depuis ta naissance, tu as été forgée à être ce qu'ils voulaient que tu sois. un personnage frôlant la perfection dans les moindres aspects de sa vie. conditionnée à répondre à la positif à toutes les exigences familiales. que ce soit en assistant à des soirées caritatives que tu maudissais profondément ou à suivre des études que tu détestais sincèrement. la vérité c'est que ta vie appartenait à l'empire cosgrove depuis toujours et probablement à jamais.

tu n'as pas le droit. il avait fallu que tu tombes amoureuse de la personne erronée. d'un homme beaucoup trop bon pour toi, mais pas assez selon tes parents. il te traitait pourtant comme seul un vrai homme savait le faire. tu n'avais jamais été aussi heureuse qu'à ses côtés. sauf que tes parents ne voyaient pas à quel point il embelissait ton existence. tout ce qu'ils voyaient c'était son rang social et à quel point il ne concordait pas avec le tien. alors ils avaient tout fait pour te séparer de lui. sauf que tu avais refusé d'obtempérer et de baisser l'échine. pour la première fois et la dernière fois de ta piètre existence. du haut de tes dix-huit ans, tu n'avais pas ton mot à dire sur ta vie. elle ne t'appartenait pas et elle ne t'appartiendrait jamais. tu l'avais compris lorsque ton père te convoquait dans son bureau pour annoncer tes fiançailles précitées avec un autre. tes poings se contractaient automatiquement pour tenter de canaliser ta frustration. des larmes roulaient sur tes joues rosées pour témoigner de ton désarroi. mais ton propre géniteur restait de marbre face à ta détresse perceptible. il en avait que faire de ce que tu pouvais éprouver à cet instant précis. tout comme ta propre mère qui fuyait ton regard lorsque tu tentais de soutenir le sien. il vient d'une bonne famille et tu auras un avenir prometteur à ses côtés. c'est hors de question. il paraît que la soeur de ton copain est malade et qu'il y a un traitement expérimental aux états-unis qui est prometteur. je peux l'envoyer dès demain en amérique pour qu'elle soit soignée si tu obtempères dès maintenant. comment oses-tu ? ses mots sortaient de ta bouche tel un souffle inaudible. tes ongles s'enfonçaient doucement dans la paume de ta main. une tentative désespérée pour ressentir autre chose que la brèche dans ton coeur. cette plaie que tu ne saurais jamais cautériser. ton regard se plantait durement dans celui de ta mère. tu avais eu la naïveté de croire que tu pouvais avoir confiance en elle. c'est vers elle que tu étais allée pour quémander son aide puisqu'elle jurait ne vouloir que ton bien. elle avait promis qu'elle trouverait un moyen d'aider la soeur de ton copain sans que ton père soit au courant de la chose. mais ce n'était qu'un mensonge de plus pour obtenir ce qu'elle voulait de toi. autrement dit, un moyen pour te plier aux désirs de tes géniteurs. ils avaient désormais un moyen pour faire pression. puisque qu'ils savaient que ta raison était plus grande que ton coeur. à l'inverse, ton coeur était plus grand que ta raison. puisque le choix serait facile entre ton bonheur et le sien. c'est lui que tu prioriserais envers et contre tout. une larme solitaire perlait le long de ta joue alors qu'un sanglot s'échappait de tes lèvres. tu tournais les talons sans ajouter un mot de plus alors que tu faisais claquer la porte du bureau derrière toi. et comme si tes dernières forces te quittaient, tu te laissais glisser contre la porte avant de fondre en larmes.

