Louison grimaça et secoua sa tête. Il l’avait vraiment toujours attendu ? Elle voulait y croire, pourtant elle peinait à avaler une telle déclaration. S’approchant de lui pour s’ouvrir enfin à cet homme, elle lui dévoila ses désirs, espérant être sur la même longueur d’onde que lui. « Tant mieux Camille, il va quand même te falloir beaucoup de forces pour me gérer tu sais… » Puis, elle déposa ses lèvres sur les siennes et répondit à sa fougue en faisant danser sa langue avec la sienne. La française s’était tout à coup sentie fiévreuse et en perdit les mots « Euh j’sais plus ce qu'il y a » répondit-elle en souriant comme une demeurée. Appuyant de ses deux mains les joues de Camille pour faire ressortir sa bouche, elle l’embrassa furtivement et se faufila jusqu’à la table où elle alluma enfin les bougies au centre de la table. Légèrement dans la pénombre, elle lui fit signe d’approcher et de s’installer « J’aurais préféré que tu me manges moi en réalité, mais je dois quand même remplir ta panse non ? Allez, assieds-toi, je m’occupe de tout » Louison esquissa un sourire et repartit en cuisine pour sortir l’entrée qu’elle avait placé au frigo à côté de ses tiramisus. Elle rajouta sa sauce secrète au dernier moment sur les crustacés et apporta les deux assiettes à table. « Bon appétit chéri » lui lança-t-elle en attrapant une crevette du bout de ses doigts pour la fourrer dans sa bouche « Ça me fait chier que tu ne puisses plus foutre les pieds sur le campus, tu fous quoi de tes journées sérieux ? T’as tout le temps de flirter sur Tinder c’est ça ? » le chercha-t-elle en jouant les innocentes. 

C'est vrai, Louison a changé depuis l'époque où nous étions meilleurs amis avant de se perdre de vue un peu. Mais, depuis le début de l'année, nous nous sommes rapidement retrouvés et même un peu mieux, en réalité. Tout est mieux en ce début d'année, je lui fais comprendre que j'ai envie de croire en elle et notre relation, qu'on se donne enfin une chance de réussir ensemble. Nous partageons un long baiser qui lui fait un peu perdre ses moyens lorsque je lui demande ce qu'elle nous a préparé à manger. AHHHH j'aime pas quand tu fais ça ! Lorsqu'elle appuie sur mes joues, puis je me mets à rire. Je n'ai pas envie d'en vouloir plus longtemps à la belle blonde, j'ai envie qu'on avance une bonne fois pour toute au lieu de se prendre un peu trop souvent la tête. Je me dirige jusque la table où je pose mon fessier sur l'une des chaises et souris à ce qu'elle me dit. Je te mangerai en dessert... Que je lui dis avec un regard rempli de perversité, puis je rigole. Elle poste un plateau de fruits de mer au centre de la table, j'en salive déjà. Merci, princesse. Que je dis en chopant à mon tour une crevette et de l'avaler, elles sont plus que délicieuse. T'es d'ssus aussi nan ? Moi j'y vais plus trop et je t'ai dit que je bosse, mais ouais j'ai hâte que tout ça se termine j'commence à en avoir marre là. Que je rétorque, parlant de Tinder je n'y vais réellement plus trop. A quoi bon maintenant que je suis en couple avec la Chamberlain ? Tu m'aimes ? Que je lui demande en posant mon menton dans la paume de ma main.

