Quelque chose s'était créée entre eux cette nuit-là à Albufeira, mais il avait fallu quelques jours pour qu'Adrian comprenne réellement ce qu'il se passait. Mais une véritable complicité existait entre eux, donc le fait qu'ils s'embrassent aussi passionnément, c'était la preuve que tout se faisait naturellement. Comme si c'était la finalité de toutes ces coquineries qui se déroulaient entre eux depuis leur rencontre. Et le baiser n'était qu'un petit pas avant que leurs corps ne s'unissent enfin... D'ailleurs, il se disait que leur première fois allait être très intense et inoubliable. Ça arriverait bien vite, il l'espérait sincèrement mais il semblerait bien que ça ne soit pas ce soir, puisque la jeune femme était victime de plusieurs quintes de toux. Avant qu'elle ne crache vraiment du sang, ce qui l'alarma réellement cette fois. Du coup, il la porta aussitôt jusqu'au salon afin qu'il puisse mieux s'occuper d'elle. Tout en parlant, il ne se rendit pas encore compte qu'il venait d'employer le tutoiement, mais ça s'était fait tout naturellement encore. S'installant à ses côtés, il l'écouta expliquer qu'il ne pourrait rien faire pour elle même s'il était doué avant de faire une petite remarque sur le fait qu'il venait d'employer le tutoiement. Il afficha un tendre sourire tout en lui tenant la main. « C'est mieux maintenant qu'on se connaît un peu plus... Et qu'on ait partagé beaucoup plus que nos fantasmes. Mais c'est sexy quand tu me vouvoies... » murmura-t-il d'une voix taquine mais il resta tout de même en alerte par rapport à l'état de la jeune femme. Il la regarda longuement, lui caressant doucement la joue avant de lui demander : « Est-ce que tu souffres d'une insuffisance pulmonaire ? Tu n'as pas à me répondre... Mais je m'inquiète pour toi, Bambi. ».

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Bambi se retrouvait désormais dans le salon, affaiblie par une toux qui lui faisait presque maudire ce Summer Camp... ou plutôt son idée d'y avoir participé. Pourtant, la présence du jeune homme restait sa plus belle surprise de l'été, bien que cette dernière soit encore synonyme de frayeur pour l'italienne : l'australien était beau, galant, et devait sans nul doute attirer les femmes telles des abeilles sur un pot de miel... malgré la trahison dont il avait été la victime, pourquoi diable s'intéressait-il à une brune timide ? Sans doute car elle s'était révélée tout sauf timide en sa présence, mais plutôt coquine, taquine, inventive et capable d'embellir une soirée qui avait si mal commencé, tout comme il l'avait fait pour elle. Tout en le dévisageant par moment, elle se permit un frêle rire, preuve qu'il savait la toucher comme à chaque fois qu'ils échangeaient quelque chose... quoi que ce cela puisse être. Je note pour le vouvoiement sexy, à garder précieusement... tu sais, je crois que j'ai partagé plus avec toi en quelques heures qu'avec beaucoup d'autres personnes en des années. Ça... me fait un peu peur confia-t-elle sans perdre son sourire pour autant, ni éviter son regard alors que le beau brun mettait spécifiquement le doigt sur sa maladie. Pour être doué, il était doué. Tu n'es pas obligé de t'inquiéter pour moi, Adrian... je pense que tu as conscience du peu de marge de manœuvre que j'ai... et je ne veux pas gâcher tes vacances... Avouer à demi-mots, c'est tout ce dont était capable Bambi, après s'être emparée de la main de son partenaire, tout en caressant sa journée de l'autre, avec une douceur infinie.

L'australien était réellement inquiet en voyant son amante aussi pâle, même si en soit le fait de cracher du sang n'était pas trop grave aux premiers abords. Sauf qu'un médecin comme lui ne pouvait guère être trompé. Bambi devait avoir une maladie assez grave mais elle essayait de le masquer au mieux, et il comprenait parfaitement ses raisons. « Nous sommes deux alors dans ce cas... Et ne t'inquiètes pas, je ne te forcerais jamais. Je veux que tu saches que j'aime ce qu'on vit ensemble en ce moment et je veux en profiter au maximum.. . De tout ce que tu pourras m'offrir. » dit-il d'une voix douce, lui montrant qu'il était là pour elle et qu'il ne comptait pas lui faire des promesses inutiles. Par la suite, il devina bien la maladie de la jeune femme. « Tu ne me gâches pas mes vacances. On va en profiter ensemble... D'accord ? Tu me dis si ça ne va pas, je m'occuperai de toi. Mais saches que je ne vais pas avoir de la pitié ou autre. Je veux juste être là parce que notre rencontre est vraiment incroyable et je pourrais difficilement l'oublier. »

