Pour un peu, les nigauds étaient déjà partis et Bambi poursuivait sur sa lancée sans s'en rendre compte. Jouer son rôle à merveille l'extirpait si agréablement de la morosité actuelle de son existence qu'elle n'aurait su s'en priver. Il faut dire que les bonbons ne seront pas les seules gourmandises... surenchérit-elle de plus belle avant de se rendre effectivement compte de leur solitude. Parfait. Un petit rire outrepassa la barrière de ses lèvres, l'italienne ne s'étant pas amusée d'une situation depuis très, très longtemps. Cet inconnu lui permettait oublier beaucoup de choses et, d'une œillade énigmatique, elle semblait le remercier... sans pour autant accepter ses compliments. Pardonnez-moi si je vous paraît trop timide ou modeste mais ce n'est pas une façade. A force d'entendre le contraire de proches ou d'être trahie, on fini par s'en persuader je suppose... la confiance en moi n'a jamais été mon fort expliqua-t-elle sans même savoir pourquoi, afin qu'il ne se fasse pas de fausses idées. Pourtant ils ne se reverraient sûrement pas après cette soirée et pourtant, la timide brune n'avait pu décemment retenir ses paroles. En revanche pour retenir l'attention, j'utiliserais plutôt les sous-vêtements en bonbon plutôt qu'une noyade fake ! donna-t-elle aussitôt le change par l'humour, son sourire illuminant ses traits comme s'ils étaient baignés et bénis par la lumière de la lune. Les deux jeunes gens se vouvoyaient toujours et pourtant, cela ne dérangeait nullement Bambi, trouvant cet échange agréable, reposant et... si plaisant qu'elle ne se voyait pas l'interrompre pour quelque raison. A votre aide digne d'un vrai chevalier servant et à notre jeu presque coquin ayant réussi à gêner ces sales types ! trinqua-t-elle dans les yeux, sans le quitter une seconde, même lorsqu'elle but une première gorgée. Vous voyez ? Je vous avait dit que vous m'en diriez des nouvelles ! Règle numéro une : me faire confiance ! rit-elle doucement car évidemment, elle plaisantait.

Bien que les connards les eurent déjà faussé compagnie parce qu'ils en avaient trop entendu, la jeune femme ne cessait de surenchérir poursuivant ce petit jeu de séduction qui s'était créé tout naturellement entre eux. Adrian ne pouvait pas s'en plaindre, même s'il n'était pas du tout habitué à ça. En effet, il n'avait eu que deux ou trois petites amies et le nombre de ses vraies conquêtes ne se comptaient que sur les doigts de la main à vrai dire. Elle avait finalement remarqué qu'ils étaient enfin seuls donc un rire parcourut ses belles lèvres que l'Australien voudrait bien goûter, et pourtant elles étaient si proches mais il fallait y aller en douceur. Du coup, ils commençaient à faire réellement connaissance. Il ne mit guère longtemps à comprendre que la jeune femme semblait avoir du mal à accepter les compliments. Elle expliqua finalement les raisons qui la forçaient à refuser ses compliments. « Vous n'avez pas à vous excuser. Par contre, je suis sincèrement navré que vous ayez vécu cela. Moi-même, j'ai connu le goût de la trahison alors je peux vous comprendre et surtout je ne vous jugerais pas. » répondit-il doucement, la gratifiant d'un sourire lumineux alors qu'elle rajoutait sur un ton de l'humour qu'elle utiliserait les sous-vêtements en bonbon afin d'attirer l'attention sur elle, plutôt que feindre une noyade. Adrian ne put s'empêcher de rire à cette réplique. « C'est une information que je vais noter » la taquina-t-il, le visage radieux comme il ne l'avait plus été depuis quelques semaines. Cette échange était vraiment agréable tout de même, ça changeait un peu de son quotidien : de toute façon, il souhaitait clairement sortir de sa zone de confort et c'était pour cela qu'il avait opté pour l'Université d'Harvard afin de poursuivre ses études de médecine. Les boissons arrivèrent finalement, du coup c'était le moment de porter un toast à cette rencontre inattendue mais qui valait clairement le détour. Il n'échangerait sa place pour rien au monde. Dès le moment où ses lèvres entrèrent en contact avec le breuvage, il eut une réaction de surprise parce qu'il ne s'attendait guère à ce que ça soit aussi délicieux. « Je vais également le noter. Je vous remercie de m'avoir recommandé ce choix... D'ordinaire, je ne bois que des cocktails brésiliens mais celui-ci est une pure merveille. » commenta-t-il avec élégance sans la quitter des yeux, puis il s'interrompit légèrement pour s'approcher un peu plus d'elle pour lui murmurer à l'oreille d'une voix sensuelle: « Je n'ai rien d'un chevalier servant, mais notre petit jeu coquin a été une vraie réussite. ». Souriant légèrement, il revint à sa place pour boire une gorgée de sa boisson.

