Elle n’aime pas parler d’elle, de ce qu’elle aime, de ce qu’elle déteste, de ces habitudes, de sa routines, Nesayem gardais toujours et tout pour elle. Elle avait peur du jugement des autres, des regards désapprobateurs, des paroles cruelles chuchotées à son compte. Autrefois, elle entendait ce qu’ils disaient, sur elle, sa mère, son père et sa famille. Ces paroles resteront pour toujours hantées et imprégnées dans sa tête. Parfois elle veut crier haut et fort qu’il aille se faire foutre, mais sa mère lui a toujours appris que le silence est le meilleur des mépris. S’il le faut, elle mordait sa langue jusqu’au sang pour restreindre toutes paroles. Qu’ils continuent, disait sa mère, un jour ils se fatigueront et iront ailleurs avec leur langue sales. Alors Nesayem restait là, le regard brulant de colère, les lèvres pincés formant une seule ligne. Elle se taisait pour l’amour de sa mère et sa famille. Néanmoins, elle ne pouvait rien faire que de garder en mémoire chacun de leurs attaques, menaces, leurs offenses, les blâmassions envers elle et sa famille. Elle les entendait toujours aujourd’hui, comme un son en arrière fond tout comme sa haine qui n’avait pas faiblie.

Sa mère est née et élevé en Amérique, une beauté éblouissante qui ne s’était pas fané malgré les années passées, descendante d’immigrants russe fuyant Urss à l’époque de Staline. Son père est né en Israël dans une famille nombreuse, mais choyé. Il a immigré aux États-Unis pour poursuivre ses études d’avocat à Harvard. Des regards furtifs au premier abord, des sourires complices et baisé échanger à la fin. Deux amoureux transit. Ne voyait ni couleur de leurs peaux, ni l’origine de chacun, seulement deux personnes qui sont tombé amoureux de l’âme de l’autre. Amour pur se définissait par un homme près à tout donner, une femme prête à tout abandonner. Des mois et des années inoubliables qui furent scellés par le mariage. Une magnifique union entre deux peuples, entre deux cultures, mais surtout, entre deux amoureux. Par plus tard, un enfant unique tissé d’amour. Elle se nomme Nesayem Rahifa (fleur délicate). Héritière des cheveux blond doré de sa mère, mais les yeux pétillant de clairvoyance de son père. Ce dernier était fier comme un paon de sa princesse. Ils voyagent en Israël pour visité la ville natale de son père , Nazareth. Sa petite Nesa, c’est ainsi qu’il la présente. En un claquement de doigt, elle est devenue la coqueluche de la famille Kerr. Il y avait une ambiance conviviale, sauf de la part du frère cadet, d’humeur sinique en permanence.

Sa mère s’est tout de suite méfiée, mais ne dit rien à son père pour ne pas le blesser. Ils l’avaient accepté avec beaucoup d’amour, elle ne voulait pas gâcher le moment. Les jours passent, l’heure du départ avance. Durant ce laps de temps, son père commence à change d’attitude. Le temps de partir, il prétexte une fausse raison à sa femme, le croyant parole sur parole, elle décide de prolonger son séjour, sans vraiment ce questionner. Et puis, son père devient soudainement de plus en plus violent, incompréhensible. Une haine injustifiable pour l’Amérique. L’être aimant et le père modèle fut remplacé une masse bouillonnant d’animosité. Quand sa femme tente de lui faire comprendre qu’il ne peuvent pas rester plus longtemps, il refuse d’y retourné tout comme il refuse pour sa fille, mais se fiche bien que sa femme parte ou non. Regardant son enfant, Nesa, qui n’avait que quelques mois, les yeux remplis d’incompréhension et d’innocence, fut la raison première pour sa mère de s’enfuir à l’ambassade américaine. Il était hors de question pour elle que son enfant grandis dans une ambiance sordide et violente. Retournées saines et sauves au pays, elles furent arrêtées par le FBI au porte d’arrivé. Sa peur première fut qu’il lui enlève Nesa sous sa garde, mais ce ne fut pas le cas. Ils lui posèrent plusieurs questions, mais elle ne comprenait d’où cela allait aboutir. Elle exigea des explications et ils lui donnèrent. Ce qui lui dirent dépassais son imagination. Comment pouvait-elle ne pas savoir ces choses sur la personne qu’elle croyait tant connaitre. Elle leur avoue tout, sur sa fuite, son mari et son changement d’attitude brutal. Elle leur avouait tout pas non pour sa sécurité, mais celle de sa fille. Le FBI l’a libéré après quelques heures et lui demanda de les contacter au moindre signe de vie de son mari. Elle aurait tant voulu qui l’appel, elle aurait pu le convaincre de revenir, d’être cette famille qui rêvait tant être, mais surtout peut-être évité cette tragédie qui couta la vie de plusieurs personnes des années bien plus tard.

