Paumée. Je n'étais qu'une sacrée paumée qui ne savait faire de sa vie que ce qu'elle voulait. Plus les journées passaient, plus j'avais envie de partir du summer camp. De un par la scène au restaurant. Scène ou j'ai cru perdre mon meilleur ami pour cette fille que j'apprécie un temps soit peu. De deux par le coup de téléphone peut agréable que j'ai reçu ce matin même. Papa. Pourquoi. L'alcool dans le sang, mais plus précisément de la vodka bien chaude avec du whisky pas tant plus frais que ça, mais aussi la prise de drogue comme à mon habitude ne faisait absolument pas bon ménage. Ma tête tournait, je ne sentais mon corps qu'à moitié. Et il avait fallut que je le trouve. Moses. Mon bébé, ma seconde vie. J'allais être atroce. Je le savais déjà. Mais mon corps s'en foutait royalement de si oui ou non j'appréciais la cible. Tant qu'elle pouvait servir, la cible restait la même. Bééééééééébé. Souriante, comme à mon habitude, légèrement éméchée. Tu viens avec moi, c'pas négociable. Je l'attrapais pour le ramener à sa chambre. Je connaissais hyper bien le chemin pour quelqu'un de soûle, mais bon, c'pas de ma faute, j'étais plus que faite. Ouvre, ouvre, ouvre, ouvre, ouvre. Fallait que je lui saute dessus et vite, donc s'il pouvait passer la clé plus vite, ça m'arrangerait quoi.

L'alcool ne m'allait pas du tout. En fait, c'était même pire que ça. Et j'avais honte que ça tombe sur toi, mais je n'étais plus moi-même. J'étais devenue ce monstre avide qui ne pensait qu'à une chose. T'apprendre la vie. T'apprendre l'anatomie d'une fille au moins. Ou te faire plaisir, c'était aussi pas mal comme idéologie. J'étais soûle. Même pire que ça. J'étais déchirée à la drogue et à la substance de vie. J'étais dans le cirage le plus total. Mais bon, tu étais là, tu étais la cible. Si tu t'étais mieux caché, ça aurait été différent. Surtout avec mon insistance. D'où tu pouvais même penser à me suivre sans rien dire. Non. Si seulement ça pouvait être négociable en fait. Tu aurais surement commencé à courir dans le sens inverse. M'enfin. Je t'entraînais avec moi comme une vulgaire sac de patate. J'étais devenue un véritable démon. Quoi ? Vodka ? Moooi ? Pffff… Bien sûr, articuler devenait une torture, mais après tout, c'était pas si souvent que ça m'arrivait. C'pas vrai, je sens bon le parfum waay. Une vraie catastrophe. J'insistais. Je voulais rentrer dans ta chambre. Et tu me regardais de ton air de mec perdu, et mes yeux ne lâchaient pas. Ils voulaient rentrer dans cette chambre. Avec toi de préférence. J'allais foutre en l'air tout ce qu'on avait construit. Mais ouuuuvre quoi. Chiante, chiante, chiante. Je voulais de toi et maintenant. La fille paumée voulait de son petit poulain. Tout ce que tu disais, je l'écoutais à moitié. Je te faisais oui de la tête, mais je n'en pensais absolument rien. L'alcool était moi et j'étais l'alcool. On ne faisait qu'un. J'entrais dans la pièce comme un ouragan sur une île, et je fermais la porte derrière moi, enlevant chaussure et short pour finir en body noir. Bien entendu, le body le plus étriqué du monde, et je n'attendais pas une minute pour te prendre et t'embrasser. C'était si sauvage, si contagieux. Pourtant, j'en avais besoin de ça, de cette chaleur humaine. Enlève ton pantalon. On ne pouvait pas faire plus distingué pour le coup.

