Je lâche un petit rire. Petit rire triste, moqueur envers nous-mêmes. Ouais, pathétiques. On est deux gosses à putain d’Harvard sans aucune ambition, sans savoir ce qu’on fait là, sans trouver notre place. À y être pour les autres. Moi pour mes parents, toi pour Sullivan. Et ne le nie pas, sans Sully, tu serais sûrement pas à Harvard, tout comme moi sans mes connards de parents je ne le serais pas non plus. J’aurais peut-être même pas fait d’études moi, parce que j’déteste ça, parce que c’est pas pour moi, se concentrer, plonger la tête dans un même truc pendant plus de dix minutes. J’aime pas la théorie moi, j’veux de la pratique, j’veux faire un truc qui donne des résultats instantanément. Quand je vole, j’appuie sur la pédale, je lève le manche à balai et hop, je décolle. C’est instantané, je touche une commande, ça se répercute sur l’appareil. Simple. "J’crois qu’au fond de moi, j’attends qu’une seule chose… C’est de retourner en Australie." Et t’allais sûrement me frapper de dire ça. De ne serait-ce qu’imaginer t’abandonner. Abandonner tout le monde ici. Mais c’est la vérité. Autant que j’avais la trouille d’y retourner après mon voyage idyllique avec Cléo, j’avais trop mal au coeur, mais maintenant c’est passé et c’est tant mieux, j’peux enfin retourner chez moi le coeur léger. "Être instructeur de surf." Ou juste ne rien foutre. Juste surfer, profiter du soleil, de la plage, des bars rooftop, de la skyline de Brisbane. J’en sais trop rien en fait. J’crois que parfois, j’ai juste un peu trop le mal du pays. "Tu seras une très bonne mère, arrête tes conneries. J’serais là pour te soutenir en plus. Bon, pas que ce soit un bon plan, vu que clairement, moi et les gosses… voilà quoi, mais au moins j’serais quand même là." Et je t’écoute parler, réellement étonné. "Montre-moi." Tes photos. Les photos sur lesquelles t’as posé. Je veux voir, je veux pouvoir juger de moi-même. Sully, il accepte pas grand chose j’ai l’impression, donc c’est pas une très bonne référence. Lui, il a la belle vie. La famille parfaite, la femme qu’il a toujours aimé, la passion qu’il a toujours adoré, le cursus scolaire qui lui plait. Tout lui sourit quoi, il a aucune crise existentielle à avoir. Le veinard.

c’était con parce qu’à dix neuf ans, j’étais déjà résignée à ne rien faire de ma vie. comme si c’était une évidence. pas assez intelligente pour harvard, pas assez débrouillarde pour me trouver un vrai job. le poste que cléo m’offrait je le devais uniquement à sullivan et quand j’avais cherché par moi même, j’avais atterris au nirvana. alors ouais, j’crois qu’en soit, j’étais bonne à rien. « si tu me laisses ici tu pourriras en enfer maxwell » que je rétorque l’air indignée. parce que tu sais, t’es souvent celui à qui je me raccroche. quand je perds pieds, quand j’ai l’impression de couler. t’es ma bouffée d’air frais. puis c’est sûrement parce que contrairement aux autres, t’arrives à me comprendre. puis c’est aussi parce qu’on est bien trop similaires la plupart du temps. mais quoi qu’il en soit, c’est toi. et si tu t’en vas, il me reste quoi à moi à part des rêves échoués ? je te jure elliot, t’as pas intérêt à m’abandonner. « j’pourrais être ton assistante ? » et encore une fois, je prouvais que j’avais besoin des autres pour évoluer. comme si j’étais incapable de trouver quelque chose par moi même. « regarde, j’sais même pas m’occuper de moi la plupart du temps » j’ris légèrement mais ça sonne faux. ouais, je sais pas m’occuper de moi. j’ai toujours été plus douée pour m’occuper des autres que de ma propre personne mais.. des enfants ? sûrement que j’avais la trouille de ne pas être à la hauteur. j’me penchais finalement un peu en avant, récupérant mon ordinateur traînant sur la table basse pour l’allumer. t’es moins critique que sullivan, j’sais que ce que tu diras sera objectif. et j’crois que pour une fois, j’ai besoin qu’on m’encourage un peu dans ce que j’essaie de faire. « tiens, y a celle-là ou bien celle-là » et j’angoisse un peu de ton verdict, j’avoue.

