don't forget me baby — Elle était sur le bord de plage à Boston. Elle était dans un bar, bourrée, sur le bord de plage à Boston. Bien sûr que j'avais pris la voiture, bien sûr que je m'en étais allé la retrouver parce que bordel, elle me manquait terriblement. Elle me manquait plus que jamais et j'avais besoin d'avoir son soutien, de l'avoir à mes côtés. De savoir qu'elle et moi ça peut vaincre tout, même ça. Mais j'avais l'impression qu'elle ne passerait jamais au dessus de cette infidélité. C'est à moi de tout faire pour lui prouver que j'étais moi et que les choses ne changeraient pas entre nous. Et j'osais espérer que son Hades adoré n'en profite pas pour lui retourner le cerveau contre moi. Tapotant sur le volant, j'étais stressé de la retrouver, stressé d'être face à elle et de ne plus reconnaître celle que j'aimais. J'avais peur de son rejet encore une fois, mais j'y allais malgré tout, parce qu'elle était bourré et qu'elle m'aimait encore. Je le savais, elle me l'avait dit dans un des messages cryptés qu'elle venait de m'envoyer. Alors je m'y rendais, incertain, mais clairement dans le besoin de la reconquérir. Finalement, après quelques dizaines de minutes à conduire, je me garais enfin sur un grand parking qui liait plusieurs établissements dans le coin et je me rendais au seul bar qu'il y avait. On y avait été ensemble en plus. Avec Bri. Bon, c'était pas le plus important ça, c'était juste le fait qu'on y soit allé ensemble. Soupirant, je poussais la porte pour entrer dedans et je la cherchais du regard. Elle était là, au bar, sirotant son énième verre. Le combien ? J'en savais rien, je ne voulais pas savoir. Elle était là et je voulais juste la retrouver. Alors doucement, un pas après l'autre, je m'approchais. Boum, boum. Mon coeur battait la chamade. J'étais à deux doigts de tomber dans les pommes tant la pression était énorme. Mais c'était Az, je l'aimais, et elle m'aimait aussi, elle me l'a dit. “Az, je suis là” finissais-je par dire comme simple approche en m'installant à ses côtés.

don't forget me baby — J’ai bu. Pas un peu. Beaucoup. Beaucoup trop en fait. Assez pour voir flou et ne plus être capable d’écrire un sms correctement. Je ne sais même pas pourquoi je me met dans des états comme ça parce que.. Je devrais me montrer plus forte. Prouver que je peux m’en sortir toute seule et que je n’ai définitivement pas besoin de lui pour exister. Sauf que peut-être que ce n’est pas le cas. Peut-être que sans Alexander, je ne suis définitivement rien. Et sans trop savoir pourquoi, je commence à lui envoyer des messages dénués de sens. Des messages que je regretterais probablement une fois décuvée. Ouais, j’allais sûrement m’en mordre les doigts d’avoir été aussi stupide et de faire un truc comme ça. Mais c’était trop tard et j’avais fini par demander de l’aide au barman pour qu’il dise où est-ce que j’étais. C’était pas une bonne idée, y avait mon subconscient qui tentait de me le dire mais j’étais pas du genre à réfléchir et encore moins dans cet état. Alors je commandais un nouveau verre –j’étais d’ailleurs incapable de tenir les comptes- que je portais à mes lèvres sans attendre. Ca prédisait un sacré mal de tête pour le lendemain. Et puis il était là. J’entendais sa voix et comme une idiote je souriais faisant tourner le titoulet dans le verre. « Moi aussi je suis là. » Et ça me faisait rire, c’était sûrement ça le pire. J’arrivais même pas à être en colère là, peut-être que ça viendrait plus tard. « Tu vas me ramener à la maison ? » Et j’avais peut-être tendance à oublier qu’on habitait plus ensemble en fait. Il ne savait même pas où j’habitais pour le moment et je ne comptais pas lui dire. Quoi qu’il était fort probable que je balance l’information dans la soirée.

