« elle me manque tous les jours, mais je ne voulais pas laisser ma mère avec mon beau-père, il est space » c’est un gros manipulateur et un gars qui trempe dans des affaires pas claires. ma mère, bien trop naïve s’est laissé séduire à une période critique et boum. même si je lui reproche le divorce, elle reste ma mère, je ne pouvais pas l’abandonner avec ce fou. bref, on discute ensuite de ton appartenance à la noblesse. tu m’apprends la complexité de la chose et je hausse simplement les épaules. l’argent c’est l’argent. ceux qui disent que le pognon ne fait pas le bonheur, j’suis pas d’accord les gars. « qui t’empêche de faire ce que tu veux ? ils vont te tuer si tu mets du vernis rose pupute ? » je fais ensuite le beau gosse, je me la pète en crachant sur mes « coéquipiers ». mais en voyant que tu nous fous tous dans le même panier, je fais le gamin. je te crache stupidement dessus. la bagarre s’accentue. tu me sautes dessus et m’écrases avec tes cinquante kilos tout mouillés. au bout d’un certain temps, je lâche prise. je ne résiste plus. je me laisse flotter comme un vulgaire déchet. j’ai la face dans l’eau, les oreilles à demi-immergées. je t’entends m’interroger. je ne réponds pas. j’ai envie de rire, mais si je ris, j’avale de l’eau et là, je me noierais vraiment. je commence à manquer d’air et crétin comme je suis, je préfère décéder là que d’arrêter ma supercherie. tes petites mains finissent ensuite par me secouer et me ramener sur le bord. aussi flasque que du flamby, je m’écroule sur le sable en essayant de jouer au cadavre. lorsque d’un oeil à moitié clos j’aperçois que tu t’impatientes, je sursaute comme si mon coeur venait d’être ranimé « pas d’ambulance non ! je suis revenu » me redressant sur mes genoux, je m’avance vers toi les bras tendus en avant, les mains tombantes, comme un fichu zombie « j’ai faim ! moi vouloir chair fraîche de duchesse » enroulant mes doigts à ton petit cou, je croque ensuite à peine dans ton épaule. « mh, bon goût la philippa »

« il n’a rien pour être aimé et à mon avis, il trempe dans des affaires pas très claires, ne le répète pas hein » je ne voudrais pas qu’on lui tombe dessus parce qu’on choperait aussi ma mère dans l’histoire pour complicité relative à l’amour. bref, ma vie n’a rien de trépidante comparé à la tienne. « je vois, donc tu sembles coincée à porter des tenues où tu ne peux pas respirer jusqu’à ta mort.. » finalement, je préfère être moi, merci pour ta franchise ma chère. et nous voilà dans une bataille d’eau enfantine jusqu’à ce que je me mette à jouer au mort pour tester tes réflexes de secouriste. franchement, respect, j’ignore comment tu as fait pour traîner l’épave d’un mètre quatre vingt dix que j’suis. ta réaction me ferait presque pleurer de rire, mais je m’en empêche. je commence à me relever, recouvert de sable. je m’avance vers toi comme un zombie et je croque dans ta peau, pas trop fort hein, juste à peine pour que tu sentes l’emprunte de mes dents d’vampire. « ça dépend, je trouvais que l’occasion s’y prêtait » bah oui, j’ai fait le mort, je reviens à la vie, forcément que je deviens un mort-vivant assoiffé de sang, de chair et surtout de fille ultra mignonne comme toi. « excuse moi si je t’ai mise mal à l’aise, c’est l’histoire de ma vie » haussant les épaules et me relevant difficilement, je cherche mon équipe qui disparait au loin. les enfoirés, ils m’ont oublié alors que j’ai tout fait. « eum, je suis ravi de t’avoir rencontré et mordu » j’suis couvert de microbes, j’lutte, j’lutte vraiment pour ne pas courir dès maintenant pour prendre une douche et me débarrasser de toute cette crasse. « tu as bon goût philippa et j’espère que tu trouveras le moyen de vivre ta vie comme tu le souhaites.. »