Même si j'avais la possibilité d'efface quelques souvenirs de mon esprit. Je ne pense pas que j'accepterais d'effacer ses années avec Rio. Elles restent des années formidables, où je n'ai jamais été aussi heureuse. Je n'ai jamais manqué d'amour dans ma vie, durant mon enfance ou mon adolescence. J'ai toujours été très bien entouré. Mais avec Rio, c'était comme une évidence lorsque je l'ai rencontré. Nous avions des passions communes, des traits de caractères complémentaires, mais aussi parfois totalement différents, qui nous permettaient de voir la vie d'une autre façon, sous un autre jour. C'est ce que j'aimais chez lui, nous étions différents, mais semblables en même temps. C'était compliqué à expliquer, nous seuls pouvions comprendre. Je ne regrette pas d'avoir parcouru un petit bout de ma vie avec lui... Et malgré ce qui s'est passé, j'espère qu'il ne  regrette pas non plus. Il a beau m'en vouloir à mort, ce que je comprends tout à fait, j'espère qu'au fond de lui, il pense encore à ses moments de joie et de pur bonheur que nous avions vécus. Y compris cette nouvelle extraordinaire de ma grossesse. Même si ce bébé n'était pas prévu, je me sentais suffisamment forte à ces côtés pour réussir à le garder, à l'élever tout en continuant mes études. Un accident qui nous avait malgré tout comblé, comme si ce bébé était désiré depuis de nombreuses années. Je ne pensais pas que quelque chose puisse gâcher ce bonheur. Mais la vie est joueuse et lorsque vous avez trop de cartes dans votre jeu... Elle décide d'en supprimer quelques-unes. Elle se délecte de voir comment vous arrivez à vous en sortir, si vous vous en sortez. Nous étions trop heureux pour elle, tout simplement. « Moi aussi, je t'ai perdu Rio. Tu peux dire que ce n'est pas comparable, car j'avais le choix pour ma part. Mais c'était tout aussi douloureux. »» Dis-je en baissant légèrement les yeux. Je sais qu'il ne comprend pas mon choix, qu'il m'en veut terriblement et qu'il m'en voudra peut-être toute sa vie. Il s'est défoulé sur mes affaires. Oui, je comprends qu'il était en colère, qu'il est voulu évacuer la rage qu'il avait contre moi... Tout cela, je le comprends. « Non, je ne te demande pas de t'excuser. Comme tu l'as toi-même dis, tu ne me dois rien. » Dis-je en soupirant légèrement. Je mérite certainement ce qu'il a fait, et de toute façon, je m'en fiche de la plupart de mes affaires que j'ai laissées ici. Je suis venue principalement pour récupérer mes photos et mes dessins, c'est la seule chose que je demande et qu'il semble avoir gardé... Ce qui d'ailleurs m'étonne. Sachant que ce sont les choses auxquelles je tenais le plus, je pensais qu'il aurait détruit ses derniers en premier. « Comme moi ? » Dis-je en haussant un sourcil. « Qu'est-ce que je suis au juste ? Une salope qui t'a vidé ton compte en banque ? Qui a profité de toi ? Qui t'a fait vivre un enfer pendant des années ? Un monstre sans coeur qui a pris la première excuse qui lui est venu pour se barrer ? C'est ça ? » Dis-je en relevant le regard vers lui. Il croit sincèrement que ça m'a fait plaisir de partir et de le quitter ? Que j'avais planifié de m'enfuir comme ça ? Sans idée de l'endroit où j'allais ? De rouler pendant plusieurs jours en m'arrêtant dans des motels minables pour seulement dormir quelques heures et prendre une douche ? Rouler était ma seule solution pour fuir justement. Mais j'ai cessé de fuir aujourd'hui. Peut-être un peu tard, mais c'est le temps qu'il m'a fallu pour comprendre que jamais je ne ferais réellement mon deuil. « Qu'est-ce que tu en sais toi si c'était ma faute ou non ? Tu n'étais pas là quand j'ai commencé à avoir mal au campus. J'ai fait quelque chose, je suis sûre... » Je sais que ça peut paraître stupide. Il a beau me dire que ça arrive à tout le monde, je sais au fond de moi, que c'est ma faute ! Un choc, un stresse.. Il vivait en moi, c'est moi qui lui permettait d'être en bonne santé et de se développer...c'est moi qui l'ai tué et il ne pouvait pas le comprendre. Il ne le peut toujours pas ! « Non... Je savais que tu n'allais pas bien Rio... Je sais que tu voulais ce bébé autant que moi...Mais j'avais peur... peur que tu m'en veuilles autant que je m'en voulais.... J'étais pas capable d'encaisser ça. L'appart, les projets qui tombent à l'eau, devoir me justifier auprès de tout le monde. Et plus j'attendais pour revenir, pire c'était. » c'est mince comme explication, je le sais... mais je n'en ai pas d'autre. J'ai pris cette décision sur un coup de tête. J'ai voulu plusieurs fois revenir, ou répondre à ses messages, mais j'avais en effet peur qu'il m'ait effacé de son esprit. Envoyer un message et recevoir un 'c'est qui ?' Ou revenir et le voir au bras d'une autre femme. Je n'aurais pas supporté. Et je ne sais pas encore si je le supporterais, mais je ne pouvais pas continuer à fuir éternellement. « donne-les moi... » dis-je avec douceur. Ce n'est pas un ordre, juste une demande. Il sera débarrassé et je pourrais passer le reste de la journée dans ma chambre à regarder les photos sur lesquelles j'étais heureuse.

