Capucine était choquée. Choquée d'entendre de la bouche de la femme de son directeur qu'elle voulait voir le couple faire l'amour sous ses yeux. Elle ne réagit même pas à la remarque de Isaiha même si, mentalement, elle l'approuvait totalement. Être regardée durant un acte sexuel la dépassait totalement. Dans son esprit, c'était un moment d'intimité, durant lequel le couple ne faisait qu'un. Ça ne regardait qu'eux et il n'y avait pas lieu de partager ça avec qui que ce soit. Et si elle acceptait, peut être que cette femme finirait par diffuser la vidéo. Elle semblait être un écrivain, elle devait déborder d'imagination. Capucine ne disait plus rien, médusée. Pourquoi cette femme tenait elle tellement à les voir se rouler dans le foin nus comme des nouveaux nés ? La brune se mordait la lèvre, semblant soudainement songeuse. La dame semblait réellement avoir réfléchit à ses personnages à travers Capucine et Isaiha. Et au fond d'elle, la petite brune avait presque de la culpabilité à refuser l'offre. « Mais... Je... » Mme Newton semblait avoir transposé Capucine et Isaiha sur les deux personnages de son livre. Dans un sens, c'était assez flatteur et Capucine restait curieuse de savoir quel genre de livre il s'agissait. Mais ça, elle ne le saurait jamais. Isaiha semblait devenir fou à l'idée qu'une femme puisse les observer en train de faire l'amour. L'anglaise tourna son visage vers Isaiha, l'observant se lever. « Chéri... » Bon, vu l'état du Winthrop, Capucine sentait que discuter ne servirait à rien. Capucine pris sa main pour sa lever, lançant un sourire désolée à Madame Newton. « Navrée Madame mais trouvez vous d'autres personnages, je suis sûre qu'avec une imagination aussi débordante que la votre, vous parviendrez à trouver votre bonheur. » Lança t-elle un peu mal à l'aise, agrémenté d'un petit sourire timide. Sans se rendre compte que Isaiha l'avait traînée dehors, la brune cligna des yeux. Vraiment, quand il s'agissait de sauver sa petite amie, il était très rapide. Capucine leva les yeux vers Isaiha et soupira doucement. « Pas toutes... » Marmonna t-elle avant de quitter la fête pour rejoindre leur petit chalet. Durant le trajet, Capucine resta totalement silencieuse, presque songeuse. Elle se demandait s'ils avaient bien fait de refuser. Capucine allait probablement être virée à cause de ce refus. Arrivée au chalet, la brune semblait presque abattue, se rendant dans la chambre pour retirer sa robe. « Je sais pas si c'était une très bonne idée que tu lui parles comme ça Isaiha. C'est la femme du grand patron tout de même... Ça se trouve, à cause de ça, je vais être virée... » Capucine en aurait presque pleuré. Alors qu'elle s'occupait à se changer, elle repensait à la proposition. Être filmé était sans double moins pire que d'être avec une troisième personne dans la pièce non ? Capucine laissa la robe glisser le long de son corps, restant en sous vêtement. Alors qu'elle la ramassait, elle prit conscience d'une chose. Elle avait parlé de les filmer. Peut être qu'elle avait déjà prévu son coup en cas de refus. Sans attendre, Capucine enfila son pyjama, cachant les parties les plus intimes de son corps avant de se mettre à fouiller méticuleusement le chalet, cherchant la moindre caméra, le moindre micro. Tout d'un coup, elle se sentait projeter dans un film policier qu'elle adorait regarder.

