MELCHIORARIZONA

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Ça ne sent pas très bon… Il a un mauvais pressentiment sur cette révélation. Il aurait même préféré ne pas avoir posé cette question quelque part, mais c’est plus fort que lui. Il est habitué maintenant, c’est comme si on ne voulait pas qu’il remonte cette fichue mauvaise pente. Il peut voir qu’elle est désolée, qu’elle ne la pas voulu de ce mariage. D’accord, c’était une erreur. Mais il y a comme un mur entre ce qu’il voit et ce qu’il peut supporter. À ce moment-là, Melchior est ailleurs. Ses pensées fusent dans tous les sens, il peine à synchroniser sa respiration et manque d’air. Il essaie d’encaisser le coup, mais il est submergé. C’est un état fragile dans lequel se trouve le jeune homme même s’il pense le contraire. Lorsqu’il arrive à peu près à croiser de nouveau le regard d’Arizona, il peut voir ses yeux brillants de larme, mais il a bien du mal à ressentir la moindre compassion. C’est alors face à un coeur de pierre qu’elle fait face. Tous ses mauvais passages lui reviennent en une claque monumentale : Alexandra, ses fiançailles médiatisés, le fait qu’il soit resté dans l’ombre sans rien dire, puis les jumeaux … Non, ç’en est trop… Il retire délicatement mais fermement sa main de celle de la brune. « T’as pas à être désolée.. C’est pas comme si on était ensemble, pas vrai ? Tu fais ce que tu veux.. » il peine à terminer la fin de sa phrase qui se terre presque dans un murmure tant les mots lui restent coincés dans la gorge. Il sait qu’elle ne l’a pas voulu mais il ne veut pas l’entendre. Il sait qu’elle ne l’a pas voulu, mais c’est peut être plus simple de penser le contraire. Après tout, c’est lui qui tenait à ne pas s’attacher. Avec ce cadeau qu’elle vient de lui faire, il se rend compte du chemin parcouru avec Ari, et ça n’allait pas du tout dans le sens qu’il avait prévu. Ceci n’est qu’un rappel à l’ordre. Il s’est laissé allé. Il a baissé la garde. Il en paie l’addition maintenant. Il passe une main nerveuse sur son visage, le regard perdu. Il est déboussolé. C’est un cauchemar, ce n’est pas possible autrement. Pas encore… Pas elle. Pas Arizona par pitié. Il faut qu’on le réveille ou bien c’est la décompensation assurée...
Lentement, il porte son verre à ses lèvre et le termine d’un trait avant de poser le verre sur la table, ainsi que la petite boite, la repoussant légèrement vers elle. « Tu devrais la lui donner.. M’enfin c’est peut être déjà fait, qu’est-ce que j’en sais ? On en apprends de bien belles avec toi... » Sur ce coup, les mots lui sortent plus vite que la pensée. À moins que c’est ce qu’il veut vraiment dire, il ne sait plus vraiment ou il en est. La rancoeur guide ses pensées. Il fait un pas à reculon, s’apprêtant à partir avant de se raviser. « Faut juste que tu m’expliques, c’est quoi ça exactement ? Genre un lot de consolation ? Histoire que je digère mieux la pilule ? » demande-t-il fronçant les sourcils comme pour se concentrer, se forcer à contenir ses émotions.

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Il sent sa gorge se resserrer, les battements de son coeur filant à une vitesse presque insupportable. « De toute évidence, non, nous ne sommes pas ensemble. » Non, elle, elle est mariée avec un autre. Un putain d’autre ! Encore et toujours ! C’est comme si personne ne pouvait lui être destiné à lui, et ça en est rageant. Frustrant même.. Il faut toujours que ça soit compliqué. Il regrette déjà tout ce qu’il vient de lui lancer à la figure et tout ce qu’il va lui balancer encore. Mais il ne peut rien y faire. Les mots sortent spontanément, sous le coup de la colère, de la rancoeur … Ses paroles se veulent tranchantes, blessantes. Il en perd la raison, la mesure et le poids de ses mots. Tout ça le rend complètement dingue. Il entends tout ce qu’elle dit, mais ne veut rien entendre pour autant. Arizona finirait probablement par le détester de toute façon et c’est peut être mieux ainsi. Honnêtement, il s’y attendait. Tout ça n’est pas fait pour lui. Il ne le mérite pas.
Il ne répond rien face à la jeune femme, paumé dans ses pensées. Il se sent faiblir. Il va céder. Il ne faut pas. Quand il la regarde, il la voit autrement. Et c’est bien ça le problème. Ça lui fait peur. Parce que l’ombre d’Alex plane encore au dessus de lui et que ça le torture, que depuis son départ il ne s’autorise aucune attache parce qu’il lui est encore fidèle, qu’il passe des nuits avec certaines personnes parce qu’il aimerait lui faire du mal. Mais maintenant, il se sent coupable parce que l’une des rares personnes à laquelle il s’est autorisé à laisser entrer un peu plus dans sa vie accapare un peu plus chaque jour ses pensées.. Voyez ? Il se l’interdit. Autant pour lui que pour Arizona. Elle ne mérite pas non plus d’être avec un mec qui vit avec un fantôme qu’il peine à oublier. Ce n’est pas avec lui qu’elle serait heureuse. Il est bien trop blessé, abîmé. Et pourtant, il ne parvient pas à se défaire de cette attirance envers elle. Son visage se rapproche lentement du sien comme pour mieux le lire, comme s’il le contemplait pour la première et dernière fois. « Crois-moi, tu ne voudrais pas de moi dans ton quotidien. » dit-il sincèrement, les yeux embués, pleins de regret. Il regrette oui. Il regrette tellement. Il a envie de lui hurler qu’il ne voulait pas que ça se passe ainsi, qu’il tient à elle autant qu’elle ne tient à lui. « Je… Je dois y aller. » Il a tout gâché. Parce qu’il sait qu’après ce soir, plus rien ne sera pareil avec Arizona. Parce qu’il n’y aura peut être plus d’après ce soir. Si seulement il l’avait rencontré plus tôt..

