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est-ce que l'on ne devrait pas agir comme des adultes ? certes, c'était pas le bon moment. on avait merdé, on avait peut être bêtement pensés que ça ne pourrait jamais nous arriver mais.. c'était là. on pourrait répéter aussi fort qu'on le voulait que ce n'était pas réel que ça ne changerait pas les faits. le test était positif, la prise de sang aussi. et ça, ça ne mentait pas. j'le prenais au sérieux, vraiment. je me pensais incapable d'être maman mais.. est-ce que je ne faisais pas tout pour ne récolter que des contres ? on m'avait reproché tant de fois d'agir comme une enfant qu'il était peut être temps que je prenne réellement mes responsabilités. que j'accepte mon erreur et que je vive en conséquence. mais j'étais pas toute seule dans cette décision, ce que voulait pluton devait compter aussi. et j'savais que pour lui, c'était un non définitif. suffisait de voir sa réaction au premier doute quelques mois plus tôt. y avait fort à parier que son avis n'ait pas vraiment changé. alors en fait, ça nous mettait dans une impasse. j'voulais pas aller contre lui mais j'voulais pas non plus le laisser m'imposer quoi que ce soit. en somme, j'étais totalement tiraillé dans cette histoire et ouais, ça m'angoissait sûrement encore plus. et ouais, c'était bien ce que je pensais. il n'en voulait pas. il pouvait tenter de l'enjoliver avec toutes les belles paroles du monde que ça ne changerait pas la finalité de ce discours. il n'en voulait pas. "donc, tu veux que je m'en débarrasse." autant le dire comme c'était. il voulait que je fasse disparaître cette grossesse donc que je me débarrasse du bébé qu'on avait conçu à deux.

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Avoir un bébé, c’était pas anodin comme changement dans une vie. Je veux dire, c’était de notre descendance qu’on parlait, d’un mix de nos deux ADNs pour n’en faire qu’un, un être vivant qui allait grandir au fil des ans et.. ouais, rien que d’y penser, ça me donnait le tournis. Je n’étais pas prêt pour avoir la responsabilité d’une personne alors que j’étais même pas encore tout à fait responsable de moi-même. Après oui, être père ça s’apprend, vivre en famille ça s’apprend… mais je n’étais pas prêt à renoncer à notre couple si rapidement. On avait neuf mois pour profiter d’être à deux avant d’être à trois et.. je ne savais pas si j’étais capable de faire une croix là-dessus. Je sentais que Camila, maintenant que le bébé était là, elle voulait le garder, je le sentais, je le voyais dans ses yeux, ce qui nous mettait alors au bord du précipice puisqu’on était sur deux avis divergents. Mais voilà… je sais pas si on y arrivera. Je redoute d’être un mauvais père, je redoute de ne pas être près. Et si on nous le retirait parce qu’on s’en occupait mal ? Ce serait une blessure encore plus difficile dans le fond. « Je t’impose rien.. au final, le choix te revient Cami » Son corps, son choix. Je lui donnais juste mon point de vue qui divergeait du sien, tout simplement. « Il n’y a pas que l’avortement non plus, l’adoption est une option également mais… si tu veux le garder, je te soutiendrai. On est tous les deux dans le même bateau. Je veux juste pas qu’on foire tout ça » Qu’on finisse par regretter, qu’on devienne comme sa mère qui délaisse son enfant et que ça se répercute sur l’amour qu’il reçoit. Enfin, je sais que je ne serai jamais comme la mère de Camila, mais j’avais peur de comment évoluer avec un enfant qui n’était pas désiré à la base.

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et je sais pas. la première fois -alors que c’était une fausse alerte- j’avais totalement été de cet avis aussi sauf que.. je sais pas. y avait une part de moi qui me chuchotait que je ne pouvais pas faire ça. pas maintenant. plus maintenant. et c’était douloureux de savoir qu’il n’était pas du tout du même avis en fait. parce que c’était un point de discorde plutôt important dans la finalité et j’étais pas certaine qu’on puisse réellement se mettre en accord sur ça. puis est-ce que j’aurais réellement le cran de le garder alors qu’il n’en voulait pas ? ça aussi c’était une question que je devais me poser. parce que j’en savais rien. j’en savais strictement rien. en fait, là, je ne savais plus grand chose. j’étais juste paumée dans tout ce que je pouvais ressentir. ni plus ni moins. et il avait tord quand il disait que le choix me revenait entièrement, c’était pas le cas. certes, je pouvais en faire qu’à ma tête. envoyer valser son avis et ses attentes mais ça voulait dire que je prenais aussi le risque de le perdre et ça, je n’étais pas forcément prête. alors non, le choix ne me revenait pas. il n’avait pas le droit de dire ça quand je faisais tout pour l’impliquer. j’voulais pas avoir d’un enfant qu’il ne voulait pas. comment est-ce que ça allait se passer sinon ? il m’en voudrait toute sa vie, ne l’aimerait peut être pas comme il le fallait et.. je voulais pas le même schéma qu’il y avait eu avec moi. avec un père qui se fichait bien de mon avenir et une mère qui me mettait clairement à l’écart à chaque fois. « me soutenir jusqu’à quel point pluton ? parce que t’as juste l’air complètement terrorisé par cette éventualité alors combien de temps est-ce que tu tiendras si je décide de le garder ? » je poussais un soupir avant d’hausser les épaules. « j’ai pas envie de vivre avec une épée de damoclès au dessus de la tête. j’ai pas envie de me lever tous les matins en me demandant si tu vas réellement rester ou pas. » et je crois que dans le fond, c’était légitime de ressentir tout ça.

