 APPEL DE NICHOLAS À KAYA

Me réveillant en sueur en pleine nuit, j'étais totalement déboussolé et ouais, c'était bizarre. Je n'avais aucune idée du cauchemar qui venait de me mettre dans un tel état, aucun souvenir. Mais un truc me prenait aux tripes, c'est l'envie d'entendre Kaya. Pourquoi ? J'en savais rien. Mais je ne cherchais pas à comprendre en fait. J'attrapais le téléphone qu'elle m'avait fourni et je composais le numéro de téléphone associé à son nom, entendant les tonalités d'attente de l'appel.

 APPEL DE NICHOLAS À KAYA

Elle ne savait pas trop si elle rêvait ou pas et mettait donc un temps infini avant de comprendre que son téléphone était bel et bien en train de sonner. Attrapant celui-ci elle décrochait finalement avant de porter attention au contact. Nicholas. Ow. Etrange. "Allo ?" qu'elle marmonnait la voix encore beaucoup trop endormi. Se redressant dans le lit, elle tentait d'émerger ne comprenant pas vraiment pourquoi est-ce qu'il la contactait en pleine nuit. "Tout vas bien ?" Et paf, l'inquiétude qui faisait surface.

 APPEL DE NICHOLAS À KAYA

On n'avait pas parlé depuis plus de vingt-quatre heures. Et ça ne devrait pas m'affecter mais.. visiblement si. Et j'avais été le plus faible. J'avais rompu le silence en premier, afin de juste l'entendre, lors d'un appel. Je n'étais pas sûr que ce soit réglementé dans cet hôpital, mais je n'en avais rien à faire. J'avais un téléphone, j'étais en droit de m'en servir quand bon me semble. Et là, c'était le moment que j'avais choisi. “Hey... je voulais juste entendre ta voix. Je t'ai réveillée ?” Et peut-être que ouais, je l'avais réveillée. Ou pire, interrompue dans un moment avec.. l'autre. “Ou interrompue..? Je suis désolé” Ouais non, je sais pas. Est-ce qu'elle aurait été du genre à être avec lui là ? Après tout, je lui avais dit de faire ce qu'elle voulait et peut-être qu'elle m'avait pris au pied de la lettre.

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S'il l'appelait en pleine nuit, c'était probablement parce que quelque chose n'allait pas et même si elle était énervée contre lui, c'était assez pour la faire paniquer. Non mais concrètement, elle ne pouvait pas arrêter de s'en faire pour lui. Après tout, c'était Nicholas, pas n'importe qui. Et.. C'était pas exactement ce qu'elle s'était attendu à entendre mais elle allait faire avec. Du moins, jusqu'à la question suivante. "Tu me prends pour qui ?" Elle savait très bien ce qu'il voulait dire par "interrompue" et clairement, ça ne lui plaisait pas. Et si ô grand jamais elle avait été avec un autre, elle n'aurait même pas prit la peine de décrocher à vrai dire. "Mh. Il s'passe quoi pour que t'es soudainement envie d'entendre ma voix ?" Dans le fond, c'était mignon qu'il lui dise un truc pareil même si elle ne savait pas vraiment sur quel pied camper avec lui.

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Est-ce qu'elle m'en voulait encore ? Je lui en voulais encore d'avoir si mal réagi. Seulement, c'était bien trop important et je devais entendre sa voix si je voulais ne serait-ce me calmer un tant soit peu. Alors ouais, j'avais composé son numéro et.. un peu trop maladroit dans mes mots, elle prenait mal les choses. “Désolé. T'es chez nous ?” Bon, au moins, elle était toute seule et ça m'enlevait un poids. Mine de rien, j'appréciais très peu qu'elle voit l'autre... l'amant. Mais je n'avais pas trop le choix faut croire, j'avais moins d'influence que son Nicholas. “Je.. J'ai du faire un cauchemar et je me suis réveillé en panique. Et.. je me suis dit que t'appeler me calmera. On dirait que ça marche” Quant bien même elle n'avait mentionné que deux mots et demi, c'était suffisant pour moi visiblement.

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Fallait dire que leur dernière conversation avait été plutôt houleuse. Alors si elle ne s’attendait pas à recevoir un appel de lui, elle était encore moins encline à recevoir la moindre réflexion. Et ses insinuations, elle pouvait s’en passer. Après tout, n’avait-il pas dit qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait ? « Ouais.. » qu’elle soufflait un peu plus apaisée passant sa main libre dans ses cheveux. Chez eux, dans leur lit, sans lui. Elle avait l’impression de perdre un peu ses repères en fait. « Je peux rester au téléphone avec toi si tu veux » Débarquer à l’hôpital ne servirait à rien. Les heures de visite étaient terminées et elle ne pouvait donc pas être avec lui. « Tu veux que je vienne demain ? » Elle posait la question, on ne savait jamais.

