Les lèvres pincées, je me répète sans cesse de ne rien dire, de laisser couler. Qu’il ne s’inquiète pas, je ne vais plus rien du tout mentionner ce que je peux ressentir, ni à lui, ni aux autres. Me faire réprimander de la sorte, comme si j’étais un gamin de cinq ans qui venait de caser un objet de famille, me donne un goût amer dans la bouche. En fait, je suis beaucoup plus atteint que je ne le croyais. Qui suis-je en réalité ? Pourquoi est-ce que j’agis de la sorte ? Mon coeur bats à tout rompe, ses paroles compriment mon estomac. Je dois m’y faire, c’est moi qui l’a proposé. Et il recule, il recule et je le sens m’échapper d’entre les doigts. Je ne peux rien faire pour le retenir. « Très bien, alors ! » Je soupire, après avoir pris une grande inspiration. « Tant mieux ! » Oui, je faisais un peu mon indifférent, même si en réalité, j’avais envie de me bomber le torse et crier victoire, de savoir que j’ai été le seul mec à l’avoir touché de cette manière. Je suis pas qu’un peu fier, pour le coup. Un coup de langue passé sur mes lèvres pour les humidifier et je le regarde. « Et si on agissait comme deux hommes normaux qui prennent une bière ensembles ? » Ouais, c’était bien ma façon de l’inviter à lui payer une consommation.

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J’avais envie de l’embrasser là, parce qu’il était craquant quand il était gêné. Mais je ne pouvais pas, on était pas dans un bar gay, on allait forcément nous reconnaître et je n’étais pas si imbibé d’alcool pour pouvoir faire ça en public. Alors ouais, je me contentais de le regarder, de le bouffer du regard tout en ayant cet air mécontent. Après tout, il avait failli tout faire capoter. Et si CS avait pu voir ce qui s’était passé entre nous, si CS avait pu ne serait-ce qu’entendre les mots qu’il a dit ? Non, je ne voulais pas ça. Ni pour lui, ni pour moi. S’il faisait le mec indifférent là, ça m’était égal. Je ne voulais que lui et j’osais espérer que la réciproque était de mise. Mais ce n’était pas le lieu, non. Si on devait continuer de parler de tout ça, c’était dans un lieu clôt, comme sa chambre ou la mienne. « Ok, à condition que t’arrêtes de me bouffer du regard… ou d’humidifier tes lèvres » que je disais, avant de me rapprocher pour lui parler à l’oreille « Ça me donne envie de t’embrasser » suffisamment bas pour qu’il soit réellement le seul à entendre ce que je venais de dire. Me reculant, j’esquissais un sourire avant de repartir vers le bar, histoire d’avoir droit à ma conso qu’il allait m’offrir.

Gêné et mal à l’aise, je me devais d’agir. Et si je n’avais pas envie qu’il continue à me réprimander de la sorte, autant l’inviter à boire un verre. Nous sommes capables d’agir en hommes civilisés, capable d’être deux potes qui boivent un verre ensemble. Même si à l’heure actuelle, j’avais plus envie de lui enlever les vêtements sur le dos. Je t’ai donc proposé cette consommation et tes paroles me clouèrent une fois de plus sur place. « Veux-tu que j’arrête de respirer, une fois partie ? » Mais en même temps que je te disais ça, tu t’approchais de mon oreille pour ajouter autre chose. « Oh... » Et ce sourire, qui était disparu, revient aussitôt. Je te suis vers le bar, me faisant violence pour garder mes mains, qui se voulaient une fois de plus baladeuses, près de moi. Dès que je me suis assis à ses côtés sur le tabouret du bar, je t’ai dit d’un ton nonchalant, comme si je parlais d’un tout autre sujet, en te regardant droit dans les yeux. « T’es pas le seul. J'espère que tu l'sais. » Que c’était frustrant d’être assis là, à ne rien pouvoir entreprendre. Sauf que je ne pouvais pas m’empêcher de te bouffer du regard, pas après ce que tu m’as dit. « Tu prends quoi ? Et s’te plaît. Pas de Tequila. » Oui, je faisais référence à notre toute première soirée. « J’ai bien envie d’essayer autre chose, là toute suite. » J’ai remarqué un dépliant de consommations un peu plus loin sur le bar, je me suis donc étiré pour que mon corps passe par-dessus le tien, de sorte à ce que tu puisses sentir mon parfum. Tu m’as déjà dit que je sentais bon, alors oui, j’avoue, j’en joue. J’ai pris tout mon temps afin d’attraper ce dépliant et tu savais que je faisais exprès.

