Moses était comme une porte de sortie. Celle que vous ne savez jamais comment ouvrir pendant des années, mais lorsque vous trouvez cette clé, vous n'êtes jamais déçue de ce qui se trouve derrière. Et comment le pourrais-je. Derrière cette porte il y avait ce garçon merveilleux et adorable. Ce garçon plein d'entrain, qui m'aime sans contre partie. Qui me tolère et m'accepte dans sa chambre malgré mes erreurs. Qui s'occupe de moi malgré que je suis chiante. Je souriais à sa proposition de noyer Lauri pour me venger. Je souriais si faiblement que j'avais l'impression de m'endormir au fur et à mesure. Mais je me reprenais. Et je trouvais un élan de vie dans mon corps. Me plaignant de vouloir de l'eau. Radotant encore et encore. Et ce mec là, ben il allait m'en servir un. Alors pour toutes les meufs qui voudraient me le voler cette phrase est pour vous : bonne chance pétasses. bloup bloup bloup. À chaque pas, un nouveau bloup sortait d'entre mes lèvres. Et j'allais sur le lit. Surtout parce qu'il m'avait conduit jusqu'à lui. Mes fesses contre la couette, elle semblait si douce que ça m'en perturbait. ah non non non, plus de cachet sinon je fais une overdose. Bizarrement lucide à l'énonciation de cette phrase. Je me relevais pour aller m'installer sous les draps. M'y réfugiant comme dans un igloo, recroquevillée sur moi, la tête sortant à peine de cette cachette parfaite. Puis il me posait la question. Cette foutue question. J'avais l'impression de dès-soûler d'un coup. Ben la… Pourquoi tu veux savoir ? Je me rendais mal, une nouvelle fois. J'avais envie de me droguer une nouvelle fois. Mais je ne le ferais pas. C'est à cause de ma mère, de Benjamin et de toute ma vie qui est pourrie jusqu'à l'os. Je soupirais, et une larme coulait. Je l'essuyais aussi vite parce que j'avais peur de ce que ça pouvait cacher. Quand il venait s'asseoir à côté de moi, contre ce mur froid et si moche, je lui souriais. Sa phrase me faisait plaisir, même si elle était sur le ton de la rigolade. Tu savais que j'ai rencontrée l'homme de ma vie ? Qu'il est roux, sexy à souhait et qu'en plus Lauri le déteste ? Je crois que je vais me marier avec lui à peine je le verrais. Délire Skyler, délire toujours.

Pourquoi est-ce que tu veux savoir Moses ? Simplement parce que tu es comme ça. Un être altruiste, prêt à se sacrifier pour les gens à qui il tient. Tu n’es certes pas doué avec les mots, mais pour écouter tu es un as. Tu ne veux rien lui imposer, tu veux juste qu’elle sache que tu es là en cas de besoin, même si elle le sait déjà. Tu te crois tellement insignifiant aux yeux des autres que tu t’imagines devoir te répéter sans cesse pour qu’on te donne un brin de crédibilité. Et ça fonctionne, du moins un peu. Elle s’ouvre vaguement à toi et ça te fait le plus grand bien. Savoir que tu détiens une part de sa douleur, de ses secrets, c’est tout ce que tu souhaites, du moment que ça la libère d’un poids. ‘’ Je comprend. ‘’ C’est tellement innocent comme paroles, mais tellement vraie. Ta vie est un échec monumental alors tu es bien placé pour comprendre ce qu’elle ressent… même si vous avez des façon bien distincte de vivre votre douleur. Lorsqu’elle reprend paroles, tu écarquilles les yeux. Tu ne sais pas si elle nage en plein délire ou si ce qu’elle dit est vrai. Ta Skyler, ton bébé serait amoureuse? Il te faut peu de temps avant de la rejoindre dans le lit. Tu t’installer par-dessus les couvertures, un bras passant délicatement sous ses épaules pour la ramener contre ton torse. Tu la presses jalousement contre toi, comme si tu avais peur qu’elle t’échappe à tout jamais maintenant qu’il y avait quelqu’un dans son coeur. Mais c’est normal non ? Même si ça te laisse un arrière goût amer dans la bouche, tu n’as pas le droit d’être triste… C’est pourtant une bonne nouvelle. ‘’ Non tu ne m’as rien dit à ce propos. ‘’ Tu te racles la gorge pour chasser ce petit tremblement gênant dans ta voix. ‘’ Pourquoi Lauri le déteste ? Remarque, il n’aime aucun gars qui s’approche trop de toi. ‘’ Ta main glisse doucement dans ses cheveux avant de remonter sur sa joue ou venait tout juste de mourir cette larme qu’elle a eu tôt fait de chasser. ‘’ Tu l’as rencontré comment ? Tu sais si c’pas un bon gars pour toi, je risque de m’y opposer aussi, mais dans le cas contraire, j’enchaînerai Lauri avec un bâillon sur la bouche pour qu’il te laisse être heureuse en paix. ‘’ Tu hausses les épaules avant de laisser ta tête retomber lourdement contre la tête de lit. Tu te perds dans tes pensées… bercé par ta peur exorbitante de voir tous les gens que t’aimes t’abandonner. Dans un soupir, tu finis par te dégager de ta prise pour prendre un calepin à dessin et quelques crayons. Il te faut peu de temps pour noircir cette page vierge et innocente de tes pires cauchemars. C’est ta façon à toi de te libérer de ta douleur.