Non, ce ne serait pas un chemin tranquille, sans obstacles, sans doutes, sans hésitations. On le savait tous les deux. Sauf que, qui sait? Peut-être que ça vaudrait le coup. Peut-être qu’on aurait une belle surprise. Et intérieurement, j’remerciais Lucky de m’avoir ouvert le coeur, Ziggy de m’avoir ouvert les yeux, Hae-Seong de m’avoir un peu poussé hors de mes retranchements. Parce que si j’en étais là ce soir, c’était pas grâce à moi. Non, c’était grâce à mes proches qui croyaient en moi, qui pensaient que j’valais mieux que ces coups d’un soir, que je méritais plus que ça. J’esquissais un petit sourire à tes mots bienveillants. « On pourrait essayer pour une fois de ne pas tomber aussi… » Ça pourrait être une bonne idée.

Mes mains posées sur le bureau de chaque côté de tes cuisses, tes bras glissaient autour de ma nuque, et j’préférais largement ça à la distance qu’il y avait eu entre nous pendant une petite heure. A croire que j’avais besoin de te toucher pour m’apaiser. Fallait que t’aies confiance en moi Cléo, si tu voulais que ça marche. Ça quoi? Vraiment? T’allais me le faire dire? J’étais pas doué avec les mots, moi. « Ça… Être… exclusifs. » Être en couple. Sauf que ce mot là, il restait coincé dans ma gorge pour l’instant. « J’veux bien faire un effort… Tu dis que tu veux pas me changer, mais tu l’as déjà fait, Cléo. » Et puis de toute façon, on était tous destinés à changer, non? À évoluer. Selon les évènements, selon nos rencontres. C’était ce qui m’était arrivé avec toi. Tu m’étais tombée dessus du jour au lendemain, par pur hasard, et j’étais tombé en même temps. Tu m’avais retourné le cerveau, tu m’avais fait vivre des choses que je n’aurais jamais pensé vivre. « Et ça sera pas toujours facile, je sais… » Parce que me faire confiance à moi sur cette notion d’exclusivité sans craintes, c’était compliqué, j’en avais bien conscience. « Mais ça pourrait donner quelque chose de bien. » Ou pas. Mais je chassais ces pensées négatives de mon esprit. Hae-Seong m’avait dit que ça marcherait pas si je partais défaitiste. Je passais le bout de ma langue entre mes lèvres pour les humidifier, les trouvant bien trop sèches d’un coup. À toi de voir ce que tu veux faire maintenant, Cléo…