tu es sur le point de te marier alors tu pourrais troquer cet face d'enterrement pour un sourire, tu ne crois pas ? tu te regardais dans la glace depuis plusieurs minutes déjà alors que ta mère s'affairait à fermer la fermeture éclaire de ta robe de mariage. ce n'était plus qu'une question de temps avant que tu sois liée à un autre pour le meilleur et pour le pire. cette journée aurait dû être la plus belle journée de ton existence si tu en croyais les contes de fées. sauf que cette journée n'avait rien d'une fin heureuse puisque tu allais épouser un homme que tu connaissais à peine et que tu n'aimais pas. ton coeur était déjà pris pour par un autre sauf que votre histoire était impossible. c'est tout du moins ce que tes parents s'étaient assurés en forçant ce mariage. ils t'avaient mis au pied du mûr pour que tu n'ai plus le choix de le quitter et d'en épouser un autre. romee, tu m'écoutes ? tu te retournais machinalement vers ta mère alors que tu la regardais sans vraiment la regarder. le fait est que tu ne savais plus comment tu devais agir avec elle depuis sa trahison. ce mariage était en parti de sa faute et pour ça tu ne saurais jamais réellement lui pardonner. elle n'en restait pas moins ton sang sauf que c'était dorénavant votre seul point en commun. tu la bousculais légèrement en passant à ses côtés pour aller prendre ton voile posée sur la coiffeuse. ton être tout entier criant de hargne envers sa personne puisque tes mots n'avaient jamais pu le faire pour toi. tu retournais devant le miroir pour poser ton voile sur ta tête alors que tu étais fin prête à rejoindre ton futur mari. c'était la chose à faire romee ... un rire jaune se dérobait de tes lèvres aux paroles de ta mère. tu soutenais son regard à travers le reflet du miroir alors qu'elle se tenait derrière toi. comment pouvait-elle oser tenir de tels propos avec la conviction que ça allégerait ta peine ? pouvait-elle seulement présumer à quel point ton coeur était à feu et à sang par sa faute ? saurait-elle imaginer le quart de la souffrance que tu endossais depuis ta séparation avec ton ex-copain ? la réponse était non puisqu'elle n'était pas à ta place. elle ne s'était jamais mise dans tes chaussures pour tenter de comprendre ce que tu vivais au quotidien. elle s'était contentée d'être spectatrice de ton malheur comme le restant de ta famille. la chose à faire, vraiment ? pour la famille probablement, mais certainement pas pour moi. ta voix se cassait à la fin de ta phrase alors que tu baissais le regard. tu passais tes mains sur ta sublime robe afin d'enlever les quelques plis. un flot de larmes menaçait de détruire les barrages que tu tentais de maintenir intact. tu étais trop fière pour pleurer une fois de plus devant l'instigatrice de ton malheur. le fait est que tu savais que ça ne changerait rien à ta situation. alors tu inspirais profondément canaliser ton désespoir. une fois de plus et une fois de trop. ta mère posait une main compatissante sur ton épaule pour une raison ou une autre. tu la repoussais violemment afin de lui faire volte-face et planter ton regard dans le sien. le seul sentiment perceptible dans ce dernier était la haine que tu éprouvais pour elle. une émotion tellement puissante qu'elle pourrait presque être palpable. l'expression de ta mère se décomposait alors que le tien demeurait dur et froid. j'ai toujours été ce que vous vouliez que je sois. irréprochable et malheureuse. et je vais continuer à l'être grâce à toi pour le restant de mes jours. merci maman. à ses mots, tu te dirigeais vers la porte pour rejoindre ton géniteur qui attendait de l'autre côté. tu te retournais une dernière fois vers ta mère avant de franchir le pas de la porte. des larmes ruisselaient le long des joues de ta mère pour la première fois de sa vie. et ce n'était pas de larmes de bonheur d'une mère fière de voir sa fille se marier et quitter la maison familial. c'était des larmes de culpabilité qu'elle ne savait plus dissimuler tandis qu'elle voyait son enfant marcher vers son destin. un destin duquel elle ne reviendrait jamais indemne.   encours.

le mariage avait survécu trois années avant de fracasser un mur. le manque d'investissement de ta part dans cette relation finit par avoir raison de votre couple. certaines personnes penseraient que tu avais tout fait pour saboter ce mariage pour recouvrer ta liberté. mais c'était loin d'être le cas puisque tu ne saurais jamais jouir d'une réelle émancipation. le fait est que tu ne savais pas comment ouvrir ton coeur à quelqu'un que tu n'aimais pas. tu t'étais pourtant efforcée de trouver de bons côtés à ton mari au tout début. sauf qu'il n'était pas lui et qu'il ne le serait jamais. alors tu avais offert à ton mari de jouer un rôle face au public. de prétendre que vous étiez heureux et amoureux pour préserver les apparences. mais dès que les rideaux tomberaient alors vous feriez chambre à part et ne forceraient rien entre vous. il avait accepté en espérant que tu changerais d'avis au fil du temps et que tu vous laisserais une chance. il avait été très patient et respectueux envers toi pendant toutes ses années. sauf qu'il voulait plus qu'une simple comédie en ta compagnie et tu étais incapable de le lui accorder. alors vous vous êtes séparés sur un commun accord au grand désarroi de vos familles respectives. tu avais eu le droit à une leçon de moral de ton géniteur concernant l'échec de cette union. mais tu ne pouvais pas y faire grand-chose au final puisque le coeur n'y était pas. alors t'avais continué ta petite existence trop parfaite pour réellement l'être. à suivre des études que tu n'aimais pas et à prétendre être ce que tu ne voulais pas. tu t'étais mise en tête que tu n'étais qu'un vulgaire pantin dans la vie de tes parents. un pion qu'ils pouvaient déplacer à leur guise pour redorer l'image familial.  encours.