Louison reprenait ses aises avec Camille. Si sur certains sujets, elle avait gagné en maturité, sur d’autres, elle était restée au même stade. Les gamineries en tout genre, c’était sa spécialité. Et dorénavant, la première cible de ses enfantillages, ce serait le pauvre Camille Bonaparte. Bref, après un léger baiser échangé, les deux tourtereaux passèrent à table et durant cet instant intimiste, la française en profita pour tacler l’ex-Mather sur son compte Tinder toujours bien actif « J’suis dessus ouais, mais je me demande bien pourquoi… Si j’veux pécho, j’ai qu’à claquer des doigts » blagua-t-elle en piochant dans son assiette avec finesse avant d’être abruptement interrogée par le jeune homme lui faisant face. Déstabilisée, elle éclata aussitôt de rire et sourcilla plusieurs fois pour faire grimper le suspens « Bah oui je t’aime banane ! » Louison imita la position de Camille et le fixa droit dans les yeux pendant de longue secondes. Elle retira ensuite discrètement son escarpin et déposa son pied sur le genou de son petit-ami. « Et toi ? Tu m’aimes ? Genre, combien sur une échelle de 0 à 100 ? Genre à zéro ça veut dire que tu t’en fous un peu, tu m’aimes vite fait quoi, et à 100, ça veut dire que tu veux faire ta vie avec moi et être enterré à côté de moi t'vois. Donc sois prudent avec ton estimation hein » lui déballa-t-elle pour jauger son impulsivité. Oui, Louison désirait dorénavant un homme plus prudent, pourtant, la passion était ce qui la dominait toujours. « T’as peur heiiiiin » l'embêta-t-elle en laissant glisser sa voûte plantaire vers l'intérieur de sa cuisse.   

Ah, Tinder... Il faut que je supprime l'application, mais il est vrai que je préfère la garder en activité. On ne sait jamais ce qu'il peut m'arriver avec Louison, alors je préfère garder certains contacts avec quelques personnes. Enfin, dans tout les cas, je n'y vais plus vraiment dessus puisque je suis en couple et au pire, je dirai à ces charmantes jeunes femmes avec qui je matche que je le suis et voilà tout. Un immense sourire s'affiche sur mon visage lorsque ma petite amie me dit qu'elle m'aime, ce mot me faisant extrêmement plaisir surtout quand je peux lire la sincérité dans ses yeux. Au moins, elle ne dit pas ces trois mots sans le penser. Elle me demande finalement à quel point moi je l'aime, j'allais lui répondre mais sa déclaration me fait rigoler un instant tandis que son pied vient me caresser l'intérieur de sa cuisse. Je t'aime... à un point infini. Genre j'peux pas te définir l'amour que j'te porte, tu vois ? Que je lui réponds avec un doux sourire, m'approchant légèrement pour déposer mes lèvres sur les siennes. J'veux jamais te perdre, j'te jure que je ferai tout pour que tu ne partes jamais. En gros, j'te donne mon entière fidélité jusque la mort nous sépare, en est-elle bien consciente ?

Louison était joueuse, parfois incompréhensible et gamine. Alors qu’elle s’était d’ailleurs livrée maladroitement sur l’amour qu’elle portait à Camille, ce dernier fut plus direct et troubla la jeune femme. Sa détermination était belle, elle espérait néanmoins qu’elle pourrait un jour lui formuler aussi facilement et clairement. Aujourd’hui, c’était peut être trop frais pour elle. Elle se sentait dorénavant minable et baissa son regard taquin vers son assiette « Pardonne moi de ne pas pouvoir être aussi limpide que toi sur ce coup-là » avoua-t-elle en replaçant délicatement une mèche de cheveux derrière une de ses oreilles. Relevant ses prunelles vers le brun, elle lui offrit un sourire gêné et reprit doucement « C’est dingue. En fait je ne sais pas vraiment quel est ton style de fille… Ni comment tu me perçois… J’aimerais vraiment savoir ce type de truc. Ce qui te plait ou t’as plu pour que tu me veuilles exclusivement » C’était peut être une question conne, mais Louison aimait grattait en profondeur, plutôt que de se cantonner à des trucs tout superficiels. Elle avait aussi besoin qu’on lui montre qui elle était, quelle était sa valeur. « Poisson à la bordelaise ? J’ai aussi des tiramisus après ! » La belle se releva contourna le brun et posa ses mains sur ses trapèzes avant de s'abaisser pour murmurer quelques mots à son oreille « Tu dors dans mon lit ce soir » Elle se redressa ensuite et massa rapidement ses muscles noués. La Mather déposa un baiser sur la joue du français et repartit en cuisine pour apporter le plat principal au centre de la table. 

