« plus que bien même, on est super proche » ah. Je laisse échapper un rire, suivi d'un sourire énigmatique. « Ah bah au nouvel an en tout cas on était plutôt proches aussi.. » oopsi. Je vais éviter de rentrer dans les détails. Puis surtout, un sujet plus important est à traiter : Le sujet Sullivan. A croire qu'il la connaissait aussi bien qu'il la "manipulait" mal. A lui dire les choses qu'elle ne veut pas entendre, à brûler les étapes alors que Zig, elle est comme moi, elle a besoin de sa liberté. L'enfermer dans une cage, c'est la dernières des bonnes idées. Et pourtant, c'est elle qui souffre. Et dès que je l'attire dans mes bras, je sais que j'ai réussi à percer ses défenses. Faut que t'arrêtes de te retenir, Ziggy. T'as pas besoin de faire bonne figure devant moi, j'ai déjà vu tellement pire dans ma vie ... Elle fond en larmes, et moi je la serre plus fort dans mes bras, balayant les larmes qui bordent ses grands yeux noisette du bout des pouces. « j’sais pas comment je vais faire sans lui. » Et son désespoir me fend le coeur, parce que je sais qu'à sa place, si je devais perdre la personne la plus importante dans ma vie ... J'crois que j'pourrais en mourir. Mais ça, c'est pas ce qu'elle a besoin d'entendre. « Tu vas faire comme tu fais toujours, bébé. Tu vas relever la tête et t'en sortir. » Parce qu'elle est forte et déterminée, et parce que moi, je suis là pour elle. « Et t'es pas toute seule, Zig. On va aller travailler, passer une bonne soirée, je vais attirer tous les regards parce que je suis rayonnaaante.. » J'essaie un sourire, histoire de la dérider un peu. « .. et toi tu vas déchirer, parce que t'es la grande Ziggy Atkinson. Ok ? »

« plus que bien même, on est super proche » peut être que c’était mon erreur. que je m’étais un peu trop appuyée sur sa personne alors que je n’aurais jamais dû. ouais, ça devait être ça en fait. j’savais bien pourtant qu’il ne fallait jamais devenir dépendant de quiconque mais.. après treize ans à le cotoyer, sûrement que j’avais fini par bêtement penser que tout irait bien et que jamais les choses iraient mal entre lui et moi. la belle erreur. parce que maintenant, on ne se comprenait plus, j’étais au bout de ma vie et on ne s’adressait même plus la parole. j’avais aucune idée de ce que je devais faire, ça me prenait la tête et ouais, j’avais l’impression que j’allais finir par devenir dingue dans tout ça. alors ouais, je finissais par craquer dans les bras de ma meilleure amie parce que je retenais tellement les choses depuis un moment que je n’avais pas d’autre choix. « je peux pas sans lui.. » et sûrement que si. que comme toutes les blessures elle finirait par s’effacer avec le temps mais là, à ce moment précis, je ne voyais pas comment relever la tête s’il ne faisait plus partie de ma vie. et peut être que dans la finalité, c’était juste que je n’en avais pas envie. « même dans cet état je déchirerais toujours. » fallait vraiment que je pense à autre chose, que j’arrête de me morfondre en fait parce que c’était juste pas possible que je continue dans ce sens-là. et sûrement qu’hecate avait raison. je devais me relever, passer une bonne soirée et arrêter d’être dans cet état là. rien n’arrivait jamais par hasard, j’devais sûrement juste forcer mon destin. « et tu sais très bien que les clients me préfère à toi » ou pas, c’était du 50/50 à vrai dire mais la taquiner sur ça c’était toujours drôle.

Comme quoi avec Ziggy, on a vraiment les mêmes goûts, même avec les gens. Bon, son rapport avec Dina est clairement différent du mien, m'enfin, je vais pas m'étaler là dessus, sinon c'est weird. Bon, c'est pas mieux que de parler de Sullivan, mais clairement, je voyais bien que Ziggy avait besoin de craquer un coup, et je préférais que ce soit dans mes bras. Parce que j'me suis promis d'être là pour elle, et ça depuis notre rencontre. « Ca va aller... » murmure de réconfort alors que je passe ma main dans son dos doucement, avant d'essayer de détendre l'atmosphère, innocemment. « J'ai jamais remis en cause tes compétences à déchirer, bébé. » J'embrasse sa joue, fais un sourire un peu plus sincère. On va passer une bonne soirée, sans se prendre la tête, bosser pour se remplir les poches, faire baver ces porcs qui nous attendent, et on rentrera chez nous avec le sourire. « J'suis à peu près sûre qu'ils me préfèrent moi, tu dois faire erreur. » Je lui fais un sourire espiègle suivi d'un clin d'oeil, avant de vérifier dans le miroir mon maquillage et ma tenue. « J'suis sûre qu'en vrai, on fonctionne trop bien en tandem. Ils peuvent pas choisir. » On est toutes les deux canons, que voulez-vous. Puis après un regard vers l'heure, je lui glisse un « Une retouche maquillage et on file ? Gabano va nous couper la tête si on traîne. » Et honnêtement, il me fout parfois les jetons le gars, alors bon, j'ai pas forcément envie de le contrarier.

sûrement que j’essayais de rendre les choses un peu plus légère parce que parler de sullivan alors que les choses n’allaient pas si bien que ça entre nous ça restait un peu trop difficile. j’étais pas le genre de fille larmoyante de base. j’aimais pas me plaindre ou montrer aux autres que je pouvais sincèrement être blessée par des choses. disons que j’avais cette image de fille froide, incassable, le genre que l’on ne pouvait pas heurter même en tapant fortement dessus et peut être que j’aimais un peu trop préserver tout ça. parce que généralement, ça décourageait le monde extérieur de s’approcher un peu trop de moi. et c’était sûrement pour ça qu’hecate et moi s’entendions si bien. deux filles sauvages, indomptables mais terriblement fragile dans le fond. on se comprenait et c’était le plus important. « non mais vieux renard, j’te jure que je suis carrément au dessus ici » et on pouvait continuer très longtemps si on partait dans cette lancée mais dans la finalité, le compromis qu’elle lançait me convenait très bien. « ouais, j’crois que c’est plutôt ça. l’une sans l’autre on vaut pas grand chose. » et dans la vraie vie, pour moi, c’était le cas. sans hecate, j’étais pas grand chose la plupart du temps. elle était ma meilleure amie, ma confidente, la soeur que je n’avais jamais eu, mon pilier. bien sûr que j’avais sullivan mais avec elle, c’était différent et j’en avais autant besoin qu’un être humain avait besoin d’oxygène pour survivre. « file moi ton rouge à lèvres alors » et sans attendre sa permission, je le prenais directement dans ses affaires. ouais, ce soir on allait tout déchirer.