Oui, ça paraissait complètement dingue d'envisager d'accepter une telle demande. Capucine s'en rendait bien compte. Mais plus elle y pensait et plus elle se disait qu'elle allait finir par se faire virer. Enfin, dans son esprit c'était une chose envisageable. Être virée parce qu'elle avait refusé la demande de la femme de son big boss. Capucine voyait le drame arriver. Elle serait renvoyée et n'aurait pas son diplôme. Toute sa vie en serait gâchée. Isaiha semblait relativiser mais Capucine s'encrait dans l'idée que ce qu'elle venait de refuser allait la conduire à la porte. À la fin précoce de ses études. La brune soupira doucement puis finit par s'agacer. « Quand bien même Isaiha !! Tu n'avais pas à lui parler de cette manière !! Pour cette raison, elle peut me faire virer. Et puis même, elle peut trouver n'importe quoi, la moindre erreur. Et puis, qui viendra témoigner hein ? Toi ? T'es mon petit-ami, donc ton témoignage ne compterait pas ! » Capucine soupira légèrement puis passa une main sur son visage, fatiguée de cette soirée. Dire qu'elle ne voulait pas y aller. Elle ne regardait même pas Isaiha tellement cette histoire la préoccupait. « Bah... Bien sur que non... » Elle hésitait, bien sur, parce qu'elle songeait à sa carrière. La jeune femme fut alors prise d'un excès de folie et commença à fouiller la pièce de fond en comble. Et si la femme de son grand patron avait déjà tout prévu ? Et si, en prévision d'un non, elle avait tout de même prévu d'avoir son scoop et de voir le couple faire l'amour via des caméras disposées dans le chalet ? Capucine frissonna légèrement rien qu'à cette idée. Isaiha avait refusé donc elle ne voulait pas que ce soit fait à ses dépends. Et puis, à bien y réfléchir, elle n'avait pas envie de le faire. Même si c'était pour tout l'or du monde. Sa relation avec Isaiha était personnelle, privée. Leurs ébats amoureux devaient rester un moment d'intimité absolue, juste que eux deux, partageant un moment amoureux. Parce que c'était une chose qu'elle aimait, une chose qu'elle n'avait pas envie de partager. Isaiha était à elle et rien qu'à elle, elle seule avait le droit de voir son corps dénudé. Alors, pour être certaine que rien de tout ça n'arriverait, Capucine se mit à fouiller minutieusement le chalet. Passant en revue le moindre coin, le moindre endroit où une caméra pouvait être cachée. « Non, j'ai rien perdu ! Je cherche une caméra figure toi !!! » Pesta t-elle contre lui alors qu'elle retournait le canapé, toujours en sous-vêtements. La brune finit par se laisser tomber sur le canapé, se rongeant un ongle de nervosité. Elle semblait songeuse, fixant un point invisible dans la pièce. « Je les trouve pas... » Puis elle se releva presque d'un bond. Capucine fila vers l'armoire et enfila un jogging et un pull, se tournant vers Isaiha. « Ça se trouve, elle a mit des caméras, en prévision d'un refus !! Alors du coup, je refuse que tu me touches. Je refuse de faire l'amour dans ce chalet. On ne sait pas. Tu as refusé alors du coup, j'ai pas envie que des vidéos soient prises à notre insu ! » Capucine se glissa dans le lit, remontant la couette sur elle. « On devrait même faire chambre à part. Tu devrais dormir sur le canapé... » Couina t-elle.

Cette soirée avait complètement viré de bord. Capucine avait la sensation d'être dans un mauvais rêve. Et dire qu'elle ne voulait pas y aller. Elle aurait mieux fais de s'écouter, encore une fois. Soupirant doucement, la brune écoutait Isaiha qui semblait vouloir aller s'excuser. Il aurait surtout mieux fait de ne rien dire, de laisser Capucine parler. La jeune étudiante passa une main sur son visage, songeant à cette femme. Peut être qu'avec son mari, elle avait l'habitude de faire des choses étranges au lit. Enfin, quoi qu'il en soit, elle n'avait pas à mêler le couple à tout ça. La brune savait que Isaiha avait raison mais elle n'approuvait pas la manière dont il lui avait parlé. Peut être qu'elle trouverait une excuse idiote pour faire virer Capucine. Cette dernière fronça les sourcils et lança un regard noir à Isaiha, à deux doigts de le menacer de l'étranger. « J'espère sincèrement que tu ne penses pas une seule seconde que je pourrais revenir sur cette décision et que je vais accepter d'aller me rouler dans des draps avec toi, nus comme un ver, Isaiha Buchanan !!! » Tonna la brun. Non mais franchement, elle s'inquiétait mais pas au point de revenir sur sa décision. C'était tout de même super intime et Capucine, bien que nullement pudique, n'était pas non plus du genre à faire l'amour ou quoi que ce soit de sexuel en public ou avec un public. Capucine soupira doucement, avant de se mettre à gesticuler dans tout le chalet.

