ok, inspire, expire. c'était le moment de la révélation. il allait rentrer plus tôt et moi, j'avais juste à lui déballer l'information. ouais enfin plus facile à dire qu'à faire parce que très clairement, je connaissais ses appréhensions sur ce sujet-là en particulier et.. ouais bah ça risquait de pas être très joyeux. repoussant mes cheveux en arrière, j'avais déjà prévu ma sortie de secours. si les choses tournaient mal, je fonçait chez cléo et attendrait sagement que les choses se tassent un peu. mais clairement, j'espérais que les choses n'en arriveraient pas à ce point. bref, c'était le moment. la porte venait de s'ouvrir laissant pluton entrer dans l'appartement et quand nos regards se croisaient, je comprenais rapidement qu'il était intrigué par ce que je devais lui dévoiler. ok, c'était là que je devais faire preuve de courage. m'avançait vers lui, je venais déposer mes lèvres sur les siennes avec douceur cherchant comment est-ce que j'allais annoncer tout ça. "ok donc faut que je te dise un truc" ouais jusque là il était déjà au courant. "du coup, il faut juste que tu te taises et que tu m'écoutes." là au moins ça me faciliterait la tâche. "doooonc.." j'passais une nouvelle fois ma main dans mes cheveux avant de finalement enchaîner à toute vitesse. "j'paniquais un peu parce que j'avais pas mes règles et puis j'me suis dis que c'était pas grave, le stress tout ça des fois ça retarde. mais ça prenait vraiment du retard alors j'ai appelé cléo et on a fait un test par précaution sauf qu'il était postif et j'me suis dis ça doit être comme la première fois pas de panique alors on est allé à l'hôpital et" j'avais besoin de reprendre mon souffle avant toute chose. "je suis enceinte, je t'aime, bonne nuit" et paf, j'partais au pas de course dans les escaliers direction la chambre.

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Intrigué, pour sûr que je l'étais. Elle m'avait demandé de rentrer plus tôt, elle m'avait demandé de venir au plus vite parce qu'elle avait un truc à me montrer, me dire ? J'en sais trop rien. Alors c'était presque anxieux que je faisais le trajet retour entre la bibliothèque d'Harvard et l'appartement pour y retrouver ma fiancée qui y était déjà. Les questions se bousculaient dans mon esprit, ne sachant même pas dans quel sujet ça pouvait se trouver, tant tout allait bien entre nous en ce moment. Bon, sauf le sujet Lily mais c'était mis de côté puisqu'il n'y avait aucun arrangement sur ce point. Rentrant dans l'appartement, je déposais mes affaires à l'entrée avant de faire face à une Camila câline. Un bisou de re-bonjour et j'étais de nouveau sur mon petit nuage avant que la réalité ne me rattrape plus rapidement qu'un clin d'œil. « Okay... » Et du coup, je me mettais à l'écouter. Calmement, sans stress... jusqu'à ce que je comprenne de quoi il s'agissait. Déjà rien que là, mes yeux étaient ronds, grossis au maximum, me demandant comment pouvait-elle rester calme. Et puis elle débitait un peu plus vite au point de m'annoncer qu'elle était enceinte et s'en allait comme si la bombe qu'elle venait de dire n'avait aucune conséquence. Sauf que moi, j'étais totalement en mindfuck. J'étais là, dans le salon, avec le regard dans le vide, assimilant un peu plus l'information à chaque instant et.. non, j'avais du mal à y croire, c'était pas possible. « Enceinte... Enceinte ? ENCEINTE ? Camila ! » Et là je me mettais à la suivre, montant à la chambre pour continuer cette discussion. « Enceiiiinte ?! » que je disais une fois face à elle, encore dans le choc de cette révélation.