Je ne peux pas le nier. Nous avons été très heureux tous les deux. Nous avons eu de très beaux moments ensemble et je pensais réellement épouser Kara un jour. Elle était la première, et nous avons fait toutes nos premières fois ensemble, ou presque. Elle était tout pour moi, et nous avons vraiment tout partagé ensemble, alors, oui, elle m’a brisé, elle m’a vraiment fait du mal et je ne m’étais pas du tout préparé à çà. Aujourd’hui, je ne veux plus du tout que çà de reproduise et je ne suis pas prêt de retomber amoureux de toute manière. Très peu pour moi. Depuis son départ, je me suis fermé à tant de choses, et je sais qu’elle peut le voir. Je suis devenu cette personne qui peut être froide, parfois antipathique mais je n’y peux rien, quelque chose a fini par se briser en moi lorsque Kara est partie et la revoir en face de moi ne m’aide absolument pas. Au contraire, Kara ravive de fortes pensées, positives comme négatives. C’est dur, j’ai envie de lui claquer la porte au nez et en même temps, j’ai tellement envie de le prendre dans mes bras, de pouvoir l’embrasser, l’avoir auprès de moi comme avant. Mais c’est impossible. Je pensais ne plus l’aimer et pourtant, j’ai l’impression que mon amour pour elle s’est juste mise dans un coin en attendant, peut-être, un retour. Et aujourd’hui, alors que je vais mieux, alors que je mène ma vie, que tout se passe bien et que je fais ce que j’ai à faire sans m’occuper des autres, voilà qu’elle se pointe, comme si de rien n’était. Je ne peux pas. Je lui en veux tellement d’avoir gâcher notre couple, d’avoir gâcher notre avenir. Nous aurions pu être encore heureux tous les deux, mais elle a choisi une solution bien trop facile pour elle, et beaucoup trop dur pour moi. Egoïste, elle a placé notre couple après son petit confort et je ne pourrais pas lui pardonner ça. comme tu dis, ce n’est pas comparable. Moi, je ne l’ai pas voulu tout ça justement, donc non, ce n’est pas comparable. Tu as souffert, mais tu as souffert parce que tu l’as voulu. C’est toute la différence Kara. je continue à dire son prénom, plusieurs fois d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi. J’ai toujours aimé son prénom, je trouvais que çà lui allait tellement bien. Aujourd’hui, je ne sais plus. Très bien souffle-je alors. J’étais mal, vraiment très mal en point lorsqu’elle m’a quitté. Et aujourd’hui, je ne peux pas m’excuser pour ce que j’ai fait, car ce n’est rien comparé à ce qu’elle m’a fait. je n’ai jamais dit ça Kara, mais tu penses ce que tu veux de toi. Tu sais très bien que je t’aurais tout donné, sans même que tu ne me demandes rien. Tu sais très bien que l’argent, je m’en suis toujours fichu comme de l’an 50. Que je te donnais tout sans même que tu demandes parce que je t’aimais comme un fou. Mais tu m’as quitté d’un coup, alors qu’on aurait dû être ensemble pour surmonter tout ça, et parce que cela aurait été dur tout le temps mais qu’on aurait toujours été ensemble, quoiqu’il arrive. Tu as fait ton propre choix Kara, aujourd’hui, ne vient pas me faire chier parce que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas, quand toi tu as détruit notre couple. même si je déteste ce qu’elle m’a fait, même si j’étais amoureux d’elle et qu’aujourd’hui tant de choses ont changés, je ne pourrais jamais l’insulter. A moins qu’elle m’énerve vraiment au plus haut point. Je soupire, elle ne devrait pas penser que c’est de sa faute. qu’est-ce que j’en sais ? Le médecin nous l’a dit, le médecin nous a dit qu’il y avait déjà des malformations et qu’on ne pouvait rien y faire. Il faut que tu te rentres ça dans le crâne. Je sais que c’est dur, je le sais, moi aussi j’étais là, tu te souviens ? T’étais pas seule putain Kara. T’as rien fais du tout. sauf exploser notre couple c’est tout. parce que tu penses que tu devais te justifier de la perte de notre bébé ? T’avais rien à dire, rien à faire, c’était à nous de gérer tous les deux, les autres on s’en fou. C’était nous, notre bébé, on n’avait pas à se justifier de quoique ce soit. T’aurais pas dû partir comme ça. je laisse tomber, je n’ai plus envie de me prendre la tête ou bien parler de tout ça. J’ouvre la porte en plus grand pour qu’elle puisse entrer. dans la chambre d’amis dis-je tout simplement. Il allait falloir qu’elle cherche car il y a deux chambres d’amis. Celle qui était la notre avant, car je ne pouvais plus dormir dedans et une autre. Et tout au bout, il y a la mienne. Je la laisse y aller et vais sur le balcon pour fumer une cigarette