Tout ceci n'était qu'une erreur. Je n'aurais jamais dû rentrer dans cette chambre. Je n'aurais jamais dû l'embrasser ni même lui demander d'enlever son pantalon. J'étais perdue. À la ramasse. J'avais besoin de lui, mais pas de la manière dont je pensais en avoir besoin ce soir-là. En fait, je m'en voulais intérieurement, mais mon corps n'obéissait qu'à lui-même et personne d'autres. Enfin, jusqu'au moment où sa voix changeait. Elle devenait dure et féroce. Elle devenait crève coeur. Je n'arrivais pas à comprendre sur le coup, pourquoi il me demandait de partir. Je ne voyais pas le mal. Pas
à ce moment du moins. J'étais ailleurs, j'étais engloutis sous la peine et l'amertume que l'alcool et les drogue transformait en une partie de jeu délirante. Bébé… Je pensais dessoûler sur le coup. Parce que j'avais énormément chaud, et que j'avais peur. Moses me terrorisait. Je voyais en ses yeux de la haine profonde. Mais j'imaginais rapidement que ça ne pouvait être qu'une illusion. M'enfin, jusqu'à ce qu'il me disait de dégager. Je n'allais pas le faire, ou alors, pas sans me rebeller une dernière fois. Parce que comme je vous le disais, ce n'est plus ma tête qui dictait quoi faire, mais c'était ce sentiment horrible et poignardant qui grandissait en moi. Tu sais quoi toi… Ma voix était titubante, comme mon corps. Elle ne tenait pas la route une seconde. T'es juste le pire ami du monde… Elle lui disait des horreurs. Cependant, si ma bouche lui disait tout ça, mes yeux pleuraient de douleur. La prochaine fois j'irais faire le tapin, c'mieux comme ça. Je balançais mon short en l'air, je ne savais même pas où il allait tomber, mais je m'en foutais. J'avais envie de vomir. Littéralement. J'étais dans le mal. Je voulais juste qu'il me réponde avant d'aller refaire la décoration dans sa salle d'eau.

Tu stagnes, tu hésites. Tu en es encore à te demander si tout cela est bien réel ou s’il s’agit du fruit de ton imagination. Tu n’as pas dormi depuis plusieurs jours, mais malgré ce manque flagrant de sommeil, tu n’es pas un candidat en lice pour le titre d'arriéré mental. Lorsque sa voix s’élève, tu perçois ton surnom comme une supplique, un ultime cri à l’aide. Skyler n’est pas dans son état normal, il faudrait être stupide pour prétendre le contraire, mais vu ses pulsions du moment, tu hésites à lui venir en aide, même si ça te brûle les entrailles. Tu es mitigé. Est-ce que tu lui vient en aide ou pas ? Si tu baisses ta garde, est-ce qu’elle osera en profiter pour te prendre par surprise? Tu te masses la nuque nerveusement, tes billes durement posées sur elle. Tu la surveille comme un animal traqué, tu es prêt à réagir, mais finalement elle prend parole une seconde fois. Elle te dit être le pire ami qui soit, mais ces paroles d’ivrogne ne t’atteignent pas. Tu sais qu’elle ne pense pas réellement ce qu’elle dit. Tu sais que votre relation est tout ce qu’il y a de plus parfait sur cette terre. Rien ne peut venir à bout de ce lien qui vous unis. La pureté de vos coeurs et de vos intentions. ‘’ Oui je sais Skyler, le pire qui soit. ‘’ Dis-tu en levant les yeux au ciel. ‘’ Je présume que tu es la pauvre victime de l’histoire. ‘’ Tu hausses les épaules, mine aussi innocente qu’un enfant qui essaie de berner ses parents. ‘’ T’as raison, c’est mieux comme ça ! ‘’ Dis-tu avant de venir vers elle avec une idée bien précise en tête. Ça se voit aux traits fatigués et tendus sur son visage qu’elle ne va pas bien, c’est pour cette raison que tu joues ton rôle de gros ami méchant en la prenant sur tes épaules comme une poche de patate direction la salle de bain. ‘’ J’crois que t’a plus besoin de cette chiotte que de moi, elle sera ta meilleure amie ce soir. ‘’ Tu lui indiques le bol de toilette d’un geste de la tête après quoi tu t’installes contre la porte, bras croisés au niveau de ta poitrine. Tu préfères rester là… juste au cas...

