• Depuis l'accident, on a pas réellement eu de vrais moments à nous. Enfin si, on a passé du temps ensemble, beaucoup de temps même, mais on a pas eu de moment comme celui-là. Ce genre de moment où j'ai l'impression d'être sur un petit nuage, d'être dans un monde parallèle au notre, un monde ou il n'y a que elle et moi, rien d'autre. Alors ouais j'en profite, je lui demande ce massage, j'ai envie de la retrouver, de sentir ces mains contre mon corps, de sentir mon corps contre le sien, de l'embrasser. Ces baisés, putain, ces baisés m'ont manqué. Alors on a beau se taquiner, on a beau s'engueuler, ça finit par rapidement passer, comme aujourd'hui, malgré tout ça, malgré sa perte de mémoire, ces semaines passés à l'aider à retrouver cette année perdu, tout rentre petit à petit dans l'ordre, et c'est comme si elle n'avait rien perdu, comme si tout était encore là. "Aussi, ouais..." Je suis bien obligé de l'avouer, obligé de lui dire que ouais, j'ai juste envie qu'on se retrouve, rien de plus. Qu'on puisse profiter de nos journées pleinement sans se dire qu'à tel ou tel heures ont doit être là ou là bas. Niveau retrouvaille, on se débrouille plutôt bien je dois bien l'avouer. J'accepte de payer le tarif qu'elle m'a imposer, après tout, c'est pas grand chose, je peux la payer plus si elle le désire même. Sauf que là, j'ai juste envie de profiter de ce baisé, de profiter de ce moment. Je l'embrasse, mes lèvres contre les siennes, je ferme les yeux, profitant de l'instant, profitant de cette joie qu'elle me procure à ce moment précis. Doucement, elle me pousse contre le canapé, sa main vient parcourir mon torse, elle n'a pas perdu ces vieux réflexes à ce que je vois. Prolongeant le baisé, nos langues dansent ensemble au rythme que l'on c'est imposé, laissant mes mains caresser ces cuisses, je les remonte doucement jusqu'à ces fesses. Putain, ça m'avait manqué ça aussi, caresser son corps sans me poser aucune question, la dévisager du regard, l'embrasser sans demander l'avis de quiconque. Je la retrouve enfin, juste elle et moi, juste nous. •

C'est vrai que depuis mon accident, on a pas vraiment eu de moment à nous, des moments intimes, même de simples baisers. Non, j'ai oublié une année, j'ai oublié qui il est pour moi alors l'embrasser ou être dans ses bras, ce n'était même pas imaginable. J'avais l'impression d'avoir un inconnu en face de moi, mais en même temps, je ressentais que je pouvais lui faire confiance. Que ce qu'il me disait, tout était vrai. Depuis, il n'a pas arrêté de me soutenir, d'être là pour moi, m'aidé à retrouver ma mémoire. Ce n'était pas tout les jours facile, surtout quand par moment, on aurait pu être proche. Je lui parlais comme autre fois, mais une partie de moi s'interdisait de se laisser aller, par peur d'être proche de cet "inconnu". Au fil des jours, des semaines, tout les petits morceaux reprennent leur place dans mon esprit. Je me souviens à présent de pas mal de chance, bon, même si je ne serais peut-être pas capable de dire quel est le goût de sa glace favorite. Je me souviens tout de même de notre rencontre, la façon qu'il a de me faire rire, le porté auquel j'ai eu le droit au Laos. D'autres moments comme notre premier baiser, mais aussi notre première fois. Ouais, nos moments à nous qu'aujourd'hui, je peux retrouver dans ses bras. Je me laisse aller dans ce baiser, tout contre lui. Ma langue retrouve la sienne, se lançant dans une petite danse endiablée comme pour lui dire ô combien on s'est manqué. Ses mains sur mon corps, mes fesses me donnent tout ces petits frissons auxquels je n'avais plus le droit, parce que j'avais oublié. Alors je profite, je le laisse faire tout en glissant mes lèvres dans son cou, y déposant des baisers, retrouvant la saveur de sa peau.