Revoir Rio n'est pas sans effet pour moi. À croire que je ne prends que des mauvaises décisions. À croire que je ne prends que des mauvaises décisions. Pourtant, je me souviens encore le jour où nous nous sommes rencontrés. Le jeune homme était seul dans un coin, perdu dans sa solitude. J'ai tout d'abord cru qu'il était nouveau, qu'il venait d'arriver à Boston, pourtant non. J'ai tout de suite eu envie d'aller vers lui, de lui faire rencontrer mes amis, de passer du temps en sa compagnie, avant même de lui avoir adressé un mot. Rien ne prévoyait ce jour-là que je passerais six années de ma vie à ses côtés, à l'aimer et à essayer de tout faire pour faire passer son bonheur avant le mien. Si lui était capable de dépenser des mille et des cent pour moi, j'étais tout aussi capable d'accepter de dîner avec lui dans ce restaurant que je détestais tant, de regarder des films d'horreurs qui m'empêchaient de dormir des jours d'affilés. Nous faisions tous les deux des compromis pour faire plaisir à l'autre. Oui il y a des choix que je regrette, et des choix comme celui-ci que je chéris particulièrement. « J'ai souffert pour toi aussi... Je ne voulais pas que tu me voies dans l'état dans lequel j'étais. Je doute que voir la femme que tu aimais en pleurs, dépressive, sans pouvoir rien n'y faire, t'aurais aidé à retrouver le sourire. » Rio n'avait qu'à s'occuper de lui, à remonter la pente seul. Aurait-il réussi s'il avait dû me supporter également ? Je ne voulais pas être un poids supplémentaire pour ses épaules, comme je l'avais été durant ses nombreuses années. C'était peut-être égoïste de ma part de penser ainsi, je ne sais pas. Mais il est clair que je n'aurais pas été capable de l'affronter, ni de le voir aussi triste que moi. Mais de toute façon, à quoi ça sert de remuer le couteau dans la plaie ? ça ne fait qu'agrandir la blessure, ça remue les souvenirs, mais ça ne les transforme pas en quelque chose de mieux. Aucun de nous n'est le maître du temps. « Moi aussi je m'en suis toujours foutu de ton argent. Je t'aimais pour ce que tu étais, pas pour ton compte en banque. Je suis loin d'être un monstre comme tu sembles le penser. Ok je t'ai laissé, je t'ai brisé le coeur, mais je n'ai jamais cessé de t'aimer, je ne t'ai jamais envoyé un SMS de rupture froid et brutal qui puisse te faire croire le contraire. » Je n'aurais pas été capable de faire une croix définitive sur lui, de rompre officiellement avec lui. Bien sûr je savais qu'il ne m'attendrait pas, qu'il reprendrait sa vie, et même si ça me fait mal au coeur de l'admettre, cela prouve qu'il a remonté la pente et... j'en suis heureuse pour lui, même si je ne fais plus partie de sa vie. « Je ne te le reproche pas, je comprends que tu es détruit mes affaires... » Mais il ne fallait pas t'attendre non plus à ce que je saute au plafond. Je soupire une nouvelle fois. Oui, ce n'est pas ma faute bla bla bla. Je n'ai même plus envie de lever les yeux au ciel. J'ai entendu cette phrase tellement de fois, que je pourrais être aussi riche que lui, si l'on me payait dès que j'ai eu le droit à cette phrase. Mais ça ne change rien au fait que cette culpabilité reste présente. Mon corps n'était peut-être pas assez endurant. J'ai peut-être un souci personnel qui a causé la cause du décès. Des chromosomes défaillants ou je ne sais quelle connerie dans la génétique. Et cette angoisse restera toujours présente, et aucun psy ne pourra y faire grand-chose. . « Non je n’aurais pas dû partir… » dis-je finalement. Il est inutile de continuer à argumenter. Je sais que j’ai eu tort et que je ne peux plus rien faire aujourd’hui contre cette décision que j’ai prise. Je reconnais ma faute et c’est la seule chose que je puisse vraiment faire. Je reste assez surprise qu’il me laisse finalement entrer pour récupérer