"J’y suis déjà passé, il fait encore plus chaud qu’à Brisbane." Allez, blague à part, détends-toi, j’vais pas partir. J’en rêve, mais j’le ferai pas. J’ai trop de trucs ici. Toi, Megara, Hae-Seong, Vega, Thalía… C’est pas possible. "T’as pas besoin d’être mon assistante, j’t’apprendrai à surfer comme une pro et toi aussi tu seras prof avec moi." Je ris légèrement à cette vision de la vie. Franchement, ça serait idyllique. Tellement simple. J’ai envie de ça. Une vie simple, sans problème, le bruit des vagues, des éclats de rire, quelqu’un avec qui je ne me prends jamais la tête. Et ça peut sonner barbant, mais j’ai vraiment envie de barbant après l’année de dingue que je viens de passer. "C’est pour ça que je suis là, moi j’m’occupe de toi." Mais en réalité, tu mens, et moi, j’rentre juste dans ton jeu pour plaisanter. Tu sais très bien t’occuper de toi Meghan, tu l’as toujours fait. Merde quoi, t’as dix-neuf piges, maman de jumeaux, fiancée. J’pense que t’es bien plus calée que moi sur tout ça, sur la vie en général. Je passe un bras autour de tes épaules pour que tu viennes te caler contre moi tout en douceur alors que tu récupérais ton ordinateur pour me sortir deux photos. Deux photos totalement renversantes. Sublimes. "Qu’est-ce que tu me casses la tête? T’as trouvé ta voie en fait." Sérieux, tu t’es vue sur ces photos? On dirait que t’es née pour ça. "Elles sont magnifiques, t’es magnifique. Et j’dis pas ça parce que je t’aime, promis." Et si ça te plait de faire ça, que le résultat te plait, ne t’arrête pas parce que Sully dit quelque chose. Toi aussi, faut que tu te construises ta voie comme lui le fait de son côté.

non mais il est hors de question que tu t’en ailles. je te jure, je pourrais pas. et j’suis pas quelqu’un d’égoïste mais pour une fois, j’ai envie de l’être. parce que tu n’as juste pas le droit de me laisser tomber. t’as juste pas le droit de t’en aller et de me laisser derrière toi. j’veux pas, je ne peux pas, j’ai pas envie d’essayer ni envie de voir ce qu’un monde pourrait donner sans toi. « je serais la prof de surf la plus sexy de brisbane, je te ferais trop de concurrence » je rétorque d’un léger rire envoyant valser mes cheveux derrière mon épaule comme pour parfaire cette image de fille superficielle convaincue d’être la septième merveille du monde. « et c’est exactement pour ça que tu ne peux pas t’en aller. y aurait plus personne pour s’occuper de moi et tu l’aurais sur la conscience » essayer de te faire culpabiliser ? ouais, peut être un peu. mais j’veux pas te voir t’éloigner. t’es mon âme soeur, mon meilleur ami et j’ai terriblement besoin de toi. sûrement bien plus que ce que je ne voulais avouer par moment. puis venait le moment de parler des photos, et c’était avec une pointe d’appréhension que je te montrais le résultat final. un peu abasourdi, je levais mes prunelles vers toi haussant les épaules, pas spécialement convaincue. « je sais pas.. peut être que je devrais trouver quelque chose de moins voyant » qui ne gênerait pas sullivan. qu’il ne pourrait pas me reprocher en fait. parce que j’te jure, j’suis fatiguée qu’il critique sans arrêt tout ce que j’essaie de faire. j’ai pas sa chance moi, j’ai pas un avenir tout tracé et depuis que je suis ici, j’ai plus l’impression que tout s’écroule autour de moi plutôt qu’autre chose. « c’était stupide de faire ça » que je concluais refermant l’ordinateur.

