Louison prenait doucement ses habitudes dans son nouvel appartement qui était par ailleurs un bien de Dimitri Wildingham. Ce dernier étant un homme marié qu’elle avait consommé avec sa propre épouse. Weird. La française voulait oublier cette partie de jambes en l’air, surtout depuis qu’elle avait conduit le couple à quelques frictions. Bref, ce soir, Louison avait convié Camille Bonaparte à dîner en tête à tête dans son nouveau chez soi. L'objectif ? Rajouter du romantisme à leur nouvelle relation et savoir un peu plus précisément où ils allaient comme ça. Le seul bémol ? La jeune femme avait entre temps couché avec un homme et elle l’avait honnêtement avoué à Camille. Par conséquent, elle s’attendait déjà à ce que les retrouvailles soient absolument glaciales. Oui, ce soir, Louison allait devoir sortir les rames pour regagner le coeur de l’ex-Mather. En réalité, elle ne savait plus ce qu’elle voulait, plus l’heure du rendez-vous approchait, plus la pression augmentait. Tout était en train de cuire et de mijoter, un repas typiquement français. La blonde s’était alors absentée des fourneaux pour se préparer et enfiler une petite robe rouge bien ajustée à la taille. Pomponnée et parfumée, la demoiselle sursauta pendant qu’elle mettait ses boucles d’oreilles. La sonnerie venait en effet de retentir, soit c’était un voisin trop curieux, soit c’était bel et bien Camille. « J’arrrrrive ! » cria-t-elle en fourrant ses pieds dans ses talons. Elle courut ensuite jusqu’à la porte et ouvrit sans demander qui était derrière la porte « Bonsoir Camille, bienvenue dans ma nouvelle demeure » La française tira une révérence au brun tout en s’écartant de l’embrasure. Camille restait son ami, elle agissait ainsi avec lui comme elle avait toujours fait, pourtant, elle avait eu envie de l’embrasser, mais elle n'avait pas réussi. Elle craignait ses réactions, surtout après sa confession. Pis elle avait toujours peur d'officialiser quoique ce soit. Elle voulait l'entendre à ce sujet, encore. « Fais comme chez toi, je te débarrasse de ton manteau attends » Louison referma derrière elle et ôta le blouson du jeune homme dans son dos « Quoi de neuf bébé ? » demanda-t-elle en accrochant le manteau près de l’entrée. Elle dépassa ensuite le français et contourna le plan de travail de la cuisine pour sortir deux verres « Je te sers quoi ? J’ai tout misé sur le vin ce soir. Honneur à notre patrie hein ? »

Bien que ma relation avec Louison Chamberlain soit compliqué, tout doucement, elle commence à s'éclaircir. Des discussions par message qui nous montrent qu'on tient à l'autre, que des sentiments amoureux sont bel et bien présent dans nos petites têtes. Je me dis que peut-être.... ça devait être comme ça depuis le début. Elle et moi, un véritable couple. Enfin... jusqu'à ce qu'elle m'avoue avoir couché avec un autre et là, la déception a bien été présente dans ma tête. Je ne sais pas comment réagir, nous ne sommes pas ensembles et pourtant.... j'ai l'impression d'avoir été trompé, trahi. Malgré tout, j'accepte ce dîner à son nouvel appartement et m'y rends d'ailleurs. Pour l'effort, je me suis vêtu de manière classe avec un joli costume et lui montrer que je peux me faire élégant, rien que pour elle et ses beaux yeux. Salut. Bien que j'aurai voulu sourire, il ne vient pas. En la voyant, je m'imagine elle et un inconnu en train de coucher ensemble et cette idée me donne la nausée. Elle me retire mon manteau, me demandant ce qu'il y a neuf dans ma vie. Rien, et toi ? Oh pas besoin de me le dire. T'as couché avec un autre. Une voix sarcastique, mais qui montre quand même que je n'oublie pas. Je m'approche du bar. C'est parfait. Je m'assis sur l'un des tabourets du bar, regardant l'appartement. Plutôt grand et joli.