mes affaires. Je passe rapidement devant lui, avant qu’il ne change d’avis, murmurant un merci lorsque j’arrive à sa hauteur avant de m’enfoncer dans le couloir qui dessert les différentes chambres. J’évite de poser mes yeux sur les meubles et les objets qui s’entreposent dans l’appartement, ne voulant pas éveiller de nouveaux souvenirs… Je ne m’attarde pas et je trouve finalement mes cartons, dans le fond d’une armoire. Elles sont bien pratiques ces armoires XXL, mais je reste trop petite pour atteindre l’étagère du haut. Rio ne me rend vraiment pas la tâche facile. Je tourne la tête de droite à gauche, posant mon regard un peu partout à la recherche de quelque chose sur lequel je peux monter. Bon, on va utiliser le plan B. Si rien n’est assez grand pour me permettre d’atteindre le sommet de l’armoire, je vais le créer moi-même. Je ramasse différentes choses, comme un marchepied et un ou deux cartons que j’ai trouvés, à peu près rempli. « Non je n’aurais pas dû partir… Bon sang, il a pris une échelle pour aller les foutre là-bas ? C’était vraiment hors de sa vue-là. Je cherche à tâtons avec ma main, l’un des cartons. Mes doigts se referment finalement sur la poignée. Un sourire éclaire mon visage tandis que je le tire vers moi, un peu trop brusquement. Le poids du carton me fait perdre l’équilibre. Je m’affale de tout mon long par terre dans un bruit sourd. Ok encore un mauvais choix de ma part qui se fait ressentir physiquement pour le coup !

J’ai passé de fabuleuses années en compagnie de Kara. Je ne vais pas dire le contraire, car ce serait mentir. J’ai été le plus heureux du monde, j’ai tout fait pour elle comme je sais qu’elle aussi faisait tout pour moi. Si nous n’aimions pas quelque chose, nous faisions des concessions tous les deux et c’est ce qui rendait notre couple encore plus fort. Nous avons eu des hauts et des bas mais beaucoup de hauts que de bas. Je l’ai tant aimé, de toutes mes forces et elle m’a fait découvrir tant de choses. Je lui en ai, moi aussi fait découvrir. Nous étions vraiment complémentaires tous les deux. Je ne regrette absolument pas ces années même si j’ai beaucoup souffert quand elle est partie. J’ai cru que je ne me relèverai pas de cette rupture d’ailleurs. J’ai vu nos 6 années défiler devant mes yeux, je me suis remémoré chaque moment, les pires comme les meilleurs, j’ai pensé mainte et mainte fois que j’aurais épousé Kara si elle n’était pas partie. Parce que oui, je comptais passer le reste de ma vie avec elle qui a été ma première et qui serait ma dernière. Mais mes plans ont totalement été chamboulés et aujourd’hui, nos souvenirs s’effacent. Et moi, j’aurais voulu te voir dans cet état, parce que j’aurais été mal pour toi, j’aurais vécu avec toi, j’aurais été là pour toi, et tu aurais été près de moi, et non je ne sais où. J’aurais voulu te voir mal, tu sais pourquoi ? Parce que çà aurait voulu dire qu’on était ensemble et j’aurais fait n’importe quoi pour que tu ailles mieux, n’importe quoi ! J’aurais tout fait pour toi, quitte à souffrir en silence parce que je t’aurais vu mal. Mais on aurait pu remonter la pente ensemble. Et non séparément. je me lâchais, complètement. Les gens ne me connaissaient pas comme ça aujourd’hui, mais là, face à Kara, je me lâchais complètement et je ne pouvais pas contenir ma colère ou bien le désarroi que j’avais pu ressentir lorsqu’elle était partie, me laissant seul et face à toute la tristesse et la solitude possible. Elle m’a anéanti, elle ma brisé, et je ne sais même pas si un jour, nous allons pouvoir être amis tous les deux. Je ne sais même pas si j’ai envie d’être ami avec elle. Mes sentiments sont en train de faire n’importe quoi dans ma tête. [color=slateblue] çà je le sais Kara. Je n’ai jamais pensé que tu étais avec moi simplement pour l’argent. C’est moi qui voulais te faire plaisir tout simplement. j’aurais encore préféré un sms que rien du tout. Tu as pensé comment çà pouvait se passer pour moi de rentrer et de ne plus voir toutes tes affaires. Tu en as laissé pas mal, mais tu es quand même partie avec quelques affaires. Je t’ai appelé, je t’ai envoyé des sms et j’ai jamais eu le