la deuxième épreuve du road-trip est lancée. je débarque sur la plage en slow-motion, mon tee-shirt sur l’épaule, mon boule-bite prêt à exploser à cause de l’engin que je trimballe dedans. la pression se fait légèrement ressentir, je tape la bise à mes nouveaux coéquipiers puis, j’écoute les consignes de l’épreuve d’une oreille. un parcours du combattant ? un sceau d’eau ? je pige à moitié, y a trop d’informations qui affluent. disons que je préfère mater la bombasse (camila) à côté de mon cousin que je peux pas pifrer (pluton). rapidement, on se met en cercle, on s’attribue les rôles et on me donne comme mission le premier passage à vide. ok, apparemment, personne ne me prend au sérieux et ils ont bien raison. « allez, à toute à l’heure jolie camila » un clin d’oeil charmeur plus tard, je fous le sac-à-sceau sur le dos et j’entame le parcours du combattant comme un malade. y a pas de temps nan ? pourtant j’sais pas pourquoi j’ai l’impression d’avoir le feu au cul. je grimpe à une corde et me hisse de l’autre côté de ce premier obstacle sans grand souci. -pour une fois j’suis content de faire la taille du géant vert-. je continue de courir comme un taré, je me jette les genoux sur le sable pour creuser et passer sous un tronc. j’avale du sable, je geins et je reste coincé dessous à cause de ma carapace de tortue ninja « vacances de merde ! » hurlai-je en m’extirpant du trou. j’arrive par la suite dans un amas de cordes suspendues au-dessus d’une eau trouble. je transpire. je n’arrête pas de jurer. je m’emmêle. « salopes de corde ! » criai-je en tombant lourdement sur le dos après avoir franchi ce nouvel obstacle. « le spectaaacle est booon les gaaaaars ? » plus qu’une poutre à longer au-dessus la mer pour aller remplir ce con de sceau. après dix essais à me péter les chevilles, je fous l’eau à ras-bord et je repars. ptin, j’ai l’impression de porter un cadavre sur les épaules. vas-y c’est impossible ce truc. je vais pas pouvoir tout ramener sans rien faire tomber. rien que la poutre là, je vais tout perdre..

il était temps de finalement passer à la deuxième épreuve de ce road trip. et si trouver des objets et se prendre en photo avec avait été un jeu d’enfant, j’étais pas certaine que celui-ci le soit. pas la peine d’avoir fait des grandes études pour se rendre compte que c’était un sacré parcours et.. j’étais pas la meuf la plus sportive du monde. alors certes, j’avais été dans l’équipe de cheerleading cette année et je pratiquais la gymanstique depuis que j’étais gamine mais.. ça ? c’était pas du tout la même chose. alors pendant que les garçons discutaient stratégie, je restais en retrait jusqu’à comprendre le rôle que l’on venait de m’assigner. wait, what ? j’étais la seule nana ici et j’étais celle qui devait faire le parcours avec le seau rempli d’eau dans le dos ? ptdr. ah bravo les gars, une belle brochette de mauviette que j’avais là. j’levais d’ailleurs les yeux au ciel mais je protestais pas. après tout, j’avais déjà prouvé être la plus douée sur la première épreuve, ce serait peut être ma manière de montrer maintenant que j’étais l’homme de l’équipe. bwarf, tu parles. et j’pouvais pas m’empêcher de sourire aux paroles du nouveau arrivant, phineas. jolie ? bah tiens, j’en connaissais un qui lui n’allait pas du tout apprécier le compliment. quoi qu’il en soit, j’allais prendre place à la fin du parcours inspirant un grand coup alors que le phineas en question s’en sortait.. pas trop mal ? bon, ok c’était pour être sympa mais il devait sûrement avoir besoin. « tu peux le faire, vas yyyyyy » en tant que meneuse de tête à claque, je sais encourager, faut pas croire. mais vient mon tour. j’récupère le seau qui pèse facile quinze kilos et une grimace vient déformer mon visage. comment je fais ça moi ? traverser une poutre avec ça sur le dos ? ptdr. j’vais surtout me péter le dos en deux, finir à l’hôpital et fin de l’histoire. m’enfin, j’essaie c’est déjà. passer la poutre ? done. j’ai juste un mal de chien à avancer et sachant que ce n’est que le premier passage, je le sens très mal pour la suite. passer sous un tronc ? euh.. j’fais glisser le seau pour le remettre au sol, passant sans lui sous le tronc, avant de le tirer vers moi avec peine. putain mais les gars, j’suis pas un genre de super héros, loin de là. rien que porter mes sacs de shopping ça devient une épreuve pour moi alors là ? bref, time de remettre le seau correctement et de jouer à tarzan. j’crois que c’est là que je perds le plus d’eau mais point positif, ça s’allège. pas assez pour que je me sente mieux mais j’arrive au bout faisant alors face à pluton. « j’vous déteste, sincèrement, j’vous déteste tous » maintenant, fais ta part que je me laisse doucement mourir dans le sable.