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Je ne savais pas tellement comment bien réagir, entre la réconforter et aller dans son sens, ou lui faire comprendre que je n’étais pas prêt pour aller au delà de tout ça. Un bébé, c’était bien trop pour nous, alors qu’on travaillait à peine sur notre relation. On s’aimait ouais, mais j’étais bien trop anxieux sur notre avenir à tous les deux que c’était compliqué de me réjouir de la nouvelle dans le fond. Parce que c’était beau, mine de rien, qu’elle soit enceinte et qu’elle porte notre bébé à tous les deux. Mais je n’étais clairement pas prêt à vivre tout ça, même si c’était avec elle. Je me doutais bien que mes paroles étaient loin de lui plaire, je le savais mais je pouvais pas aller à l’encontre de ce que je pensais, à l’encontre de mes peurs les plus profondes. J’étais maladroit à souhait, je n’avais même pas les bons mots pour la réconforter, alors comment allais-je pouvoir élever un enfant avec elle ? Je n’étais pas sûr qu’on puisse y arriver. Non pas que je n’avais pas confiance en elle, au contraire. Je n’avais juste clairement pas confiance en moi. « Je tiendrai jusqu’au bout parce que je t’aime et sûrement que je vais apprendre à accepter tout ça. Mais en l’état des choses tout de suite maintenant, si mon choix était décisif, je suis pas sûr que je suivrai le chemin de le garder » Parce que même si je n’avais pas envie de cet enfant tout de suite, j’allais l’aimer un jour. Peut-être même que dans deux ans, je regretterai tout ce que j’ai pu penser aujourd’hui. C’est juste que je me sens oppressé par la situation, que je ne vois tout bonnement aucune autre issue, sachant qu’on était jeunes et qu’on apprenait à peine à vivre ensemble. « Je vais rester, quel que soit ton choix. J’ai peur, énormément peur. Mais je t’aime au delà de tout ça et si je dois faire face à mes peurs les plus profondes… j’aurais pas le choix que de le faire » Et de la façon la plus brute qui soit. Mais je voulais pas qu’elle doute de moi. Je n’allais pas partir. J’ai tellement galéré à la récupérer que même si je n’étais pas pour cette grossesse, j’étais encore moins pour la quitter.

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on était pas sur la même longueur d’onde, forcément que du coup, il était difficile de se sentir bien dans cette situation. c’était pas un truc anodin, on parlait pas du film qu’on irait voir au cinéma le soir même ni même de si on allait manger chinois ou japonais. on parlait d’un enfant. d’un enfant qui était implanté en moi et qui allait grandir au fur et à mesure du temps si on arrivait à se mettre d’accord. sauf que pour le coup, ça me semblait un peu compromis. et je savais vraiment pas comment le perdre, je ne savais pas comment le vivre. j’avais pas le droit de lui en vouloir parce qu’en vrai, je comprenais totalement son point de vue et il était totalement légitime. sauf que je trouvais que le mien était légitime aussi. fût un temps où il était impossible -ou alors très dangereux- de tenter de mettre un terme à sa grossesse. là, on voulait profiter de l’avancé de la médecine -même si dans un sens ça restait un meurtre- pour effacer l’erreur qu’on avait pu commettre en ne se protégeant pas. c’était lâche. autant de sa part de me le demander, autant de ma part si je le mettais à exécution. alors j’avais besoin de trouver la bonne réponse. et c’était tellement facile quand cléo était là. parce qu’elle, elle avait su trouver les bons mots. et quand elle était là, j’avais eu l’impression que ouais, je pourrais y arriver. que j’avais la force de surmonter tout ça et de devenir maman. pluton ? il avait attrapé cet excès de confiance, l’avait jeté contre un mur puis avait finit par la piétiner pour ne lui laisser que ses doutes. « tu dis ça comme si je me fichais de ton avis. j’te trouve injuste parce que je t’ai rien imposé. je te demande juste une conversation posée entre adultes pour savoir ce qu’on fait. ne me fait pas passer pour celle qui t’impose des choses quand je n’ai strictement rien fait. » j’étais pas en train de m’énerver. je relatais juste la stricte vérité. j’avais l’impression que dans sa tête, c’était déjà déterminé. que j’allais mener cette grossesse à terme et que j’étais en train de lui dire d’aller se faire foutre lui et son avis. sauf que c’était pas du tout ce que j’étais en train de faire. « tu sais quoi, laisse tomber. oublie cette conversation, je règlerais les choses avec cléo. » vu qu’elle, au moins, elle comprenait.

