Comme quoi, tu avais décidé de changer d’avis, tu avais enfin décidé de te laisser aller, et de profiter du moment présent. Tu avais mis de côté la peur de souffrir, et tu avais décidé de laisser cet homme entré dans ton coeur, celui qui te faisait rire, qui parfois t’énervais, te rendait dingue et finalement qui t’apaisais. Il était différent des autres, avec lui, ce n’était pas comme avant. Tu te sentais aimé pour ce que tu étais, et non pour autre chose. Tu avais passé des merveilleuses vacances, soleil, plage, près de lui, dans ses bras, des câlins, des baisers volés. Mais d’un côté, tu ne savais même pas ce que tu étais pour lui, sa petite amie ou pas? Pendant ces quelques jours, tu n’en avais pas parlé avec lui. Tu ne savais pas finalement où te positionner, mais seul le temps le fera. Tu avais déposé rapidement tes valises, tu avais même pris le temps de faire tes lessives et ranger le reste. Tu te posas une seule question, si la fameuse femme qui squattait l’appartement d’Elyes avait décidé de vivre ailleurs ou non? Pour te rassurer, tu pensais qu’elle n’était plus chez lui, et tu pensas directement à autre chose. Préférant garder ta bonne humeur, tu avais profité du beau temps pour te rendre dehors pour courir. Tu avais également rendu visite à des amis, et une fois la nuit tombée, tu avais pris le temps d’appeler ta famille. Même si tu n’en parlais pas énormément, ils te manquaient et tu aimerais les revoir un jour ou l’autre. Après plusieurs heures de conversation, tu avais finalement pris le chemin de ton lit pour te reposer. Le décalage horaire ne t’aidait pas franchement, la fatigue était là, mais le sommeil n’était pas au rendez-vous. C’est seulement quelques heures plus tard, que tes yeux se fermèrent et que tu avais plongé dans un sommeil profond. Tellement profond que tu n’avais pas entendu ton réveil, ni même les plusieurs appels manqués. Tant pis, ce n’était que partie remise pour cette journée shopping entre amies. Tu avais décidé de rester chez toi toute la journée pour finir de ranger, et prendre le temps de te plonger dans tes cours. Il est vrai que tu n’avais pas parlé à Elyes depuis votre retour à Boston, et un manque commençait à se creuser. Quelques heures plus tard, tu recevais un message de lui, une petite soirée en tête à tête, rien de mieux. Tu t’étais dépêché de te préparer, histoire d’être un minimum présentable.

Tu devais te dépêcher avant qu’il arrive, tu étais restée toute la journée en pyjama et tu ne voulais pas te présenter à lui dans cet état. Les cheveux en vrac, la gueule défaite, et les habits limite du dimanche. Tu avais enfoui ton pyjama dans ton lit, pour enfiler un jean skinny clair, avec un top en dentelle blanc, laissant apparaitre ton piercing au nombril. Le tout agrémenté d’un léger gilet, histoire de ne pas avoir froid, vu que tu ne mettais pas le chauffage haut en température pour éviter de mal dormir. Tu avais ensuite regroupé tes cheveux en un immense chignon sur la tête, un léger maquillage autour de tes yeux et c’était parfait. Tu ne te sentais pas très sereine, tu voulais toujours être nickel quand tu le voyais et ce n’était pas nouveau. Tu avais pris le temps de tout ranger, pour une fois ton appartement était clean, rangé et nettoyé de fond en comble. Il était là, juste derrière ta porte d’entrée, une petite boule au ventre, et pourtant tu avais ce léger sourire sur tes lèvres. Ouvrant la porte, laissant apparaitre ton visage dans l’ouverture de la porte. Tu le laissas entrer, fermant doucement la porte derrière lui. « Salut » laissais-tu sortir doucement de ta bouche, ton regard se plongea un instant dans les siens, pour au final porter ton attention sur ce qu’il tenait dans la main. Une rose, ce n’était pas la première qu’il t’offrait, mais c’était la seule qui était encore en vie. « Merci… » tu étais gênée, touchée, du moins tu ne savais même plus comment tu devais te comporter avec lui. Finalement, tu ne voulais pas réfléchir plus longtemps et pour le remercier comme pour le saluer, tu déposas tes lèvres sur les siennes.