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bonne nuit. j'avais balancé un bonne nuit alors que c'était genre dix sept heure et donc absolument pas l'heure d'aller se coucher ni rien du tout. mais j'étais stressée, fallait me pardonner alors même si j'avais réussi à lancer la bombe, j'avais sortie des conneries derrière comme si ça pouvait faire un peu mieux passer la pilule. sauf que c'était pas le cas. « Enceinte... Enceinte ? ENCEINTE ? Camila ! » wow, ça s'annonçait pas du tout bon pour moi ça. quand il disait mon prénom en entier ? aïe. je ne le sentais vraiment pas bien en fait. c'était même carrément l'inverse. et putain, j'avais chaud, j'savais pas quoi faire et quand il entrait dans la chambre je reculais jusqu'à la porte de la salle de bain histoire d'avoir une issue de secours si jamais les choses n'allaient pas bien. « Enceiiiinte ?! » ouais bah ouais. j'avais pas tellement envie de le répéter. rien que ce mot là il me donnait la nausée alors fallait pas trop abuser non plus. "je.. oui mais.. c'était un accident ?" forcément. il savait quand même que j'étais pas du genre à lui faire un coup comme ça. bien au contraire même. "t'énerve pas ok ? c'était pas prévu, c'est juste arrivée juste.. t'énerve pas." c'était ça qui m'angoissait le plus en fait. qu'il m'en veuille. qu'il soit fâché d'entendre que cette fois, ce n'était pas une fausse alerte. que j'étais réellement enceinte et que.. ouais non, ça faisait beaucoup trop peur ce genre de truc.

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Et ouais, j'étais en plein bug et je n'arrivais pas à faire fonctionner mon cerveau pour bouger, parler. J'étais juste en train de me répéter dans ma tête le mot “enceinte” qui était alors sorti de la bouche de Camila. Camila était enceinte. De moi. Elle portait notre bébé. Et je n'étais tout bonnement pas prêt. Déjà en novembre quand on avait cru. On était deux mois plus tard et j'étais au même point. Et elle alors ? Alors je la poursuivais dans la chambre pour qu'on discute de ce qui se passait dans nos vies. De ce chamboulement bien trop perturbant. Et faut dire que c'était le cas de le dire parce que je n'étais pas prêt pour tout ça moi, je ne me voyais pas élever un enfant, pas tout de suite, pas aussi vite. On devait se marier avant d'envisager de fonder une famille, pas de passer par l'étape grossesse. « Je suis pas énervé je suis... surpris ? Je comprends pas... je.. Je suis pas prêt » que je finissais par dire au moment où la panique s'emparait de moi. « Tu veux... toi ? Tu veux faire quoi ? Camila, c'est un... bébé, un bébé, un enfant qui grandit en toi » Et forcément que je commençais à faire les cents pas, m'imaginant pas ici avec un enfant en bas-âge, avec les études à côté et.. ouais, c'était compliqué tout ça et j'étais pas sûr de réagir de la meilleure façon qui soit.

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j'arrivais même pas à réaliser en fait. parce que la première fois j'avais été assez vite au courant que ce n'était rien d'autre qu'une fausse alerte mais là.. là c'était tout ce qu'il y avait de plus vrai. et forcément que y avait toutes les peurs qui jaillissaient en même temps parce que c'était pas rien. un bébé. c'était tout un changement et non, j'étais clairement pas prête pour ça. j'étais déjà pas prête il y a deux mois en arrière, c'était pas maintenant que les choses avaient changés. alors même si cette fois on était ensemble, ça changeait pas que j'étais trop jeune et pas assez responsable pour me retrouver avec un enfant sur les bras. ouais, c'était juste.. pas possible. « Je suis pas énervé je suis... surpris ? Je comprends pas... je.. Je suis pas prêt » et je passais mes mains dans mes cheveux parce qu'au final, y en avait pas un pour rattraper l'autre. on était tous les deux en panique et forcément, si on continuait comme ça, on arriverait certainement pas à se rassurer dans cette histoire. « Tu veux... toi ? Tu veux faire quoi ? Camila, c'est un... bébé, un bébé, un enfant qui grandit en toi » ouais ben ça, j'étais au courant en fait. c'était pas vraiment une nouveauté. j'savais que j'étais enceinte et qu'un enfant était petit à petit en train de se former en moi. "j'sais pas, j'en sais rien en fait. j'me disais que.. ta première réaction serait pas de savoir si je veux avorter à vrai dire." non mais parce que sa question "tu veux faire quoi" c'était clairement ce que ça voulait dire. "j'pensais que tu chercherais à me rassurer un minimum." mais c'était pluton, fallait pas trop en demander.