« On serait le power couple de Brisbane tu veux dire, deux canons comme nous, on passerait pas inaperçus, on serait sûrement toujours emmerdés par les paparazzis ! » Et ça faisait du bien, de déconner comme ça, comme avant. Comme à notre habitude. J’aime cette complicité qu’on a, et honnêtement, je laisserai tomber ça pour rien au monde Meghan. « T’essayes de me faire culpabiliser ? Alors que j’compte même pas partir ? T’es cruelle. Je te déteste. » Je fais semblant de bouder pendant un petit temps, puis reprends la parole. « En plus, bien sûr que je serais toujours là pour m’occuper de toi puisque si je m’en allais, je te prendrais avec moi. » Hop, comme ça, dans la valise. Même pas, j’m’en cacherai pas, je t’offrirai un billet que t’aurais pas le droit de refuser. Parce que moi non plus, j’veux pas vivre sans toi. Ca serait une torture. « T’as pas intérêt à m’oublier avec Sully, tes enfants, ta vie de famille et tout. J’le vivrais mal. » Tu m’entends ? Toi t’es ma famille, et j’espérais peut-être secrètement que ce soit réciproque. C’est mon côté égoïste qui ressort, j’ai pas envie d’être oublié, j’veux toujours qu’on se souvienne de moi, avoir une place spéciale dans la vie des gens que je côtoie. « Moins voyant pour qui, Meghan ? Pour Sullivan ? » Come on, maintenant que c’est dit à voix haute, tu te rends compte de l’absurdité de la chose ? Tu vas vraiment laisser ton mec te dicter quoi faire ? Ou t’interdire de faire les choses que t’aimes ? C’est prendre la mauvaise pente ça, et au fond de toi, tu le sais tout aussi bien que moi. Il te faut juste une pointe de courage pour te l’avouer, l’assumer, et lui tenir tête pour ton propre bien-être. « Meghan, arrête. T’es douée pour la photo et t’aimes ça. Est-ce que t’essayes de l’empêcher de jouer au basket ? Non. Il a pas à dire quoi que ce soit, et s’il ose t’interdire ça ou te fais des crises à chaque fois, j’suis désolé de dire ça mais c’est peut-être pas le mec idéal au final. » Ouvre les yeux, s’il te plait. T’es plus forte que ça, t’es plus intelligente que ça. T’es comme moi, tu ne laisses pas les autres dicter tes actions.

« arrête, on donnerait raison à sully. il est persuadé qu’il y a plus que de l’amitié et qu’on va finir par se sauter dessus toi et moi » et c’était idiot. terriblement idiot. à quel moment est-ce qu’on avait laissé paraître que notre relation pouvait mener à plus loin que deux amis ? j’sais pas. peut être qu’on était trop tactile, ou peut être qu’on passait trop de temps ensemble. et ouais, j’savais que parfois je parlais peut être un peu trop de toi mais j’voyais pas spécialement le mal dans tout ça. « tu m’aimes. arrête de te voiler la face comme ça. » puis tu peux pas m’en vouloir en soit parce que moi, tout ce que j’essaie de faire, c’est te faire rester. j’ai juste besoin que tu sois là, tout le temps et j’ai pas envie d’apprendre que soudainement, tu te tires à l’autre bout du monde. j’ai clairement pas la force d’encaisser ça. « t’es conscient que ça s’appelle un kidnapping ? » non mais je préfère te prévenir. histoire que tu ne te rendes pas compte à la fin que tu encoures gros juste pour avoir enfermé dans ta valise une rouquine tu vois. « tu crois sincèrement que c’est possible ? » t’as marqué ma vie elliot, j’pourrais jamais t’oublier. que ce soit aujourd’hui ou demain tu feras toujours partie de ma vie et j’ai pas envie que les choses changent de tout façon. « je.. ouais ? » ouais, pour sullivan. parce que j’ai l’impression qu’il n’acceptera jamais et que j’ai pas envie de me battre éternellement pour ce genre de chose. j’suppose juste que je devrais aller fouiner dans un autre domaine pour me trouver un passe-temps. « est-ce que l’homme idéal existe au fond ? » parce que tu vois, j’crois pas. moi, je me retrouve juste un peu bloquée dans tout ça et je t’avoue que je perds pieds à force.

