« Tu es prêt ? » Demanda Capucine à Isaiha alors qu'elle était en train de terminer de se coiffer. Un petit week-end loin de Boston et de Harvard allait leur faire du bien. La brune avait accepté de participer à une soirée mondaine organisée par l'hôpital et avait fait de Isaiha son plus un. Puis, ça leur ferait du bien de se retrouver tous les deux, loin de l'université, des étudiants et du reste de Cambridge et Boston. L'anglaise commençait un peu à étouffer avec ce début d'année très mouvementée. Elle avait même hésité à rentrer à Londres pendant une semaine, sans Isaiha pour qu'il soit tranquille avec ses études. La brune faisait son possible pour concilier sa vie d'étudiante et sa vie de couple, cherchant surtout à encourager son amoureux et à l'épauler de ce qu'il entreprenait. Elle ne voulait pas être la cause d'un quelconque échec du blond. Elle s'en voulait déjà assez de l'avoir quitté sur un coup de tête. Elle enfila une petite veste par dessus la petite robe qu'elle portait. Il s'agissait de celle que Isaiha lui avait offert durant leur voyage à Londres, juste après sa rupture avec Amanda. La brune adorait énormément cette robe et la sortait régulièrement. Isaiha avait de bon goûts vestimentaires. Isaiha était parfait. La brune s'approcha de son homme, venant arranger sa cravate puis déposa un baiser ses lèvres en l'observant avec amour. « Je t'aime. » Souffla t-elle simplement avant de lui prendre la main pour quitter leur petit chalet et se rendre à la grande salle de réception où les gens affluaient déjà. La brune passa les portes, inspirant profondément. Ça la stressait de se retrouver au milieu de tous ses collègues en dehors du travail. Si elle faisait médecine légale, c'était bien pour éviter d'avoir trop de contact avec les humains vivants. Capucine fit une moue songeuse et se précipita vers un serveur qui tenait un plateau remplit de verre de champagne. Elle en attrapa deux et en vida un d'un coup, avant de tendre l'autre à Isaiha. « Tu veux ça ou sans alcool ? Je peux demander à un serveur si tu veux. » Lui demanda t-elle avec tendresse. C'était fou ce qu'elle l'aimait encore plus depuis qu'ils avaient été séparés.
@Isaiha J. Buchanan

Capucine était contente de retrouver Isaiha et de l'avoir rien que pour elle pendant ce week-end assez spécial. Si ça n'avait tenu qu'à elle, ils seraient restés au lit durant les deux jours et auraient passé leur temps à faire l'amour et à se gaver de sucrerie. Même si ça fait toujours râler le Winthrop quand Capucine se gave de sucrerie. Elle trouvait toujours le moyen d'en manger une heure avant de le repas et, au final, elle ne mangeait plus grand chose à table. Les mauvaises habitudes d'un long célibat avaient la peau dure. La petite brune vint arranger la cravate de son amoureux, habituée à le faire avec son père qui avait toujours tendance à se préparer à la hâte. « J'adore cette robe chéri. Elle a une forte symbolique pour moi... » Avoua t-elle sans détour. Parce que c'était la robe qui avait, en quelques sortes, scellé leurs sentiments même si ça avait été compliqué pour eux de se mettre ensemble. Accrochée au bras de Isaiha, Capucine finit par rejoindre ses collègues et patrons dans la salle de réception, intimidée. Elle n'aimait pas et n'avait pas envie d'être là mais il fallait qu'elle fasse bonne impression. Souvent, elle avait participé aux réceptions de ses parents. Au moins, dans une réception pleine de membres du milieu hospitalier, dire qu'on voulait devenir médecin légiste n'avait rien d'inhabituel. Et on ne l'avait jamais prise pour une cinglée ou une future psychopathe. Ayant déjà deux coupes de champagne dans les mains, Capucine en vida un d'une traite puis tendit l'autre à Isaiha qui refusa. La brune posa son verre sur le plateau d'un serveur qui passa près d'eux et demanda quelque chose sans alcool pour son homme, soupirant doucement. Isaiha lui massa la nuque, la détendant un peu. « Je déteste ce genre de réception. Il y a trop de monde à qui sourire et parler. Et je comprends que Leonidas ne soit pas venu... J'aurais du dire non mais Papa m'a dit que c'était bon pour mon image... » L'hôpital de Boston était immense et il y avait énormément de monde que Capucine ne connaissait pas. Et puis, son accent anglais si prononcé suscitait beaucoup de taquineries qui agaçaient Capucine plus qu'elle ne l'amusaient. « Dans quelques heures ? Non mais une heure suffit... » Bouda t-elle. Elle n'avait pas envie de rester ici trop longtemps. Elle se montrait, souriait ici et là, faisait un brin de causette avant de partir. Capucine observa la coupe de champagne qui restait et la vida d'une traite à son tour. « J'espère être assez ivre pour te forcer à me ramener au chalet dans moins de trente minutes. En plus l'alcool augmente ma libido !! » Lança t-elle, taquine, lui tapotant le torse. « Ne me lâche pas d'une semelle s'il te plaît. Je n'y arriverai pas sans toi... » Capucine était même presque à chouiner pour le convaincre de rester avec elle. Elle se blottit dans ses bras avec tendresse, n'ayant pas envie de parler à qui que ce soit.

