Tu ne le montrais pas, mais tu prenais des notes dans ta jolie petite tête. Pâtes carbonara, cuisiner par tes soins, toi en cuisine nu sous le tablier. Tu saurais faire ça pour lui faire plaisir, pour lui prouver que tu l'écoutes, et que surtout elle aurait tort de douter de toi. Tu étais dévoué. Coquine.. As-tu dit le sourire amusé aux lèvres. Il n'était pas impossible qu'elle finisse par avoir ce qu'elle voulait un jour. En attendant ce que toi tu ne voulais pas c'était dormir sur le canapé ou le paillasson. Et même si tu savais que cette menace n'était que prétexte tu avais comme ce sentiment que la belle colombienne établissait indirectement les règles. Tu ne doutais pas, elle avait peur d'être déçue, de souffrir. Je suis le seul à avoir ressenti le manque le soir, alors ? C'était insoutenable pour moi.. et toi tu arriverais à me faire dormir sur le paillasson ? Aha malin. Tu lui faisais une confidence tout en attendant une réponse. Cela dit depuis que vous étiez rentrés, tu avais considérablement ressenti le manque de la demoiselle à tes côtés, la nuit. C'était indéniable vous aviez des choses à vous dire, et tu commençais ainsi. Alors qu'elle lançait un fond musical, idée qui te plaisait tout particulièrement, tu restais installé au sol alors qu'elle s'installait sur le canapé. Tu servais son plat de nouilles poulet, et tu prenais les crevettes. Tu n'avais pas encore fini de te servir que la question tomba. Tu as relevé le regard vers elle. Après Tinder, c'est l'appartement..? As-tu dit bienveillant, le sourire léger aux lèvres. Finalement, tu te redressais pour finir par t'installer près d'elle. Dis moi ce que tu crains, plutôt ? De quoi tu as peur ? As-tu demandé. Finalement c'était ce qui t'intéressait le plus, même si à l'évidence tu ne comptais pas lui cacher que Rose était encore chez toi.

Elle assumait, et toi tu adorais ça. C'est pour de choses que Cataleya te faisait vibrer. Elle était un tout : décomplexée, piquante, tendre, sensuelle, forte et plein de d'autres chose qui effectivement faisait que tu étais déjà accro. Oui parce qu'elle avait beau te chambrer à cet instant, elle n'en avait pas moins raison. Cela dit tu étais curieux de voir ce que ça donnerait une fois que tu ne nierais pas en affirmant qu'il n'y avait nulle taquinerie là-dedans. C'était purement factuel. Oui, je suis totalement accro. Sans faux semblant, yeux dans les yeux, tu le reconnaissais comme si tu te présentais, comme tu dirais ton prénom. Parfait! Demande le moi, et je resterai ce soir. La vérité c'était bien que tu avais pris tes affaires avec toi et que tu les avais laissé dans ton coffre. Tu ne voulais pas paraître présomptueux, surtout après vos derniers textos. Tu n'avais plus su comment te situer face à Cataleya qui se montrait sceptique. Mais là l'entendre te dire qu'elle ressentait ce manque aussi, ça te faisait du bien, même si au fond tu n'en avais pas douté. Une fois installé près d'elle, tu prenais en pleine tronche sa réplique, et une fois de plus tu ressentais à nouveau la fragilité de vos échanges. Comme si vous marchiez sur un fil. Non, mais dis moi! Glissant ta main à la sienne, tu attrapais son index du tien, en essayant de capter son regard mais tu avais l'impression de faire face à une coquille fermée. Tu n'avais pas la clé, c'était certain mais tu ne lâchais rien. Alors quoi... t'es jalouse ? Tu as eu ce petit sourire aux lèvres en la regardant. Elle t'avait rendu vert de jalousie avec Arthur. Tu savais que c'était pas agréable du tout, alors forcément tu voulais lui prouver qu'elle avait aucune raison de s'en faire.

