Bonjour à tous, je m'appelle Zack Cutler et ce qui va suivre est mon histoire.
Je suis né à Chicago le 22 mai 1999 de père américain et de mère brésilienne. Ah, le Brésil, j'ai toujours voulu voir ce pays un jour ou même y passer des vacances, mais je n'ai jamais pu, mes parents n'avaient pas les moyens de nous emmener en vacances ma sœur et moi, ils avaient juste les moyens de nous nourrir. Et oui, je ne suis pas comme certaines personnes, né avec une cuillère en argent dans la gueule et vivant dans une grande villa. Non, on vivait dans un petit appartement avec seulement deux chambres, je devais donc partager ma chambre avec ma grande sœur, Anya, je vous laisse imaginer la galère que c'était quand elle avait 16-17 ans, ses petits copains je les ai vus passer, et j'ai eu droit à quelques nuits sur le canapé. Normal elle avait bien le droit d'avoir son intimité.
Cela ne nous a pas empêché de bien s'entendre elle et moi, elle était toujours là à veiller sur moi, même si je n'en ressentais pas vraiment le besoin, et de mon côté je veillais à ce qu'elle ne souffre pas, même si ce n'est normalement pas le rôle d'un petit frère.
Lors de son départ pour Harvard, j'étais à la fois content pour elle qu'elle soit admise et triste de la voir partir. Cela ne nous a pas empêché de ne nous parler souvent, s'envoyant des messages de temps à autres. Quand elle est repartie après sa visite pour les fêtes de Noël, son "à bientôt" semblait anodin, mais personne pouvait s'imaginer ce qu'il se passerait un mois plus tard.
Toutes les chaines d'info en parlait, une alerte à la bombe à Harvard. Pour ma part,au collège, j'avais entendu des profs en parler. Là ce n'était même plus la peine de me parler de cours, le collège étant près de chez moi, je rentrais directement et... la première chose que je voyais, c'était mes parents complètement effondrés, ils n'avaient pas besoin de m'en dire plus, leurs visages voulaient tout dire, Anya est morte, d'après ce qu'on m'avait dit, une des bombes l'a touchée de plein fouet et elle est morte sur le coup.
Les jours suivant, je m'étais enfermé dans ma chambre, allongé dans mon lit même si je ne trouvais pas le sommeil, je ne voulais pas sortir, je ne voulais plus me nourrir, je ne voulais même plus parler. Le jour de l'enterrement d'Anya était le pire jour de ma vie, mes parents étaient inconsolables, je n'étais pas mieux, je voyais de la famille,  que j'ai vu quelques fois pendant mon enfance, essayer de nous aider à remonter la pente. Personne ne nous a laissés tomber dans cette épreuve.

Moi qui était un peu fainéant pour mes études, me contentant du minimum, cet événement m'en a fait délaisser un peu, causant un peu les foudres de ma famille, qui me disait que j'arriverai à rien en continuant comme ça, même si je continuais à avoir des notes correctes malgré tout. Au lycée, c'était pareil, cela me paraissait tellement facile que j'obtenais de bonnes notes sans le moindre effort mais l'idée d'aller à l'université me traversait l'esprit et pour mes profs, Harvard était le meilleur choix même si l'admission y était difficile, je me disais qu'avec un petit peu d'efforts, je les ferai mentir. Les SATS n'étaient à mes yeux qu'une formalité, même si, cette fois-ci, je me disais que le minimum ne suffirait pas. Le sujet de ma dissertation : Peux-t-on reprendre son avenir en main après un événement douloureux ? C'était simple, je suis la preuve que oui, on peut. Avec un score de 2390 aux SATS, mon admission était en bonne voie mais il me restait encore l'entretien, la partie que je craignais le plus. Contre toute attente, l'entretien s'est plutôt bien passé, je n'étais pas trop intimidé, ce qui m'a surpris. J'ai tout fait pour lui montrer que j'étais déterminé à entrer à Harvard, enfin j'ai en quelque sorte, caressé le doyen dans le sens du poil pour assurer mon admission.
Pour ce qui est du relationnel, ce n'était pas la joie,je m'éloignais petit à petit de mes amis. Très rare sont ceux qui sont restés à mes côtés ces cinq dernières années. Des petites amies ? Oh, n'en parlons pas, je suis un éternel célibataire, mais je n'ai pas vraiment cherché.
Aujourd'hui, me voilà, toujours debout, sur le point de continuer ma vie à l'université où s'est terminé celle d'Anya. Toujours hanté par cet événement, je me sens malgré tout prêt à aller de l'avant.