Des tarés. On venait probablement de se faire interdire à jamais un nouvel accès à cette première boutique visitée, mais qu’importe, vu le style des lieux, ça ne correspondait en rien à ce que nous recherchions. Et l’appel du vice tomba. J’avais besoin de m’hydrater, hum hum hum, excuse bidon pour traîner le futur marié jusqu’au bar que j’avais repéré. Mon ami m’ouvrit les portes du paradis et je m’engouffrais dans l’établissement. Amen. James annonça la couleur : il payait les premières conso. « T’es censé enterré ta vie de garçon aujourd’hui, ça devrait être à moi d’arroser ça. » Sauf que James s’avançait déjà vers le comptoir et commandait en laissant le choix au barman, surprise oblige… « Un truc sans crachat ça fera l’affaire… » précisai-je quand même, petite référence amère au champagne piégé dans lequel j’avais précédemment trempé mes lèvres. L’homme s’éloigna alors, s’activant sur son shaker pour préparer nos boissons alors que mon pote reprenait la parole pour me questionner, sur mes plans, m’arrachant un rire lorsqu’il précisa le type de plan auquel il se référait. « C’est parce que tu vas jurer fidélité à la même personne jusqu’à ce que la mort vous sépare que t’es si avide d’entendre mes histoires dépravées… » me marrai-je essayant de me mettre à sa place, d’imaginer me lier avec la même et seule personne, que cette personne devienne la seule et unique à partager mes nuits… Et forcément, cette pensée fit surgir Gabrielle dans mes pensées. Mon ex. Encore et toujours. Dans ma tête, dans mon cœur, dans la peau… Mais James n’avait probablement pas envie de m’entendre pleurnicher sur mon ex copine une énième fois. Non, si il avait précisé qu’il parlait de mes plans culs, c’est qu’il voulait du croustillant. « Tu sais que j’ai emménagé dans un nouvel appart, avec Ashleigh et deux autres personnes. Et bien, une de mes colocs me plait bien. Mais il s’est rien passé encore… » racontai-je donc. Puis devant la mine déçue de James, je lui offris les ragots qu’il voulait en révélant une autre de mes aventures : « Cet été, j’ai passé quelques nuits avec une fille rencontrée en soirée, et puis après elle n’a plus voulu me voir, soit disant qu’elle avait quelqu’un. » Jusque là rien de grave. Sauf que ça se corsait quand on connaissait l’identité du petit ami de cette fameuse demoiselle : «  J’ai appris récemment que c’était Jules son copain, tu sais qui est à la mather également. » Un ami donc, ce qui voulait dire malaise en vue lorsqu’il saurait…  

   Je commençais donc à « distraire » mon meilleur pote avec mes petites aventures, parce qu’après tout le futur marié avait surement besoin de se changer un peu les idées, le stress du jour J approchant devant monter peu à peu. Lorsque le prénom d’Ash s’échappa de mes lèvres, la réaction de mon interlocuteur m’intrigua : grimace. Je l’écoutais alors me révéler qu’avec ma blonde préférée, ils s’étaient éloignés et la demoiselle s’imaginait apparemment qu’Harley lui avait –volé- James. Un petit rire s’échappa de mes lèvres en entendant cette théorie. « Moi aussi je peux accuser Harley de vol ? » J’étais pas un ami possessif pour ma part, j’avais plutôt tendance à me réjouir pour James qu’à jalouser le temps qu’il passait avec son cher et tendre. J’étais un peu désolé qu’il existe des tensions entre James et Ashleigh néanmoins. Les choses pouvaient changer : des verres, de la musique, l’esprit mather et hop toutes les tensions s’envolaient. Bref, revenons au chaos de ma vie sentimentale, et en terme de dawa, je crois que l’histoire avec Ana et Jules était au summum. Petit sourire moqueur sur les lèvres de James, il laissa même échapper un rire avant de m’interroger pour en savoir plus. « Elle n’avait pas vraiment coupé les ponts, elle avait juste mis un frein au côté –amélioré- de notre amitié tu vois… » expliquai-je avant de grimacer quant à sa question au sujet de Jules : « Il y a eu des questions sur mon formspring en fait, sur Ana et moi, et du coup j’ai aucune nouvelle de lui depuis. Tu crois que je devrais l’appeler ? Lui écrire ? » Les verres arrivèrent et je ne pus retenir un : « Ha enfin… » de soiffard… Après le coup du champagne piégé, j’allais apprécier ces shoots. J’en saisis un, sauf que mon pote me stoppa avec une interrogation soudaine sur la colocation.  « Alors déjà, faut que tu viennes visiter. C’est un loft tout confort, vraiment chouette, et on est quatre : moi, un étudiant, une dunster et Ash que tu connais. » décrivis-je. James était super curieux de savoir laquelle me plaisait, pensant aussitôt que c’était Ash. Elle était belle, charmante et chameuse, elle était drôle, je l’adorais et on s’entendait super bien, alors oui, ça aurait pu être elle… « C’est pas comme ça entre Ash et moi… » répondis-je avant de révéler enfin : « Non, j’aime beaucoup la petite dunster. Le loft est à elle d’ailleurs. Elle s’appelle Kacy. » révélai-je avant d’imiter mon pote en levant mon shoot, pouffant, avant d’avaler d’une traite l’alcool fort qui réchauffa ma gorge. Je reposai le petit verre vide en annonçant : «  A toi de me livrer des ragots. Il me faut des anecdotes pour mon discours de témoin. » 

 « Occupé oui, mais pas overbooké. J’ai toujours du temps pour toi mon petit James. » assurai-je en passant mon bras autour de son épaule et en venant chatouiller ses cheveux, taquin, me marrant avant de le relâcher. Ouais occupé, je l’étais, y’avait qu’à écouter les histoires complexes dans lesquelles je me mettais toujours. Cet été, Ana, une rencontre, un flirt, quelques nuits ensemble avant qu’elle ne me lâche parce qu’elle avait un mec… Jusque là, rien d’anormal. Sauf que quelques semaines après la rentrée, j’avais découvert que le garçon en question était l’un de nos potes, un mather. Je grimaçais en écoutant les paroles sages de mon meilleur pote.  « Je sais pas trop… Je crois que je vais laisser l’affaire s’étouffer toute seule. J’ai pas envie de m’attirer davantage de problèmes. » Et accessoirement, elle n’était plus avec Jules donc normalement, il n’y avait plus de problèmes à avoir. « Avec des si, on refait le monde. » répondis-je ensuite à sa question, incapable de savoir comment j’aurais réagi si à l’époque j’avais su ce qui se tramait entre eux. Nouvelle tournée de commander et on dériva en parlant de ma coloc. James était surpris d’apprendre que Kacy était la deuxième demoiselle vivant sous le même toit que moi. Il me servit un petit sermon et quelques avertissements bien sévères. « Hey, mais pour qui tu me prends ? Je sais être gentleman ! » protestai-je avant d’afficher un petit sourire angélique. Et puis cessons de parler de moi, c’était lui le futur marié. Je voulais du croustillant. Le garçon m’apprit alors avoir retrouvé le type responsable de l’hospit de son cher et tendre : il était à l’hôpital. « Et c’est toi qui l’y as envoyé ? »