droit à un seul retour de part. Alors pour le coup, je pense que j’aurais apprécié de me faire larguer par sms c’est la première fois que j’utiliser le terme se faire larguer. Je n’ai jamais parlé comme çà quand j’évoquais le départ de Kara et je ne l’ai, de toute manière, pas évoqué beaucoup de fois. J’ai toujours essayé d’éviter le sujet autant de fois que possible. Je sens mon cœur se pincer. C’est horrible les effets qu’elle me fait. tu as cessé de m’aimer le jour ou tu es partie, et j’en ai fais autant pur mensonge, j’ai mis beaucoup trop de temps. Ma gorge est serrée lorsqu’elle me dit qu’elle n’aurait pas dû partir. Non, elle n’aurait pas dû effectivement. Mais c’est trop tard et avec des si, on pourrait refaire le monde. Je soupire et la laisse entrer. Pendant qu’elle récupère tout, j’ai besoin de souffler un peu et de fumer. J’aurais pu lui proposer mon aide, mais je n’ai pas la force de lui rendre ses cartons. Qu’elle se débrouille. Je tire sur ma cigarette lorsque j’entends un bruit sourd venant de la pièce ou j’ai tout entreposé. Je lâche ma cigarette et file retrouver Kara Putain souffle-je en arrivant sur le pas de la porte. Kara est par terre, et les cartons aussi. Elle est toujours aussi maladroite tu es toujours maladroite non, çà n’a pas changé. Je lui tends la main pour qu’elle la récupère et que je la relève accroche toi lui dis-je sans un seul sourire. Une fois qu’elle est debout, je récupère les deux cartons qui ne sont pas tombés pour les lui mettre par terre.

L'impression de marcher le long d'un tunnel sans fin. Chaque fois qu'un léger éclat de lumière réussissait à franchir les ténèbres, il semblait tout aussi rapidement englouti par les ombres qui m'entouraient. J'ai cru descendre dans les enfers durant les mois qui ont suivi mon absence. Comment aurai-je pu faire vivre cela à l'homme que j'aimais. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. La jeune femme souriante, pleine de vie et toujours prête à partir à l'aventure avait disparu. Il aimait cette femme-là, il n'aurait pas pu aimer celle que j'étais devenu. Maussade, sans éclat, froide, l'alcool et la nicotine rythmaient mes journées. C'est cela qu'il voulait voir ? Une femme sans vie dans son lit, qui se laissait dépérir ? Il n'était pas question qu'une personne de ma connaissance me voit ainsi, pas tant que je n'avais pas réussi à faire mon deuil de ce bébé. « il est trop tard de toute façon Rio. Tu aurais dû me dire tout cela aussi. Recevoir un SMS pour me dire simplement de rentrer, ou un « t'es où » ça ne me permettait pas de savoir comment tu m'accueillerais. J'ai mal agi, je le reconnais, je le reconnaîtrais mille fois si tu veux. Je ne savais pas combien de temps, je comptais partir. Cela aurait pu durer une seule journée, une semaine... Je ne savais pas merde !! » dis-je en levant les yeux et les mains au ciel. Il peut le comprendre ça ? Je suis partie sans savoir. Je n'aurais jamais pensé que je ne remettrais les pieds ici que deux ans après mon départ. Comment aurais-je pu le prévoir ? « Je préférais que tu ne sois pas au courant de ce que je vivais » Dis-je en haussant les épaules. Ce n'est pas un mensonge, la simple vérité. Je voulais protéger Rio de celle que j'étais devenue, je ne voulais pas qu'il souffre de me voir ainsi, et je voulais également être seule, pensant que cela me ferait du bien. J'aurais peut-être remonté la tente plus rapidement à ces côtés... On ne le saura pas.« Désolé, je n'avais aucunement l'envie de te faire croire que je n'avais plus de sentiment pour toi. » dis-je simplement. Non, je ne voulais pas rompre avec lui. Même au bout d'un an, alors que je vivais d'autres histoires à LA, je ne voulais pas « rompre » officiellement avec Rio. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être pour me dire qu'il était encore avec moi. J'ai toujours été possessive et jalouse avec. Je laisse mon regard se perde dans le sien. Il a cessé de m'aimer... J'essaie de ne rien laisser paraître. À quoi tu t'attendais Kara ? À quoi tu t'attendais Kara ? « Si j'avais cessé de t'aimer, ça n'aurait pas été aussi dur de revenir... » répondis-je. Cela serait plus simple de te regarder dans les yeux sans éprouver de remords, sans éprouver rien du tout à ton égard. Je n'aurais pas cette boule au ventre depuis l'instant où tu es apparu sous mes yeux, avec l'impression qu'elle me dévore les entrailles un peu plus à chaque seconde. Je suis donc soulagé lorsqu'il part de son côté, me laissant seule aller chercher mes affaires. Mon précieux sésame se trouvait en haut d'une armoire. Je me débrouille comme je peux pour réussir à atteindre mes cartons, mais manque de bol... mon assemblage de fortune ne tient pas très longtemps et cède son poids et celui des cartons. Je lâche un juron quand je me retrouve les quatre fers en l'air, étalé parmi le bric à Brač que j'ai trouvé. J'ouvre les yeux et voit le visage de Rio juste au-dessus du mien. « ça s'est remarqué ? » dis-je ne pouvant pas m'empêcher de sourire. Combien de fois ai-je pu faire tomber des objets, ici ou même dans les magasins.« tu te rappelles ce magasin où nous sommes allés pour acheter de la vaisselle pour l'appart.... J'ai fait tomber un vase hors de prix... » Pleine de joie comme j'étais, un grand geste de la main de ma part et le vase a chuté... Une chute que je revois au ralenti dans mon esprit. Avant même qu'il ait touché le sol, j'ai attrapé la main de Rio dans la mienne, et je me suis mise à courir. Nous ne sommes jamais sortis aussi vite d'un magasin en tout cas. Je le regarde récupérer les autres cartons. « Merci. » Je me penche pour les empiler l'un sur l'autre.

Elle n’a pas vu dans quel état j’étais quand elle est partie. Pourtant, j’ai envoyé des sms, pour savoir où elle était, pour savoir ce qu’elle faisait et au bout de deux jours, j’ai vite compris qu’elle ne reviendrait pas. Et là, ce fut la descente aux enfers. Je vivais déjà très mal le fait que nous ayons perdu le bébé, mais vivre son départ fut pire que tout. J’ai vu tout çà comme un vrai échec, je me suis vraiment senti comme un moins que rien. Je n’avais pas grand-chose dans la vie, et je ne voulais de toute manière pas grand-chose. Mais elle était tout ce que je voulais et elle a finalement préféré quitter l’aventure. Je n’ai eu aucune nouvelle de la jeune femme, rien et elle ose me dire que je n’ai pas essayé de la contacter. Quelques jours après son départ, j’étais au plus mal, et c’est resté comme ça pendant plusieurs mois. Beaucoup trop de mois pour être honnête. J’étais une vraie loque, même pire que çà et je sais que ma mère c’est beaucoup inquiété pour moi. Puis, un jour, je ne sais pas pourquoi, ni même comment, je me suis rendu compte, qu’il fallait que je me relève, que je reprenne du poil de la bête et j’ai fini par mettre Kara dans un coin de ma tête et oublier tout le reste. tu te fou de ma gueule Kara ? Je t’ai envoyé des sms au début, savoir où tu étais, les as-tu au moins lus ? Tu m’as tellement oublié que tu as oublié les sms que je t’ai envoyé les deux premiers jours ? je soupire, là, c’est beaucoup trop pour moi. Je sais que je ressens toujours quelque chose pour elle, je n’ai jamais oublié tous nos moments, notre vie commune. Je ne peux pas oublier. très bien je n’ai pas envie de répondre d’avantage. La conversation tourne en rond. Nous ne sommes plus ensemble, et même s’il n’y a pas eu réellement de rupture. Chacun a continué à faire sa vie. Avec souffrance ou non, je ne veux pas le savoir. Il est trop tard pour revenir en arrière. C’est terminé. Mais tu as choisi deux ans, voire un peu plus. quoiqu’il en soit, tout çà est terminé, elle est de retour, mais il ne faut pas non plus qu’elle pense que tout va redevenir comme avant. C’est impossible. çà je l’ai bien compris mon visage est complètement fermé. Je ne veux pas réagir. Je soupire, voulant à tout prix que cette conversation s’arrête. parce que c’est dur pour toi de revenir ? Parce que … je ne finis pas ma phrase. Parce qu’elle m’aime encore ? Je la laisse récupérer les cartons pendant que pars sur le balcon pour fumer ma cigarette. J’en ai bien besoin et je prends tout mon temps pour inhaler tout ce que je peux inhaler. Qu’on apprécie ou non la cigarette, c’est une façon pour moi de me calmer. Ça me fait un bien fou mais je suis très vite repris par la réalité en entendant un bruit sourd. Kara. tu es par terre, donc oui je ne souris pas mais la voir sourire me fait quelque chose. oui… je n’aurais jamais pensé que tu puisses vouloir t’enfuir comme ça je baisse les yeux, je ne veux pas qu’elle voit ce qui se passe dans mon regard. Oui, je me souviens de tout Kara. tu veux que je t’appelle un taxi ? ce serait mieux avec tout çà

