs au sol elle me demande alors « tu restes cette nuit ? » et je les regarde aussi avant de poser mes yeux sur elle en hochant doucement la tête d'un "oui j'vais rester." avant d'me mordre la lèvre inférieur et d'me pencher de nouveau pour tout ramasser d'un "mais d'abord..." et tout jeter dans les toilettes pour tirer la chasse "voilà, je préfère." lui tendant la main pour reprendre la sienne et l'emmener vers le salon en refermant derrière nous. je vais l'asseoir sur le canapé et je lui demande "tu veux quelque chose à boire?" ouais peut-être que ça lui ferait du bien ça aussi.

« mh » moi, honnêtement, j'aurais préféré que tu ne vois pas ça. que personne ne le vois en fait. j'voulais pas qu'on puisse être témoin des moments où je partais totalement en vrille. parce que ça touchait l'image de femme forte que je renvoyais depuis que j'étais de retour. parce que ça montrait que j'étais encore capable de m'écrouler d'une seconde à l'autre et.. j'voulais pas qu'on en profite pour me renvoyer au centre. j'voulais pas y retourner. mais ça me rassurait d'entendre que t'aller rester. que j'allais pas être seule et que tu pourrais étouffer chacune de mes terreurs si elles venaient à me submerger. et tu ramassais tout le bordel médicamenteux sur le sol balançant l'intégralité dans les toilettes sous mon air mitigée. mais au vu de ce que je venais de t'infliger, je crois que je pouvais me garder de tout commentaire. et quand tu tendais la main, je venais la récupérer sans un mot te laissant m'entraîner jusqu'au canapé où je prenais place. quelque part, j'avais l'impression que tu étais en train de t'occuper de moi comme une enfant et.. c'était déroutant ? ouais. j'ai jamais grandis dans un contexte où l'on se préoccupait de moi où de ce que je pouvais ressentir. y a que cléo qu'à toujours été là alors c'est toujours étrange de voir quelqu'un d'aussi attentionné. d'autant plus au vu du peu d'échange que l'on avait eu. « non merci » j'ai plutôt envie de me taper un rail mais j'partagerais pas cette pensée. mon regard dérivait sur mon téléphone au sol et j'poussais un soupir. il était probablement foutu, apple n'avait jamais fait des produits dingue en terme de résistance physique. « promis, je vais essayer de.. relativiser » chose que je répétais à chaque fois, à tout le monde mais qu'en réalité, j'étais incapable de faire. « je préfèrerais sincèrement que ça ne m'atteigne pas » mais j'pouvais pas avoir le contrôle sur tout, encore moins sur ça.

bon ok, si ça se trouve il y avait des médocs importants dans ce que j'ai jeté mais euh... là tout de suite je m'en fou. ou plutôt non j'y ai pas pensé mais c'est pas grave, je préfère écarter tout danger, fin... à moins d'en créer genre si il y en avait un qu'elle devait prendre quotidiennement? je la regarde, elle proteste pas, me crie pas dessus et bronche même pas en fait so... je suppose que non. ouf. elle prend donc ma main et je vais la poser sur le canapé pour lui proposer à boire. elle me répond simplement un « non merci » avant que je me mordille la lèvre inférieur, me prenant un verre d'eau que j'avale d'une traite. car ouais, là il est le bienvenue. j'en enlève même ma petite veste pour venir face à elle qui soupire à la vision de son téléphone défoncé "ouep... va falloir en racheter un je crois." avant de la regarder elle qui me dit « promis, je vais essayer de.. relativiser », fronçant un peu les sourcils en penchant la tête sur le côté "qu'est ce que tu appelle relativiser dans ton cas...?" ouais car selon la situation ça peut être vachement vague en fait. c'est là qu'elle enchaine « je préfèrerais sincèrement que ça ne m'atteigne pas » et je décide de venir m'asseoir à côté d'elle, la regardant toujours "comme tout le monde j'imagine... et sur la durée ça finira par ne plus t'atteindre. il faut juste te laisser le temps." et ça peut être long j'le sais "c'est pas demain que ça passera et j'compte bien être là pour t'aider car jusqu'à présent, c'était pas si mal." ouais, fin je crois? que je réussi plutôt bien mon job de mec mais aussi de... d'ange gardien? de soutien spirituel ou simplement d'ami j'dirais je lui souris en coin d'un "tu veux un câlin?" bonjour le râteau si elle m'dit non j'vais rire nerveusement.