De la malchance, j’en avais. Il avait fallu que je tombe sur le cousin le pire qui soit dans mon équipe après une légère réorganisation après plusieurs désistement. Et ouais, Phineas était dans mon équipe et je me sentais plus que trahi par ceux qui organisent tout ça. Mais je devais ravaler tout ça, pour le bien de l’équipe et de l’épreuve qui nous attendait. De toute évidence, Phineas prenait le premier lot et je ne voulais juste rien avoir à faire avec lui. J’étais parti sur le troisième bout de parcours, seulement je me rendais compte que le deuxième, c’était le pire et c’était Camila qui l’avait. Damn it. Et puis quand j’entendais le cousin parler à MA Camila, ok, je voyais rouge. « Garde ta drague à deux balles, elle est pas sur le marché » ronchonnais-je. Non mais clairement, je n’avais pas envie qu’il la touche, qu’il lui parle ou même qu’il la regarde. Qu’il dégage loin. Il partait à l’aventure et j’étais bien mieux sans lui. Camila partait à son bout de parcours et je faisais de même pour le troisième bout. Quand elle arrivait au bout de son parcours, me filant le seau que je devais foutre sur mon dos. « J’suis désolé… tu voudras qu’on échange ? » Je ne savais même pas si c’était possible mais je voulais lui épargner ça sur toutes les fois où on fera le parcours. Je lui déposais un baiser sur la joue avant de me mettre rapidement en route pour effectuer les 150 mètres de courses, avant de monter sur l’échelle afin de faire tomber l’eau vers le bidet de Seong. Ouais, ça allait être compliqué mais je me lançais, en espérant faire le mieux possible.

la deuxième épreuve a l'air quand même plus sympathique que la chasse au trésor - le sport ça le connaît beaucoup plus que la chance, il n'avait même pas trouvé les menottes roses alors que c'est son truc les menottes pourtant. bon, il rejoint ses coéquipiers et ressent direct comme une tension dans le groupe entre Pluton et Phineas. Ça le regarde pas de toute manière tant qu'ils se concentrent sur l'épreuve, ils pourront toujours se battre après. Seong va à sa place, la quatrième à savoir celui qui met l'eau dans le bidet - en gros la place de celui qui se fait tuer si il vide l'eau à côté après le parcours du combattant de ses coéquipiers. Il relève la tête vers Pluton « Commencez pas à vous battre et concentrez vous sur l'eau sinon je vous noie dedans tous les deux ! » des menaces à deux balles concrètement parce qu'il est vachement chill comme mec seong il va pas noyer les gens quand même.  bon il récupère l'eau dans son seau avant de se diriger vers le bidet pour savoir combien ils en ont récupéré. ça risque d'être long pour obtenir les litres demandés.

omg. j’avais oublié à quel point c’était bon de faire rager son cousin. donc camila est un objet vendu. la pauvre. elle doit en chier avec le pot de colle. malheureusement, j’écoute peu ce qu’on me dit westerberg. si j’ai envie de flatter cette brune à forte poitrine, je le ferai jusqu’à ce que tu viennes remuer tes petits poings devant ma tronche. vive la famille hein. bref. je me tape le parcours à vide en espérant échanger les rôles par la suite. je charge la pauvre camila et je regarde le passage de relai de loin. en bout de file, un bridé renverse son sceau dans une sorte de récipient pendu à une balance. combien on a récolté ? j’entends un litre. quoi ? putain. que ça ? courant à petites foulées, je reviens vers camila en massant ma nuque « tu devrais être à ma place, on échange ? fin, en réalité, t’assure plus que ton mec, mais j’sais qu’il ne voudra pas s’écraser pour continuer de t’impressionner » ça va, je joue. si cet énergumène était en danger, je l’aiderais hein, je le laisserais pas crever. « hey les mecs, ça vous va si on garde ces places, sauf pour cami qui passe en premier ? » criai-je en utilisant mes mains en porte-voix pour que les deux autres m’entendent. après peut-être que tu veux en chier jeune fille, dans ce cas-là, on conserve ce placement jusqu’à ce que mort s’en suive..

