Il va me rendre dingue! Et le pire c’est que je sais qu’il le fait exprès! Il aime me provoquer. Probablement, en grande partie parce qu’il aime me savoir tout chose devant lui et qu’il apprécie mes réactions et mes attentions à son égard quand je ne lui résiste pas. Et pourtant, là, j’ai envie de faire un effort pour lui résister puisque, déjà, les propositions augmentent, deviennent plus précises, et j’ai envie de voir jusqu’où il pourrait aller dans ses descriptions. Tant qu’il promet de joindre l’acte à la parole à un moment parce que je frisonne déjà d’anticipation et je peux pas m’empêcher de le fixer. Je suis certain que ça parait dans mon regard qu’il me fait envie. Même s’il se fout de ma gueule pour ma réaction à son idée de striptease. Faut vraiment que je lui en fasse un! Ou lui proposer un strip poker? Je suis pas particulièrement doué, mais y’a une part de hasard là-dedans, alors je pourrais peut-être m’en sortir. M’enfin, je sais pas…

Ma simple explication pour le choix des dates de notre voyage en fonction de la température annoncé le fait pouffer de rire et, loin d’être insulté, je suis plutôt intéressé parce qu’il ajoute.

- Ouh! Laissais-je filtrer sans même le contrôler. Ha non, je suis pour ce genre de douche! M’exclamais-je en hochant la tête. Mais y’a pas nécessairement besoin d’attendre qu’il fasse -43, tu sais, proposais-je l’ai de rien.

Bah quoi? C’est pas comme si un douche ça se prenait tous les premiers du mois! La prochaine fois qu’il se glisse sous le jet d’eau, je veux bien qu’il m’invite aussi. Oui, okay, je passe pour un obsédé totalement accro de son mec, mais j’y peux rien moi s’il a un corps attrayant et qu’il sait particulièrement bien l’utiliser!

- Oui, pourquoi pas? Le questionnais-je alors qu’il répète pour ma proposition d’amener Daeron. Je te le propose. Ça pourrait être bien, je crois. Et puis, si on visite tranquille, je vois le problème de l’avoir avec nous. Il est pas tellement chiant de ce que je le connais, fis-je en tournant la tête vers la peluche en question. Et puis, je penses pas que ce soit les musées qui t’intéressent, plutôt l’ambiance local et ce genre de chose, non? Je visait plus le Vieux Port et les rues piétonnes, du coup, selon moi, c’est nickel. Y’en a souvent qui s’y promène avec leur chien, le renseignais-je.

Après faudrait effectivement se renseigner pour savoir les coups, les manoeuvres et etc. Limite, je pourrais peut-être vérifier si y’a pas quelques personnes que je connais qui pourrait nous aider pour tout ça. J’ai perdu quelques contacts en éclatant mon téléphone l’été dernier, mais y’a encore quelques réseaux sociaux.

Regardant un instant Jax avec une mine hallucinée, je finis par éclater de rire devant sa prestation théâtrale. Du grand art! Reprenant mon sérieux, je lui jette tout de même un regard joueur.

- Oui, je suis un méchant garçon, tu me l’as dit à Halloween, lui rappelais-je innocemment.

Limite, je siffle ou je regarde mes ongles pour faire plus cliché. Tutulu! Après, j’ai rien contre une autre séance du genre, j’avais bien aimé l’utilisation de ma cravate. Elle est d’ailleurs encore suspendu à tête de lit. …je sais, je sais : obsédé. Pas ma faute d’abord! Et puis, bon, je dois lui montrer un truc qui est limite un niveau au-dessus alors je peux bien avoir ce genre de pensée, okay!

Changeant de cadeau et revenant à ceux qu’il m’offre, puisqu’il ne s’est apparement pas contenté d’un seul. Je suis peut-être un peu gêné, mais c’est surtout que je suis pas réellement habitué. Ça fait quelques années déjà que je reçois pas des tonnes de cadeaux et, honnêtement, Jax aurait simplement pu m’offrir une soirée avec lui dans sa chambre, peinards tous les deux et ça m’aurait parfaitement convenu.

- Je t’en veux pas, lui assurais-je après ses explications. Je suis touché et peut-être un peu gêné, avouais-je. J’aime faire plaisir aussi, mais c’est juste que je m’attends pas nécessairement à ce qu’on me retourne le tout, dis-je.

Le laissant déballer son cadeau, l’inquiétude quitte mon visage lorsque je vois son regard s’agrandir en comprenant l’illustration sur le dessus du porte-document.

- T’en fais pas un peu trop? Le questionnais-je en riant doucement de son exclamation sur le fait que ce soit le “plus beau cadeau” qu’il aie eu. Je l’ai dessiné pendant que tu dormais, un soir, précisais-je. Donc oui, c’est bien lui.

Avec plaisir, je réponds à son baiser, toute nervosité définitivement envolé puisque je semble avoir visé juste, malgré mes hésitations.

- Je suis content que ça te plaise, soufflais-je contre ses lèvres.

Rendu curieux par ses paroles, je défais les emballages exposant ainsi les présents. Incapable de faire autrement, je lui jette un regard étonné lorsque je vois les feutres anglais. Il a acheter ça quand? Durant notre séjour à Londres? Cependant, un large sourire illumine mon visage, touché qu’il aie remarqué mon intérêt pour ces feutres. Je n’ai qu’un ou deux crayons de cette marque, parce qu’ils coûtent une beurrée! Retournant aux paquets, je découvre bientôt un carnet identifié de mon premier prénom. Les yeux brillants, je passe mes doigts avec une certaine dose de respect et de plaisir sur la couverture personnalisée. Ne pouvant m’en empêcher, je fais tourner les pages, passant mes doigts sur la texture du papier, appréciant la qualité. Pour quelqu’un dont ce n’est pas l’intérêt, il a misé plus que juste. Je me fous qu’il aie demandé conseils à quelque vendeur que ce soit! Je suis juste vachement touché qu’il m’aie offert des fournitures d’art. En particulier de cette qualité! Un petit rire m’échappe lorsque j’ouvre le dernier paquet, découvrant un ourson à deux drapeaux.

- T’es adorable! Lâchais-je doucement en relevant les yeux vers lui. Merci beaucoup.

Déposant les cadeaux sur le côté, prenant son porte-document aussi, je vais m’installer sur lui, l’embrassant tendrement et longuement.

- Fais-moi le plaisir d’être mon modèle pour le premier dessin dans ce carnet, lui demandais-je. Pas besoin d’être ce soir, mais j’aimerais bien, puisqu’il vient de toi, fis-je en lui volant un nouveau baiser. Je dois te montrer un cadeau qu’on m’a offert aussi, fis-je avec un sourire en coin.

Restant sur lui, je m’étire pour approcher mon sac de cours et glisser la main à l’intérieur, récupérant ce qui m’intéresse. Repoussant le sac, je reviens vers Jax pour lui montrer les menottes que Carter m’a donné pour Noël, curieux de voir ce qu’il pourra bien en penser.