j'avais même demandé à abelard des conseils, ça en disait long sur ma détresse. mais malheureusement, personne n'avait de solution à mon problème. paraissait que c'était à moi de le gérer plus où moins toute seule et que chaque personne était différente.. ouais bah ça m'aidait pas spécialement à avancer. j'avais plutôt l'impression de.. forcer dans le vide. « mh. ou j'en rachète pas et j'verrais rien de déplaisant » c'était une solution aussi. parce qu'en soit, cette manie d'être toujours connectée à tout, elle empêchait sérieusement de passer à autre chose. et comme la curiosité était humaine, on pouvait s'empêcher d'aller regarder même si on savait par avance que ça serait douloureux. « je sais pas trop.. je vais.. essayer de me dire que je vaux mieux que ça et qu'il mérite pas que je me mette dans cet état ? » mais est-ce que je valais réellement mieux que ça ? peut être qu'il était parti parce que je n'étais pas à la hauteur. parce que je n'étais pas assez bien pour lui ou une connerie du genre. « combien de temps ? » parce qu'il était là le souci avec moi. j'avais pas de temps. j'étais trop bousillée sur tous les points de vue pour pouvoir me permettre de laisser le temps faire les choses. je voulais que ce soit rapide, j'voulais juste arrêter de l'aimer. est-ce que c'était trop demander ? « et quand j'irais mieux, tu t'en iras ? » je crois que la question mérite d'être posée parce qu'en soit, on en a pas vraiment discuté. on s'est lancés là dedans sans réfléchir à tout le reste, sans donner de deadline. tu vas supporter ce manège combien de temps ? un mois ? deux mois ? peut être trois ? et après ? j'pourrais pas te bloquer avec moi pour mon petit plaisir personnel si t'as envie de t'en aller, je le sais. et je coinçais ma lèvre inférieure entre mes dents sous le poids de mes réflexions alors que tu reprenais la parole. et.. ouais, je crois que j'en avais besoin. alors j'hochais juste la tête préférant le silence avant de me blottir contre toi. « merci » d'empêcher que je foute totalement en l'air ma vie.

concernant son téléphone, je grimaçais légèrement en l'entendant dire « mh. ou j'en rachète pas et j'verrais rien de déplaisant » avant de répliquer "bah et nous? comment on va se parler quand j'serais pas là? à moins que je t'achète genre un vieux motorola ou nokia là, à l'ancienne." souriant un peu plus à l'idée qui était loin d'être con. pas de réseaux, pas de photos, rien de tout ça. juste, nos appels et nos messages. comme quoi, j'veux faire en sorte d'entretenir notre "relation" hein. pour ce qui est de sa façon de relativiser « je sais pas trop.. je vais.. essayer de me dire que je vaux mieux que ça et qu'il mérite pas que je me mette dans cet état ? », une légère moue et je hoche la tête d'un "c'est un bon début j'ai envie de dire. tu mérite surtout de retrouver le bonheur je pense." d'être heureuse et même sans lui. mais pour ça il faudra du temps comme j'ai dis... « combien de temps ? » et j'inspire une grande fois pour répondre en me léchant les lèvres "ça on verra. ça peut prendre plus ou moins de temps, moins avec ma présence j'espère." souriant en coin à nouveau. car oui, j'compte être là pour elle jusqu'au bout, j'me vois pas juste jouer mon rôle de mec et partir hein, ça serait trop bizarre... et je joue pas son mec juste pour passer le temps... et voilà qu'elle demande « et quand j'irais mieux, tu t'en iras ? », et je la fixe plusieurs secondes avant de répondre "ça... j'ai envie de dire que ça dépend de toi. j'veux dire par là que même si on joue plus ce faux couple au bout d'un temps, moi... ça m'empêchera pas de continuer à vouloir te fréquenter." tu vois ce que je veux dire..? j'suis pas là juste pour ça en fait, mais bien parce que je t'apprécie. elle se mord alors la lèvre inférieur pour venir se blottir contre moi d'un simple « merci » et je pose mon menton contre sa tête, caressant ses cheveux d'ma main avant de lui demander "tu aimerais ça toi..? que je reste..?" après tout ça j'veux dire, qu'on continue de se voir, tout ça...

« est-ce que t'es en train de dire que je te manquerais si tu ne pouvais plus m'envoyer de message ? » et c'était étrange cette manière de prononcer le "et nous". comme si on formait réellement quelque chose. comme si ce n'était pas juste un jeu visant à emmerder une personne en particulier. mh, je préférais ne pas relever, j'avais pas le coeur à me prendre la tête sur des détails du genre. « oh, je ne veux juste plus avoir d'intérêt pour lui. le bonheur j'en veux pas. » c'est surfait et ça nous retombe toujours sur la tronche à un moment où un autre. je crois que j'ai assez donné de ce côté là et je préfèrerais sincèrement être juste tranquille une fois que tout ça sera fini. « disons que.. ouais, tu m'aides pas mal » tu venais de le prouver encore une fois aujourd'hui. et si le processus était plus rapide parce que tu étais là, honnêtement, j'allais pas cracher dessus. je ne cracherais sur rien qui me permettrait d'avancer plus vite parce que là, la seule chose que je voulais, c'était pouvoir avancer. « me fréquenter ou m'agresser en pleine rue en m'écrasant des cupcakes sur le visage ? » parce que tu sais, c'est deux choses totalement différente en fait. mais j'crois que jamais je pourrais te reprocher ce moment parce que c'est ce jour là que j'avais eu ma première pause dans ma souffrance. c'était ce jour là que t'avais réussis à me faire sourire pour de vrai et.. j'voulais juste pas oublier que je t'étais redevable. et collée contre toi, j'fermais les yeux alors que tu caressais doucement mes cheveux me retournant ma question d'une autre façon. « je.. ouais, je crois que j'aimerais bien » le seul truc problématique c'est que t'annulais ma résolution de "ne plus se lier avec quiconque". mais j'crois que pour aujourd'hui, j'avais eu ma dose de réflexion/émotion et tout ce qui pouvait aller avec et j'crois que la meilleure chose à faire était juste d'essayer d'arrêter de penser. alors au final, je restais blottis contre toi, à me faire bercer par le son de la télé qui continuait de tourner et c'était très bien comme ça.