Je ne voulais pas. Je ne voulais plus. Ma tête tournait et ce que je faisais n'était plus qu'un flou total. Je ne comprenais pas grand chose à cette situation que j'avais moi-même créée. Je ne voulais pas perdre Moses, je ne voulais pas qu'il me rejette, et pourtant c'était ce qui se passait. Pourquoi j'avais eu besoin de faire ça. Si ça n'avait pas été lui, ça aurait pu être n'importe qui d'autre. En fait, en y repensant, je remerciais le ciel de l'avoir déposé sur mon passage. M'enfin, je ne lui avouerais jamais. Ma voix était titubante, comme ma démarche, je ne contrôlais rien. L'alcool faisait son travail, je subissais ses choix.Je suis pas… Une victime p'tain. J'avais eu énormément de mal à dire cette phrase. On se demande certainement pas pourquoi. C'est trop d'la merde. Des étoiles se déposaient sur ma vue, ma tête tournait de plus en plus, et l'envie de déglutir prenait un certain dessus sur le reste. Il s'approchait de moi, et me prenait comme si j'étais un tronc d'arbre ou simplement un sac à patate pas très bien apprécié. Me déposant devant ma nouvelle amie de la soirée, la cuvette des chiottes. Ô Joie. Tremblante, je posais mes mains sur cette dernière, ne regardant plus que l'eau qui stagnait au fond. C'était si propre, si beau. Ça brillait comme un diamant. Et je l'entendais s'asseoir plus loin, même si je ne regardais pas vraiment où. Aller savoir pourquoi, lorsque je sentais le tout remonter, j'avais le temps d'attraper ma tignasse pendant qu'il parlait. L'eau n'était plus si net d'un seul coup. En fait, elle était rose. Vive le jus de canneberge. Vive la vodka. Lorsque je croyais que tout ça était finit malgré les signaux de mon corps pour dire le contraire, je retombais sur mes fesses au sol et je me tournais vers lui, pleurant à grosses larmes. J'suis qu'une putain de merde. Je craquais. Pourquoi t'es mon ami ? Tu devrais me laisser crever au bord de la route. Je ne m'arrêtais plus de pleurer. Ma voix se faisait tremblante, et mon visage s'élançait vers la cuvette, une nouvelle fois. La nuit était loin d'être terminée.

La nuit promet d’être longue. À voir l’état dans lequel se trouve ton amie, ton bébé, ton univers… tu sais que tu n’es pas au bout de tes peines. Il y a cette peur qui t’habite. Tu ne sais pas si c’est une ruse de sa part ou si elle regrette vraiment ce qui vient de se passer. Tu la vois relever ses cheveux et tu sais que son corps enclenche un long processus de nettoyage. Tu te lèves en entendant les premiers vestiges de son trop plein d’alcool, colorer ta toilette. Tu te diriges vers le support à serviette, tu en prends une que tu mouilles expressément d’eau froide avant de venir te poser près d’elle. ‘’ Par ici bébé. ‘’ Dis-tu en attrapant ses épaules pour l’inviter à te faire face. Son visage décomposé et ravagé par les larmes t’arrache le coeur. C’est trop. Tu ne peux pas supporter de voir un tel spectacle et rester de marbre. Pas avec Sky, ta vie… ta perfection. ‘’ Chut… ferme-la. ‘’ Dis-tu en l’attirant tout contre toi, la maintenant jalousement contre ton torse pendant que tu passes la serviette sur son visage pour la rafraîchir et la nettoyer un peu. ‘’ En ce moment… j’suis plus ton père que ton ami. ‘’ Dis-tu histoire d’alléger un peu le climat qui règne dans la pièce. Et elle quitte le réconfort de tes bras pour retourner contre la cuvette. Tu lui caresses discrètement le dos, inquiet. Il ne faut pas qu’elle s’endorme, surtout pas. ‘’ Ça va aller Sky, j’suis la… j’serai toujours présent pour toi… ‘’ Dis-tu avant de la prendre à nouveau contre toi, un bref instant, quelques secondes de répit. Un baiser sur le sommet de son crâne avant de lui refiler la serviette pour qu’elle se débarbouille d’elle-même. ‘’ C’est Laura qui serait heureux de nous voir comme ça… ‘’ Dis-tu en étouffant un rire. Sky et toi… Toi et elle… dans tes bras. Sans doute plus proches que vous ne l’avez été jusqu’à présent. Lauri a souvent tenté de te pousser dans les bras de Sky pour la tenir à l’écart de Wolf truc chose… Mais ça n’a jamais réellement fonctionné… vous aviez la relation parfaite alors pourquoi chercher plus loin… du moins jusqu’à ce soir.