La française s’y attendait. Camille venait de faire une entrée bien ironique qui l’avait fait rougir en un dixième de seconde. Elle ne se démonta pas pourtant et accrocha silencieusement le manteau du bel âtre avant de retrouver sa cuisine. Contournant le bar, elle s’abaissa sous le meuble et sortit deux verres. Elle rapporta ensuite une bouteille de rosé du frigo et la déposa à côté des verres. Le ventre grouillant de papillons, elle regarda intensément celui qui la rendait de plus en plus folle. « Ne me fais pas cette bouille Camille… » La jeune femme planta sa canine dans sa lèvre inférieure et déploya son bras pour enrouler ses doigts autour du poignet du blondinet. « Je t’ai invité ici pour qu’on discute justement de tout ça. Aide moi à déboucher ce machin d’abord » Louison esquissa un sourire gêné et dégaina un tire-bouchon qui restait une énigme pour elle « Montre moi tes biceps chéri » plaisanta-t-elle en le rejoignant derrière le comptoir. Camille lui manquait terriblement, il se faisait rare et elle commençait déjà à détester ça. Tendrement, elle l’enlaça dans son dos et posa sa joue contre son omoplate. Ses mains baladeuses glissèrent sur ses abdominaux pendant qu’il libérait le vin de son bouchon « Tu m’as manqué bébé » confia-t-elle en frottant son nez contre lui. Elle était bien à présent, totalement apaisée, bien que Camille devait toujours lui en vouloir pour son dérapage. Malgré ce bémol, la Mather mourrait d'envie de descendre plus bas avec ses mains… Elle s’arrêta néanmoins à sa ceinture et s’incrusta à ses côtés pour attraper un des verres que Camille venait de remplir « Tu veux me saouler ce soir hein ? Pour que ma langue se délie plus facilement ? » le charria-t-elle avant de boire une première gorgée, yeux dans les yeux avec le français. Son français, ouais, il serait sien à la fin de la soirée, c'était décidé.

Je ne peux pas être parfait, je ne l'ai jamais été à vrai dire. Mais là, j'ai fait les efforts nécessaires pour prouver à Louison qu'elle a devant elle l'homme qui lui faut. Au final, c'est elle qui a tout gâché et je ne comprends pas encore la raison de ma présence ici. Non, qu'elle ne s'attende pas à ce que je sois sympas ce soir, je compte continuer à être ironique et sarcastique. OK. Que je réponds en prenant la bouteille de vin qu'elle me tend et le tire-bouchon, alors qu'elle vient dans mon dons pour entourer mon corps de ses bras. Je la laisse faire, ne la repousse pas et m'occupe seulement de la bouteille de rosé que j'ai en main. Je ne t'ai pas assez manqué vu que t'es allée voir ailleurs, apparement. Je soupire, rien que d'y penser alors que je nous sers du nectar. Ca dépend... si tu comptes me mentir si tu n'es pas ivre, ouais. Lui montrant clairement que ma confiance en elle est biaisée, je finis par me poser et boire quelques gorgées du rosé. Je comprends pas Louison... Pourquoi tu as fait ça ? Je veux qu'elle me dise les véritables raisons, je veux savoir, j'en ai besoin.

Les bras enroulés autour du torse de Camille, Louison pouvait entendre les rythmes réguliers de son coeur. Elle qui croyait l’apaiser avec ce simple geste, elle s’était bien trompée puisque le français lui avait de nouveau jeté à la gueule son incartade du week-end. Louison grimaça alors dans le dos du jeune homme et se plaça ensuite à ses côtés pour se munir de son verre. Pour égayer la soirée qui prenait l'eau, elle osa une minuscule boutade qui n'eut absolument pas l'effet escompté. Camille n’avait pas envie de rire et c’était d’ailleurs la première fois qu’il se montrait aussi déçu. Il paraissait effectivement encore plus dégoûté d’elle que lorsqu’elle lui avait appris pour ses fiançailles de pacotille. Apportant son verre à ses lèvres, elle but une première gorgée du vin et soupira ensuite avant de répliquer quoique ce soit « Bah euh… Je ne sais pas. C’était encore flou entre nous je trouve. Ça l’est encore non ? Je veux dire, on ne s’était rien promis. Je sentais quand même que cela devenait sérieux tu vois… Alors j’ai sûrement voulu profiter de mon célibat » La Mather fronça ses sourcils et serra ses dents en avouant ceci. Allait-il mal le prendre ? Pour une fois qu’elle disait la vérité sans prendre de multiples chemins trop sinueux. « Peut être que je me croyais aussi dans une relation libre, j’sais pas… » La blondinette souleva ses épaules et tordit sa bouche, totalement gênée « J’suis désolée. Je… je fais ce que je peux avec ce qu’il reste de moi ces derniers temps » déclara-t-elle avant de siffler totalement son verre. Elle attrapa alors la bouteille et s’en servit un autre, parce que là, il n’y avait que l’alcool qui pouvait la sauver d’un tel moment.