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La panique s'était clairement emparée de moi et je ne savais pas comment faire pour que les choses puissent s'arranger. Les bébés, ça m'effrayait plus que tout, Camila le savait et pourtant, elle était enceinte. En-ceinte. J'arrivais pas à assimiler cette nouvelle, tant elle était aberrante. Mais je n'avais pas le choix que de la suivre pour continuer cette conversation qui n'avait été qu'à un seul sens pour le début. J'arrivais pas à me dire qu'elle portait mon bébé. C'est beau, c'est très beau... mais c'est trop flippant et c'est sûrement parce que j'imaginais déjà notre vie quand il serait là. Elle était face à moi, totalement paniquée, et la seule chose que j'arrivais à sortir, c'était une question sur l'avortement. Visiblement, ça ne lui plaisait pas. Quel con. « J'suis.. j'suis désolé c'est juste... woaw! Un bébé » Un bé-bé. Couches, biberons, plus de sommeil, plus de sexe. Ça allait chambouler nos vies comme pas possible. « Excuse-moi.. » Je m'approchais d'elle, toujours aussi paniqué mais cherchant à la rassurer un peu, ne serait-ce que pour qu'elle aille un peu mieux elle aussi. « Mais c'est légitime.. J'peux te rassurer si tu veux le garder mais ça sert à rien si tu n'en veux pas » Une façon de voir les choses, mais elle ne semblait pas d'accord avec ça de son côté. Et forcément, c'est bibi qui allait trinquer. Et en plus de ça, elle était enceinte, alors ses hormones allaient faire d'elle Camzilla. Godzilla, façon Camila oui oui.

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le problème dans cette situation était qu'on était deux personnes totalement amoureuse l'une de l'autre mais absolument pas prêt pour un évènement comme celui-là. j'étais même pas certaine qu'on ait vraiment trouvés une stabilité alors en réalité, avoir un bébé là maintenant -même si y avait un délai de huit mois encore- c'était pas l'idée la plus fabuleuse au monde. et j'aurais clairement préféré m'éviter tous ces tracas en ne tombant pas enceinte mais là, pour ce coup, on pouvait se blâmer nous même. zéro protection comme si ça n'allait jamais arriver. peut être qu'on avait été un peu trop laxiste sur ce sujet là. et maintenant, on faisait quoi ? on mettait un terme à cette grossesse juste pour se prouver qu'on était plus fort que nos conneries ou on l'assumait ? j'savais pas. j'savais juste pas en fait. j'étais consciente qu'un jour, pluton et moi, on aurait pu former une famille. j'pensais juste que ça arriverait pas avant au moins encore huit ans. alors ouais, j'étais prise au dépourvu et j'savais juste pas comment faire. « J'suis.. j'suis désolé c'est juste... woaw! Un bébé » ouais, un bébé. un bébé qui allait chialer toutes les nuits, nous empêcher de dormir, nous prendre tout notre temps, chialer encore et.. wow, la panique. « Excuse-moi.. » l'air un peu suspicieux, je le regardais s'approcher de moi restant quand même sur mes réserves. « Mais c'est légitime.. J'peux te rassurer si tu veux le garder mais ça sert à rien si tu n'en veux pas » ouais. enfin même si j'en voulais pas, me rassurer c'était la moindre des choses en fait. il croyait quoi ? qu'avorter était semblable à un coup d'aspirateur ? "j'en sais rien.. je sais pas ce que je veux faire et j'crois que c'est quelque chose dont on devrait vraiment discuter tous les deux." peser le pour et le contre. se laisser la parole. tout ça quoi.