Je lâche un petit rire amusé. « Sérieux ? Il te l’a dit ? » En même temps, j’avoue qu’on est très… proches ? Tactiles ? Fusionnels ? On est souvent fourrés ensemble, toujours à appeler l’autre dès qu’on en a besoin, l’ancre de l’autre. Mais moi, ça me va comme ça. J’me suis jamais posé la question. Peut-être qu’en effet, d’un regard extérieur, ça parait louche qu’on soit aussi proches et que ça reste platonique, qu’il n’y ait jamais rien eu entre nous. Surtout me connaissant. Mais j’sais pas, on a toujours fonctionné comme ça toi et moi, et moi, ça ne me choque pas plus que ça. « Estime-toi heureuse, t’es la seule nana que j’ai jamais touché. » Ni cherché à toucher, en fait. J’sais pas si tu le prendras comme un compliment ou le contraire en fait. « J’dirais que t’étais consentante, j’montrerais toutes nos photos ensemble, je leur dirai que je t’avais rien dit parce que je t’aimais trop et que j’avais organisé un voyage surprise pour fêter notre amour. » Le pro des mensonges, c’est moi, même si je déteste ça. « Si on disparaissait à deux, personne ne croirait à un kidnapping, ils penseraient tous qu’on s’est enfin rendus compte qu’on était des vraies âme-sœurs et qu’on voulait vivre notre histoire loin de tous les rageux. » Sérieusement, ça serait ce que les gens se diraient. Ils spéculent déjà beaucoup sur nous apparemment donc ça serait facile. Puis moi, j’te laisserais faire tes photos au moins, pas comme ton mec. « Tu sais, Vega fait parfois des photoshoots aussi… Une fois elle m’a envoyé une photo où elle posait sur un canapé, en sous-vêtements légèrement transparents… J’étais pas rassuré mais déjà, ça faisait une semaine j’crois qu’on était ensemble seulement donc notre couple était pas vraiment solide si je puis dire, et au final, je voulais pas l’empêcher de faire ce qu’elle aime, de faire son métier et elle est douée aussi. Alors j’ai proposé de l’accompagner parfois à ses shoots. Surtout les plus… osés. Je me tiens à carreaux, je reste en retrait, mais disons que ça me rassure. J’ai confiance en elle, mais pas en les autres. Donc je peux surveiller les gens qui l’entourent. Et voir que tout se passe très bien, que j’ai pas à paniquer. » Tu devrais faire ça avec Sully. Au moins, essayer. L’emmener avec toi, il verrait que tu cherches pas à lui cacher cette activité, à faire des trucs dans son dos, et qu’il n’a rien à craindre, qu’au contraire, t’es douée, t’aimes ça, et c’est juste du travail. C’est pas être actrice porno non plus…

« plus d’une fois même. » que je réponds en haussant les épaules. j’crois que t’étais un peu.. sa bête noire ? il faisait une fixette sur toi, persuadé que j’allais m’échapper du jour au lendemain pour te rejoindre. et cette idée, si tu veux mon avis, elle m’a toujours paru bête. j’veux dire, bien sûr que t’es un beau garçon elliot, j’pourrais jamais dire le contraire mais.. toi et moi ? ensemble ? j’veux dire, on a même jamais abordé le sujet alors ça me semble un peu tiré par les cheveux, pas toi ? « je dois le prendre pour un compliment ? » que je lâchais haussant un sourcil. non mais parce que me qualifier de « la seule nana que t’as jamais touché » j’savais pas si c’était vraiment positif en fait. et même si la conversation partait totalement sur autre chose, je continuais à faire tourner ta phrase dans ma tête. « tu me trouves pas attirante ? » que je demandais subitement comme si j’avais besoin d’être rassurée. parce que j’savais pas trop quel genre de message t’essayais de me faire passer mais je te jure que je prenais pas du tout pour quelque chose de positif. « ouais.. » mais tu n’étais pas sully et sully n’était pas toi. ce que l’on trouvait normal ne l’était pas pour lui et j’pourrais lui proposer autant de fois qu’il veut de venir que ça ne changerait strictement rien. parce qu’il était étroit d’esprit et que ce genre de truc c’était typiquement ce qu’il n’acceptait pas. « de toute façon je n’en ferais probablement plus, affaire réglée » et peut être que j’abandonnais mais j’étais fatiguée de me battre à chaque fois pour tout et n’importe quoi. j’étais fatiguée de cette vie en général et ouais, je laissais juste tomber même si ça ne me ressemblait pas.

