La tension semble s’amenuiser, et je l’avoue, pour une fois, ce n’est pas pour me déplaire. A croire que je n’en finis jamais d’être – contre le monde entier – en guerre. Face à ses arguments, je ne peux que m’incliner, baisser les armes et lui accorder le fait qu’il a raison, même si je n’en suis pas au point de lui dire complètement, je veux bien faire un effort, mais il ne me faudrait pas frôler de trop près le dément. Parce que déjà, son sourire tout fier, j’ai des envies de le lui faire ravaler. Mais chut, calmes-toi Anna. "Je suis heureux que vous vous en rendiez compte." Oui bon, ça va … C’est à croire qu’il va me la faire payer longtemps mon erreur de jugement. Ca arrive à tout le monde de se tromper, même aux meilleurs, pas vrai ?

"Enchanté, Annalynne." Etrangement, pour toute réponse, j’en viens à lui sourire, maligne. Il ne l’est certainement pas, mais il faut avouer qu’il est tout de même doué pour tenir la bienséance, la politesse et tout ce qui va avec, évidemment. Je ne sais même plus ce que j’attends de lui, lorsque finalement il reprend la parole afin de me demander ; "Je peux donc y aller, à présent?" J’imagine que oui, après tout je n’ai plus vraiment de raison de le tenir « de force » avec moi, et comme pour confirmer ma pensée, il se met à rire faiblement, et mon regard ne le délaisse pas. Et de toute évidence, puisque le sujet Bambi est clos, ou du moins que j’ai donné mes indications, sur le fait de ne pas la faire souffrir, lui ai rappelé qu’elle n’en avait pas besoin, mon rôle de protectrice s’arrête ici. J’hésite, cependant, entre le fait de le retenir encore, rien que pour l’emmerder, ou plutôt faire passer le temps, le mien surtout, vide de Clay … Mais c’est sur une note humoristique, qu’à la fin de ma stupide réflexion, je lui ponds : « Vous pouvez disposer. » railleuse, à ne pas s’y tromper. Pour tourner les talons, et partir, de mon propre côté.


Sujet clos.