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J’avais peur que ce soit un obstacle insurmontable en fait. J’avais peur d’avoir tout fait foirer avec une première réaction qui était loin d’être ce qu’elle avait espéré de ma part. Mais c’était pas nouveau que je n’étais pas forcément prévisible sur ce genre de réaction. Alors ouais, j’avais peur qu’elle finisse par me dire de m’en aller parce que j’étais incapable d’accepter ce bébé qui venait d’arriver comme un cheveu sur la soupe dans notre relation qui n’était pas forcément idyllique dernièrement, mais qui était quand même assez stable depuis quelques temps. Camila, elle avait toujours cette façon de réagir qui était des fois excessives, surtout quand ça me concernait. Est-ce que j’allais réussir à la faire comprendre que rien de mes dires n’étaient décisifs dans le fond ? Parce qu’après tout, elle pouvait réussir à me faire changer d’avis et me faire aimer cet enfant dans la seconde. Peut-être qu’elle réussirait à me faire miroiter cette vie qui nous attend et j’allais vouloir plonger dedans la tête la première. Ouais, peut-être pas, parce que sa réaction était loin d’être celle posée que j’avais imaginée quand je m’étais démené pour la rassurer avec mes mots. « Non, non, ça reste une conversation posée entre adultes.. J’ai peut-être pas les bons mots mais je sais pas ce que tu attends de moi. Je t’ai dit ce que je voulais, mais je sais même pas ce que toi tu veux Camila. Tu veux le garder ? » que je finissais par demander de but en blanc. Non mais parce que oui, c’était la question la plus importante maintenant et je voulais qu’on reste sur le débat et sur la conversation posée, qu’on se mette d’accord ensemble et qu’elle cesse de me reprocher ma peur, parce que c’était juste ce qu’elle venait de faire. « Non, je n’oublie rien du tout. Tu restes là, avec moi. Cléo n’a rien à voir dans cette histoire » Et n’avait surtout pas son mot à dire sur ce qu’on allait faire de ce bébé. D’ailleurs, pour éviter qu’elle s’en aille, je venais glisser ma main dans la sienne, entrelaçant nos doigts comme pour montrer un soutien sans faille. Même si mes mots ne suivaient pas mes gestes, j’étais amoureux d’elle et je me sentais mal de la blesser, encore une fois, par des réactions qui n’étaient pas celles qu’elle espérait. « Je.. Je veux discuter et trouver une solution, vraiment Camila.. »

