Je ne fais pas partie de ce genre de personne qui dit 'le passé c'est le passé'. Nope, je reste continuellement plongé dans mon passé, c'est pour ça que je consomme de la coke à grande dose, que j'essaye de me plonger dans un autre univers que la réalité. J'arrive pas à aller de l'avant, à penser plus loin, faut toujours que je recule et la drogue m'aide à faire du surplace. Mais ça, en parler à Phoebe ne ferait que l'effrayer. Est-ce qu'elle s'imagine une seule seconde que son Laszlo est accro à un drogue dure depuis deux ans déjà ? Approximativement. Avant, j'essayais plusieurs drogues avant de trouver celle qui me convenait le mieux. Je ne sais pas d'où me sont venus mes supers pouvoirs l'instant d'une seconde mais j'ai osé lui parler de l'embrasser. Je ne sais pas si je compte le faire, si je m'amuse juste avec elle, je veux juste savoir sa réponse, si l'idée de goûter mes lèvres fait partie de sa bucket list 2018. « pourquoi tu dis ça ? » je sens sa main dans ma nuque et j'en frissonne. Maudite dans quel sens ? Moi, je suis maudis, ah oui, ma vie a toujours été une flopée d'échecs et je suis un repousse-gonzesses. Phoebe n'est pas une fille ? Je me mords la lèvre, je peux imaginer la caresse humide de sa bouche pulpeuse contre la mienne et ça m'excite déjà. Je déglutis puis je glisse mon visage dans sa nuque pour embrasser son cou d'un baiser plus enfantin qu'autre chose. J'sais pas, j'ai pas envie de me prendre un vent ou d'embrasser dans le vent plutôt. J'embrasse pas n'importe qui, bien que Phoebe n'ait jamais été comme telle. « je devrais y aller. » je me redresse sur mes jambes et je m'étire comme un papy qui vient de faire sa gym. J'ai le cul tout vert avec l'herbe fraîche sur mon jeans. Je tends ma main à la jeune blonde échouée dans la pelouse pour la relever.

C’est quoi ce putain de cambriolage ou de braquage que je subis là ? Tu rentres chez moi, tu me fais les yeux doux, tu me charmes et tu restes ensuite sur la défensive ? Je me fais littéralement piller. Laisse-mon coeur de pierre en paix. « Pour rien, laisse tomber. Les hommes qui osent s’attarder sur moi finissent toujours par fuir en courant ou alors ils deviennent fous » Un d’eux a vraiment vrillé au cours de notre relation et aujourd’hui, à l’heure où on se parle tranquillement sur ma pelouse, le mec vit dans un centre psychiatrique. Alors soit je suis maudite, soit je rends dingue, soit il était détraqué de base. Trois hypothèses. Peu importe, je me laisse prendre à ton jeu. J’enroule mon bras à ta nuque, croyant que tu étais sérieux sur le baiser que tu voulais me dérober, mais tu ne fais rien. Tu louches sur ma bouche et tu dévies ta trajectoire au dernier moment, me laissant quasiment tomber dans le vide. Tes lèvres dérapent sur mon cou. J’fronce mes sourcils et je te regarde passivement te relever sans réagir. C’était quoi ce truc ? Tu m’aides ensuite à me remettre sur jambes, j’accepte ton aide, mais je me mure dans le silence. J’attrape un de mes chiens dans mes jambes et je te ramène à ta moto à l’avant de la baraque. J'reste distante. Plus de démonstration, de gestes d'affection. Zéro bise. « Mh, à bientôt. Rentre-bien, sois prudent surtout. » Caressant mon toutou, je te zieute enfourcher ta bécane, perchée sur quelques marches menant à mon manoir « Bye Griggs ! » J’suis contente de t’avoir revu, mais osef. En tout cas, merci pour le bordel que tu as foutu en moi, merci beaucoup.