"Sérieusement?" Attends, il te l’a vraiment dit? Parce que moi dans ma tête, c’était des suppositions, personne ne m’a jamais soupçonné de cacher quelque chose avec toi. Mais… Waouh. Ouais, je comprends mieux du coup pourquoi Sullivan n’a pas vraiment l’air de m’apprécier… Sympa. Pourtant ouais, t’es probablement la seule de mes potes que j’ai jamais touché ou embrassée, donc c’est assez ironique quand on y pense. Mais ta question me fait un peu tiquer. "Euh…" Oui? Enfin, j’crois? Et je continuais ma conversation comme si de rien n’était mais tu reposais une question qui, cette fois, me prenait totalement de court. Est-ce que je te trouvais attirante? Euh… "Je sais pas vraiment si j’ai le droit de répondre à cette question…" Vis-à-vis de Sullivan, vis-à-vis de Vega, vis-à-vis même de toi. Mais j’te connais, je sais que tu ne vas pas abandonner aussi facilement. Si j’ai appris une chose avec toi, c’est qu’il vaut mieux te répondre plutôt que d’essayer de te faire tourner autour du pot. Ça ne fonctionne pas. Alors je me racle la gorge, visiblement un peu gêné d’avoir cette conversation. Avec toi. "Je…" Lèvres pincées, phrase coupée. Qu’est-ce que je pouvais bien dire moi? J’vais pas prétendre ne pas savoir, c’est pas le cas, je reste un gars qui a les yeux bien ouverts et fonctionnels, mais… Est-ce que l’admettre, dans le fond, ça ne ferait pas changer les choses? J’savais pas si c’était la meilleure idée qui soit. "Bien sûr que si, bien sûr que je te trouve attirante, Meghan. Tu t’es vue? Comment je pourrais penser le contraire?" T’es l’une des plus belles femmes que je connaisse. Et j’me contente juste de rouler des yeux pour ta dernière phrase. J’allais pas me battre avec toi aujourd’hui, mais cette conversation était loin d’être finie. J’allais te faire comprendre que tu ne devais pas abandonner ce que t’aimes faire parce que ça ne plait pas à ton mec. Mais pour l’instant, c’était notre conversation actuelle qui prenaient toute la place dans ma tête.

ouais, j’crois que soudainement, sans qu’on ne s’en rende compte, le ton avait complètement changé. et j’savais pas pourquoi est-ce que l’on partait dans cette conversation mais on le faisait même si c’était complètement creepy et qu’on aurait probablement jamais dû aborder ce sujet. « pourquoi tu n’aurais pas le droit ? » j’veux dire, c’était rien d’autre qu’une question, pas vrai ? est-ce que c’était mal que d’assouvir ma curiosité ? et tu savais que j’étais pas tellement du genre à reculer quand je voulais savoir quelque chose. alors si je souhaitais une réponse, j’allais l’avoir. « peut être parce que je suis la seule nana que tu n’as jamais touché. » et peut être que c’était un peu amer sortant de ma bouche mais c’était tes mots. alors j’sais pas, je cherche à comprendre. peut être qu’il n’y a jamais rien eu d’ambiguë ou qu’on a juste jamais cherché à aller sur ce terrain là mais.. j’veux dire, plus d’une fois on s’est taquiné sur cette éventualité. alors j’sais pas, ça me vexe un peu que tu puisses trouver ça totalement absurde comme si j’étais absolument pas le genre de fille que tu pourrais regarder. « si tu me trouves attirante, pourquoi t’es si gêné par l’idée de le dire alors que tu couches avec tes potes all the time ? » enfin je sais pas, c’est bizarre non ? ou c’est peut être moi qui me fait des films mais ouais, je me pose des questions. et j’t’en fais part, histoire de pas être seule dans tout ça.