Le mal m'habitait. J'avais fait un choix ce soir, et j'étais entrain de le payer. Mon date avec la cuvette me le prouvait assez bien pour le coup. Et même si j'avais faillit le perdre en faisant des pas de travers en arrivant dans cette chambre, je me devais de me rattraper dans ma maladresse de la nuit. Je pleurais. Je n'arrivais plus à m'arrêter, malgré que ses paroles me fassent du bien, j'avais mal, j'étais au bord de tout. La sensation intérieur que j'avais était telle que je me pensais sur le toit d'un building à la limite de sauter dans le vide. Lorsqu'il m'attirait contre lui, j'arrivais à entendre son coeur. Ou peut-être que c'était le mien qui battait tellement fort qu'il pourrait sortir de ma poitrine. Il me nettoyait. Il prenait soin de moi. Ce mec, c'était le plus fabuleux. Le plus parfait. Mais bon, l'appel du vomit était pas mal persistant. Lorsque je le finissais d'ailleurs, je ne pouvais pas m'empêcher de rire à ses paroles. Un rire tout de même faible pour le coup. Mon père m'aurait déjà fouetté avec des draps s'il m'avait vu comme ça. Mais merci bébé, t'es formidable. Je posais ma main sur la sienne, la caressant avec le pouce très très lentement. Un nouveau câlin se passait, mais cette fois, je prenais le contrôle de la serviette. M'essuyant avec énormément de mal, mais je ne peinais que très peu à tout enlever. Oh mon dieu… Lauri il m'aurait noyé dans le chiottes. Je serais plus là à l'heure qu'il est. Je ne voulais même pas penser à la réaction qu'il aurait pu avoir. Franchement, c'était pas vraiment ma priorité en ce moment. Même s'il était vachement présent à chaque fois, ce soir c'était tout le contraire. Je quittais ses bras pour tenter de me relever, malgré mes jambes faibles, malgré tout ça. En tombant légèrement, je m'appuyais sur les toilettes. Tirant la chasse. Le regardant. Je veux de l'eau. J'ai soif, tu veux de l'eau toi ? L'eau c'est bon. Me faut de l'eau. Quand je buvais, il ne me fallait qu'une idée en tête pour qu'elle stagne et ne bouge plus.

T’es un mec simple, pas compliqué du tout. Tu es prêt à tout enduré pour le bien être des gens qui te sont cher tel que Skyler. Cette soirée avait mal débuté… mais après une jolie rencontre avec les toilettes, tout semble être rentré dans l’ordre. Tu reprends ton rôle de super pote, de confident, car c’est ce que tu sais faire de mieux. Elle te parle de son père et toi tu écoutes en soulevant les épaules. Sans doute que ton père aurait réagi de cette façon aussi, mais tu préfères ne pas penser à ce genre de chose, du moins, pas quand tu as une amie en détresse. Elle te parle ensuite de Lauri et toi tu éclates de rire. Cette relation de ouff qu’ils entretiennent tous les deux. Tu trouves ça à la fois déroutant et hilarant. ‘’ Je l’aurais noyé ensuite pour te venger. ‘’ Dis-tu en étouffant un second rire. Tes billes lunaires posées sur elle, tu la jauge à l’affût, prêt à intervenir si elle venait à tomber. Tu met peu de temps à te lever à ton tour, la suivant dans la pièce d’à côté. ‘’ J’t’en offre un alors, assied toi sur le lit bébé. ‘’ Tu la forces en quelques sorte à prendre place sur ton lit avant d’aller lui servir un grand verre que tu lui tends sans perdre de temps. ‘’ Ça te fera le plus grand bien t’a raison. Tu veux des cachets pour prévenir le mal de bloc ? ‘’ Demandes-tu tout en allant te positionner contre le mur près d’elle. ‘’ T’as envie d’me dire pourquoi t’es dans cet état ? ‘’ C’est naturel chez toi cette façon d’aller en quête de réponse. Tu veux l’aider, la comprendre… la libérer de ce poids qui semble peser sur ses frêles épaules. Sans plus attendre tu te laisse glisser contre le mur jusqu’à ce que tes fesses trouvent le sol. Dans un soupir, ta main vient se perdre dans ta tignasse désordonnée. ‘’ T’es ravissante même dans cet état. ‘’ Dis-tu à la blague pour détendre un peu l’atmosphère et chasser la moindre trace de malaise qui pourrait séjourner dans l’esprit de la demoiselle.