La rush-week ? Toutes les filles avaient l’air excitées à l’idée d’ouvrir une soirée avec des nouvelles bizutes à venir. C’était l’occasion de faire les folles, de chanter, danser, boire un peu, le genre de truc qu’on fait entre copines. Pourtant c’est justement ce qui manquait, les copines ce soir.

Je sais que Cécilia compte beaucoup sur cette soirée pour l’intégration des nouvelles, mais je n’avais pas le cœur à faire la fête. J’avais prévu une belle surprise pour Arizona ce soir, c’était avant d’apprendre qu’elle était interdite de séjour, encore maintenant. Même Athéna ne serait pas là, et si les autres sœurs faisaient du bruit pour trois, c’était le silence des absentes qui taraudaient mon cœur triste.

J’avais décidé de rester dans ma chambre, et de m’enfermer à bouder, il n’était pas question de m’amuser ce soir. Pourtant c’était impossible de dormir avec la musique qui sonnait si fort que les murs en tremblaient. Je sortais de la chambre avec un pyjama d’hivers en satin rose. Je ne prenais pas la peine de mettre des chaussures, c’était juste histoire de montrer aux filles que j’étais là, même si le cœur n’y était pas.

Elles avaient toutes fait un effort de glamour, des paillettes, du maquillage, je devais avoir l’air horrible ce soir. Je devais encore avoir les yeux un peu rouge d’avoir pleuré l’absence incompréhensible de mes sœurs. Personne n’avait daigné m’expliquer ce qui avait pu se passer, juste qu’elles n’auraient pas le droit de venir, à cause d’une stupide histoire de drogue.

Je me posais à une table en attrapant un gobelet de jus d’orange à siroter avec une paille. Je regardais les folles commencer leurs numéros et esquissait un sourire à Cécé pour lui montrer que j’étais venue, même si j’en avais pas envie.