• J'ai besoin de la retrouver, j'ai besoin de me retrouver avec elle, juste elle et moi. Je n'ai pas envie de partir maintenant, qu'on aille en vacance je ne sais où, pour le moment, c'est pas mon envie première. Ma seule envie est d'être tranquille en sa compagnie, qu'on profite tout simplement de notre petite vie avant qu'une autre couille ou je ne sais quoi revienne frapper à notre porte. Ouais, c'est vachement positif ma façon de penser, mais disons qu'avec les années, j'ai compris qu'on ne pouvait pas rester tranquille bien longtemps, qu'un jour ou l'autre, tu te prendrais un gros bloc de béton armée en pleine gueule juste pour te rappeler que ta vie ne tient qu'à un putain de fil, que tout ça, ce n'est qu'une passade, un passage sur cette terre. Bref passage quand on compare l'existence de vie moyenne d'une personne à la date de création de la planète. On est quoi nous, après tout ? Combien de temps on va vivre ? Combien de temps allons nous rester comme ça avant qu'un autre grand changement débarque ? Et si nous étions les nouveaux dinosaures prêt à disparaitre d'une minute à l'autre ? Je crois que c'est pour ça que je ne me prends pas souvent la tête, que je cherche toujours à relativiser, à juste profiter du moment présent, de l'instant qui s'offre à moi. J'suis pas rancunier non plus, enfin, tout dépend de la situation,, mais là, je passe l'éponge assez rapidement, préférant mille fois ce moment qu'on était en train de passer plutôt qu'une prise de tête inutile. Nos lèvres se retrouvent comme au premier jour, elles ne se quittent plus tout comme nos langues. Ces mains caressent mon torse, les miennes jouent avec ces fesses, contact qui m'avait manqué, contact que je ne cesse d'accentuer au fur et à mesure de nos baisé. Et voilà que j'en veux plus, voilà que j'en désire plus, que je la désire elle. Sensuellement, je l'embrasse, lui faisant passer toute cette envie à travers ce baisé, et je sais qu'elle va comprendre, je sais qu'elle va savoir tout de suite à quoi je pense, qu'elle est perdu une partie de sa mémoire ou non, elle va savoir. •

À peine revenue de New-York, je me retrouve seul avec Alek. Nous sommes enfin tout les deux, sans personnes autour. Si on y réfléchit bien, depuis mon accident, on ne sait jamais vraiment retrouvé seul ou c'est toujours parti en cacahuète. À l'hôpital, nous avions les médecins puis en soit, à ce moment-là, je n'avais pas vraiment envie de me retrouver seul avec un inconnu bien qu'au fil des heures, il a su m'apprivoiser. À la colocation, il y avait les filles avec nous ou du moins, elles faisaient des aller/retour. En gros, ouais, on a jamais vraiment eu de moment intime entre nous. Pour moi, il y avait un mélange d'envie et de gêne, comme si j'avais une double personnalité. L'une avec mes souvenirs qui ne réclamait que les bras de son chéri et l'autre, qui avait juste peur de se laisser aller. Aujourd'hui, je suis moi avec mes souvenirs ou du moins, il ne me manque plus grand chose à retrouver, mais bon, là n'est pas la question. Je me retrouve avec Alek, chez lui enfin, désormais chez nous. J'aurais pu vivre ailleurs, après tout, mais c'est là que j'ai choisi, entamant une nouvelle étape dans notre couple. En même temps, je pense que s'il ne m'avait pas proposé de vivre avec lui, je serais resté dans la rue à mourir de froid. Au lieu de ça, je me trouve bien au chaud dans ses bras. Je retrouve la chaleur de ses baisers, ses mains qui font frissonner ma peau quand il me touche. Ouais, je m'en veux d'avoir oublié ce genre de chose, nos moments à nous, mais aujourd'hui, tout est revenu. Enfin, qu'on ne vienne pas non plus me demander son film préféré, ça je ne m'en souviens plus, à moins que je ne l'ai jamais su. Bref, ce que je sais, c'est que je n'ai pas envie que ce moment cesse. Non, personne n'est là pour nous déranger. Il n'y a que nous deux, seuls dans cet appartement. Alors je l'embrasse encore et encore, le manque est là, le manque de ces dernières semaines de ne pas l'avoir eu aussi près de moi. Je sais qu'on a envie de la même chose, que ça va se produire et qu'on ne va pas se stopper. Ma langue danse avec la sienne, ses mains sur mes fesses me font bien comprendre les choses. Je m'écarte légèrement pour le regarder, lui caresser le visage. Je lui souris tendrement puis, me redresse. Empoignant mon t-shirt, je le retire, le laissant tomber jusqu'au sol.