Je le savais. Au fond, Ezzie est sadique. Il aime me voir souffrir. Ou alors, il aime juste quand je suis dans ses bras. Je dis ça, mais je sais parfaitement que les jeux comme celui-là entre lui et moi, c'est purement pour s'amuser et qu'aucun de nous ne prendra l'autre au sérieux. Je fais mine de bouder avant que l'intro ne commence. Une intro qui me fout la chair de poule tant c'est dark. D'ailleurs elle est même très gore. Mes traits se crispent en une grimace, je commence à sentir que ça va mal tourner cette histoire. Pourquoi j'ai eu cette idée-là ? J'aurais juste pu m'arrêter à regarder un film ... Enfin, je sais que je ne vais pas être hanté toute la nuit donc je reprends un peu contenance. Mais la main de mon petit-ami se glissant dans mon dos me fait des frissons dans tout le corps et je tourne mon regard boudeur vers lui après avoir senti son sourire. « Sadique. » Lui dis-je en pesant bien mon mot. Je garde cette mine boudeuse jusqu'à sentir mes lèvres contre les siennes, je ferme les yeux. Faisant fi des bruits massacrants qui emplissent la pièce, je me rapproche davantage de lui, délaissant la manette pour porter mes mains sur son corps. Il me donne envie ... Avec sa langue habile et ses gestes à couper le souffle. Je profite longuement de ce baiser, quitte à le prolonger. Mais il ne se laisse pas faire et se recule. Alors, je reprends ma moue boudeuse ainsi que la manette, et le jeu peu commencer. Nous sommes donc dans un asile psychiatrique plongé dans le noir. La seule lumière de la caméra nous aide à voir ce qu'il se passe et c'est compliqué, parce que pour fonctionner, la caméra a besoin de piles qu'on doit ramasser. Faut les trouver les piles ... Ezra m'aide à jouer mais parfois, il y a de sacrées scènes et je me tétanise un peu, oubliant même les contrôles. Et plus le jeu avance, plus je me rends compte que je colle Ezra. Je vais finir par m'incruster en lui si ça continue. « Merde ... Il nous court après ! Il nous court après !! » Je commence à paniquer, mais mon petit ami garde son sang froid et continue de m'indiquer le chemin sauf que ... Notre ennemi apparait en screamer devant nous et arrache le corps des têtes de nos personnages. Et moi, j'ai lâché la manette pour me réfugier lâchement dans les bras de mon copain après avoir crié comme une gamine. « Putain de jeu c'est flippant ! » Vas-y, tu peux rire Ezra, je t'entends déjà au fond de toi. Toute façon, même moi je peux pas m'empêcher de rigoler face à la lâcheté dont je fais preuve.