Bambi ne savait guère comment réagir face à l'inquiétude manifeste du jeune homme. Elle n'y était plus habituée, car cette dernière paraissait si sincère que l'italienne en fut touchée en plein cœur. Pour sûr, dernièrement, cela ne lui était pas arrivé souvent... Je sais que tu ne me forceras jamais. Je crois que je l'ai compris le soir même de notre rencontre, alors que tout s'est déroulé si naturellement entre nous, alors que nous n'avons jamais fait que nous frôler... reprit-elle d'une voix tendre, avant que sa toux ne revienne gâcher ce beau moment. Même ça, la jolie brune ne pouvait pas l'exprimer sans craindre de s'étouffer à moitié... Je veux profiter moi aussi, ne pas penser à demain, ne penser à rien d'autre... je crois que j'aurais trop peur que tout ceci ne soit qu'un beau rêve et que demain matin tu disparaisses... soupira-t-elle en se redressant pour venir sur les genoux d'Adrian, picorant un nouveau baiser avant de le serrer sans ses bras. Une façon comme une autre de le remercier de ne pas la prendre en pitié, mais aussi d'être là, de ne pas fuir, tout simplement. Je ne veux rien oublier. Même si d'aventure je venais à disparaître, je continuerai à veiller sur toi... mais pour l'heure, je suis là, avec toi. Quitte à repousser mon départ. Nos retrouvailles, c'est une chance insolente, non ?

Adrian était sincèrement inquiet pour l'état de la jeune femme. C'était la première fois qu'il vivait cela. En effet, quand sa petite amie tombait malade, il n'était pas aussi inquiet... Peut-être parce qu'elle était en médecine comme lui. Fin, s'il y réfléchissait réellement, il pourrait comprendre qu'il n'était pas aussi proche d'Elena qu'il ne l'était de Bambi à ce jour. « J'exprime souvent ce que je ressens ou ce que je veux par mes actions. J'ai voulu que tu saches à quel point notre rencontre a eu de l'importance pour moi et que pour le moment, je préfère qu'on aille à notre rythme. » sourit-il tout en lui caressant doucement la joue. « Ce n'est pas un rêve et je veux que tu dormes avec moi ce soir ! » demanda-t-il doucement. Il lui rendit son baiser tout la serrant tendrement dans ses bras. « Je sais que tu veilleras sur moi... Mais pour le moment, on va veiller chacun sur l'autre pour profiter au maximum de nos retrouvailles. D'accord ? »

Bambi se trouvait un brin déboussolée par tant de bienveillance et de gentillesse. Elle qui venait de connaître le mépris et l'égoïsme à l'état pur, elle s'étonnait encore d'être capable d'éprouver autre chose que frayeur et ressentiment. Mais sa rencontre avec Adrian changeait la donne... non seulement il l'avait en quelque sorte sauvée des griffes d'autres hommes, mais il la sauvait encore aujourd'hui, en veillant sur elle. Je ne comptais pas dormir ailleurs... même si méfie-toi, dans mon sommeil j'ai tendance à être un peu trop câline et collante rit-elle doucement contre les lèvres du bel australien, incapable de rester aussi sérieuse sur la durée. Ces vacances lui offraient une bouffée d'air frais... Je me rends compte à quel point on se ressemble et le simple fait que tu veuilles que l'on aille à notre rythme me plaît. Vraiment... je n'ai pas l'habitude d'être aussi bien traitée. Je veux continuer à te connaître. Savourer ces retrouvailles ainsi...