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De toute évidence ils ne sont pas ensemble. Elle ne comprend pas. Mais lui non plus. Tout parait si simple, mais c’est compliqué. Il ne répond rien. Il en veut tant à tout le monde, à tout. À la vie qui persiste à le tester, à le pousser à bout. À lui mettre sur le chemin des personnes comme Arizona sans pour autant les laisser entièrement sur la voie. Il est blessé. Il vit encore avec ses cicatrices. Et vivre ce quelque chose avec Arizona, il ne sait pas s’il s’agirait d’une projection de ce qu’il a vécu avec Alex. Il ne veut pas de cette illusion, et la brune de mérite pas ça. Alors il préfère la prévenir que ce n’est pas une bonne idée. Qu’elle ne voudrait pas de ça. Mais elle lui rétorque presque aussitôt. Lui faisant comprendre qu’il n’a pas son mot à dire. Malgré la tension palpable, il arrive tout de même à la trouver jolie même lorsqu’elle est en colère. Mais une information le tire de cette pensée. « Quoi... ? » souffle-t-il dans l’incompréhension la plus totale. Il tente même de revisualiser la scène dans sa tête pour être sûr d’avoir bien compris parce que là, ouais, il est complètement largué. Est-ce qu’il a bien entendu parler de viol là ? D'où sort cette histoire ? Comment est-ce qu’ils en sont arrivés là ? Alors que l’information atteint enfin son cerveau et qu’il s’apprête à lui répondre, elle coupe court à ce sujet en poursuivant de ne pas prendre de décision pour elle. Mais il secoue la tête d’un air désolé. « Je ne prend pas de décision pour toi, je dis simplement que.. c’est pas une bonne idée.. » Ça le tue bien évidemment de lui dire ça. Il aimerait tant, mais il est bloqué. Il ne sait pas pourquoi. Peut être que c’est trop tôt, il n’en sait rien. Pourtant, elle est là. Il est là. Mais il décide de partir, c’est trop dur pour lui. C’est sans compter sur Arizona qui lui choppe les clés posées sur le comptoir et de les retenir en otages. Il n’a pas la force de batailler avec elle, et puis faut dire que malgré l'afflux d’émotion ce soir qui lui brouille les pensées, le brune a raison. Boisson + l’état émotionnel dans lequel il est… Ce n’est définitivement pas l’idée du siècle. Mais l’idée de la jeune femme non plus. « C’est ridicule... » souffle-t-il presque dans un murmure. Il ne sait pas vraiment ce qui est ridicule. La situation ? Le fait qu’il ne puisse pas conduire ? ou bien le fait qu’elle s’enferme dans sa chambre le temps qu’il décuve ? Son idée arrive néanmoins à lui faire décrocher un petit rire surement de fatigue au jeune homme. « Je ne suis pas elle. Je ne suis pas Alexandra. C’est pas parce que j’ai fait une connerie en me mariant avec lui que ça va être le même schéma et que t’es maudit. C’était un accident et dans quelques semaines ce sera réglé. Ne fais pas comme elle je t’en supplies, ne fuit pas et ne part pas.  » « Ça avait commencé exactement comme ça... » fait-il en désignant des mains cet instant. Cet instant qu’ils sont en train de vivre. Et puis il se connaît. Il sait comment il est. Il tombe vite, très vite. C’est ce pour quoi il s’est imposé certaines règles. Quelques consignes simples sur le papiers, mais avec lesquelles il joue avec le feu lorsqu’il est avec Arizona. Lui qui prenait ça à la légère, se disant que ce n’est rien, que ça ne ferait pas de mal. Une belle connerie. Il est en train de faire une belle connerie. Mais bordel qu’il n’a plus la force de lutter ce soir. Alors il hausse les épaules et finit par se resservir un verre avant de gagner le salon afin de se laisser retomber sur le canapé en soupirant. « Bon sang, quelle soirée hein… » Il tapote la place sur le moelleux du canapé à côté de lui pour faire signe à Arizona de venir s’asseoir à côté de lui. Il est bloqué un bon moment ici, il n’a pas vraiment envie de décuver, alors autant poursuivre leur soirée, même si l’ambiance n’est plus ce qu’elle était. « Ari… Tu as parlé de viol tout à l‘heure... » Il s’autorise à tourner légèrement la tête vers elle. Il ne pose pas réellement une question. Ou peut être que si parce qu’il n’est plus certain de l’avoir entendu, alors peut être qu’elle allait confirmer ou infirmer ce qu’il dit. Parce que ce qui est sûr c’est qu’il n’a jamais entendu parler de ça.