Bambi aurait tout à fait pu se rendre compte plus tôt de la bulle dans laquelle ils se trouvaient tous deux, dépourvue de la présence des importuns. Bien que ces derniers avaient manqué de gâcher la soirée de l'italienne, cette petite joute coquine rattrapait beaucoup de choses... et donnait un brin de légèreté à ce qui aurait rapidement devenir un soirée pesante. L'australien n'était pas seulement agréable à regarder, il était gentleman et agréable à écouter, à provoquer. Mais le rire de la timide brune mis un terme à ladite provocation... il ne fallait pas aller trop loin. Je suis navrée que l'on vous ai trahi... il n'est rien de plus amère que la trahison d'un proche alors que l'on croyait dur comme fer à une histoire, et que l'on était prêt à s'y jeter corps et âme... on ne m'y prendra plus. Les prunelles turquoises de l'italienne se perdirent un instant sur l'assemblée, se surprenant à envier les couples fusionnels se murmurant à l'oreille des mots tendres, les lèvres qui se frôlaient, les corps qui s'embrasaient d'un seul geste. Elle ne connaîtrait plus cela... Ah oui, vous allez la retenir ? éclata-t-elle de rire en regardant à nouveau Adrian, son visage changeant radicalement d'expression, s'illuminant à nouveau. Elle venait de passer des ténèbres à la lumière en un dixième de seconde, profitant de cette rencontre inattendue que lui offrait le destin. Malgré le fait qu'elle soit mourante, Bambi voulait croire au destin, ainsi qu'aux belles choses... son côté optimiste et romantique, sans nul doute. Il ne faut quand même pas me faire confiance sur tout... je risquerais de vous perdre... plissa-t-elle les paupières d'un air énigmatique et sexy, son sourire ourlant une expression des plus coquines. Mais je ne serais pas contre découvrir une boisson brésilienne à vos côtés... admit-elle alors qu'à son tour, il faisait preuve d'une modestie l'honorant à tout point de vue. Subitement sérieuse, la brunette pencha légèrement la tête sur le côté, étonnée. Ne soyez pas modeste, vous m'avez sauvée... et inspirée !

Dommage que ça soit terminé, mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses non ? Adrian s'était pris de passion pour ce rôle improvisé et ce petit jeu coquin qui s'était installé avec aisance, ça lui avait vraiment plu. Du coup, il ne pouvait nier qu'il avait ressenti une petite pointe de déception lorsque le jeu avait pris fin pour qu'ils retrouvent leurs vraies personnalités. Mais au final, c'était encore plus intéressant maintenant parce qu'ils apprenaient à se connaître. Ils se trouvèrent un point commun non négligeable mais le jeune homme ne souhaitait guère s'étendre sur le sujet parce que c'était encore douloureux, et il se doutait que pour elle aussi c'était trop frais encore. « Vous avez tout à fait raison... Et je pense que personnellement, je ne referais plus la même erreur. » dit-il avec un petit sourire, parce qu'il ne voulait pas gâcher la belle soirée qu'ils venaient d'entamer ensemble. Du coup, le changement de sujet était de mise et la jeune femme avait alors parlé de sa préférence pour attirer l'attention. Il ne put s'empêcher de dire qu'il allait noter cette information, et comment dire, ses mots firent rire son interlocutrice aux éclats. Le rire de la belle italienne était assez électrisant tout de même. « Dans l'espoir que cela arrive » sourit-il malicieusement. Cette rencontre était vraiment intéressante tout de même. Comme quoi le hasard pouvait parfois faire bien les choses. Maintenant qu'ils étaient servis avec leurs boissons, il s'était mis à goûter et le trouvant parfaitement à son goût, il avait fait part de son admiration en ajoutant qu'il comptait lui faire confiance pour la suite. « Je veux bien me perdre... Si c'est avec vous » rétorqua-t-il sans se défaire de son sourire malicieux qui s'agrandit instantanément lorsqu'elle admit qu'elle aimerait bien découvrir une boisson brésilienne avec lui. Finalement il s'était approché d'elle pour lui murmurer qu'il n'était pas un chevalier mais qu'il avait apprécié leur petit jeu qui fut une réussite. Sa réponse le fit sourire et le flatta légèrement dans son égo. « Vous m'en voyez ravi alors. » répondit-il en levant son verre à l'attention de l'italienne avant de boire une lampée. Soudain, son sourire s'illumina parce qu'il venait d'avoir une petite idée. Il en fit aussitôt part à l'italienne. « Que direz-vous de jouer un petit jeu ? Afin que nous apprenions à nous connaître un peu plus... ». Il avait dit cela avec un sourire bien coquin pour qu'elle comprenne où il voulait en venir.

