sous les draps de nos émois
chloé & valentin

que faire ? quoi dire ? quoi penser ? elle n'en savait plus rien. elle ne savait pas à quoi rimait cette rencontre, pourquoi elle avait lieu, pourquoi ils se faisaient face comme si de rien était. au fond, ses sentiments étaient-ils vrai ? oui. toutefois, était-il le même homme qu'elle avait aimé ? était-il celui pour qui son cœur battait ? elle n'en savait rien, elle savait juste qu'il était une grosse partie de son soleil, qu'elle ne résistait à ses traits, ses murmures, son sourire et son parfum. il était enivrant. mais était-il bon pour elle ? était-il toxique ? elle avait eu du mal à s'en remettre après lui, aucun homme n'arrivant à sa cheville, n'arrivant à lui faire oublier ses peurs pour ne faire naître que de la joie. il lui était vital, il était son clair de lune au milieu de l'obscurité, lui permettant de s'échapper de son quotidien; du moins, il l'était. leur relation ayant pris fin lorsqu'il était parti à paris, leur offrant un moment de pause au milieu du chaos il y a deux ans, résultant leur fils. elle aurait du lui dire, elle le savait, elle aurait dû se montrer courageuse. mais la peur avait pris le dessus et la situation avait empiré. son père lui ayant payer cet appartement, subvenant à ses besoins. mais les liens avaient été coupés, ne souhaitant plus voir sa fille et son petit-fils. il avait sa fierté, elle avait tapé dedans en se ramenant enceinte d'un "garçon de passage". le mensonge, toujours le mensonge. ce doux poison qui enivraient ses veines, qui lui faisait se sentir bien sur le moment pour la détruire à petit feu. elle avait menti à tout le monde, n'arrivant pas à accepter la vérité, se logeant dans un monde plus simple à gérer. quel bordel, elle avait perdu les gens qu'elle aimait le plus dans cette croisade. croisade entre vérité et mensonge, douleur et bien-être, amour et abandon. elle se sentait abandonner, mais elle avait pousser les gens à l'abandonner. ses études de psychologie n'était qu'une ironie parmi tant d'autres. elle ne put s'empêcher de sourire en coin face à sa remarque, elle le défia du regard, amusée. elle ne savait pas ce qu'il cherchait à faire naître en elle, mais il arrivait à la faire réagir peu importe les moyens utilisés. mais la trêve avait été de courtes durées, les mots prononcés, des poignards. tout venait de s'écrouler en elle, ses espoirs, ses sentiments, tout venait de s’effondrer en quelques petites syllabes. les larmes montèrent, elle regarda dans une direction opposée, ses mots tournoyants dans ses oreilles. les autres paroles étaient bien futiles, bien moins importantes. elle ne savait que voir le négatif, n'arrivant pas à nuancer les choses, dramatisant constamment. alors non, elle n'arrivait pas à gérer ses émotions à cet instant, à oublier ses mots pour continuer une discussion. elle planta ses iris embrumées dans les siens. "j'en sais rien, ma mère s'est barrée quand j'étais petite et mon père ne m'adresse plus la parole depuis presque deux ans." sa voix vrillait, ses émotions prenait le dessus, elle devait s'échapper avant de tout avouer. avouer ne ferait qu'empirer la situation, elle devrait mentir encore et encore, c'était plus simple. "désolée, j'ai un truc à faire, on se voit une prochaine fois." elle détourna le regard, partant sans regarder derrière elle, sans l'étreindre. elle ne s'était même pas rendue compte de l’incohérence dont elle avait fait preuve. elle qui était censée être libre. elle qui basculait à chaque fois qu'elle croisait cet homme. elle s'engouffra dans un recoin, s'appuyant contre un mur pour pleurer. elle avait besoin d'évacuer pour se reprendre, pour recommencer sa vie, pour perpétuer son mensonge.