Je suis sûr de l'aimer, pas encore de tomber amoureux de cette Louison. Je suis le genre de personne à faire la différence entre aimer et être amoureux et pour moi la seconde option est bien plus fort. En tout cas, je peux voir que Louison se sent ridicule face à mes paroles, mais je garde mon sourire, ne lui en voulant pas du tout. Après tout, sa rupture avec Ezio est encore récente et je ne peux lui demander des choses dans l'immédiat. Je suis bien placé pour savoir que ça prendra du temps pour qu'elle se dévoile à nouveau. Ca viendra.. Et je le dis sincèrement, certain qu'elle arrivera à me dire ses sentiments avec des mots plus tard. Tu me perçois comment toi à part d'être le coureur de jupons ? Parce que ça m'intéresse de savoir ce qu'elle pense réellement de moi ou si son avis est tranché sur le fait que j'ai été un gros quetard. En fait, c'est ta folie qui m'a attiré. Genre, depuis toutes ces années, on a toujours pensé pareil et c'est une évidence qu'on soit ensemble. T'es la plus belle et la meilleure... Encore une fois, je tente de lui parler sincèrement, de parler avec mon coeur et ça me demande des efforts surhumains pour le dire. Hum, j'ai hâte. Alors que je profite du court massage que me donne Louison. Avec plaisir... Que je réponds, de toute façon, je ne comptais pas dormir sur le canapé ou chez moi. Alors, son lit me convient parfaitement. Vite, j'ai faim, femme ! Que je crie, pour la taquiner.

Louison était soulagée que Camille ne lui en veuille pas pour son manque de chaleur dans ses déclarations. Elle lui envoya alors quelques questions par la suite et lui délivra un mince sourire en écoutant sa réponse. « T’as encore rien vu de ma vraie folie, j’suis un danger ambulant Bonaparte » La française se servit à cet instant un verre de rouge et s’adossa à sa chaise tout en cherchant ses mots « Hmm… Pour le moment, je dirais que tu es tout mou à l’intérieur enfin genre, tu me montres que tu es un mec sensible, que certaines choses te touchent. Après tu es méga jaloux et possessif. Ça, ça me fait souvent rire. On dirait que je suis une propriété t'sais » Louison éclata de rire en frappant dans ses mains et se releva pour tâter les muscles du brun. Elle partit ensuite en cuisine et en entendant son petit-ami l’appeler femme, elle fit un pas en arrière et le dévisagea. Son majeur se dressa pour lui délivrer un joli doigt d'honneur « T’es au courant qu’on est en 2018, c’est fini le Moyen-Âge HOMME !  » la blonde rapporta le plat encore chaud et remplaça celui de la salade par le beau poisson dans sa sauce « Je l’ai péché moi même ce matin » Louison approuva ses propres propos en hochant sa tête et se servit une part en observant Camille en face d’elle « J’suis un bon parti ou pas ? Pas la peine de me répondre, j'connais déjà la réponse » se vanta-t-elle en laissant fondre un morceau du poisson dans sa bouche. La blonde exagéra et poussa un long hmm pour savourer son boulot d'apprenti cuistot. À vrai dire, elle avait pas mal galéré en fin d'après-midi pour en arriver à ce niveau qui n'était pas si catastrophique.   