non mais ce parcours là ? avec un sceau d’eau emplit à craquer ? j’avais bien cru que c’était mon dos qui allait me lâcher et ouais, j’étais à bout de souffle — puis à bout de force aussi. alors bien sûr que je faisais savoir mon mécontentement parce que j’étais la seule fille de cette équipe et qu’il aurait été logique de me laisser la tâche la plus facile. mais non, on préférait me tuer à la tâche plutôt que se rendre compte que c’était inhumain de me mettre sur ce post là et résultat, je me laissais tomber sur le sable, incapable de savoir si j’arriverais à me relever ou non. et j’haussais les épaules à la question de pluton, incapable de reprendre mon souffle pour fournir une réponse. god, c’était comme si j’avais couru le marathon là. en trois cent fois pire en fait. je ne prêtais même pas attention à ce qui se passait par la suite, louchant un peu trop sur la mer et rêvant de m’enfouir dedans comme si ça allait me soulager. si j’avais pas des courbatures demain, ce serait pire qu’un miracle en fait. et.. un litre ? un litre d’eau ? wsh, c’était moi qui avait fait perdre tout ça ou eux qui n’était pas doué ? j’en avais aucune idée mais ça me confirmait que cette épreuve allait être beaucoup trop longue tiens. j’roulais des yeux traînant des pieds jusqu’à mon poste et c’était phineas qui débarquait soudainement. « ça ne te dérange pas ? » parce que ouais, le faire à vide ça me semblait déjà beaucoup plus faisable même si forcément, j’étais exténuée du premier passage. « merci » que je lui soufflais prenant le sceau vide pour aller à la bonne place. trois, deux, un : GO. j’repartais dans ce parcours infernale puisant dans toutes mes forces pour aller assez vite, remplissait le seau une nouvelle fois pour ensuite le donner à phineas. « courage » ouais, un peu d’encouragement ça ne tue personne.

je comprends, les seins + le seau, ça doit faire beaucoup à porter. pauvre camila échouée comme un cachalot sur le sable. je peux pas te laisser te démonter les vertèbres. je dois prendre mon rôle de mâle dominant dans cette meute. ça devient n’importe quoi. un litre quoi. quand tu reviens à ton poste, je te propose dès lors d’échanger nos places pour que tu aies le relai le moins douloureux. « absolument pas. ça me fait plaisir de te soulager » what ? chelou dis comme ça, mais t’as pigé l’essentiel, soustraie le sous-entendu pervers. allez. c’est reparti pour le deuxième passage. tu emportes le seau vide pour réaliser le parcours de la mortkitue. je te regarde sans en perdre une miette. tu remplis le seau et le déposes sur mes épaules. délicieux, du pipi de chat, j'sens rien, à part les bretelles qui me découpent la peau. bref, à moi de gérer maintenant. j’ai les mollets qui s’enfoncent dans mes pieds, sensation trop bizarre. je passe les obstacles en tentant de limiter la casse. quelques gouttes s’échappent pour se faire directement absorber par le sable, ni vu, ni connu. arrivant enfin à mon cousin, je descends mon paquetage de mes épaules pour lui refiler le bébé « ouvre les yeux bourriquet ! » simple manière d’encourager. j’suis sûr que ça va avoir son petit effet sur le made in suède.

Dans le fond, tout ce qu'il fallait faire, c'était avoir ces vingt litres. Mais je n'avais pas envie de retrouver Camila cassée juste après alors ouais, je lui proposais d'échanger nos positions, mais elle se remettait de ses émotions alors je réitérerai la chose plus tard. Quoiqu'il en soit, j'avais tout envoyé à Seong et on avait réussi à récolter 1L. Bon, plus que 19, ça devrait le faire. Seulement, la rage en moi naissait quand l'autre abruti faisait le chevalier servant. Putain mais copieur, c'est moi qui ait proposé en premier. Je le déteste. Putain que je le déteste. Soufflant dans mon coin, j'attendais alors mon tour quand Camila faisait le parcours avec le seau vide, puis Phineas faisait le parcours seau rempli et je le récupérais. « Ferme ta gueule » Pourquoi je devais me le taper dans l'équipe ? La poisse était vraiment de mise, encore une fois. Courant mon parcours, je faisais attention à ne renverser aucune goutte et puis quand je montais l'échelle, je transmettais tout à Seong. « Go go gooo ! »