Il y avait des choses que tu ne pouvais pas cacher, des choses qui sortaient toutes seules de ta bouche. Pourtant tu assumais absolument, tu ne regrettais jamais d’avoir dis quelque chose. C’était ton caractère, tu avais toujours été une femme très franche et ce, depuis des années. Cela pouvait parfois te jouer des tours, être plus un défaut qu’une qualité. Tu ne tournais jamais autour du pot, tu ne mâchais pas tes mots avant de parler et ça se retournait souvent contre toi. Pourtant, tu n’as jamais changé et tu continuais d’être ainsi. Que ce soit avec Elyes ou une autre personne, un léger sourire s’attachait à tes lèvres, ton regard posé pendant quelques temps sur lui. Tu lui envoyais des pics, bien évidemment, c’était affectif, toujours gentil, jamais quelque chose de blessant ou autre. Surtout avec lui, tu prendrais pas le risque de le blesser, de le frustrer, tu tenais tellement à lui. Finalement, c’était peut-être toi qui étais accro à lui, mais une chose était sûre, tu ne comptais pas lui en parler. Tu avais déjà fait tellement d’effort pour lui avouer tes sentiments, pour t’excuser pour tout ce que tu avais compris de travers, c’était déjà énorme pour toi. « J’en étais sûre. » laissais-tu sortir de ta bouche avec un léger rire, il savait comment te rendre joyeuse. Tu venais de lui dire que tu voulais rester près de lui, de l’avoir à tes côtés, tu avais besoin de lui. « Alors est-ce que monsieur Mendoza, voudrait bien rester auprès de moi cette nuit? Et les nuits à venir aussi? » après tout pourquoi ne pas pousser le bouchon plus loin. Au final cette bonne ambiance allait très vite changer dû à ta question. En même temps, tu avais le droit de connaitre la vérité et tu aurais préféré qu’il te prévienne depuis le début si elle était encore dans les parages. Malheureusement tu n’avais pas à lui dicter ce qu’il devait faire, il était suffisamment grand et mature pour le faire. Tu te fermais, tu t’éloignais de lui, tu n’avais aucune envie de continuer sur cette lancée. Il t’avait dit tout ceci avec un sourire et pourtant tu le prenais mal. En même temps, découvrir qu’il avait encore son profil tinder, tu voulais maintenant savoir la vérité. « Oui je suis jalouse et alors? » tu croisais les bras sur ta poitrine, ne posant même pas un regard sur lui. Tu sentais ton coeur se serrer, la fatigue, l’énervement, l’envie de disparaitre.

Tu étais bon joueur, fairplay et surtout tu assumais pleinement ce que tu venais de confier. Tu le ressentais et avec elle, tu n'étais pas stade où tu te défilerais. Tu n'en étais plus à craindre les mots et leurs répercussions. Alors tu as sourit attendri par son sourire vainqueur et potentiellement soulagé. Elle était belle le rire aux lèvres hun ? Oui. Monsieur Mendoza adorerait, et il restera. D'ailleurs son sac l'attend déjà dans la voiture. Avais-tu ajouté en la regardant, amusé. Tu assumais sans gêne que tu avais espéré rester auprès d'elle ce soir et tu ne pouvais pas refuser rester les soirs d'après aussi. Cela dit avec tout ça, ça en devenait compliqué. Vous aviez l'air de vouloir les mêmes choses et pourtant ce frein ne vous quittait plus. Elle se braquait s'éloignant et toi tu ne voulais pas voir les choses se compliquer. Par la force des choses ton index avait quitté le sien et la regardant tu finissais par ajouter. Je suis accro et tu es jalouse ! Et alors ? C'est plutôt bon signe non ? Une manière de dire que là où vous en étiez il n'y avait qu'une seule issue, celle d'être véritablement ensemble ? Oui. C'était la seule issue que tu espérais, que tu voulais. Te redressant tu finis par t'asseoir sur la table basse après avoir décalé vos repas pour lui faire face. C'est toi que je veux Cat'.. Tinder c'est de la merde en boîte on le sait tous, et puis j'y ai pas touché depuis nos retrouvailles aux Bahamas. Je n'en ai eu ni le besoin ni l'envie parce que je ne pense qu'à toi. Et.. je ne te baratine pas, je suis sérieux. Tinder c'était de la connerie quand on avait quelque chose comme ce que tu partageais avec elle. Tu y étais de quelques temps, et faut le dire tu n'as pas toujours été inactif dessus, mais là la distraction, l'essence et la présence que tu voulais c'était : elle, Cataleya. Rien que toi et moi, envers et contre tout, c'est tout ce que je veux. Tu semblas vouloir clamer que votre potentiel couple devait être votre priorité.