don't forget me baby — Tout ce que je voulais, c'était la retrouver. C'était être à ses côtés et faire comme si rien de tout ça ne s'était passé. Est-ce qu'elle me pardonnera ne serait-ce qu'un jour ? Je n'en avais aucune idée. Je ne savais pas comment elle pouvait le faire en fait parce que c'était quand même assez gros et ça pouvait prendre des années avant qu'elle ne pose de nouveau ses yeux sur moi sans penser à cette photo prouvant mon adultère. Mais là, rien de tout ça n'avait d'importance. Elle m'avait envoyé des messages, me donnant le lieu où elle se trouvait actuellement et je n'avais pas hésité à prendre la voiture — heureusement que j'étais sobre ce soir, pour une fois — et je l'avais rejointe. Voiture garée, je pénétrais dans l'établissement pour la retrouver. Bien sûr, j'étais quand même un peu stressé de sa façon de réagir quand elle sera face à moi. Peut-être sera-t-elle redescendue et m'en voudra de nouveau au point de m'engueuler sans retenue. J'en sais trop rien. Alors je tentais de ne pas me prendre la tête et je lui indiquais ma présence. Sourire sur les lèvres, elle se tournait vers moi, toujours aussi pompette. Et elle se croyait drôle en plus. Installé face à elle, ses mots me touchaient plus que prévu. Ouais, non, je n'avais pas prévu ça en fait. “Ta maison Az, et ouais, si tu veux” Après tout, je serai plus rassuré de la savoir en sécurité plutôt que la laisser se démerder seule dans la nature. “Tu veux rentrer maintenant ?” demandais-je calmement, le regard plongé dans le sien. “Ou alors on peut rester là, c'est pas un souci” ajoutais-je presque inaudiblement.

don't forget me baby — De toute manière, c’était typiquement le genre de moment où je n’avais aucun contrôle. L’alcool embrumait bien trop mes pensées pour que je puisse être cohérente ou me rendre compte que je n’agissais pas de la meilleure des façons. Mais au pire, qui s’en préoccupait vraiment de mon comportement ? C’était pas comme si j’avais des comptes à rendre à qui que ce soit au final et si j’avais envie de me mettre la tête à l’envers puis d’agir n’importe comment, j’en avais totalement le droit. C’était Noora et Anja qui n’allait pas apprécier si je rentrais complètement déchirée en fait. Parce que je risquais de faire un bordel monstre et clairement, c’était le genre de chose qui pouvait ne pas passer. « Notre maison Alex, et oui si je veux. » Preuve que j’étais absolument pas cohérente. Le pire ? Je me rendais même pas compte que je pouvais le blesser en disant des trucs comme ça mais c’était le dernier de mes soucis. Il m’en avait fait de la peine alors au fond, j’avais pas à l’épargner même pour une demi-seconde. « Pas maintenant, j’ai pas fini de boire encore. » Et même si j’aurais du arrêter pour éviter les dégâts, moi j’avais juste envie de m’enfiler tout un tas de verre encore et encore et tant pis pour le reste. C’était pas important. « Pourquoi t’es là d’ailleurs ? » Parce que du coup, il avait pas à l’être en réalité. Surtout pas à côté de moi. Quoi que ouais, il m'avait demandé l'adresse mais bon, il aurait pu s'abstenir au fond parce que ça rimait à rien tout ça.

don't forget me baby — Je savais qu'elle était bourrée. Je le savais pertinemment et pourtant, ça ne m'avait pas empêché de venir la voir. De la retrouver dans ce bar parce que là, elle était suffisamment dans un état second pour m'accepter, pour me parler sans crier ou vouloir me frapper. C'était quand même assez étrange comme situation mais je n'avais pas le choix que de m'y faire, de m'y adapter. Autant dire tout de suite, j'étais pas forcément à l'aise. J'avais l'impression d'abuser d'elle et c'était pas ce que je voulais, mais elle me manquait et je prenais l'occasion qui se présentait à moi pour passer un peu de temps en sa compagnie. Notre maison... Elle est déjà plus la nôtre. Enfin, je l'ai pas encore mise en vente mais je n'habite plus dedans et elle non plus. L'appart était laissé à l'abandon, avec les affaires qu'on avait choisi de laisser chacun de notre côté. “Elle est où la maison ?” demandais-je calmement. Après tout, j'avais besoin de sa nouvelle adresse pour la ramener jusqu'à chez elle, quand elle sera prête à bouger. Ce n'était pas le cas actuellement puisqu'elle semblait se contenter de boire un peu plus que la norme. Heureusement, aucun autre homme ne pourra abuser d'elle, puisque j'étais là et je laisserai personne l'approcher. “D'accord” Et je la laisserai boire tout ce dont elle a envie. Tant que je reste là, je peux m'occuper d'elle. Mais j'en profitais pour prendre un verre moi aussi pour la peine, un petit whisky sec. “Pour m'assurer que tu ne fasses pas quelque chose que tu regrettes” Je te fais passer avant Az. Vraiment. Je sais pas si tu te rends compte de la difficulté que c'est pour moi d'être là sans pouvoir te toucher comme je pouvais le faire avant. T'embrasser et montrer à tous que t'es mienne. Afficher mon bonheur avec toi. Non, on est plus heureux, je t'ai blessé et j'en paye les pots cassés. Mais je veux pas qu'un homme vienne abuser de toi. Une femme aussi. Je veux que tu rentres saine et sauve avant tout et c'est pour ça que j'étais là.

