L'eau qui caressait mon corps, les gouttes qui dégoulinaient de mes cheveux pour venir rafraîchir mon visage, le soleil qui éclairait l'endroit comme pour m'aider à voir chaque recoin de ce lieu magnifique mais aussi Tessy qui venait d'arriver en criant qu'elle allait me tuer. Tout était parfait. Et moi je continuais de rigoler comme un idiot, fier de ma blague. « Peut-être mais tu ne te serais pas dépêché si j'avais pas menti ». La fin justifie les moyens non ? Ce qui expliquait l'absence de culpabilité et le regard joueur avec lequel je l'observais. Tessy me connaissait, vraiment. Elle savait que j'adorais avoir de l'attention, qu'on me montre qu'on tenait à moi mais, surtout, que jamais je n'avouais mes fautes et que ça ne servirait donc à rien de m'engueuler. Sale gosse. Je l'assumais totalement. « Allez déshabille toi et viens ! T'es là pour ça maintenant non ? Promis je saurais me tenir ». Devant ton corps de rêve, tes courbes bien dessinées, l'eau sur ton corps qui refléterait la lumière du soleil. Ouais non en fait j'aurais du mal à me retenir. Mais on s'en foutait, parce que ce qui comptait maintenant c'était nous, la journée qu'on allait passer ensemble, à se chercher, se trouver, rigoler comme des enfants de cinq ans. C'était ce que j'étais en ta compagnie, un gosse qui avait un crush sur son amie, le genre qui lui sortait que quand il serait grand il l'épouserait. Malheureusement on avait déjà grandi, chacun intéressé par des personnes de notre côté, moi pour oublier que je n'avais aucune chance avec toi et toi par amour du sexe. Totalement différents et pourtant fondamentalement pareils sur certains points.

Chemin qui séparait les cascades de l'hôtel que tu avais parcouru à une vitesse dont toi même tu n'étais pas consciente, n'ayant qu'une idée en tête le retrouver et surtout pour l'aider à se tirer d'affaire. Davy que tu retrouvais finalement dans l'eau en train de rigoler et de profiter de la source tel une loutre des mers, ne sachant pas si tu devais t'énerver ou en rire au final. « J'avoue que j'aurais mis plus de temps mais ne me refais jamais ça ! » Bras que tu croisais à la fin de tes propos tout en le regardant, prenant une moue boudeuse, te trouvant conne d'être tombé aussi facilement dans son piège. Rire qui s'échappait de tes lèvres à sa proposition malgré tout le mal que tu te donnais pour lui faire croire que tu étais déçue, sérieux que tu ne pouvais jamais garder à ses côtés à vrai dire. « Je suis outrée de la façon dont tu me demandes de te montrer mes sous-vêtements Davy ! Un peu de courtoisie voyons ! » Visage outrée que tu essayais de prendre alors qu'encore une fois ton rire prenait le dessus. Vêtements que tu retirais sans plus attendre te retrouvant en sous-vêtements devant ses yeux sans réellement y penser à vrai dire, l'eau glacée et Davy en caleçon qui brouillait toute réflexion possible. Pas que tu entamais en direction de la source, eau froide qui t'enveloppait à mesure que tu avançais un peu plus vers lui. « Elle est froide. » Mains mouillés que tu plaçais sur ton corps pour essayer de t'habituer à la température. Ton regard que tu venais déposer sur lui une fois plus à l'aise, ne pouvant t'empêcher de détailler quelques instants les moindres détails de son corps, lui qui était ton meilleur ami mais tu ne pouvais nier l'attirance que tu avais pour lui, attirance qui se reflétait dans ton comportement un peu trop tactile vis-à-vis de lui, comportement que tu mettais sur le compte de l'amitié.