C’était un matin, le 11 septembre 2001, Nesa engloutissait ces céréales, venant tout juste de ce rétablir d’un rhum, tandis que sa mère sirotait son café en regardant l’actualité. Cette dernière resta pantoise devant La terrible annonce des écrasements des avions dans les tours jumelles, au pentagone et la Pennsylvanie. Un amère présentement parcouru ses veines. C’est comme-ci elle le savait, sans toutefois être certaine. Nesayem, plus lucides que les autres de son âge, ne posa pas de question quand sa mère lui demanda qu’elle reste dans sa chambre sans justification. Quelque jour plus tard, suivant les écrasements, un suspect fut arrêté. Abraham Malik Kerr, membre des djihadistes d’Al-Qaïda, fut arrêter pour ces actes terroristes. Des photos filtrés montre son père en présence des mêmes kamikazes des attentats du 11 septembre. L’arrestation médiatique de son père fut le début des cauchemars. Le téléphone sonnait sans arrêt. Les gens sonnaient chez elles à n’importe quelle heure, des manifestants se maintenaient dehors devant chez elles, jurant des propos racistes, accusant sa mère d’avoir épousé un meurtrier et avoir attiré un terroriste dans leur pays. Les parents de sa mère, ses grands-parents, ont coupé tout contact avec elles. Sa mère perd son emploi pour des raisons invalides. Nesayem se faisait regarder d’un mauvais œil par ces camarades tout comme ses professeurs. Sa mère trouva donc refuge chez des connaissance qui vivait au Canada et d’immigrer la-bas.

Maintenant rebaptiser sous le nom de famille de jeune fille de sa mère, Al-Kâmir. Malgré qu’elles aient immigré au Canada, sa mère devait subvenir à leur besoin. Cette dernière n’a pas obtenu son diplôme en médecine, car le métier d’avocat de son ex-mari répondait amplement à leurs besoins et il l’avait convaincu que c’était meilleur pour Nesa d’avoir sa mère disponible en tout temps pour elle. Quelle naïveté, elle en paya les conséquences. Voyant dans quelle misère elles vivaient, Nesayem fit de son mieux en tout. En tant que fille, en tant que personne et en tant qu’être humain. Elle se surpassait en tout. Quitte à n’avoir qu’une minuscule poigné d’ami, ou même du tout. Des cours élémentaires au lycée, elle enchainait les réussites. Ayant peu, mais arrivait à tout. Elle chérissait le rêve de devenir médecin tout comme sa mère le souhaitait l’être autrefois. Elle voulait marcher dans les pas de sa mère, sans tout de fois répéter les mêmes erreurs. Tout comme elle, Nesayem décide d’intégrer Harvard. À sa demande, elle fit parvenir en annexe une lettre écrite à la main pour décrire pour quelle raison elle méritait cette bourse. Pour la première fois depuis longtemps, elle parla de son père, de ce qu’il avait fait subir à elle et sa mère, et du comment elles ont survécu malgré le désastre. Elle fit l’éloge de sa mère, une femme célibataire, sous payé et mère d’un enfant. Cette même femme qui l’a poussé à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Une étudiante hors-pair débordante d’ambition. Elle lui devait bien plus que la vie. Ces par sa lettre touchante et ses notes parfaites, que Nesayem obtient haut-la-main sa bourse d’étude à la prestigieuse université d’Harvard.