Quand on m’avait parlé de ce spring breack pour décompresser entre deux semestres, je n’étais pas le premier partant, j’avais mon boulot au cabinet, et puis de quoi m’occuper quand même la journée. Pourtant l’idée de pouvoir retrouver Alison dans une ambiance différente de celle de Cambridge me laissait rêveur.

Je m’étais renseigné au sein de la confrérie pour savoir si elle partait, et finalement je décidais de faire mes bagages pour passer toujours plus de temps près d’elle. Un jour elle comprendra combien elle me manquait, et j’espérais qu’elle verrait à quel point elle comptait pour moi.

Sans faux semblant, j’invitais mon amie pour un rendez vous sur la plage, comme ceux qu’on aurait pu partager il y a des années. J’étais content qu’elle accepte de me voir, et je prévoyais de quoi piqueniquer pour qu’elle ne manque de rien aujourd’hui.

Je me sentais un peu nerveux, pourtant c’était ma meilleure amie, et je la connaissais presque aussi bien que ma jumelle, mais je ne voulais rien laissé au hasard. Je préparais son sandwich préféré avant de me rendre sur cette plage où on partagerait cet instant privilégié tous les deux.

C’était amusant de pouvoir ce balader en maillot de bain à cette période de l’année, j’étais un peu perplexe, pourtant quand j’apercevais le corps de mon amie au loin, toujours si belle avec son sourire qui n’appartenait qu’à elle que je fondais au premier regard.

J’avais installé une serviette sur le sable avec la glacière qui contenait notre repas. Je lui souriais en retour en la regardant d’approcher et je lui montrais du coin de la tête que tout était près pour qu’elle vienne s’installer près de moi. Quand elle se trouvait à distance acceptable, je venais poser mes lèvres contre sa joue en guise de salutation.

- Bonjour Alison !

Ça faisait des années que je n’avais pas vu le corps de la blonde aussi peu vêtu, je pouvais même dire que la dernière fois que j’en avais aperçu autant elle était totalement nue. Je restais euphorique en me souvenant de chaque instant charnel passé avec elle, et l’invitait tacitement à prendre place en face de moi.

- Je suis content de te voir, tu es resplendissante.

Est-ce que c’était l’ambiance chaleureuse de ce pays exotique, le fait de prendre quelques jours de vacances ? Ou simplement la présence de celle qui avait laissé ce vide inexorable en moi, je crois que rien ne pouvait remplacer son sourire, la douceur de ses yeux ou juste son aura apaisante. Elle était là, devant moi, et le fait de pouvoir la regarder me charmait comme jamais.

On avait plus que besoin tous les deux de ce temps à nous, de rattraper chacun des instants que je nous avais volé à tous les deux. Pendant les vacances je laisserais ma sœur faire le point sur cette nouvelle vie qu’elle voulait se construire, et je ne m’occuperais que de la douce Alison qui restait plus belle que jamais.

- Tu sais ce que je pense du maquillage, je te trouve encore plus belle au naturel.

Je crois que depuis toujours j’étais amoureux de ma meilleure amie, et si on avait attendu tout ce temps avant de tenter quelque chose tous les deux, c’est parce que j’avais peur que notre relation change. Si elle avait changé, c’était d’avantage de ma faute que du fait qu’on avait enfin décidé à vivre une relation sérieuse.

Continuant de lui sourire, je soupirais doucement, content de la retrouver de cette façon décontractée. J’avais préparé notre rendez-vous et je voulais qu’elle se sente bien, après ce qu’elle m’avait raconté lors de notre dernière rencontre, je savais qu’elle avait besoin de ça. Effleurant son poignet du bout de mes doigts, je la conviais à s’installer avec moi.

- Viens t’assoir ! Je t’ai préparé ce que tu aimes.

J’étais à la fois fier et impatient, je voulais qu’Alison se sente bien et mon défi du jour serait de faire oublier à ma meilleure amie ces soucis, au moins le temps d’une journée. J’initiais le mouvement en allant rejoindre la serviette que j’avais étendu sur le sable en étant finalement satisfait de ne pas en avoir étendu deux, mon amie blonde serait obligée de se serrer un peu contre moi si elle ne voulait pas avoir les fesses dans le sable.

Tout était prêt pour qu’on retrouve cette force pétillante qui nous animait tous les deux. Ce qui me manquait le plus en pensant à ma meilleure amie, c’était sa vitalité, sa façon qu’elle avait de me pousser à être toujours meilleur. Elle approchait et je me sentais si bien déjà, sa présence seule suffisait à m’apaiser.

Loin de tout, on avait ce temps rien qu’à nous, et je comptais bien en profiter. Elle s’asseyait près de moi et j’étais content de la voir sourire. Alison se penchait pour me donner une bise sur la joue, ses lèvres étaient chaudes, comme dans mon souvenir. J’adorais cette sensation, comme si plus rien d’autre ne comptait à ce moment précis.

- Du temps où je pensais à toi. T’inquiète pas, vraiment ça me fait plaisir.

Quand j’avais su qu’elle acceptait ce piquenique avec moi, j’étais surexcité à l’idée de ce tête à tête, et je devais avoué que j’avais peut être passé trop de temps à étudier chaque détail pour que la blonde soit satisfaite. Je lui tendais un gobelet en plastique avec un signe de la tête pour l’inviter à le prendre et le tenir.

- Tiens ton verre, je vais te servir.

Le sable n’était pas l’endroit le plus facile pour préparer un repas romantique, mais c’était peut-être ça qui rendait chaque instant plus léger. Je sortais une bouteille de vin qu’elle aimait de la glacière, un vin léger qui n’entacherait pas ce moment privilégier. Le temps d’ôter le bouchon, je sondais le regard de ma voisine.