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J’étais totalement un autre homme quand il était dans les parages. Comme s’il captait toute mon attention d’un coup d’un seul, sans qu’il n’ait rien à faire. Forcément que j’avais en tête tout ce qui se passait dans les chambres qu’on habitait quand il était proche de moi et l’envie me tiraillait le bas ventre de recommencer à chaque fois. Mais il fallait qu’on fasse profil bas, surtout en public. Certes, on vivait des moments intimes ensemble mais je n’étais pas prêt à ce que ça s’ébruite. D’où le fait que je l’engueulais sans aucune retenue. Non mais ouais, s’il te plait, nique pas tout. Ouais, je partais pour mettre une certaine distance entre nous et je me retrouvais au bar, très vite rejoint par lui, juste à côté de moi. Comme des potes on a dit. Ouais, comme des potes. C’est ce qu’on est dans le fond, avec plus si affinités. Bon, y’avait clairement plus vu que je kiffais me retrouver sous lui.. Merde Jax, calme tes ardeurs. « Je le sais » Et je tentais de pas trop m’emballer avec ces simples paroles. Parce que c’était de toute évidence un déclencheur de tout ce qui pouvait se déchainer chez moi. « Comment ça pas tequila ? T’en as pas de bons souvenirs ? » que je disais en rigolant, parce que moi, c’était d’excellents souvenirs en fait. Mais il semblait avoir autre chose en tête et c’était de mon côté que son attention était attirée. Un dépliant et voilà qu’il se penchait sur moi, me faisant alors perdre la tête à sentir son odeur… Putain Davi. « Tu te rends compte qu’on va devoir finir la soirée dans ta chambre » que je disais à son oreille avant qu’il ne se replace bien sur son tabouret. Non mais parce que je capitulais. On passe un moment ici mais par la suite, ça se règlerait dans le lit.

Tu me mets à rigoler, te moquant bien de ma gueule lorsque je te demande de ne pas choisir de Tequila. De mauvais souvenirs, dis-tu ? Si tu savais comment c’est loin d’être le cas. « En fait, j’dirais de trop bons souvenirs. » Et c’est ça le problème. Je ne dois pas faire en sorte de me rappeler de cette soirée, puisque je le veux ou non, les idées me viennent facilement en tête. Et comme nous avons conclu que ce soir, c’était une soirée entre potes, même si je n’étais clairement pas d’accord, je ne devais absolument pas penser à ce genre de chose, lorsque tu es près de moi. Sauf qu’évidemment, je n’ai pas dit mon dernier mot, j’ai bien envie de te tester un petit peu et lorsque je me penche au-dessus de toi pour attraper le dépliant contenant les spécialités du bar, je t’ai sentis tressaillir légèrement. Est-ce que je vous ferais de l’effet, Monsieur Rowan ? Je crois bien que oui, moi avec ce que tu viens de me dire. Le problème, c’est qu’en reprenant ma place initiale, j’ai perdu pied, tombant littéralement de ma chaise. Je me suis retrouvé les deux fesses sur le sol alors que j’ai commencé à rire. Je ne suis même pas ivre, en plus. Regarde l’effet que tu m’fais bordel. « Programme intéressant ! Bien envie d’en connaître davantage. » Dis-je en reprenant confortablement ma place sur le tabouret. Je te regarde à peine quelques secondes et détourne le regard soupirant tout en secouant la tête. Si on continuait à se bouffer du regard de cette façon, n’importe qui dans cette salle pourrait aisément comprendre la tension sexuelle qui nous habite. « Pour moi ça serait ce truc-là. » Dis-je pointant le verre en question dans le dépliant « Et pour lui… Demandez-lui ce qu’il a envie ! » C’est n’importe quoi, le simple contacte, voire frôlement de nos peaux me donnaient quelques frissons très agréables.