Ses lèvres bougeaient mais je n'écoutais plus, le regard rivé sur ses courbes, le cerveau qui ne marchait plus. Sexy. Le premier mot qui me venait. Automatiquement, mes mains venaient caresser ses bras, remontant jusqu'à son cou, mes yeux détaillant les siens, tentant d'apercevoir une once de désir. Mes doigts frôlaient sa joue, leur froideur contrastant avec sa chaleur. Mes sentiments étaient d'un coup décuplé, elle entretenait cette flamme en moi, celle qui menaçait de vaciller à chaque fois que je croisais Pacôme. Oui, ce n'était définitivement pas la même chose. Tessy c'était l'été, celle qui vous donnait trop chaud, qui vous écrasait avec sa beauté quand Pacôme vous glaçait avec un vent d'automne tout en gardant une certaine chaleur lorsqu'elle posait ses yeux sur vous. Et ses lèvres, putain. Les mienne rêvaient de s'y fondre, de danser avec une valse enflammée. J'imaginais déjà le goût qu'elle aurait, piquantes. « Pourquoi je serais le seul en sous-vêtements ? » Un murmure, une phrase trop dure à prononcer alors que j'étais perdu dans ce regard. Son regard. Non, fallait arrêter. On ne pouvait pas se risquer sur ce terrain là car cette femme signerait ma fin. Alors, un sourire énigmatique aux lèvres, je m'éloignais doucement, sans la quitter des yeux. « Bah tu viens pas ? On est là pour se baigner, pas pour barboter ».

Egalité que vous retrouviez une fois tes vêtements retirés, eau dans laquelle tu pénétrais petit à petit alors que tu sentais la fraîcheur de cette dernière s'infiltrer dans l'ensemble de ton corps, température corporelle que tu essayais d'adapter à celle de l'environnement qui t'entourais alors que tu te mettais de l'eau un peu partout. Mains que tu sentais caresser tes bras pour venir remonter jusqu'à ton cou, ton regard que tu ne pouvais t'empêcher de déposer sur le sien, frissons qui te parcourais tout entière, essayant de remettre ça sur le compte de la température vraiment basse de l'eau bien que tu savais très bien que la raison était tout autre. Ton regard qui se perdait dans le sien à le recherche du moindre détail qui pourrait te faire comprendre le fond de ses pensées, lui qui avait toujours été proche de toi, cette tacticité qui était si normale, si banale entre vous, comme si vous ne pouviez vous empêcher de toucher l'autre, rapprochement presque essentiel entre vous, et ça depuis le début de ce que l'on pourrait appeler amitié. Davy qui t'avait toujours indirectement attiré, amitié qui avait pris cependant le dessus sur tout autre chose, sur toutes autres pensées non amicales. Sourire en coin qui se dessinait sur tes lèvres comme seule réponse à sa question, ne sachant pas quoi dire, ou plutôt n'ayant momentanément pas l'envie de dire quoi que ce soit. « Continue et tu vas réellement te blesser la jambe. » Tu venais l'éclabousser à la suite de tes mots, comme pour refroidir toutes idées mal placées que vous pouviez avoir, n'étant même pas sûre au final que ce soit suffisant, ton sourire qui ne quittait cependant pas tes lèvres. « Je peux savoir pourquoi les cascades et pas juste la piscine de l'hôtel ? » Tes bras que tu venais passer autour de lui alors qu'il était de dos une fois à sa hauteur, enroulant par la même occasion tes jambes autour de ses hanches. « Tu m'as ramené ici et j'ai la flemme de nager alors assume tes actes maintenant. »

