J’ai toujours été fasciné par la beauté des traits de Marley. C’est dingue, je sais qu’il existait des tonnes d’hommes, des tonnes de jeunes hommes avec un certain charme ou une certaine beauté. Mais jamais, jamais j’ai pu voir autant d’élégance dans un visage, sur un corps. Celui de Marley est unique, c’est comme si quelque chose venait de se produire, comme si le monde voulait nous offrir un homme bien plus puissant, mais qui lui, ne verrait pas l’ampleur de sa beauté, bien trop canalisé sur ces défauts qui sont à mes yeux fictifs. J’ai su, depuis le premier jour que j’étais tombé amoureux de lui, sa présence et sa façon de rire ne m’étaient plus sorti de la tête, et quelques fois je voulais me rendormir pour avoir l’impression qu’il se tenait près de moi. Une sorte de rêve, dont j’ai la chance de vivre chaque jour et chaque heure de mon existence. Je secoue faiblement le visage pour m’accrocher à la réalité, celle qui me pend au nez et qui finit par être ce soir une des plus agréables. Je le regarde disparaître, s’éloigner de mon étreinte qui était conçue pour lui, rien que pour lui. Je passe le bout de ma muqueuse entre mes chaires en baissant mon regard brillant et déboussolé par l’alcool dans mon sang, qui me faisait plutôt voir quatre mains et non deux. Je suis torse nu, et je peine à me concentrer plus de dix secondes sur mon jean qui se débat sous mes actes. « Bordel de merde. » Je ris, à gorge déployée. Remuant la douceur de la nuit qui s’endormait sous le souffle du vent et le silence que les gens font enfin place. Je m’avance vers Marley, qui lui, si saoul ne comprend rien, et préfère se déchaîner comme si c’était la première fois. « Bébé ! » Je hurle, je crois, enfin non ? Je fronce les sourcils en arrivant près de la piscine, il est déjà presque nu et à cette idée je ne peux empêcher mon corps de se réveiller. Merde. Je bande. Terriblement. Mon visage est détendu, et ma bouche forme un sourire des plus sincère. Vous savez, je n’ai jamais autant sourire. Et même ma conscience doit flipper. C’est qu’avec lui, encore. Et quand je commence à avoir des pensées de merde, je le regarde, et je me dis qu’on est faits pour être ensemble. Dans un élan, j’empoigne ces poignets pour le faire coller à moi, reste-là. Tu ne vois pas que j’essaie de te contempler ? Je pose mon regard sur la totalité de son corps en laissant mes doigts atterrirent sur son fessier rebondi. J’y mets une douce claque, résonnante et mélangée entre nos rires enfantins. « Si quelqu’un te voir, je te promets que je lui crève les yeux. » Une plaisanterie ? Il sait bien que non. Je colle mon bassin contre le sien, je décroche mon regard sur le jacuzzi et la piscine. La fumée chaude valsant dans la pénombre. « Va, bébé. Je t’y rejoins. » Ou plutôt, va bébé, pour que je regarde avec envie ton joli petit cul.