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et en même temps, c’était peut être logique qu’elle comprenne un peu mieux. on était meilleures amies, on se connaissait depuis l’enfance et d’aussi loin que je me souvienne, elle avait toujours été à mes côtés. alors dans un sens, c’était logique qu’elle soit de mon côté dans cette histoire, qu’elle me supporte du début à la fin parce que c’était son rôle et que si les cas avaient été inversés, j’aurais probablement fait la même chose. mais fallait peut être aussi que je me mette dans la position de pluton. parce qu’il était mon fiancé et que je réclamais toujours toujours qu’il me comprenne alors que dans la finalité, j’étais pas certaine de faire les efforts pour le comprendre en retour. et j’sais pas, peut être qu’encore une fois j’étais trop excessive -et c’était sûrement trop tôt pour mettre ça sur le compte des hormones. je le faisais pas exprès en vrai. j’voulais vraiment tenter de m’apaiser, arrêter de partir au quart de tour et le laisser en plan. parce que la finalité était qu’il finissait toujours par s’excuser quant en réalité, j’étais celle en tord. ça me faisait mal de lui faire subir ça parce qu’il méritait pas que je sois aussi dure avec lui. il avait eu son lot d’erreur mais si j’étais là aujourd’hui, c’était pas pour continuer à faire des reproches jusqu’à la fin. et si c’était le cas, je n’avais probablement rien à faire dans ses bras. je soufflais un coup essayant de me détendre un maximum. je les voyais ses efforts, je pouvais pas continuer à faire comme s’il en avait rien à faire alors que je savais que ce n’était pas le cas. « je crois que oui, c’est ce que je veux. » et c’était différent de le formuler à haute voix parce que cette fois, je prouvais vraiment qu’on était pas sur la même longueur d’onde. et il avait raison, c’était pas une décision qui concernait cléo en vrai. c’était à lui et moi d’agir comme des adultes. en tentant de prendre la fuite, j’agissais comme une enfant. ma main dans la sienne, je serrais un peu plus mes doigts entre les siens, inspirant lentement. « je sais que tu penses qu’on est pas prêt et peut être que dans le fond tu as raison mais.. est-ce qu’on est un jour vraiment prêt à passer cette étape ? » inspirant un coup, je plongeais mes yeux dans les siens l’air un peu mélancolique. « essaie d’imaginer un peu ce que ça pourrait être. toi et moi, ici. on referait entièrement la chambre du bas, il y aurait un berceau, des jouets, un fauteuil à bascule pour rester avec lui quand on le veut et.. » malgré moi, j’esquissais un léger sourire comme si le simple fait d’imaginer tout ça me rendait heureuse. et soudainement, je posais sa main sur mon ventre avec douceur. bien sûr que y avait rien de formé mais c’était pour le geste, pour qu’il comprenne. « c’est un mélange de toi et moi. et j’crois sincèrement qu’on devrait lui laisser une chance. »

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Tout ce que je souhaitais dans le fond, c’était qu’on soit heureux tous les deux, que les obstacles soient surmontés sans difficulté et qu’ainsi, on vienne à construire notre vie de couple de cette façon au fil des années. Mais même pas deux mois après qu’on se soit retrouvés tous les deux de nouveau en couple, la première épreuve venait pointer le bout de son nez. Et une grossesse, ce n’était pas rien, au contraire. C’était la plus grosse épreuve qu’un couple devait surmonter à mon avis. Alors qu’est-ce qu’on allait faire ? J’avais peur, peur de foirer, peur de ne pas être assez bien, peur qu’elle se lasse de moi et s’en aille sans se retourner. Parce qu’on était fiancé, mais rien ne l’empêchait de me quitter après tout, parce que j’étais loin d’être l’homme qu’elle rêvait d’avoir, l’homme parfait. J’avais énormément d’imperfections, preuve de nos nombreuses disputes. Mais quand elle me remettait à la gueule que j’étais fermé à la discussion et qu’elle préférait voir tout ça avec Cléo, mon sang ne fit qu’un tour. Je n’étais pas prêt pour ça, pas du tout. Tout ce que je voulais, c’était la vraie discussion. Et je la faisais, c’était elle qui partait au quart de tour. La retenant, je forçais alors cet échange verbal. Et à ma question, elle répondait ce que je redoutais, même si je l’avais bien compris par sa réaction à ma réaction. « Okay… okay, okay » Que je disais, plus pour moi-même qu’autre chose. Elle voulait ce bébé, et moi j’étais totalement effrayé, pas certain que ce soit ce que je veux mais.. elle le voulait, et j’étais incapable d’aller à l’encontre de ce qu’elle voulait. Ses doigts se resserraient autour des miens, et je tournais la tête vers elle, abandonnant la vision de mes pieds. Je sentais même mon cœur louper un battement avant de se mettre à reprendre un rythme effréné, de par la peur, l’anticipation, l’imagination de ce qu’elle venait de me décrire. Un bébé dans la chambre d’en bas. Un bébé dans notre vie. Me pinçant les lèvres, je fermais les yeux avant d’esquisser un sourire à ce que je me dessinais dans l’esprit. Et quand elle disait explicitement que c’était un mélange de nous deux, je rouvrais les yeux, la regardant et je me mettais simplement à l’embrasser tendrement. Juste mes lèvres sur les siennes. « Tu apprendras à cuire des œufs d’ici là ? » que je disais pour la taquiner, un sourire toujours présent sur mon visage. « On va avoir un bébé »

