Si il y a bien un scénario que tu n'aurais pas vu venir c'était celui-là. En l'entendant s'excuser tu repensais au jour où tu l'avais croisé et où elle t'avait confié ses doutes. C'était fou le chemin que vous aviez fait depuis. « Arrête Sally, c'est stupide. A ce rythme je pourrais m'excuser de te faire ressentir tout ça, et de pas être foutu de te donner ce que tu veux, et on en finirait pas. » Tu savais qu'elle n'était pas sobre du tout mais en même temps tu ne pouvais pas taire tout ça et ne rien dire comme si elle n'était pas là. Elle avait peut-être besoin de te parler aussi. « C'est pas une bonne idée, t'es pas en état. Reste au moins le temps de décuver. » Tu la regardais sans savoir si elle resterait ou pas, et pour le coup tu reconnaissais que tu serais plus tranquille en la sachant ici que dehors et complètement saoule. « J'ai quelque chose à te montrer en plus. » Oui, tu n'avais clairement pas prévu ça mais pourquoi pas après tout.

« On pourra pas te reprocher pas de ne pas être honnête. » Tu voulais la déculpabiliser, et surtout voir un peu de positif dans tout ça. Tu le pensais en plus, même si il fallait reconnaître que depuis cette confidence tout s'était compliqué. En attendant, elle voulait partir et tu ne te voyais pas la laisser partir comme ça. Si elle n'était pas déjà avec quelqu'un c'est qu'elle voulait être là et pas ailleurs. Rien ne te garantissais qu'elle serait bien accompagnée ce soir si elle partait. Elle défendait le fait que ce n'était pas forcément une bonne idée. Peut-être que la mauvaise idée avait été de venir ici, rester n'était pas forcément une mauvaise idée pour toi. « Viens voir. » C'était complètement bête ce que tu allais faire. Elle était celle qui te privait un peu d'avoir cette garde partagée et tu allais lui montrer cette chambre à laquelle tu avais consacré du temps libre. Tu as attendu qu'elle vienne à toi, et tu as récupéré la clé de cette chambre dans ta poche. Ouvrant la porte de la chambre tu laissais paraître une jolie chambre d'enfant, de bébé complètement meublée. Tu avais eu ce besoin de le faire, comme faire avancer les choses en t'occupant l'esprit. Plus étrange a cet instant tu ne savais si elle serait touchée par cette initiative ou si elle te le reprochera. Quoiqu'elle en pense tu avais simplement l'impression de remplir ton rôle de père.

Ce n'était pas la première fois qu'elle était honnête. Elle ne l'a peut-être pas toujours été, notamment au moment de votre flirt, mais te dire la vérité sur Zoé ça lui avait aussi demandé un effort considérable pensais-tu aujourd'hui avec le recul. L'inverse t'aurait indigné mais tu reconnaissais tout de même que ça n'était peut-être pas quelque chose d'évident. Te dirigeant avec elle vers la chambre faite pour Zoé, tu y es entré avec elle en essayant de guetter sa réaction. Tu ne savais pas si le fait qu'elle soit pompette t'avait poussé à la lui montrer plus tôt que prévu. Cela dit cette réaction qu'elle venait d'avoir, tu ne l'a nullement envisagé. Lui faisant face, tu la regardais l'air complètement largué. « Arrête Sally. Tu ne penses pas ce que tu dis. Elle serait aussi bien là que chez toi. Dis pas de bêtises. » Tu te sentais mal et impuissant face à cette perte de confiance en elle. C'était complètement l'inverse de l'imagine que tu avais eu de Sally.

C'était tout bête mais l'entendre s'ouvrir à toi c'était très rassurant. Pourtant vous n'aviez pas la solution mais tu avais ce besoin de parler de votre situation avec elle. Tu estimais que vous méritiez tout les deux de vous entendre, de vous respectez, et qu'elle le croit ou non tu avais une affection particulière pour elle. Une affection tu n'avais pas tant prévu de développer vu comment tu lui en avais voulu au début. Mais vous aviez été complices très vite une fois que tu as accepté ta paternité, elle t'a fait une place, et ça tu lui en seras toujours reconnaissant. « Je suis pas là pour t'éloigner d'elle, Sally, au contraire.. » Oui pour le coup l'estime que tu avais pour elle c'était un véritable bijou pour l'éducation de votre fille. « Elle sera toujours là, et t'aimera toujours si ce n'est plus encore. » Tu avais mal pour Sally et surtout tu avais du mal à te dire que tu étais à l'origine de tous ces maux. Tu en souffrais sans trop le dire mais ça te rongeait affreusement ces derniers temps. Tu avais envie de la prendre dans tes bras à cet instant, pas parce qu'elle t'inspirait de la pitié mais bien parce que tu te sentais coupable.

La question c'était bien de savoir quel était le problème. A priori le véritable problème c'était bien que tu n'arrivais pas à te projeter avec Sally. Ce n'était pas évident pour toi. Oui tu avais l'impression qu'elle essayait de te dire que la solution à tout ça c'était bien que vous soyez aptes à fomer une sorte de couple. « On vit pas si loin l'un de l'autre. Je suis resté à Cambridge justement pour faciliter tout ça. » Peut-être que tous les efforts que tu avais pu faire avaient simplement pousser la blondinette à développer cette attache bien plus facilement, plus rapidement. Mais tu étais vraiment face à une impasse. Tu ne pouvais pas te lancer avec elle dans une histoire, et tu ne pouvais tenter autre chose de moins sérieux avec elle. Tu refusais complètement de jouer avec elle.  « J'ai pas la solution Sally, mais ça fait trois mois et demi que je me bats pour te prouver que tu peux me faire confiance.. et tout ce que je récolte c'est le mauvais rôle. J'ai pas demandé à te faire du mal. » Oui tu avais renoncé à l'idée de faire intervenir un avocat, ou un médiateur. Tu avais voulu être patient avec les craintes de Sally mais encore aujourd'hui elle se bloquait face à l'éventualité que tu puisses assumer ton rôle de père pleinement.