Etais-tu seulement présomptueux ? Pas vraiment. Après tout, ça n'aurait jamais duré aussi longtemps avec elle, sinon ? Les occasions avaient été multiples, et finalement c'était à peine si le bon moment était enfin arrivé. Avec le recul tu te disais tout juste qu'il était temps. C'était presque maintenant ou jamais pour toi. Alors oui tu avais fait un petit sac en osant te dire que si tout se passe bien tu ne serais pas en manque d'affaires. Tu ne voulais aucune excuse qui puisse t'empêcher de profiter de la moindre occasion avec elle. Oui, c'est vrai mais je ne voulais pas m'imposer, vois-tu.. As-tu précisé taquin. Cela dit tu avais tiré ton épingle du jeu. Tu avais été chanceux sur coup-là, et sans le montrer tu étais comblé. Mais rien ne nous empêche d'en être un.. c'est aussi pour ça que je suis là ce soir. Tu l'avouais volontiers. Tu avais vu ce que la présence d'Arthur avait provoqué en toi. Et au fond tu craignais toujours qu'elle ne t'échappe. Tu savais que ce serait un véritable gâchis que de ne pas vivre une histoire avec elle. Tu avais tellement souffert les mois passés que tu avais eu du mal à t'envisager avec une femme, et pourtant tout le long elle avait été là, et aujourd'hui encore tu la voulais. Mais aujourd'hui tu savais que tu saurais te montrer à la hauteur. Tu étais bien plus stable émotionnellement, et c'était en grande partie grâce à elle. Quand elle mettait cartes sur table, tu ne pouvais pas t'empêcher de sourire en voyant ce petit sourire à ses lèvres. Un sourire toujours craquant mais bien plus encore quand elle ne l'assumait. Elle y est encore.. et moi je serai là tous les soirs, pour te rassurer mais aussi parce que j'en ai envie. Je veux être près de toi autant que possible et je ne veux pas que tu te fasses du soucis pour Rose.  Certes vous aviez un passif très particulier. Ta loyauté envers elle était véritable, et ça parce qu'elle était la petite soeur de ton défunt meilleur ami d'enfance, mort dans des conditions bien tragiques. Mais il sera toujours temps d'en parler celle qui te faisait vibrer, mais là tu ne voyais que par elle, que elle et toi. J'ai droit à un baiser ? Elle s'était tellement renfermée sur elle plutôt, que tu voulais éviter tout faux pas. Mais tu sentais que ça allait mieux.

Depuis plusieurs mois que vous vous connaissiez, vous n'aviez effectivement aucune difficulté à être l'un chez l'autre. Mais là vous étiez tout justes en train de faire bouger les lignes. Votre relation changeait pour être ce qu'elle avait été destinée à être, et l'entendre te dire qu'ici c'était un peu comme ton deuxième chez toi, ça te touchait. Où que je sois, mon deuxième chez moi, c'est quand je suis avec toi. Oui les murs de son appartement n'y étaient clairement pour rien. Tu l'avais rencontré au Laos. Vous aviez passé du temps ensemble à Boston, à Cambridge, aux Bahamais, et à chaque fois tu te sentais juste bien à ses côtés. Bien sur que je le voulais et je le veux toujours autant. Alors c'est officiel ! Il n'y avait pas à compliquer plus les choses. Tu attendais ça depuis tellement longtemps qu'aujourd'hui après des mois d'instabilité ça finissait par être le moment pour toi comme pour elle potentiellement. C'est vrai que tu avais toi-même été anxieux par rapport à la présence de Rose, et en même temps tu savais que cette dernière ne pourrait en rien perturber ce que tu ressentais pour ta colombienne. C'était elle et pas une autre qui te faisait vibrer. Maintenu en suspense, tu finissais confiant en voyant son petit sourire à ses lèvres, et une fois qu'elle laissait à t'embrasser tu t'appliquais à prolonger comme si c'était le premier, ce qui n'était pas le cas.