Il n’y avait plus d’attirance, plus aucune envie de l’embrasser. Non, juste mon cœur qui battait la chamade à la suite de mon aveu. Je voulais pas qu’elle parte, qu’elle me quitte sans rien dire, qu’elle m’abandonne comme ma mère. Tessy était la seule femme à qui je faisais entièrement confiance, à qui j’avais montré une partie de mon âme, me mettant ainsi en danger. Si elle le voulait, elle pouvait m’écorcher, me laisser des cicatrices car avec elle je redevenais l’enfant que je cachais à tout le monde. A elle, je lui disais les mots que personne d’autre ne voulait entendre. Parce que, ouais, les gens étaient habitués au Davy trop sûr de lui, à celui dont l’arrogance n’avait pas de limites. Il serait injuste de leur révéler que tout ça n’était que la partie visible de l’iceberg, de leur montrer qu’ils avaient peut-être tort de me haïr. Juste peut-être. Au fond, une partie de moi était comme ça, à toujours en faire trop, à toujours vouloir élaborer des plans. Et Tessy qui déposait un baiser sur ma joue avant de me rassurer, de me dire que je méritais beaucoup mieux qu’une garce. Je mourais d’envie de lui dire que c’était faux, que je seules des garces pouvaient me supporter. « Et je devrais être avec qui d’après toi ? » Sourire amusé, sourcils levés, malheureusement je ne pouvais pas m’empêcher de prendre ça à la rigolade. Le Davy attentionné était reparti ailleurs et ne se remontrerait probablement pas avant longtemps. Mais je savais que ces paroles, j’allais devoir les assumer. Alors je changeais de sujet, espérant qu’elle les oublie bientôt. « On devrait peut-être y aller. Si quelqu’un nous surprend, des rumeurs risquent de courir. Faut pas oublier que je suis supposé être un mec sans cœur » Bah ouais, il fallait pas faillir à ma réputation. Un clin d’œil, un rapide baiser sur ses lèvres histoire d’en profiter une dernière fois et je sortais de l’eau pour me rhabiller. Hors de question de retourner dedans avec Tessy en sous-vêtements. Cela me causait trop d’ennuis. Premièrement, je l’avais embrassé et, deuxièmement, elle avait vu une facette de moi que je m’étais promis de ne montrer à personne. Arrête de faire tomber toutes mes barrières Tessy, s’il te plaît, car je ne m’en remettrais jamais si tu me trahissais. Une partie de moi disparaitrait, en même temps que notre amitié.