Cette jeune femme avait transformé le jeune Australien. Il voulait vraiment faire en sorte qu'elle aille beaucoup mieux maintenant. Il ne s'attendait tellement pas à la voir aussi mal aujourd'hui... En plus, sa maladie était assez grave sachant qu'elle semblait avoir abandonné l'idée d'être sauvée. Il pourrait la prendre en pitié mais ce n'était pas son genre. Il faisait en sorte de l'aider et de lui faire comprendre qu'il n'allait pas du tout l'abandonner. « Je n'attends pas moins de toi... Je vais probablement être très tactile... » sourit-il malicieusement, tout en continuant à l'embrasser. « Que veux-tu savoir de plus sur moi alors ? On se fait une petite soirée confidences. »

Bientôt, l'ambiance de la pièce, qui s'était faite plus pesante, fut peuplée par un rire cristallin : celui de Bambi. Savoir Adrian tactile allait très probablement pousser inconsciemment son esprit à être d'autant plus demandeur, et ce dans les ténèbres de la nuit, alors qu'elle serait au repos. A croire que quoi qu'ils fassent, leurs deux corps se retrouvaient irrémédiablement attirés l'un vers l'autre. Je crois que ce sera un peu comme si tu étais le métal et moi l'aimant... mais j'aime ça, je ne plaiderai pas coupable de t'avoir fait physiquement des avances en revanche, ce sera la faute de mon inconscient ! rit-elle de plus belle, son visage s'illuminant aussitôt. Cette soirée confidence promettait, et si elle quitta les genoux du bel australien, après un nouveau baiser, ce ne fut que pour commander une nouvelle bouteille de leur meilleur champagne ainsi que des mignardises au room service. Pour ne pas mourir de faim... murmura-t-elle, cabotine, avant de revenir d'un pas félin vers le lit. Ce qui t'a poussé à quitter ta contrée natale, à choisir médecine et à... avoir un tel corps de rêve !

L'ambiance pesante qui s'était installée à cause des toux de la jeune femme disparut. Cela fit plaisir à Adrian... Il ne voulait pas briser la bonne entente qu'ils avaient créée ensemble. Il sourit malicieusement à ses dires, avant de rire avec elle, parce qu'au moins son amante retrouvait son beau sourire. « J'aime ça aussi. Et je veux continuer à te faire des avances comme ça... J'ai envie de toi, vraiment beaucoup mais je veux apprendre à te connaître pour que notre première fois soit inoubliable. » avoua-t-il tout en rougissant légèrement. Lorsqu'il proposa de se faire une petite soirée confidences, elle en profita pour quitter ses genoux et d'appeler le room service afin de commander du champagne et des amuses-bouches. « C'est parfait » sourit-il d'un air taquin, tout en l'accueillant de nouveau dans ses bras alors qu'elle lui demandait ce qui l'avait poussé à quitter sa contrée, à choisir la médecine et la dernière question... Cela le fit rire. « Je ne veux pas me vanter... Mais j'ai toujours eu un corps aussi beau. Et comme je fais du surf, je suis toujours bien bronzé. C'est comme ça qu'on m'a repéré pour être mannequin. » admit-il sans fausse honte, puis il reprit plus sérieusement : « Je suis né au Japon, parce que mon père était l'ambassadeur de l'Australie à ce moment-là.... Et pour information, mon anniversaire approche à grand pas. Et j'ai choisi la médecine parce que j'aime aider les autres. ». Il s'interrompit de nouveau, en lui volant un nouveau baiser, puis il reprit : « A ton tour. Et que fais-tu dans la vie ? »

Adrian ne fut pas le dernier à rougir, les joues de Bambi suivant le même chemin rien qu'à imaginer leur première fois. Avec ce qu'ils connaissaient l'un de l'autre, de leurs fantasmes respectifs, cette dernière ne pourrait qu'être mémorable... et pourtant, tout comme lui, l'italienne ne souhaitait pas presser les choses. Je veux que ce soit tellement parfait que tu ne pourras pas m'oublier... murmura-t-elle à son oreille, la frôlant à peine de ses lèvres une fois sa petite commande au room service effectuée. La soirée promettait d'être merveilleuse, placée sous le signe des confidences, aussi l'esprit de la jolie brune se mit en alerte dès le début de son discours, n'en perdant pas une miette, entourant le cou du jeune homme à l'aide de ses bras au passage, afin de coller leurs deux corps l'un contre l'autre. Le Japon... quel beau pays ! Pour ma part, je suis en médecine également... surprise ! Je crois que c'est toute ma vie, aider les gens. Lors de mon temps libre, je suis clown pour enfants malades dans un centre spécialisé, je les adore. Je ne me vois pas faire autre chose... fit-elle avec émotion, sans aller jusqu'à avouer que la perte de son bébé, il y a plusieurs années, avait tout déclenché. C'est quand ton anniversaire ?! Il faut que l'on se fasse un truc de déglingo !