don't forget me baby — Clairement, c’était de ma faute tout ça. J’aurais dû me retenir de lui envoyer des messages, j’aurais dû.. Ne pas précipiter un nouveau face à face parce que s’il était là, c’était juste à cause de moi et de mon manque de retenu. Il était là, j’avais bu et même si pour le moment mes émotions étaient plutôt apaisées à cause de l’alcool, ça ne changeait pas le fait que tout pouvait déraper d’une seconde à l’autre. « Mais tu sais où on habite. » Je secouais la tête poussant un soupir. Il l’a connaissait l’adresse depuis le temps quand même. On avait partagés cette appartement pendant plus d’un an. Ou alors c’était lui qui était bourré aussi et je ne m’en étais juste pas rendu compte. Ouais, c’était une possibilité à envisager en fait. « Oh.. T’en fais toi des choses que tu regrettes ? » que je demande soudainement. Je finissais le contenu de mon verre faisant signe au barman de venir le remplir avant de me laisser glisser du tabouret. « Tu m’accompagnes fumer ? J’ai besoin d’aller fumer. » Et prendre un peu l’air par la même occasion. Puis en fait, je laissais pas tellement le choix parce que j’attrapais ta main pour t’entraîner avec moi vers le coin fumeur dans le patio du bar. Et presque directement je glissais une clope entre mes lèvres aspirant la fumée de celle-ci. « Il fait froid en fait. Réchauffe moooooi. » Ouais, j’étais d’humeur à me plaindre pour le coup. C’était comme ça.

don't forget me baby — Pourquoi venir ? Je sais pas, le manque de sa personne. C'était sûrement le plus compliqué à vivre en fait. Je la voulais, je voulais la récupérer envers et contre tout. Peut-être même que j'étais capable de tout faire pour ça. Elle demande et j'exécute. Ouais mais quelque chose me dit que ça ne se passera pas comme ça. En attendant, je me contentais de me pointer dans le bar où elle était pour savoir comment elle était, et puis surtout pour la surveiller. “Tu veux vraiment y retourner ? Y'a plus grand chose là-bas” Mon but était vraiment de la déposer là où elle habitait pour la savoir en sécurité. Quel était le but de retourner chez nous alors qu'il n'y avait que les restes de notre relation ? “Ouais” Question rhétorique ? J'en savais trop rien, mais j'y répondais quand même sérieusement. Je regrettais bien des choses et la tête de liste étant d'avoir couché avec une autre. Comme si elle ne le savait pas déjà. Quoiqu'il en soit, elle s'était mise en tête de sortir pour aller fumer et ouais, j'étais prêt à la suivre. Mais elle forçait la décision avant même que je ne vienne à le lui dire. Main dans la main, elle m'attirait vers l'endroit qui nous permettait d'être installé pour fumer. Je commençais alors à sortir mon paquet de clope, y faisant sortir un joint que j'avais roulé plus tôt dans la journée. Entre mes lèvres, je l'allumais et pile à ce moment là, elle réclamait que je la réchauffe. Stoïque dans un premier temps, je n'étais pas sûr de savoir comment réagir dans cette situation. Je remettais mon briquet dans la poche et je venais me coller à elle, la prenant dans mes bras, frottant mes mains dans son dos, tentant de la réchauffer de cette façon. “Glisse tes bras sous ma veste” Ce sera clairement mieux comme ça ouais.

don't forget me baby — « Pourquoi ? T’as tous enlevé ? » Au fond, j’avais pas pensé qu’il parte lui aussi. Je me disais que peut-être qu’il garderait l’appartement en guise de souvenir ou.. Je sais pas en fait. J’arrivais pas à me comprendre moi-même et j’avais les idées qui ne cessaient de s’embrouiller. J’étais vraiment pas assez lucide de toute façon pour avoir ce genre de conversation. Je sautillais d’un sujet à l’autre sans vraiment m’attarder sur grand-chose et probablement que c’était l’alcool qui me permettait de prendre les choses avec plus de légèreté mais pour une fois, je me sentais bien. Je me sentais bien et c’était tout ce qui comptait. J’avais pas spécialement envie de retourner dans l’enfer de l’alcool, à commencer mes journées avec un whisky et a les finir avec la tête dans les toilettes mais jusqu’à présent, c’était la seule chose que j’avais trouvé me permettant de me soulager au moins un petit peu. Alors c’était pas négligeable en fait. Arrivée à l’extérieur, j’allumais ma cigarette, les doigts tremblants un peu signe que même les gestes les plus simple commençaient à devenir compliqué avant de réclamer l’attention d’Alexander. C’était moche ce que je faisais et je ne m’en rendais même pas compte. Mais quand ses bras se refermaient autour de moi, adieu la culpabilité. J’étais juste bien là avec ma main qui se glissait sous sa veste effleurant sa hanche avec douceur. J’aurais voulu pouvoir rester là pendant une éternité. Tournant légèrement la tête, je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette crachant la fumée au loin avant de me hisser sur la pointe des pieds pour blottir mon visage dans son cou. Humer son odeur, me sentir proche de lui. Mes lèvres venaient même se poser sur sa peau à plusieurs reprises sans se soucier une seule seconde des conséquences. « Tu me manques tellement. »