Tu n’avais pas envie d’attendre plus longtemps, il t’avait manqué, ses lèvres, son regard, son sourire, absolument tout t’avait manqué. Tu avais besoin de te sentir près de lui à tout moment, besoin d’être réconfortée, soutenue, c’était ce que tu attendais d’un homme. Ce besoin de te sentir en sécurité à tout moment, même si tu ne craignais absolument rien, que ta vie n’était pas en danger… Tu avais cette magnifique rose entre tes mains, la première chose que tu avais faite, c’était de déposer celle-ci en dessous de ton nez pour sentir ce délicat parfum. C’était l’une de tes fleurs préférées après la Cataleya, l’orchidée de ton pays. À ce moment-là, tu étais heureuse, tellement contente de l’avoir rencontré et de l’avoir surtout retrouvé durant ce spring break. Finalement, tu décidas de rompre cette distance qu’il y avait entre lui et toi, en déposant tes lèvres contre les siennes. Après tout, il était temps de réagir, et d’officialiser peut-être cette relation. Tu n’allais pas te voiler la face encore bien longtemps, ce n’était pas compliqué : Tu voulais être sa petite amie, sa femme et rien d’autre. « Toi aussi tu m’as manqué. » tu posais ton regard sur cette fameuse rose, il était temps de la mettre dans un vase, et tu la déposas ensuite sur ton vaisselier au centre de la pièce. « Elle est magnifique » laissais-tu sortir de ta bouche, les yeux émerveillés. « Du coup qu’est-ce que tu as apporté à manger? » un léger regard interrogateur, à vrai dire ça pouvait être n’importe quoi, vu ta faim, tu mangerais sans problème.

Ton regard se faufilait un peu partout sur lui, et dire que tu étais proche de cet homme. Peut-être qu’un jour tu pourras dire à toutes ces femmes qui lui tournaient en permanence que tu étais celle qu’il avait choisie et que maintenant, plus personne ne pourra lui tenir compagnie dans son lit à part toi. Bien évidemment pour le moment tu ne disais rien, rien n’avait été posé. Même si toi depuis un bon moment, tu n’étais pas allé voir à gauche et à droite, puisque tu ne pensais qu’à lui. Malheureuse situation? Non, car même si tu avais toujours été volage, tu savais parfois faire des pauses, et une fois en couple ou intéressée par une personne, tu arrêtais tes conneries. C’est ce que tu avais fait, sans même t’en rendre vraiment compte. Un léger sourire sur tes lèvres, cette magnifique rose posée sur le buffet, tu revenais auprès de lui pour savoir ce que tu allais pouvoir manger après des heures de révision. « C’est parfait, j’adore ça. » ce n’était certes pas ton plat préféré, mais tu adorais t’arrêter chez les Thaïlandais pour commander des nouilles sautées. C’était devenu un réflexe, tu en avais un à seulement quelques mètres de ton bâtiment. Tu sortais ce qu’il fallait, couverts, verres et tu déposas ça sur la table basse devant la télévision. « Je compte bien te voir aux fourneaux. » lanças-tu en rigolant. S’il le fallait, tu ferais à manger, ça ne te dérangeait pas, tu appréciais de prendre du temps pour te faire des bons plats. « Tu veux regarder un film ou pas? » après tout ce n’était pas obligatoire, l’écouter te parler te suffisait amplement.

Tu avais échangé quelques messages avec lui, avant qu’il ne débarque chez toi. Ca te faisait du bien, de savoir qu’il pensait à toi et que tu lui manquais. Tu pensais absolument la même chose à son égard, même si tu le disais pas. Un léger sourire sur tes lèvres, ton regard ne le quittait pas, tu te sentais directement mieux quand tu étais près de lui. « Aha j’adore, nu en dessous de ton tablier, ça pourrait être pas mal. » et oui tu n’avais pas perdu ton habitude de le taquiner en lui faisant tout de même passer un petit message. Ben oui après tout, il te plaisait, tu ne pouvais pas cacher cette envie de le découvrir encore un peu plus. « Le canapé est très confortable, s’il faut je te prête carrément le paillasson. » après tout, tu pouvais être encore plus cruelle, mais bien évidement tu ne pensais à un seul mot que tu disais. Il était tellement important pour toi, il avait sa place chez toi, près de toi, dans ton lit, dans ton appartement tout simplement. Même si ça ne faisait pas des années que tu le connaissais, tu avais l’impression que c’était tout comme. Tu levais les épaules, tu t’en fichais d’avoir la télé ou non, ou seulement peut-être en fond. « Je vais mettre un peu de musique en fond. » tu allumas rapidement la télé pour mettre une chaine musicale, doucement. Tu te laissas tomber sur le canapé, telle une morte vivante et lançais un petit regard vers Elyes « Poulet please. » tu aurais pu dire les deux, mais tu voulais rester raisonnable. Finalement la question que tu te posais depuis ton retour ici, voulait sortir et tu avais besoin de le savoir. « Tu as retrouvé ta tranquillité dans ton appartement ou pas? » question piège, car tu savais pertinemment que s’il te disait qu’elle était encore là, ça serait la douche froide.