voir Noah à mes côtés me surprenait. Pourquoi était-il encore là à m'aider après tout ce qu'il a pu subir à cause de moi ? Il est là, il m'aide, il m'écoute. Bon, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous piquer mais après tout, notre lien actuel est fait sur ça, non ? Nous ne sommes plus en couple, nous ne serons jamais amis. Et se haïr était difficile même si ça restait la solution la plus simple et la plus justifiée, surtout de son côté. Je me souviens de notre histoire comme d'une merveilleuse histoire. On s'aimait si fort, c'était passionnel et rien ne pouvait nous séparer. Il avait quitté sa famille, j'avais quitté l'Italie. Il m'avait demandé en mariage. On était heureux. Et j'avais tout fait foiré sans réelle raison valable. Pourtant, j'avais toujours assumé ma décision et je m'étais mise de nombreuses personnes à dos. Et à l'heure actuelle, on se déteste. Car sans se le cacher, Noah est là car il a pitié de mon état. Mais la dernière fois, il m'avait bien dit tout ce qu'il avait sur le cœur. Et si cela lui a fait du bien, tant mieux. Je lui devais bien ça. Il insistait sur le fait que l'autre soir, chacun de nous avaient ses torts et que je n'avais pas su le contredire lorsqu'il m'avait balancé mes quatre vérités. À ses propos, je me contentais de soupirer. Comme s'il avait raison, une fois de plus. Et notre conversation revint sur son instinct protecteur.
« Et bien la prochaine fois que j'irais dans une ville que je ne connais que de jour, tu viendras avec moi. Tu joueras les agents de sécurité au moins, je ne risquerais rien ». Je ne pouvais m'empêcher de jouer sur l'humour même si ce qu'il me disait me toucher. Il prenait un peu soin de moi en disant ça. Enfin, le sujet devenait bien moins drôle. Moi. Et le bonheur dans le quel je vivais. Noah me confiait qu'il préférait me savoir heureuse que malheureuse. Pourquoi était-il si gentil ? N'était-il pas devenu un enfoiré de première ? Je lui confiais alors que s'il souhaitait entendre que je regrettais certaines choses et que ma vie n'était pas des plus palpitantes, il aurait raison.
Sans m'y attendre, Noah me déposa au sol, je le lâcha donc. Il se tournait vers moi, le visage aux multiples expressions et je me contentais de le regarder, le visage neutre. Il était désolé. Je soupirais, passant mes mains sur mon visage. « Désolé de quoi Noah ? Il n'y aucune raison d'être désolé. » Je n'étais pas du genre à m'apitoyer sur mon sort et encore moins sur mes conneries ou mes regrets. Et encore moins face à Noah. Surtout que ma vie n'était pas catastrophique non plus. Mais il est clair que je ne suis pas autant épanouie que je l'étais lorsque j'étais avec lui. L'état dans lequel je vivais lorsque nous étions ensemble, je ne l'ai jamais connue à nouveau. Même si j'ai appris à être heureuse de cette façon, avec les armes que je possède à l'heure actuelle. J'ôtais mes chaussures que je gardais, chacune dans une main et je commençais à marcher tout en lui disant, le sachant derrière moi. « C'est pas trop le moment de parler de tout ça, tu crois pas ? J'ai mal au crâne, j'ai envie de vomir et je veux surtout dormir. » Je m'arrêtais, restant dos à lui. « Tu trouveras une nana bien, Ferrari ». Son nom, encore et toujours. Et comme souvent, je préférais masquer mes déclarations, mes pensées ou mes sentiments. L'humour, ça marche plutôt bien, non ? Surtout vu l'alcool que mon organisme est encore en train de digérer.