Si Capucine avait longtemps cru que Jorah serait l'homme avec qui elle passerait sa vie, la brune savait maintenant que le destin avait d'autres plans pour elle. La jeune femme voyait un avenir avec son géant blond et elle adorait quand ils avaient des projets. Même s'ils avaient des différences, ils s'accordaient merveilleusement bien. Isaiha avait appris à Capucine à faire des compromis sans pour autant tomber dans l'interdiction. Il trouvait toujours des solutions qui leur convenait à tous les deux. Comme quand Capucine avait laissé Isaiha réparer la machine à laver pour ensuite la donner à une association. Elle savait parfaitement que les racines Amish de son amoureux avaient la peau dure et qu'il avait besoin d'aider les autres sans qu ça n'empiète trop sur sa vie personnelle. Et puis, Capucine avait besoin qu'il reste authentique tout en s'occupant d'elle. La petite brune lui avait d'ailleurs ramené la bouilloire de son boulot pour voir s'il avait pu en faire quelque chose. Si jamais il parvenait à la réparer, elle finirait elle aussi dans l'association. Capucine gesticula, perchée sur ses hauts talons. Elle tenait le bras de son amoureux comme si elle craignait qu'il ne s'évapore. Une séparation avait bien suffit pour eux. La petite brune aurait tout de même préféré être ailleurs que dans cette réception avec ses collègues et ses chefs. « Oui... Je le comprends quelque part... » Soupira t-elle doucement. Comme elle enviait Leonidas de ne pas participer à cette réunion de travail avec tous les collègues qu'il n'avait pas envie de voir. Après tout, c'était la raison pour laquelle il avait choisi la médecine légale. Tout comme Capucine. La brune se massa doucement la nuque avant de grimacer un peu. Ses côtes étaient parfois douloureuses et sensibles même si elles étaient presque guéries. Son bras allait bien mieux aussi mais Capucine avait toujours cette sensibilité qu'elle avait du mal à supporter. Ayant bu deux verres de champagne, Capucine décida de se calmer un peu. Un petit rire franchit ses lèvres, caressant son torse. « Un massage, on fait l'amour et on s'endort dans les bras l'un de l'autre ? » Demanda t-elle avec une voix suave, venant embrasser son amoureux avec tendresse. « Je t'aime tellement mon amour... » Il fallait dire que Isaiha faisait tout pour. La brune avait bien senti son changement de comportement et la façon dont il prenait un peu plus soin d'elle depuis qu'ils s'étaient séparés. Doucement, elle posa son menton sur le torse de Isaiha, le contemplant avec beaucoup de tendresse. « Promets moi qu'on va bien profiter en rentrant... Après l'effort, le réconfort non ? » Lança t-elle en souriant avant de prendre le verre sans alcool qu'un serveur leur avait amené. « Tiens mon chéri... » Capucine prit la main de Isaiha pour se rendre vers le buffet, faisant main basse sur les petits fours. « Ta cuisine me manque déjà alors qu'on a mangé hier soir. En tout cas, tu t'es vraiment amélioré et c'est de plus en plus bon ! Les recettes de maman te vont à merveille ! » Lança Capucine, la bouche pleine.