Bambi ne pensait pas tomber sur quelqu'un avec qui elle serait capable de jouer un petit jeu aussi coquin sans qu'aucune conséquence ne soit de mise. Non pas que la déception ne l'ait pas marquée une fois le jeu terminé, mais ce sentiment fut extrêmement fugace : l'italienne apprenait à ses dépends combien les hommes prenaient ce qu'ils désiraient et abandonnaient aussi sec si cela pouvait servir leur petite cause personnelle. Ce presque parfait inconnu ne lui semblait pas être comme les autres, mais la prudence restait hélas de mise, malgré leur point commun de taille... la blessure béante de son cœur l'empêchait de réagir de manière spontanée, comme elle l'aurait fait en d'autres circonstances. La jolie brune jouait, mais ne s'impliquait pas. Une armure bien solide que celle-ci face à l'adversité et le peu de temps lui restant à vivre... qui diable voudrait partager le quotidien d'une mourante ? L'espoir que cela arrive, hein... reprit-elle d'un ton taquin et sensuel d'un même temps, évitant désormais le sujet de leurs trahisons respectives. Inutile de mettre mal à l'aise son sauveur alors que jusqu'ici, la conversation était tellement agréable et piquante. Avec moi ? Les joues de Bambi se mirent à rougir violemment face à ce nouveau compliment derrière lequel se cachait une vérité somme toute très étonnante. J'espère ne pas être trop fade pour vous... fit-elle d'une voix douce et suave, ses iris devenant de plus en plus brûlantes. L'alcool n'y était pour rien, elle avait à peine bu. L'italienne devait se reprendre de toute urgence et ne pas se laisser berner par quelques belles paroles, sans être certaine de leur fondement... en revanche, la proposition de jeu de l'Australien ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde, et la demoiselle se pencha légèrement, les yeux pétillants, vivement intéressée, tout en se mordillant la lèvre inférieure : mais je ne peux qu'en dire du bien ! Éclairez donc ma lanterne sur ce fameux jeu...

Vraiment cette rencontre allait rester dans sa mémoire comme un souvenir impérissable parce que c'était étonnant à quel point les deux jeunes gens s'entendaient bien au point de jouer à un truc aussi coquin sans problème. Adrian savait bien jouer la comédie grâce aux comédies musicales dans lesquelles il avait performé étant plus jeune mais là c'était en réel et c'était pleinement réussi. Néanmoins après qu'ils se soient retrouvés seuls et qu'ils se soient un peu présentés, les compliments avaient alors fait leur apparition mais il avait vite remarqué que l'italienne ne les acceptait pas aussi facilement que les autres femmes. Lorsqu'elle lui expliqua les raisons pour lesquelles elle avait autant de mal à accepter ses compliments, il ne put s'empêcher de constater qu'ils avaient un point commun indéniable mais une sorte de barrière les séparait tout de même. Ce n'était pas plus mal, parce que ça serait bête de craquer pour s'écrouler lamentablement ensuite. Oui il avait de l'espoir qu'elle attire un jour son attention avec ces sous-vêtements en bonbon. Il avait dit cela avec un ton bien taquin et elle en fit de même, prouvant ainsi qu'ils n'avaient pas vraiment fini avec leur jeu coquin. Qu'importe, il lui avoua qu'il apprécierait l'idée de se perdre mais avec elle... La réaction de l'italienne lui fit plaisir, intérieurement : la voir rougir ainsi flattait clairement son égo, même si ce n'était pas son genre. « Vous n'êtes pas fade du tout. Pour le moment, je découvre une belle italienne qui manie bien l'art du jeu coquin. Pour une rencontre inattendue, c'est incroyable. Je suis ravi d'être venu vous sauver. » avoua-t-il avec sincérité, même s'il se doutait qu'elle allait mettre des pincettes sur ses mots vis-à-vis de ce qu'elle avait vécu. Il ne lui en tiendrait pas rigueur, puisqu'il avait une idée plus intéressante désormais. Cela leur permettrait de ne pas penser, juste de profiter de leur soirée. « Du coup, que direz-vous de jouer à je n'ai jamais ? Mais au lieu de boire tout simplement, nous nous déshabillons aussi. Et au-delà, nous pourrons instaurer des gages ou autre. » proposa-t-il avec un ton bien sensuel, parce qu'il voulait vraiment voir où cela les mènerait. Il voulait continuer à se taquiner sexuellement avec Bambi, parce que c'était vraiment trippant.