J'avais l'impression d'avoir quitté la Terre, coupé du monde extérieur, bercé par juste le bruit de la cascade qui tombait et ébahi par Tessy qui se fondait parfaitement dans le paysage. Peut-être que le paradis existait, peut-être que j'y étais. Et si ce lieu que tout le monde recherchait ne se trouvait que dans les instants comme celui là ? Quand elle passait ses bras et ses jambes autour de moi, quand mon cœur accélérait comme s'il était sur le point d'imploser et que le sourire ornant mon visage ne s'effaçait plus, dans ces instants là je me sentais revivre. Tessy avait cette faculté de me faire oublier mon passé, de me faire retrouver mon enfance perdue, de tout changer en moi comme si chaque cellule de mon corps lui obéissait. Et mon âme, elle lui appartenait. Elle pouvait l'envoyer en enfer en quelques secondes, me faire devenir le diable en une phrase, quelques mots. Ouais, Tessy c'était une magicienne, son emprise n'avait pas de limites. « Pourquoi t'es entrée dans l'eau si t'avais la flemme de nager ? » Question qui n'attendait pas de réponses car, au même moment, je plongeais sous l'eau, l'entraînant avec moi. Et là, je savais pas pourquoi ni comment, on se retrouvait face à face. Mes yeux ne pouvaient se fermer, même sous l'eau. Sans attendre, je remontais à la surface, pour rompre ce charme qui avait opéré pendant quelques secondes. Mais ça marchait pas. Parce qu'elle était toujours là, à me regarder. Alors, sans réfléchir, sans vouloir penser aux conséquences, mes mains saisirent son visage pour l'approcher du mien, afin que mes lèvres rencontrent les siennes. Même pour quelques secondes. Puis je réalisais l'erreur que j'étais en train de commettre. On allait se perdre elle et moi si on continuait comme ça. « Yep c'est vraiment trop bizarre d'embrasser sa meilleure amie, désolé je voulais juste voir si c'était comme avec les autres ». La pire excuse que j'avais pu trouver sur le moment.

Bras et jambes qui venaient l'entouraient, rapprochement volontaire, rapprochement presque vital quand il se trouvait dans les parages, ce besoin constant de le sentir proche de toi, de le toucher, de l'admirer même, moitié que tu n'avais pas choisi au hasard, au fond il représentait la perfection au masculin, il avait tout pour lui, un corps qui en ferait rêver plus d'une, certes un caractère assez particulier mais quand on le connaissait bien on ne pouvait en trouver deux comme lui. Question qu'il posait à laquelle tu n'avais finalement pas le temps de répondre que l'eau venait t'envelopper entièrement, yeux que tu fermais instinctivement n'ayant pas été préparé, ton corps qui s'accrochait un peu plus au sien alors que tu essayais de remonter à la surface. Ton regard que tu déposais sur lui une fois en dehors de l'eau, tension que tu pouvais ressentir, silence qui régnait l'espace de quelques secondes jusqu'à ce que ses lèvres viennent rencontrer les tiennes, baiser auquel tu venais répondre sans même y réfléchir, le plus normalement possible, oubliant l'espace de quelques secondes votre amitié, oubliant tout ce qui vous entourez au final. « Bizarre... Ouais c'est le mot exact. » Lèvres que tu pinçais sachant qu'il était préférable de vous arrêtez là, de ne pas aggraver ce qu'il venait de se produire, mais tes yeux ne pouvaient s'empêcher de venir encore et encore détailler ses lèvres, cette proximité, ce paysage si idyllique qui vous entourez qui n'arrangeaient en rien à ta situation actuelle. Bouffée d'air que tu prenais fermant l'espace que quelques minimes secondes tes paupières, eau que tu prenais entre tes mains pour t'éclabousser le visage histoire de te remettre les idées en place, chose que tu n'arrivais pas réellement à faire, tu te détachais finalement de lui, entamant ta nage en direction des cascades. « Allez bouge tes fesses Dav, on est venu pour les cascades par pour que tu me prennes comme cobaye. » Léger rire qui venait accompagner tes propos essayant du mieux que tu pouvais de vous détournez de vos idées malsaines.