Je me décide alors à la confronter. Jouer à être méchant avec elle ne va rien m'apporter de bon ce soir et je n'aurais pas mes réponses, alors je lui demande les raisons qui l'ont poussé à aller dans les bras d'un autre. Parce que ça me blesse, ça me fait mal et je ne pensais pas que ça m'aurait autant blessé en réalité. J'ai l'impression de n'avoir été que celui qui lui ferait oublier Ezio le temps d'un instant, c'est tout. Mais Louison, tu me demandes du temps pour réfléchir. Je pensais que tu voulais réfléchir à notre relation, ce que tu voulais faire, pas que t'allais baiser un autre mec. J'serai aller voir ailleurs sinon, ne t'inquiète pas. Sûrement vrai, mais je n'ai rien fait, je suis resté sage et je l'ai attendu comme un idiot. Elle se pensait dans une relation libre ? C'est vrai... que je n'ai pas forcément été clair avec elle aussi. Je ne lui ai pas clairement dit les choses, j'ai peut-être ma part de tort là-dedans. Et qui me dit que si ça devient sérieux, tu ne continuera pas de lui parler ? Que tu n'iras pas le voir encore ? Je parle de cet homme, mais je parle également en général. Je veux que Louison soit mienne et seulement mienne, qu'elle soit ma propriété. Mais, en ai-je le droit ? Est-ce normal ? Je veux que tu sois à moi, autant que je sois à toi... Je ne peux pas faire plus clair là.

Louison avait tout balancé, sans filtre. Il était temps d’aplanir les choses, elle n’en pouvait plus de cette situation ambiguë. À l’écoute de Camille, le coeur de la française se serra dans sa poitrine au point de cesser pratiquement de battre. Aie, effectivement, cela faisait mal. L’imaginer aller voir ailleurs lui provoquait une douleur épouvantable. « Oui, je voulais réfléchir à notre relation. Justement » répondit-elle avant d’être de nouveau questionnée « Personne te le dira. Même pas moi. J’aime bien ce mec par exemple, j’crois qu’on pourrait devenir ami. T’as aussi des potes avec qui tu as couché et dont tu ne veux pas te séparer j’présume » Louison avait peur du contrat d’exclusivité, elle avait peur que cette relation la dévore de nouveau et lui fasse faire n’importe quoi. Le n’importe quoi ne signifiait pas « tromper » mais la faire plutôt devenir cette Louison parano, de plus en plus distante et dangereuse qu’elle devenait souvent en couple. « J’ai compris Camille… » Le four sonna à cet instant et lui permit de rassembler ses esprits éparpillés en allant vérifier la cuisson du poisson dans sa papillote. Elle prit un gant et sortit le plat en le jetant sur le plan de travail à cause de la chaleur « J’veux bien tenter l’aventure avec toi, être à toi et que tu sois à moi. » La jeune femme revint ensuite vers lui, s’accouda au comptoir qui les séparait et plongea ses prunelles dans les siennes « Si ça venait à couler tout ça, on se le dirait très vite hein ? J’veux dire… je sais que je suis encore pessimiste, mais je ne veux pas perdre l’ami que j’ai depuis que je suis petite. Les relations amoureuses c’est aussi beau que destructeur » Louison ôta son espèce de moufle affreuse et se cambra au maximum pour embrasser les lèvres de Camille « Désolée, j’en mourrais d’envie »