La petite brune cherchait quelque chose oui, une caméra. Elle n'avait aucune envie de s'exhiber contre son gré. « Et ben, tu sais pas !!! Peut être oui ! Ça se trouve, c'est une prévision, au cas où on aurait dit non ! » Et dans la panique à l'idée qu'on les voit, la jeune femme imposa à Isaiha de faire chambre à part. « Hey !! Ne critique pas le monde moderne à cause d'une seule femme complètement folle hein ! » Capucine plaqua sa main contre sa bouche, écarquillant les yeux. C'est alors qu'elle agita les mains, regardant un peu partout. « Mon dieu, madame si vous avez entendu, je suis désolée !! Je ne le pensais pas !! » Puis la brune se tourna vers Isaiha, fronçant les sourcils. « Tu penses aux femmes de ta famille pour faire passer une envie de sexe ?? » Ça, c'était vraiment très bizarre. Capucine trouvait ça vraiment bizarre et vraiment dégoûtant qu'il fasse ça, frissonnant légèrement. Elle leva les bras en l'air. « Arrête de te plaindre Isaiha, personne ne te demande de faire vœux d'abstinence !!! Vivement que tu te vides les couilles pour te détendre un peu, t'es pénible !! » Soupira la brune, dépitée. Enfin, elle aussi elle avait envie de lui et elle aurait aimé que la soirée se déroule autrement pour qu'ils puissent faire l'amour tranquillement, comme un couple qui s'aime. « Bon, qui prend le lit ? Parce que si toi tu peux te retenir, tu sais que moi non. Et je vais mal dormir et gigoter dans tous les sens... » Elle croisa les bras contre sa poitrine.

Capucine se sentait un peu vexée quand même qu'il pense qu'elle puisse hésiter. La brune préféré ignorer sa réflexion, se contentant de le fusiller du regard. Elle soupira doucement et continua de chercher la moindre caméra. Elle grimaça de dégoût alors que Isaiha parlait de sa grand-mère. « Isaiha, pitié, épargne moi les détails ! » Souffla t-elle. Elle, elle n'avait aucune envie de s'imaginer qui que ce soit à poils ou en maillot de bain. Capucine s'affairait dans le chalet. « Oui Isaiha, moi aussi, moi aussi... » Lança t-elle un peu distraitement avant de tourner son visage vers son amoureux qui semblait avoir pris la mouche. « Dans la voiture ?? » Haussa t-elle les sourcils. Mais pourquoi il ne prenait pas simplement le canapé ? « Eh, ne m'appelle pas « femme » !!! C'est vraiment moche !! » Râla la brune. Elle sentait qu'il était vexé mais elle n'aimait pas quand il l'appelait de cette manière. La brune était carrément vexée. Bientôt il allait la relégué à la cuisine et au ménage. Capucine ragea un court instant avant de suivre Isaiha en pestant. « Dis donc Buchanan !! Tu laisses une femme nous gâcher la vie aussi facilement ? Je ne pensais pas que tu baisserais les bras aussi rapidement !! » Le provoqua t-elle en le suivant jusqu'à la voiture. La brune ne comptait pas laisser cette femme leur gâcher leur week-end.

« Oh oui merci je sais ce qu'est une voiture Isaiha !! Je te signale que moi j'ai mon permis !! » Clama t-elle en guise de réponse. Il était méchant avec elle et, après tout, ce n'était pas de sa faute quand même. Si lui pouvait faire ceinture, elle, elle ne pouvait pas et elle ne voulait pas. Un hoquet et une mine surprise apparurent lorsque Isaiha la força à le suivre, la plaquant contre la portière de la voiture avec un peu trop de force. « Aie !! Isaiha... » Chouina t-elle. Le jeune homme oubliait bien souvent qu'elle était plus petite que lui et beaucoup plus frêle. Quand Isaiha se fâchait, il ne sentait plus sa force. La brune leva les yeux vers lui, haussant les sourcils. « Et donc, tu te permets d'être violent avec moi ? » Demanda t-elle, plus calmement, excitée par la poigne de son homme. La brune avait déjà froid et tremblait comme une feuille mais une moue songeuse cerna ses traits, pinçant les lèvres. Elle regarda autour d'elle puis se pressa contre Isaiha, caressant son torse. « Je ne veux simplement pas qu'elle nous espionne. Tes fesses sont à moi et je partage déjà trop de choses avec le club de natation. Ce torse si musclé, je devrais être la seule à le voir... Et puis... » Capucine se mit à minauder, devenant aguicheuse. « Et puis, je suis certaine qu'elle n'a pas touché à la voiture puisqu'il y a une alarme. Et qu'elle se serait assurément déclenchée si elle avait osé mettre ses ongles outrageusement manucurés sur la carrosserie... » Est ce que là, il allait saisir la subtilité de la chose ? Capucine ouvrit la portière et grimpa sur la banquette arrière avant de faire une moue de petite fille. « J'ai froid mon Yaya... Viens me réchauffer. » Lança t-elle d'une petite voix.