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pourquoi pas après tout ? j’voulais pas qu’on se mette des barrières. qu’on se dise qu’on était pas capable et qu’on était trop jeunes pour ça. et puis, est-ce qu’on arriverait à se regarder en face si on mettait un terme à cette grossesse prématurément ? parce que c’était pas rien et j’avais peur moi aussi qu’on finisse par se bouffer d’avoir fait un truc pareil. peut-être qu’on s’en voudrait mutuellement, qu’on serait incapable de passer au dessus et qu’on finirait par se séparer parce qu’on avait juste pris les mauvaises décisions. alors peut être qu’il méritait qu’on lui laisse une chance. qu’on essaye vraiment. et j’disais pas que ça serait facile parce que je savais que ça ne serait pas le cas. on aurait forcément des hauts et des bas, des moments où les choses iraient mieux mais, j’crois sincèrement qu’on pouvait au moins se laisser une chance de prouver qu’on était capable de faire tout ça. qu’on pouvait assumer nos erreurs et l’aimer réellement. puis j’savais qu’on arriverait à être heureux de toute façon. il était l’homme de ma vie. avec un autre j’aurais pris la fuite, j’aurais refusé mais il s’agissait de pluton et avec lui, j’étais capable de tout. c’était lui et pas un autre, tout simplement. et au fur et à mesure que je tentais de titiller son imagination en lui laissant voir ce que ça pourrait être, je voyais un sourire se dessiner sur ses lèvres. c’était clairement la meilleure chose au monde que de le voir finalement sourire devant ce possible futur que je tentais de lui faire imaginer. j’avais même le droit à un baiser et je me laissais complètement porté par le moment. comme si y avait eu aucune dispute, aucune problème. le moment était juste beau, juste comme je le voulais, comme si l’on s’était soudainement apaisés tous les deux. « hééééé » je fronçais les sourcils lui donnant une légère tape dans l’épaule avant de secouer la tête. « je promet rien pour les oeufs mais je peux me concentrer sur les biberons » ce qui en soit était déjà pas mal puisque c’était par là que l’on devrait commencer lors de sa naissance. « on va avoir un bébé » que je répétais à mon tour dans un murmure. mais j’sais pas, dans le fond, j’avais l’appréhension qu’il cherche juste à apaiser les choses. qu’il ne soit toujours pas partant pour cette idée et qu’il rumine en silence parce que tout le monde savait que m’affronter n’était pas spécialement facile. sauf que pour l’instant, je décidais de taire toutes ces peurs là pour ne retenir que le fait qu’on était sincèrement calme et en harmonie -même si c’était possiblement seulement fictif. « je te promet que je ferais tous les efforts du monde pluton. je te promet que je saurais m’en occuper et que je serais une bonne mère. je te promet qu’on peut y arriver.. »

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Rien que d’imaginer le fait que ce bébé puisse prendre place dans la chambre du bas, c’était source d’un sourire sur mes lèvres. Je ne savais pas lutter contre ça parce que j’aimais les enfants, je n’avais juste pas confiance en moi pour pouvoir m’en occuper proprement. Mais c’était Camila, et elle avait le pouvoir de me faire reprendre confiance. C’était assez étrange comme sensation mais c’était pas plus mal dans le fond, parce que j’aimais Camila, et c’était son pouvoir à elle, me faire redescendre sur Terre avec ses mots, ses gestes. Et c’était sûrement pour cette raison que j’étais totalement amoureux d’elle. Parce qu’elle savait s’y prendre avec moi, mine de rien. Et rares étaient les filles qui y arrivaient. Camila, elle était unique en son genre et c’était pour cette raison que j’avais demandé à cette fille de devenir ma femme, un jour peut-être. Et maintenant que nous allions être parents, cette demande de mariage était encore plus d’actualité. En simple réponse, je venais l’embrasser tendrement, comme pour m’accorder avec elle. On allait être parents. On allait avoir un bébé et même si la peur pouvait émaner de toutes mes pores, j’acceptais cette sentence, parce que c’était avec elle et je ne me voyais pas vivre cet obstacle sans elle. « Ah oui, les biberons… » C’était ça que buvaient les bébés au début de leur vie. On va avoir un bébé. Bordel, ça me semblait encore tellement abstrait que je pense le choc arrivera quand la première échographie aura lieu. Et elle remarquera quand même que je ne me battais plus, je ne voulais pas imposer une idée ou une envie, à cause d’une peur qui me bouffait. Je cherchais à la rassurer - et me rassurer en même temps - et j’acceptais ce qui allait se passer. Elle allait accoucher d’un bébé. Notre bébé. « J’en ferai aussi, t’en fais pas… Je, déjà, dépasser ma peur et me documenter, aménager l’appart et ouais.. on y arrivera sûrement » Sûrement. Peut-être, je l’espère en tout cas. Parce que j’avais peur oui, et c’était ce qui me brouillait la grande partie de ma vision sur le sujet, sur ce bébé. « Je t’aime… N’en doute jamais »