C'est vrai... j'ai dans mon entourage des filles avec qui j'ai couché et avec qui je m'entends plutôt bien dorénavant, en fait, j'ai quasiment que cela. Je ne peux pas tenir une amitié avec une fille sans qu'il se passe quelque chose, enfin il y a des cas exceptionnel comme Louison auparavant ou Alexys maintenant. Une autre de mes meilleures amies. Ouais, j'crois pas que t'aies compris, fais ce que tu veux hein. Mais, il faudra qu'elle assume les conséquences ensuite. Qu'elle parle ou fréquente d'autres hommes, je ferai exactement de même de mon côté. Elle se sépare de moi pour retirer le plat qu'elle a préparé du four avant de rapidement revenir vers moi et me dire qu'elle veut bien essayer. J’écarquille les yeux puis fronce mes sourcils, attendant d'en savoir un peu plus de sa part. Sûrment... Oui, j'imagine. J'veux pas penser que ça ira mal nous deux, juste que t'as pas intérêt de faire quelque chose qui irait contre nous deux. Et, elle doit évidemment savoir de quoi je parle, mais je préfère ne pas en parler. Je la laisse m'embrasser sans toutefois prolonger le baiser. Donc... tu crois que ça va être si facile que ça de te faire pardonner ? Il ne faut pas oublier que je lui en veux, que je suis triste de tout ça. Déçu, surtout. J'attends plus que ça.... Que je continue à dire en tournant ma tête pour mieux la regarder.

Louison faisait la maligne. Elle savait très bien où voulez en venir Camille, mais elle était toujours sur la défensive. Pourtant, elle avait finalement mis de côté sa carapace pour se donner officiellement au français. Néanmoins, elle craignait toujours le pire. Depuis quand les contes de fées se terminant par « ils vécurent heureux et eurent pleins d’enfants » lui étaient destinés ? Et est-ce que cela existait vraiment dans la vie réelle ? La française elle n’y croyait pas. En se mettant en couple avec Camille, Louison ne pouvait pas omettre qu’une fin tragique puisse se produire pour leur amitié. La Mather s’était toujours crue maudite. Et étant extrêmement particulière, elle se demandait toujours si l'étudiant pourrait lui convenir sur le long-terme. Qui ne tente rien n'a rien de toute façon. « J’sais bien, toi non plus » répondit-elle avant de l’embrasser pour tenter de briser cette tension régnant encore entre eux. Raté. Louison tapa du pieds comme une enfant et le rejoignit derrière le comptoir en enroulant ses bras à sa nuque « Qu’attends-tu Camille Bonaparte ? » l’interrogea-t-elle en jonglant entre ses prunelles turquoise totalement irrésistibles « T’es beau tu sais et je ne cherche pas à régler quoique ce soit, je voulais juste te le dire » le complimenta-t-elle absorbée par le visage du français « J’suis désolée bébé. Si je te dis que je suis à toi à partir de maintenant et que cela ne se reproduira plus, ça irait ? » Louison fit ensuite courir ses doigts jusqu’au visage du brun pour l’encadrer. De ses pouces, elle caressa ses joues et apporta ses lèvres sur son nez avant d’embrasser délicatement sa bouche « J’veux qu’on reste jeunes et totalement disjonctés, je veux qu’à deux, on emmerde tout ce petit monde de faux-cul… » chuchota-t-elle en posant son front contre le sien avant de lui voler un baiser plus ardent.

Avec le temps, avec ce qui m'est arrivé, ce que j'ai vu des autres, je sais que l'amour n'est pas forcément éternel, qu'il peut faire très mal et pourtant, je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie d'essayer de croire en Louison et moi. De me dire que ça peut donner quelque chose de beau et d'important, quelque chose qui peut fonctionner. J'attends... Je t'attends, je t'ai toujours attendu, Louison. Et, c'est vrai. Je me rends compte que je l'aime, que je suis fou amoureux d'elle et d'un côté, je m'en veux de ne m'en rendre compte que maintenant. Peut-être lui aurais-je évité tant de mésaventures si je me serais lancé avant. C'est parfait... J'ai envie de croire en toi, en nous, vraiment, tu sais ? Que je me laisse un peu aller pour une fois, que j'abaisse toute mes protections et barrière juste pour la Chamberlain. Elle m'embrasse avant de m'annoncer qui me fait sourire, je réponds à son baiser en y mêlant ma langue. Je pose mes mains sur ses hanches. Alors, qu'est-ce-que tu m'as préparé de bon, Louison ? Après tout, je suis aussi venu là pour déguster son plat.