don't forget me baby — “C'est ton appartement, pas le mien” C'est la seule conclusion que je peux donner à cette question en fait. C'était le sien, avant d'être le nôtre. Et si elle n'est plus dedans, je ne vois pas de raison d'y rester en fait. Alors ouais, j'avais récupéré mes affaires, y laissant tout ce dont je n'avais pas besoin et maintenant, il était laissé à l'abandon. “Si tu veux le vendre, tu peux” C'était son nom sur le contrat de copropriété et du coup, ça revenait à elle de signer l'acte de vente. Jamais de ma vie je ne ferai ça, du moins sans son avis. M'enfin. On allait dehors, puisqu'elle voulait fumer et j'en profitais pour récupérer le joint que j'avais roulé tout à l'heure, le mettant à mes lèvres et je l'allumais au moment où elle allumait aussi sa cigarette. Mais rapidement, elle se mit à avoir froid, me réclamant alors de la prendre dans mes bras pour la réchauffer. Pourquoi faisait-elle ça ? J'en savais trop rien, mais j'en profitais, très clairement. C'était sûrement mal ce que je faisais mais... je pouvais pas m'en empêcher. Elle me manquait alors je fonçais sur l'occasion, comme si je n'avais rien à perdre. Elle glissait son bras libre sous ma veste et restait collée à moi, sa main effleurant alors ma hanche. Bordel qu'elle me manquait, c'était dingue. Et je ne pouvais rien faire, si ce n'est subir ses envies et ses besoins. Elle acceptait là, de m'avoir à ses côtés, mais rien ne me disait que demain serait identique. Au contraire, je pense que l'inverse se produira, à ma plus grande déception. Enfin, je m'en fous, je profite. Son visage dans mon cou, ses lèvres sur ma peau, je frissonnais à chaque fois. Et ses paroles... elles m'achevaient. “Toi aussi” soupirais-je en tirant sur mon joint. Et j'étais tiraillé. Tiraillé de l'embrasser, là tout de suite maintenant. Et la décision, je la prenais quand la fumée s'était échappée de ma bouche. Reculant la tête, je venais capturer ses lèvres sans crier gare, dans le but de lui prouver à quel point elle me manque.

don't forget me baby — « C’est notre appartement. » Je suis catégorique sur ce fait. Parce que même s’il était pour moi à la base, même s’il est à mon nom, t’as payé la plupart des loyers et quoi qu’il en soit, on a toujours habités ensemble dedans. Alors oui, c’est notre appartement. Je refuse que tu dises le contraire. Je ne l’accepterais pas. Mais on est pas là pour se battre sur ça, pas vrai ? Parce qu’au fond, on a tellement plus de problème à gérer que ce léger détail. Sauf qu’au fond, je suis pas dans l’état d’en parler et probablement que je ne le serais jamais. Je ne sais pas si tu te rends compte de la manière dont tu m’as salie en fait. C’est juste dingue ce que t’as pu faire et j’aurais jamais cru pouvoir mériter un jour autant d’irrespect. « Pfu, on verra. » Je ne suis carrément pas en état de parler de vente ou d’entrer dans ce genre de détail. Si tu me lances sur ça ce soir, je serais capable de le vendre au premier venu pour dix dollars alors non, en fait on ne devrait clairement pas aborder ce sujet. Puis une fois à l’extérieur, j’étais complètement en train de me perdre. Parce qu’il était là, parce que c’était Alex et que je n’avais jamais été vraiment en capacité de lui résister. Et je déteste être faible comme ça mais j’ai pas envie de réfléchir. Je ne peux pas le faire quand je suis si proche de lui, quand je peux toucher sa peau et respirer son odeur à plein poumon. Je ne peux pas réfléchir, j’ai l’esprit trop embrumé pour toi. Je faisais une confession et l’instant d’après, y avait tes lèvres qui venaient s’écraser sur les miennes. Loin de moi l’idée de te repousser, j’en avais pas envie, je savourais trop la sensation et les papillons dans mon ventre. Je laissais ma langue venir chercher la tienne frémissant sous tes contacts et putain ce que ça m’avait manqué.