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« Mh je préfère ça » que je finissais par dire au jeune homme. Oh oui, des bons souvenirs pour le coup, c’était ce qui définissait la première nuit passée ensemble. Et puis même celles qui ont suivi par la suite. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il jouait de cette attirance que je ressentais pour lui, que j’avais et que j’étais incapable d’éteindre. Il se frottait à moi, me laissant l’opportunité d’humecter son odeur qui se présentait à moi. Davi était de ceux qui jouaient un peu trop avec le feu et pour le coup, j’appréciais un peu trop ça, malgré tout le public autour de nous. Mais ouais, je me calmais, je me contenais pour éviter de lui sauter dessus d’un coup d’un seul devant tout le monde. Sauf que voilà, plutôt que de se remettre tranquillement en place, il tombait le cul par terre, ce qui avait le don de me faire bien rire. Est-ce qu’il avait bu sans me le dire ? Je crois pas pourtant, mais il était de toute évidence bien maladroit. « Je crois que t’as eu l’avant goût… littéralement. Tu vas en rester sur le cul » que je disais en rigolant, pour le taquiner avant qu’il ne se réinstalle à côté de moi pour appeler le barman et commander ce qu’il voulait. « La même chose pour moi » Allez, on va voir si lui comme moi avions les mêmes goûts, même si je ne me faisais pas de souci pour ça, je lui faisais confiance, j’allais kiffer à tous les coups.

Les fesses sur le sol, je monte de nouveau sur le tabouret comme si de rien était, mais le grand sourire au visage. Autant être capable de rire de soi-même, non ? « Ah ? Et qu’est-ce qui te dit que c’est moi qui vais en prendre cher ? » Nous allons voir en réalité comment tout allait se passer, mais nous n’étions certains de rien. Je te regarde, sourire malicieux au visage, me mordillant ensuite la lèvre. Commande passée et devant nous, je n’étais plus certain d’être satisfait de mon choix. Il avait l’air bien sûr le dépliant, mais devant nous, c’était tout autre chose. Plissant le nez, je me retourne vers toi pour finalement te dire : « On se bouche le nez et on avale ? » Je sais que tu es plus aventureux que moi en ce qui concerne l’alcool, il ne suffit que de se rappeler de la première fois que nous nous sommes vus et que tu as avalé ce vers dans le fond de la bouteille de Tequila. Avec toute la détermination du monde, j’ai essayé ce mélange qui au final, n’était pas mauvais. J’ai même fait signe au barman pour en avoir un autre. « Comme ça… c’est ça ton genre de femme ? » Dis-je reportant mon attention sur toi, faisant référence à cette greluche avec qui tu étais plus tôt. D’un côté, j’espérais une réponse négative de ta part, mais tu avais l’air particulièrement attiré par sa carrure et sa manière d’être.