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Les mots ont été loin et sûrement qu'elle regrettait ? Ou même peut-être pas. Après tout, je ne la connaissais pas et je n'avais aucune idée du genre de réaction qu'elle aurait donc bon. Ouais, j'avais appelé mais peut-être qu'elle aurait très bien pu me raccrocher à la gueule, comme bon nombre de femmes l'avaient fait après ce genre d'entrevue par message. Certes, elle était peut-être différente et les choses iront mieux par la suite. Elle était seule, chez nous et quelque part, ça me rassurait. L'idée de ne pas savoir était quand même prenante aux tripes au final et je redoutais le moment où elle serait avec l'autre. “S'il te plait” Je sentais déjà mon rythme cardiaque ralentir peu à peu, à la douceur de sa voix. Peut-être qu'au final, mon attachement à elle allait survivre à tout ça. Peut-être que ma mémoire allait revenir incessamment sous peu. Je l'espérais en tout cas, parce que je savais bien que je la faisais souffrir de par ma condition médicale actuelle. “Je veux bien” disais-je en esquissant un sourire. “Mon bras gauche recommence à fonctionner correctement. J'arrive à attraper un objet sans le faire tomber” lui avouais-je, plutôt fier de moi.

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Peut-être qu'il s'était calmé après tout. En tout cas, il lui semblait que c'était bel et bien le cas et forcément, elle posait la question au cas où. Si elle se prenait un vent, il pouvait être sûre qu'elle ne remettrait pas les pieds dans sa chambre jusqu'à ce qu'il en sorte en fait. Elle n'était pas non plus stupide. Se recouchant correctement dans le lit, elle attrapait ses écouteurs au préalable branchant ceux-ci pour continuer à lui parler. "C'est vrai ?" C'était cool qu'il fasse autant de progrès en si peu de temps. "Tu me montreras ça demain alors" qu'elle soufflait doucement. Et en vrai, ça lui faisait du bien d'entendre le son de sa voix, de parler avec lui calmement. C'était presque comme si tout était normal. "Tu as besoin que je te ramène quelque chose ?" qu'elle reprenait alors. "Profites en, je devais aller faire des courses de toute façon." Soupirant un coup, elle fermait ses yeux pendants quelques secondes. C'était difficile, vraiment. Elle se surprenait même à le chercher par moment.

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Peut-être que finalement, on va réussir à être amis elle et moi. Peut-être que les choses deviendront un peu plus vivable au fil du temps. Certes, c'était encore compliqué, difficile et assez bizarre mais... ouais, on avait une chance de s'entendre. Elle m'avait calmé rien que par le son de sa voix, chose quand même assez étrange mais mine de rien importante. Lui avouant avoir fait des progrès lors de ma séance de rééducation aujourd'hui, elle semblait honnêtement fière de moi. “Pas de problème” Oui, je ne trouverai pas d'objection pour lui montrer mes efforts lorsqu'on se reverra. Besoin de quelque chose ? D'elle visiblement. Mais matériellement parlant, je n'en avais aucune idée. Le téléphone, je l'avais déjà et le reste me suffisait. “Des muffins, les mêmes que la dernière fois. Et des fruits, je te laisse me surprendre” avouais-je avec un petit sourire aux lèvres.

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Et quelque part, c'était déroutant. Parce que se réveiller en pleine nuit et chercher à se blottir contre lui alors qu'il n'était pas là, c'était sûrement la pire chose au monde. Alors ouais, ça lui faisait du bien en fait d'entendre sa voix. Ca lui faisait du bien de savoir qu'ils enterraient la hache de guerre du moins pour le moment. Et elle riait légèrement attrapant le coussin où il avait l'habitude de dormir pour le serrer contre elle. "Des muffins, pas de souci. Je préparerais ça demain matin." Faudrait qu'elle se lève plus tôt mais si ça pouvait lui faire plaisir, bien sûr qu'elle le ferait. Sans aucune hésitation. "T'auras le droit au meilleur petit déjeuner du monde, promis." Des fruits, elle ferait même des pancakes tiens. Ils allaient commencer à la détester dans cet hôpital si elle continuait à faire passer de la bouffe en douce mais.. Ils devaient être conscient dans le fond que c'était carrément pas bon ce qu'ils pouvaient servir aux patients. "Il me tarde que tu rentres" Vraiment.