Non c'était pas bizarre du tout, c'était délicieux mais malheureusement il n'y aurait pas de suite. J'aurais pu continuer à t'embrasser, à profiter de tes lèvres mais on aurait fait quoi après ça ? On se serait regardés de manière étrange, je ne t'aurais plus vu de la même manière. T'en fais pas, t'aurais toujours été sur un piédestal mais j'aurais pas pu te regarder en face sans me dire que tu savais. Que t'avais deviné que tu me plaisais, que, depuis des années, j'imaginais mes bras enserrant ton corps, mes lèvres courant dessus. On serait devenus de ces amis qui se forcent à rigoler ensemble et ça, tu vois, je voulais pas. Je pouvais pas dire au revoir à ce qu'on avait alors, si mettre mon attirance pour toi de côté était le sacrifice, je le ferais sans réfléchir. Pourtant l'eau ne suffisait plus à rafraîchir mes ardeurs, ma tête tournait, tu étais proche, trop proche. Et j'arrivais plus à parler, jusqu'à ce que tu t'éloignes, te dirigeant vers la cascade, prenant tout ça à la rigolade. Comme d'habitude. Je rigolais alors, replongeant sous l'eau pour prendre ta jambe et te faire revenir vers moi. « C'est pas parce que je t'ai pris comme cobaye que tu dois t'éloigner de moi ». En fait je voulais que tu te rapproches sans que je t'y force, que tu partages mes sentiments, que nous deux on s'amuse, pas forcément avec des baisers mais qu'on rigole ensemble comme deux gosses. Et les gosses faisaient des conneries. « En fait je veux plus jamais que tu partes ». Rien de plus qu'un murmure tandis que mon sourire s'efface et que ma main caresse ta joue. J'étais sérieux Tessy. Me quitte jamais, peu importe ce qu'il se passe. Parce que t'étais la seule qui avait cette influence sur moi, qui exerçait cette fascination. Puis finalement, je déposais un baiser dans ton cou, pas de désir. Juste amical. « Me laisse pas, c'est tout ce que je demande ». J'avais pas beaucoup de vrais amis dans ma vie et, surtout, j'avais pas de deuxième Tessy.

Baiser que tu avais apprécié bien plus que tu ne le souhaiterais, étrangeté qui n'avait pas lieu d'être même si tu rendais volontairement ce baiser bizarre, si vous n'aviez pas cette relation qui vous unissez, cette amitié si forte, tu n'aurais sûrement pas stoppé cet instant, tu n'aurais sûrement pas préféré t'éloigner de lui, idées que tu essayais de faire partir avec cette eau glacée qui t'entourait, idées bien trop malsaines pour vous deux. Sujet que tu essayais de détourner de façon humoristique, sachant très bien que tu pouvais craquer à nouveau s'il t'en redonnerait l'occasion. Nage que tu entamais en direction des cascades jusqu'à ce que tu sentes une force sur ta jambe, force qui te rapprochais à nouveau de lui, rire que tu ne pouvais t'empêcher de retenir à ses mots, en fait si tu avais besoin de t'éloigner pour éviter de refaire la même erreur ou bien pire encore. « Je voulais juste pas te fatiguer avec un poids en plus sur toi. » Stupide excuse pour masquer tes réelles pensées, tes mains que tu venais renouer sur sa nuque, proximité que tu ne pouvais t'empêcher d'avoir avec lui au final, malgré tout le mal que tu pouvais y mettre, tu serais toujours attirer par lui, envie constante de le toucher, de l'avoir proche de toi tout simplement, non pas sexuellement parlant ou quoi que ce soit dans le genre, mais bien parce que ce gars tu l'appréciais énormément, c'était ta moitié, une part de toi même. « J'ai aucunement envie de partir. » Tes opales qui ne pouvaient s'empêcher de se perdre dans son regard, propos qui étaient tout autant sérieux que les siens, qu'est-ce que tu serais sans lui après tout ? Qu'est-ce que serait Tessy sans Davy ? Paupières que tu fermais l'espace de quelques instants alors qu'il déposait ses lèvres contre ton cou. « Je te laisserais jamais Davy, même si d'ici 5 ans tu te retrouves avec la pire des garces qui supportent pas la simple appellation de mon prénom, je te laisserais jamais, promis. » Son regard que tu ne quittais pas à la suite de tes mots, mains que tu remontais jusqu'à ses joues, lèvres que tu venais déposer sur sa joue comme pour sceller cette promesse que tu lui faisais. « Quoi que non, je te laisserais jamais faire l'erreur de te mettre avec une garce, tu mérites beaucoup mieux. » Léger rire qui s'échappait de tes lèvres, sérieux que tu ne pouvais garder bien trop longtemps, encore moins avec lui.