Je suis perdue face à Rio. J’essaie de garder tout à l’intérieur de moi, de ne rien laisser paraître comme lui… Mais c’est difficile. C’est difficile de faire semblant de ne rien éprouver pour lui, d’être totalement indifférente au fait que je viens effacer les dernières traces de ma vie ici, avec lui. Oui c’est difficile, mais il fallait que je le fasse. Et en personne. Peut-être simplement pour voir une dernière fois l’appartement, imaginer une dernière seconde, la vie que j’aurais pu continuer de vivre à ses côtés… Et peut-être aussi, imaginer les pleurs, les rires en fam… non je ne peux même pas formuler le mot dans mon esprit. Je lève les yeux au ciel en grimaçant légèrement lorsqu’il me reproche pour la centième fois de ne pas l’avoir prévenu. « Oui j’ai lu tes SMS, tu voulais que je réponde quoi ? « Coucou mon chat, je suis où ? J’ai roulé presque 10 heures d’affilés, donc je dois être arrivé en Virginie là. Est-ce que je vais bien ? Je suis en train de me bourrer la gueule sur le parking d’une station-service, mais à part ça, tout va bien ! » » Ok, je ne devais pas être aussi ironique, car je sais que je suis en faute, qu’il méritait d’avoir une réponse de ma part. Mais à l’instant précis où je recevais ces messages, je n’avais qu’une envie : le balancer dans la nature, ne jamais l’avoir sous les yeux, me couper totalement du monde extérieur pour oublier. Ce n’était pas que lui, les premières semaines, seul mon frère était au courant, ou du moins, il savait où je me trouvais, et que j’étais « en bonne santé ». J’avais besoin de m’isoler, tout simplement. Il n’était pas question pour moi de rompre avec lui quand je suis partie. Réellement, je ne pensais pas partir aussi longtemps. J’avais simplement dans l’idée de prendre ma voiture et rouler. Simplement rouler. Me laisser bercer par la musique de l’autoradio pour ne plus penser. Et oui, lorsque je me suis finalement arrêté, je me suis rendu compte que cela faisait plusieurs heures que j’étais au volant, que j’avais passé plusieurs Etats, sans même m’en rendre compte. Oui je suis partie deux ans, c’est le temps qu’il m’a fallu. Mais au fond, vaut mieux tard que jamais d’après le dicton.

Je rentre finalement dans l'appartement pour récupérer mes cartons. Je ne m'inquiète pas trop du bazar que je peux foutre en déplaçant toutes ses affaires pour pouvoir attraper les miennes. De toute façon, je pense qu'il sera suffisamment heureux de se débarrasser de ça et de moi, pour ne pas faire attention au bordel que j'ai mis dans la chambre d'amis. Quoi que raté, puisque je tombe, et qu'il se ramène presque aussitôt pour venir voir ce qui se passait. Au fond, je n'avais pas besoin de son aide pour me relever, mais le contact de sa main dans la mienne, me fait tout simplement me sentir heureuse. Même si ce n'est que l'espace de quelques secondes Toucher sa peau réveille en moi des sensations et des émotions que je n'ai pas ressenties depuis longtemps. « Ce vase était vraiment hors de prix... » répondis-je avec un léger sourire. Il n'était pas question qu'il paye encore une fois pour mes bêtises... Et c'était beaucoup plus drôle de s'enfuir que de se plier en excuse devant le responsable du magasin. « Tu as peur de me regarder ? » demandai-je en le regardant baisser les yeux. J'ai compris qu'il me détestait, qu'il ne voulait pas parler du passé... mais le fait qu'il refuse de me regarder, me blesse réellement. Je pousse un soupire, récupérant les cartons que je cale entre mes bras. « Non. Je suis garé dans une rue adjacente, ça va aller. » dis-je en mettant une main sous les cartons et une main au-dessus pour qu'aucun ne tombe. « Merci de m'avoir rendu mes affaires. » dis-je avant de tourner les talons pour sortir de la chambre. Je m'arrête juste sur le pas de la porte et me retourne une dernière fois vers lui. « J'espère que tu finiras par me pardonner Rio. Je ne t'ai jamais oublié... et je t'oublierais jamais. » cette fois, je tourne les talons définitivement