Foutu accident. Capucine n'avait pas pu toucher Isaiha depuis des semaines à cause de ses côtes. Et aussi un peu de son bras. Mais maintenant, elle se sentait beaucoup mieux. La petite brune se sentait capable de supporter le poids de son homme sur elle. Mais surtout, elle était très en manque de lui et elle ne doutait pas que lui aussi. La jeune femme fit une moue songeuse. « Oui, enfin de toute manière, on a fait pire non ? » Capucine faisait référence à leur toute première fois. Isaiha avait été dans un état pitoyable à ce moment là et Capucine avait le nez cassé. Les deux jeunes gens n'avaient pourtant pas reculer pour passer un bon moment dans l'intimité, découvrant le corps de l'un et de l'autre pour la première fois. Parfois, l'amour n'attendait pas. Mais cette fois, ils avaient décidé d'être un peu plus raisonnable pour que Capucine ne souffre pas trop. La petite brune avait suivit toutes les précautions nécessaires pour accélérer sa guérison. Faire l'amour n'en faisait malheureusement pas parti. Mais maintenant qu'elle allait mieux, elle se sentait prête à retourner dans les bras de son amoureux pour faire plus qu'un petit câlin. « Tu sais que je ne me tiens jamais bien en ta présence ! » Plaisanta Capucine. Enfin, elle plaisantait à moitié. Isaiha avait ce pouvoir attractif sur elle qui faisait que la brune ne réfléchissait plus réellement à ce qu'elle faisait quand il était près d'elle. Il fallait dire que le Winthrop était sexy naturellement mais que son comportement avec elle n'arrangeait pas les choses. Il était tellement gentil et si patient que Capucine se demandait comment il faisait pour ne pas craquer. Un autre homme serait sûrement allé voir ailleurs. Capucine était plantée devant le buffet, mangeant avec appétit comme si elle mourrait de faim. « Ah oui !! Cette recette là est super bonne ! Mais tu arrives à reproduire les recettes de Maman, je trouve ça chouette ! Et je ne comprends pas comment tu fais alors que moi j'en suis complètement incapable... » Bouda t-elle, ne digérant toujours pas le souvenir des lasagnes ratées qu'elle avait amoureusement cuisiné pour son homme. « En tout cas, je suis contente que vous vous entendiez bien sur ce point ! » Sourit la brune alors qu'elle se souvenait que Jorah n'avait pas fait autant d'efforts pour être accepté par sa belle-famille. Non, vraiment, Isaiha était bien mieux que Jorah. Alors que la brune avait la bouche pleine, un serveur s'approcha d'eux pour leur annoncer qu'une dame voulait les voir. Capucine haussa les sourcils, regardant Isaiha puis le serveur. « Ah bon... ? Bon bah allons y... » Capucine connaissait cette dame que de nom puisqu'il s'agissait de la femme du directeur de l'hôpital. Elle était surprise de savoir que cette dame voulait la voir elle. Frottant ses mains puis sa bouche pour paraître plus propre et retirer les miettes, Capucine se tourna vers Isaiha en suivant le serveur. « Je suis bien ? J'ai rien là ? » Demanda t-elle. Une fois arrivés en face de la fameuse dame, Capucine sourit timidement avant de lui serrer la main. « Bonsoir Madame Newton. Laissez moi vous présenter mon petit-ami. Isaiha. » Dit-elle en désignant son amoureux, un peu mal à l'aise d'être en présence de la femme de son grand patron.