Avec mon mini-discours, je me suis moi-même surpris mais je me sens différent quand Louison est là. J'ai un peu peur pour la suite de nous deux maintenant qu'on officialise un peu la chose entre nous, me demandant si nous n'allons pas trop vite en besogne. Après tout, ça ne fait que quelques jours que la belle a quitté son ex-fiancé et elle se remet si rapidement dans une relation. J'espère que tout se passera bien, mais je ne suis pas très serein quant à cette idée. Ca fait j'sais pas combien d'années que je te connais, t'inquiète pas, j'crois que j'ai tout vu venant de ta part ! Pas faux. Depuis les années lycée, nous avons tout vécu, me rappelant ainsi de quelques moments drôles, curieux, je lui demande alors comment elle me voit elle. J'suis pas mou ! Quand j'suis dur en toi, tu kiffes hein! Que je dis en blaguant, montrant aussi un peu de ma folie ou surtout perversité pour l'occasion. Je me mets à rire du doigt d'honneur de la blonde et de sa remarque, ma taquinerie a marché, elle est parfaitement tombée dedans. Elle disparaît quelques secondes avant de revenir, déposant le plat principal sur la table. Moi aussi, je pêche bien. Ma spécialité, c'est la moule. Putain, j'mets les pieds dans le plat moi, direct. Ouais ça va, peut mieux faire. Que je réponds pour la taquiner avant de me servir du plat et goûter une bouchée. Mouais, ça va, pas trop mal, j'te note comme un dîner presque parfait à la fin ?

Louison soupira longuement après la vanne cent pour-cent masculine de Camille « Ouais, je peux pas nier, je préfère quand ton mollusque est bien raide » finit-elle par répondre en explosant de rire. Elle partit ensuite en cuisine et joua à la fille faussement outrée après l’autre commentaire macho de Camille. Louison récupéra le plat principal et le ramena à table en plaisantant sur l’origine du poisson « Ta gueule !!! » lança-t-elle en tapant du poing sur la table. Elle détestait ça, quand il faisait référence à son palmarès. La française ouvra ensuite grand la bouche face au peu de reconnaissance du brun « Peut mieux faiiiiiire ? Vas-y, la prochaine fois c’est MacDo, note moi ouais, tu vas voir si j'prends une note autre que 10 » La française dégusta son poisson par la suite tout en dévisageant son nouveau petit-ami « T’façon tu n’as pas encore vu mon animation, elle va tout niquer, c’est le cas de le dire » articula-t-elle en mâchant, un sourire en coin « La prochaine fois, c’est ton tour ! On verra si tu gères. Et si tu commandes chez le traiteur pour me la faire à l’envers, j’le saurais » poursuivit-elle en pointant ses couverts vers le français. « Tiens, enlève ta chemise pour te faire pardonner, que je puisse me rincer l’oeil là » demanda-t-elle avec un air mutin collé à sa tronche de princesse.

Elle me fait rire, je me fais rire, tout va bien. Je crois vraiment qu'elle et moi, on n'est pas un couple comme les autres et rien que cette situation le prouve en elle-même. Et bien sûr, j'aurais dû fermer ma bouche quand je parle de ma spécialité : la pêche aux moules. Je me doute qu'elle est comprise ce que je souhaitai dire là vu ce qu'elle me lance, sachant pertinemment qu'elle n'aime pas savoir que son homme à tremper son biscuit un peu partout avant de se poser avec elle. Alors que le plat arrive, je me permets encore de la taquiner. Roh, j'rigole, c'est très bon, chérie. Je lui donne un sourire sincère. Ah ouais, normalement l'animation c'est pas avant ? Que je lui lance en riant, alors que je continue de manger le plat servi. Elle me dit que la prochaine fois c'est à moi de faire à manger, je me mets immédiatement à rire. Si tu veux mourir jeune, y'a pas de soucis ! Qu'elle sache que je suis un piètre cuisinier et que je ne sais faire que des croques-monsieur, d'ailleurs Asia est la seule à avoir pu les goûter. J'enlève ma chemise, obéissant à la demande de la blonde. Ca va, contente ? Que je dis avec un petit clin d'oeil puis je finis mon poisson assez rapidement. J'ai envie que tu me bouffes maintenant. Que je lâche dans un sérieux impénétrable.