On est des cons. On rigole pour rien, on s’insulte. Mais tout ça, on sait à quel point on peut aimer l’autre et que ce sont au final des mots d’amour camouflés par de l’arrogance ou de la provocation. Je regarde comme j’avais pensé le faire, son magnifique cul qui bouge lentement quand il vint à sauter dans la piscine. Je le regarde, le plus naturellement du monde. Je n’hésitais pas, enfin peut-être que oui. Mais je me dis qu’il devrait avoir au moins un de nous deux capables de courir ou d’attraper l’autre si le propriétaire se ramenait. Mais enfin, je me pose bien trop de questions. Je retire mon jean, ainsi que mon boxer. Et il peut le voir, à quel point il me rend fou, et à quel point je suis dingue de ce gars. Maladroit, dormeur. Touché par une pointe de susceptible. Je me baisse comme je peux pour me faufiler dans l’eau chaude. Réanimant mon corps qui était presque endormit. De mon être qui se sent formidable durant ce moment. Je m’avance, je nage jusqu’à arriver près de lui, mais je l’évite. Je le cherche, comme j’aime si bien le faire. Parce que je sais qu’il viendra vers moi, ou qu’il sera capable de faire la même chose. Qu’on se regarde de chaque côté de la piscine. Que nos yeux traversent la longueur, embarqués dans un amour éternel et palpitant d’envie. Je soupire d’aise, je frôle son corps du bout de mes doigts en animant mon rire qui meurt sous les bruits de la nuit. « Alors, tu crois qu’on peut faire ce qu’on veut ici ? » Je me mélange, mes mots s’entrechoquent tellement je suis saoul. Pourtant, je suis apte à contrôler mon esprit, à ne pas me sentir mal ou dépassé. Je pose mes coudes de chaque côté du bord, mon visage est légèrement penché, et je laisse mon corps droit. Seule ma respiration redresse mon torse légèrement poilu, mais entretenu. « Mi amor viene aquí. » J’ai envie de sentir son être contre le mien, de sa bouche contre la mienne et de ces mots murmurés au creux de mon oreille. Je regarde à droite et à gauche, m’informant sur l’état de la soirée, mais également pour nous rassurer que personne n’était pour le moment présent. Mais bordel, comment on a pu finir dans une piscine d’un inconnu, de se regarder avec amour, en oubliant à quel point nous sommes maladroits entre nous.  

Il est tout pour moi, c’est incroyable et je sais que beaucoup de personnes viendraient à ne me pas me croire, mais bon sang. Regardez-moi. J’ai tellement changé, avant de connaître Marley j’étais incapable d’exprimer mes émotions et sentiments, je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait aimer et donner autant de sa personne à quelqu’un qu’on ne va jamais réellement connaître. Cela me paraissait fou, quasiment impossible et imaginable pour ma personne. Je préférais vagabonder sans but dans la pénombre de la vie, sans réellement avoir de but, comme si je ne faisais que survivre, au lieu de vivre. Il est apparu, soudainement. Une secousse qui m’a électrisé. Il s’est appuyé sur moi, a marqué son territoire, et depuis. Je ne peux plus concevoir mon avenir sans lui. Je l’ai dans la peau, je l’ai partout, de ces marques sur mon corps, jusqu’à la marque sur mon cœur. Je pose machinalement mon regard sur sa personne, mes mains partent aussitôt sur les courbes de ces hanches où je prends plaisir à malmener sous mes doigts à ma guise. Sous l’eau, je sens les vibrations et surtout son bassin qui rencontrait presque timidement le mien. Mon érection tapotait son ventre, m’arrachant un gémissement sourd. « Tu l’as plutôt senti. » Dis-je entre deux rires. Je changeais rapidement de position, pour qu’il se retrouve entre le coin de la piscine et moi, que je le prenne en otage contre mon corps chaud et animé. Mes lèvres cherchent un contacte, et bien vite j’assouvi mon besoin en les plaquant sur son épaule en dégageant sur sa clavicule, puis sur sa gorge où je me perds littéralement. De longs baisers, chauffés par quelques coups de langue. Ma main droite s’élançait jusqu’au-devant de son corps pour effleurer son ventre, et venir caresser l’intérieur de sa cuisse. Peut-être que j’avais envie de le chauffer, et peut-être même que j’avais envie d’entendre qu’il avait envie de moi. « C’est pour ça qu’on est venu là ? Parce que t’avais envie de moi ? » Je souris, je ne me lance pas des roses, c’est réellement une question. Je me recule, faiblement. Jusqu’à que mon corps soit éloigné du sien, enterré sous l’eau chaude qui me caressait et me réchauffait. « Ne fais plus de bruit ! » J’entends un bruit, même plusieurs bruits. Je me ramenais vers Marley en plaquant ma main devant sa bouche, mon regard éprit de sa personne dans ces prunelles claires. J’avais envie de rire, et merde. J’ai vraiment envie de rire, et on sera dans la merde.