« Crois moi chéri, je serai pleinement avec toi quand nous nous retrouverons ! » Lança la brune avec un petit haussement de sourcils qui voulait bien dire qu'elle ne laisserait pas son homme sur sa faim. La brune elle même avait déjà très envie de retrouver son amoureux dans le lit conjugal. Mais dans un sens, Capucine se réjouissait de tester -contre sa volonté- la force mentale de Isaiha. Le jeune homme lui restait fidèle malgré une période sexuelle inexistante. Elle savait très bien que certains ne se seraient pas gênés pour aller voir ailleurs en attendant de retrouver sa moitié. Ou alors de la quitter parce que la période durait bien de trop. Isaiha n'avait pas été insistant, pas une seule fois. Il aurait pu devenir pénible, la tripoter pour essayer de faire monter sa libido malgré la douleur de ses côtes mais rien de tout ça. Il était resté sagement près d'elle, prenant son mal en patience. Et ça, ça valait une très très belle récompense. Capucine allait lui faire plaisir jusqu'à ce qu'il soit épuisé. Un petit rire amusé franchit ses lèvres alors que Isaiha parlait d'être un gentleman. Il devait bien se douter que Capucine foutrait les politesses à la poubelle, comme à chaque fois qu'ils faisaient l'amour. Toutes ses pensées coquines commençaient à l'émoustiller et Capucine fut contente que la conversation soit amenée à tout autre chose. La brune sourit doucement, lui caressant le torse. « Eh bien, tu as très bien appris je trouve ! » S'amusa t-elle en fourra un petit four entre ses lèvres. « Maman est patiente. Pas Papa. Papa est plus... impulsif. » Et on ne se demandait plus d'où venait le caractère de Capucine parce que parfois, elle ressemblait beaucoup à son père, surtout dans ses colères. La brune se rendait d'ailleurs compte que Isaiha semblait en proie à une peine justifiée. Arthur avait été assez dur avec lui après leur rupture, même si Capucine et Margaret lui avaient bien précisé que c'était Capucine qui avait rompu et non Isaiha. Mais aux yeux du patriarche Vickers, Isaiha ne s'était pas comporté convenablement avec sa fille. Et il ne lui accordait pas le droit à l'erreur pour le moment. La brune soupira doucement puis sourit. « Écoute chéri. Si vraiment tu penses ça, alors parle lui. Dis lui ce que tu penses réellement et que tu as envie que vous repartiez sur de bonnes bases. Il verra quel homme bon et gentil tu es ! Tout comme moi je le vois... » Mais à peine eut-elle terminé de parler qu'un serveur les invité à rejoindre la femme du directeur dans une autre pièce. Capucine haussa les sourcils quand elle avoua avoir fait des recherches sur eux. C'était presque inquiétant ce genre de comportement. Capucine aurait aimé lui dire qu'il fallait peut être consulter car ce n'était pas anodin de fouiller la vie privée des étudiants et employés de l'hôpital, mais elle craignait de froisser cette dame dont elle avait seulement entendu le nom entre les lèvres de certains médecins. Capucine posa ses fesses sur le canapé et cligna des yeux alors que la femme semblait les couvrir de compliments. La brune glissa un regard inquiet à son amoureux avant de sourire légèrement, mal à l'aise, à la femme. « Merci... » Elle attrapa un verre de champagne qui traînait là, ne se demandant même pas si elle y avait le droit, puis en bu une longue gorgée avant de tout recraché dans le verre, s'étouffant carrément. La brune était en train de tousser, crachant presque ses poumons alors que dans son esprit tournait et retournait ce que la femme venait de dire. « Pardon ??? » Lança t-elle d'une voix étranglée en fixant la femme, les yeux rougis par les bulles qui lui avaient piqué la gorge. « C'est une blague, c'est ça ?? » Capucine se racla la gorge, priant le ciel pour que la femme lui dise qu'il s'agissait d'un canular en effet. Elles riraient de bon cœur toutes les deux avant que Capucine n'attrape son homme par la main pour décamper d'ici rapidement et ils regagneraient leur chalet en ne parlant plus jamais de cet incident malencontreux. Occupée à éponger le champagne qui maculait ses joues et le haut de robe, Capucine peinait à ne pas montrer son angoisse. « Quand bien même j'accepterai, ce serait un vol d'identité pour faire vos personnages. Faudra me payer pour ça vous savez !! » Lança Capucine, la voix encore étranglée. La brune sentit le rouge lui monter aux joues, se rendant compte à qui elle parlait et la manière dont elle lui parlait. « Excusez moi Madame... » Marmonna t-elle en baissant les yeux. Elle allait finir par se faire virer.