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« J'ai décidé » que je disais d'un sourire narquois, bien décidé à prendre les choses en main dès qu'on sera juste lui et moi. Et puis, on savait tous les deux qu'on avait tendance à se laisser totalement aller quand on était entre quatre murs, histoire de convenir à nos envies les plus primaires. Donc lui comme moi allons prendre cher, ça ne m'était pas du tout choquant dans les faits. Alors que je le suivais sur le choix de sa boisson, c'était une fois qu'elle était face à moi, le nez au dessus qui reniflait une odeur nauséabonde que je finissais par regretter. Pourquoi le suivre quand on pouvait s'enfiler de la tequila tranquillement. « On a pas vraiment le choix en fait » que je disais au garçon, grimaçant en regardant la boisson devant nous. Mais quels choix de merde il pouvait faire putain. Et en même temps que lui, j'avalais le contenu de ce verre et.. ouais bon, c'était pas si mauvais. C'était vraiment l'odeur qui n'allait pas. Et peut-être que je n'étais pas aussi téméraire que Davi, je préférais commander de la tequila par la suite, c'était bien mieux pour le coup. « Tu t'intéresses à mes choix en matière de femmes ? C'est pas toi qui me disait qu'une certaine Novella était chaude comme de la braise et t'attendait ? C'est un peu pareil pour moi. Je veux juste une chaudasse pour répondre à mes besoins »

Ces trois petits mots avaient quelque chose d’érotique sortant de ta bouche. Comme ça, tu avais tout décidé pour nous deux, mh ? Je devais me parler afin de ne pas brûler d’étape, parce qu’avant tout, il nous fallait passer du temps sans se toucher. Comme ça, l’excitation allait finir par être à son comble. Surtout, si tu continuais à me bouffer du regard comme tu le fais de temps à autre. Et si tu savais comment ça peu me faire du bien de me sentir désiré. Les consommations arrivèrent rapidement et je me suis rendu compte de mon choix atroce. Ils servent vraiment ça ? Au final, le choix n’était pas ce que je m’attendais, mais dès que le barman passa près de nous, je me suis commandé un Jack Daniel’s. Cette fois-ci, j’étais certain de mon choix. « Ouais, j’essaye d’apprendre à te connaître, t’sais. Et y a rien de mieux que se fier à qui tu baises. Ça en dit beaucoup sur une personne, comme pour son habillement. » Bon, je disais clairement de la merde en fait, mais je suis presque certain qu’il y a une étude ou un truc lourdingue dans ce genre qui en parle. « Mais, ouais c’est logique. Sauf que… je t'ai peut-être fait passé à côté du meilleur coup de ta vie ou au contraire… Je t’ai peut-être sauvé d’une maladie non désirée. » Je me lèche les verres et prends une gorgée du whisky qu’on venait de placer devant moi. Vas-y Davi, trouve des excuses bidons pour te tirer d'affaire.

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Ouais, je savais que ça pouvait l’émoustiller et pourtant, j’ai bien dit ces mots. J’avais décidé qu’il allait prendre ce soir et si ce n’était pas maintenant, l’attente n’en était que plus langoureuse. Et puis, on avait déjà fait ça non ? Se titiller jusqu’à ce que la tension soit vraiment palpable, jusqu’à finalement craquer et se retrouver dans sa chambre, en ma compagnie et qu’on se laisse aller à nos pulsions purement sexuelles. Ouais, j’avais hâte de le déshabiller pour me retrouver face à son entièreté, je ne pouvais pas le nier. « Techniquement, je n’ai pas couché avec elle. Ça dit quoi sur moi… que je veuille continuer avec toi ? » C’était lui qui avait initié le truc pour le coup alors je ne faisais que suivre la logique, et… ouais, il se posait trop de questions Davi, si bien que j’avais un peu de mal à suivre des fois. Légèrement ouais. « On le saura pas.. mais je pense que j’ai pas perdu au change. Sinon, j’aurais bien pu rester accroché à elle. Mais ce n’est pas le cas. C’est avec toi que j’suis maintenant alors… ça veut tout dire » Haussement de sourcils et voilà que je buvais quelques gorgées de ma boisson, l’envie de le toucher me brûlant de l’intérieur. Non, pas de contact, pas si… évident. Voyant le bol de cacahuètes pas loin, je décidais de me pencher à mon tour au dessus de lui pour l’attraper, prenant bien mon temps pour que le contact entre nos deux corps se fasse et finalement, je me réinstallais, attrapant deux de ces arachides pour les avaler directement.