Elle était si proche que je pourrais la toucher. Si je ne me retenais pas, je poserais mes lèvres sur les siennes. Je donnerais n’importe quoi pour me rappeler le goût sucré de ses baisers, mais je ne comprenais que trop bien que j’avais perdu ce droit. J’avançais la bouteille vers son gobelet pour la servir, et je lui demandais de tenir mon verre pour faire la même chose et reposer la bouteille doucement, profitant d’un éclat de silence pour pénétrer son regard avec insistance.

- On trinque aux vacances, au soleil ? Et à la plus belle, toi.

J’adorais la regarder, de retrouver dans ces yeux une lueur que je n’avais pas revue depuis trop longtemps. Alison était là, assise juste à côté de moi et je pouvais respirer à nouveau son odeur. La vérité c’est qu’il faudrait que je sois courageux pour ne pas lui sauter dessus violement et l’embrasser comme j’aimerais le faire.

Quand je lui demandais de l’aide pour le verre, je souriais en l’observant toujours aussi délicate avec tout ce qu’elle touche. Je versais le liquide que venait remplir le gobelet en plastique avant de faire la même chose dans l’autre qu’on puisse trinquer à nos retrouvailles. Quoi qu’elle en dise, Alison resterait toujours ce soleil qui illuminait chacune de mes pensées.

- Ne t’inquiète pas pour le prix du vin, et profite. Je te promets qu’il me reste encore assez pour survivre.

J’aimais faire plaisir à ma meilleure amie, et son sourire était la plus belle des récompenses. Même si elle continuait à rester sur ma défensive et à repousser mes compliments, moi j’étais comme sur un petit nuage. Après avoir trinquer, je passais ma main, celle qui ne tenait pas le gobelet, dans les cheveux blonds de ma voisine, je caressais sa joue en la frôlant et dégageait son visage.

- Tu es plus belle que tu ne le crois, tu l’as toujours été.

Pendant des années je m’étais battu pour qu’elle prenne de la confiance en elle, qu’elle arrive à se sentir belle, forte et intelligente, ce qui n’est pas mince affaire, mais je crois que c’est le propre de la femme de se sentir complexé. Ma main toujours contre sa joue, je ne regardais que ses yeux comme si j’avais pouvoir y plonger.

Tout le reste, le soleil, les Bahamas, ça n’avait aucune importance, pas avant que j’aie retrouvé ce seul soleil qui m’animait. Est-ce que j’avais encore le droit de la regarder de cette façon ? Mon cœur battait plus vite à chaque battement de ses paupières, j’inspirais et je finissais par reculer avant de commettre l’irréparable.

- Je suis content d’être venu c’est vrai. Tout est magnifique ici. Le soleil, la plage, toi …

Avant qu’Alison ne soit totalement mal à l’aise je décidais de détendre la situation en levant mon verre pour le porter à mes lèvres, une façon de terminer cette façon solennelle de porter un toast. J’avais du mal à détacher mes yeux d’elle, comme si son sourire était une drogue dont je m’étais sevrée pendant déjà trop longtemps.

- Et toi, tu t’amuses ? C’est différent de Cambridge ici, mais tout est tellement magique qu’on a l’impression que rien est impossible.

La journée était parfaite, je n’avais pas pu espérer plus belle rencontre. En profitant de l’éclat magnifique de son sourire, j’avais du mal à quitté le visage d’Alison des yeux. Je faisais en sorte qu’elle n’oublie pas à quel point je la trouvais belle, j’avais 3 ans de compliments à rattraper.

Tout était là, le vin, le soleil, cette fille qui faisait battre mon cœur, et la plage à portée de main. Pendant un instant je me surprenais à détailler le flux et reflux de l’eau, c’était apaisant. Je souriais, bêtement en répondant à cette question sur notre premier spring breack tout les deux.

- Je suis déjà parti, mais pas comme ça avec autant de monde. Après si tu aimes tant l’endroit, peut être qu’on pourrait revenir, rien que tout les deux.

J’imaginais des vacances avec elle, juste elle et moi, pour pouvoir partager plus qu’un pique nique au bord de la plage. J’avais tellement envie qu’on se retrouve que j’en oubliais que j’avais encore tellement à me faire pardonner. Le fait qu’elle me laisse la toucher, c’était déjà un début encourageant qui me redonnait de l’espoir.

Il y avait ce pique nique que j’avais prévu pour nous, mais plus j’y pense, et moins j’avais faim. Je la regardais encore, et je n’avais qu’une envie c’était de profiter un peu plus encore de nos retrouvaille. Alors je me levais doucement en m’appuyant avec mon genou dans le sable.

- Peut être que le pique nique peut attendre encore un peu ? J’ai pas très faim pour l’instant.

C’était que j’avais tant de chose en tête que l’idée de manger n’était pas ma priorité. Je crois même qu’on ne s’était jamais retrouvé à la plage tout les deux, une ou deux fois à la piscine, mais jamais dans un cadre aussi magnifique. Je souriais, et me reculais d’un pas en observant la réaction de mon amie.

- Tu as envie de te baigner ? Et on mangera en ressortant ?

Avec mon pied je remuais le sable sous moi, le cœur lourd et joyeux à la fois. Je crois que c’était ça qu’on appelait l’amour. Aujourd’hui il n’y avait qu’elle qui comptait, et je comptais bien le lui prouver. Me baissant pour déposer un bisou rapide sur sa joue, je riais tout doucement en l’attrapant par le bras pour la faire bouger avant de me mettre à courir.

- Le dernier à l’eau à un gage.