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J'avais l'impression de perdre toute notion en cet instant. Comment le vivre ? Je veux dire, je n'étais clairement pas prêt pour bien vivre une grossesse et encore plus une paternité. Certes, je voulais des enfants avec Camila, je voulais fonder une famille avec elle mais on a même pas été capable de vivre toute une année tous les deux sans se déchirer alors comment vivre avec un enfant sans que ça nous déchire ? Nous n'étions tout bonnement pas prêt et je voulais simplement qu'elle s'en rende compte elle aussi. Elle voulait être rassurée mais comment le faire quand j'étais plus que paniqué par la situation ? Je retrouvais ma maladresse légendaire par les mots cette fois, un peu les gestes aussi. « Je suis désolé... » que je finissais par dire en franchissant l'espace qui nous séparait pour la prendre dans mes bras. Je tentais de la rassurer par les gestes que je connaissais, c'est-à-dire en la prenant dans mes bras, en glissant des mots doux. « Je suis avec toi... je.. ouais j'ai peur mais je suis avec toi, c'est toi et moi dans le même bateau » Tout ce que j'espérais dans le fond, c'était qu'il n'y ait aucune gémellité dans cette histoire, parce que c'était bien trop compliqué à gérer un alors deux ou trois ? Jamais.

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d'un côté j'avais l'impression d'avoir été libérée d'un poids parce que forcément, sortir cette bombe, ça me permettait de me libérer un peu mais dans un autre sens, j'avais la sensation qu'on avait rajouté treize autres poids à mes chevilles juste pour pas me laisser m'en sortir aussi facilement. bref, c'était la galère. et j'crois qu'au final, on était tous les deux pris totalement au dépourvu. parce que c'était soudain, pas attendu et qu'on aurait jamais imaginé que ça puisse nous arriver maintenant. « Je suis désolé... » fallait pas qu'il s'excuse. dans le fond, on était juste tous les deux un peu sur les nerfs parce que c'était pas le genre de nouvelle qu'on prenait en sautant de joie quand on était aussi insouciant que nous. « Je suis avec toi... je.. ouais j'ai peur mais je suis avec toi, c'est toi et moi dans le même bateau » et je préférais largement entendre ça. parce qu'au moins, quand il disait ce genre de chose, j'avais presque la certitude qu'il ne me laisserait pas tomber. poussant un soupir profond, j'avançais de nouveau dans la pièce venant m'asseoir sur le lit un peu perdu. "d'un côté c'est juste.. trop tôt. mais d'un autre.. est-ce qu'on devrait pas assumer nos "conneries" ?" parce que c'était peut être trop facile de se laisser porter, de se retrouver devant ce genre de moment et de choisir la facilité en usant de la médecine pour se débarrasser des problèmes.

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Parfois, je me demandais ce qu'elle pouvait me trouver. Peut-être était-elle plus heureuse avec Lenny, ou même Noah. Peut-être qu'elle se disait qu'elle faisait une erreur avec moi et qu'elle regrettait d'avoir tout foutu en l'air dans sa vie pour se remettre avec moi. Ouais, je me demandais bien ce qu'elle faisait avec moi, incapable de bien réagir quand elle m'avouait être enceinte. Et oui, je me doutais bien que c'était le mien, sinon elle n'en parlerait pas comme ça. C'était mon bébé qu'elle portait et cette fois, c'était du vrai, pas comme la dernière fois ou on avait cru mais c'était un faux positif. Non, là, il est vraiment ici le bébé et j'avais peur. Elle avait peur aussi. Sûrement que le bébé avait peur également. Toute cette situation était effrayante et je ne savais pas comment réagir, au point que Camila me foutait comme une gifle en me demandant de la rassurer, chose que je n'avais même pas fait instinctivement. Je la suivais après l'avoir prise dans mes bras jusque sur le lit, m'installant à côté d'elle, ma main dans son dos afin d'y prodiguer quelques caresses réconfortantes. « Je... » Je soupirais, baissant la tête, le stress montant un peu plus en moi. « Je veux des enfants avec toi, je veux... un tas de projet avec toi, t'es la femme de ma vie et je veux te rendre heureuse » soufflais-je sans vraiment répondre à sa question. « Mais... je veux pas précipiter tout. On sait même pas si on a les mêmes projets pour dans dix ans alors un enfant..? J'en veux, j'en veux plusieurs même... mais pas maintenant, pas quand on se dispute encore sur un manque de communication » Surtout quand on avait du mal à être sur la même longueur d'ondes sur certains sujets.