C’est une langage de sourd qui s’est installé entre nous et je ne pense pas qu’on puisse continuer ce genre de conversation. Je ne sais pas ce qu’il va se passer pour nous. Notre histoire est close et pourtant, je suis complètement perdu depuis qu’elle est arrivée chez moi. C’est compliqué, et je n’aurais certainement pas pensé que ce soit si compliqué de la revoir. Elle ravive tellement de sentiments, tellement de choses que je ne sais pas quoi faire. Je m’énerve parce qu’elle m’a blessé, elle m’a humilié, mais je m’énerve, parce que je ne peux faire que çà face à la jeune femme. Je n’ai pas envie qu’elle voit mon désarroi, je n’ai pas envie qu’elle voit que je tiens encore à elle et que je suis complètement paumé. Je ne sais ce que nous serions devenus si elle était restée sur Boston, et si nous avions fais face ensemble. Mais avec des si, je pourrais refaire le monde. Ben ton chat aurait préféré çà que rien du tout. Et ton chat aurait pu tenter de te raisonner. Tu as tout fais de ton côté, mais ne me dis pas que je n’ai pas envoyé de sms, parce que toi même tu l’as avoué, tu les as reçu. C’est fait, on ne peut pas revenir en arrière. Mais je ne sais pas si je serais capable de te pardonner. mais çà, elle le sait, je le lui ai déjà dis, je vais arrêter de me répéter. J’aurais aimé un réponse de sa part, quelque chose, même une bouteille à la mer. Savoir qu’elle allait bien aurait été un soulagement mais non, je ne savais rien et personne ne voulait rien me dire. Elle a gardé contact avec quelques amis, et moi j’ai perdu tous les contacts que j’avais, pour ne pas avoir à subir son absence encore plus. Des gens savaient qu’elle allait bien et moi je ne le savais pas. Je ne savais pas ou elle était, je ne savais pas si elle allait bien, si elle pensait à moi, à notre bébé, ce petit être que nous avons perdu avant même qu’il soit né et que nous aimions pourtant déjà beaucoup. Le pincement au coeur que j’ai depuis quelques minutes, ne veut absolument pas me quitter. Je secoue la tête pour essayer de ne plus avoir ces images dans ma tête. De ne plus avoir notre vie de couple dans la tête. Une vie de couple qui a été complètement gâchée. Elle m’a terriblement manqué, mais il y’a quelque chose qui n’existe plus entre nous. Quelque chose qui faisait que notre couple fonctionnait aussi bien et ce n’est plus la seule que j’ai en tête. Après toutes ces années, ce n’est plus la seule que j’ai en tête.

Une fois qu’elle pénètre à l’intérieur de l’appartement, j’ai l’impression de revoir notre vie d’avant. Çà me fait mal, et je ne veux chasser tout çà de mon esprit. effectivement et j’aurais pu le payer mais t’as préféré commencer ta vie de délinquante en partant comme une voleuse mais c’était vraiment très drôle. Je me souviendrais toujours de ce moment. Pourquoi ? Parce que je suis tombé amoureux d’elle pour la seconde fois après que nous ayons couru un bon moment avant de nous arrêter. ce vase aurait été très beau dans notre salon je déglutis lorsque je comprends que j’ai dis notre salon. Non, ce n’est pas notre salon, c’est le mien et çà restera le mien. Je baisse les yeux, je n’ai pas envie qu’elle voit que je suis mal en me remémorant des souvenirs et pourtant, j’ai aussi l’impression que çà fait du bien de les entendre. Je relève la tête et la regarde droit dans les yeux Non, pourquoi aurais-je peur ? lui demande-je ne gardant pas le contact avec elle. Non, je n’ai pas peur, mais je ne sais pas ce qu’elle pourrait y voir. Oui, tu es venue en voiture, c’était mieux effectivement, je suis bête je soupire et lève les yeux au ciel. Je suis carrément stupide quand je m’y mets. je te devais au moins ça, je crois. çà ne veut pas dire que tout est arrangé entre nous. je ne sais pas. Bonne soirée Kara je la laisse partir avec tous les cartons. Elle va certainement faire plusieurs aller retour mais au moins, elle a récupérer tout ce qu’il restait d’elle ici.